Peut-on tout écrire impunément sur les gens ? À priori, il me semblerait plutôt que non. Enfin… s’ils sont morts, et en plus de la famille, c’est plus simple. Pour autant ?
Les écrivains sont des ogres.Reste une enquête plutôt passionnante sur son grand-père et son rôle durant la seconde guère mondiale qui laisse quand-même la porte ouverte à bien des interprétations
Il m'est plus facile de te le dire, maintenant que tu es mort : tu as toujours été pour moi un personnage intrigant. Toute ta vie, tu as tenté d'être quelqu'un, tu t'es inventé de multiples personnalités, une aura et une légende aussi fictives que l'était l'histoire de notre nom de famille. Tu es mort seul sur ton vieux canapé élimé, et tu ne m'as laissé qu'un mystère, ce champ de ruines qu'a été ta vie.
« Un nom sans passé ni mémoire, un nom fantôme, en quelque sorte, c'était inhabituel. Mais peut-être avait-il tout de même une histoire ? »
Quelques jours après la sortie de son premier livre, Vanessa Springora apprend la disparition brutale de son père. En vidant son appartement, elle y découvre deux photos de son grand-père paternel qui la plongent dans la sidération. C'est le début d'une traque obsessionnelle pour comprendre qui était réellement cet homme pris dans la tragédie des deux totalitarismes du XXe siècle.
Questionnant le roman de ses origines et la mythologie des figures masculines de son enfance, l'autrice nous entraîne dans une enquête kaléidoscopique où se réfléchissent tour à tour légendes familiales, récit intime et sources documentaires, fiction et témoignages, petite et grande Histoire.
À travers l'aventure de son patronyme se révèlent l'héritage d'un passé enfoui et les effets dévastateurs du non-dit.