Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Suite à un accident de poussette avec un bébé, une jeune fille reste « coincée » dans une sorte de douce folie, un peu poétique et déconnectée de la réalité.
Un livre tendre pour des sujets qui ne le sont pas du tout
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Tout ça ne serait pas arrivé si au cours de puériculture de l'école, quatre semaines avant le brevet, la poussette ne s'était pas renversée.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Il faut dire à ma décharge que c'était une poussette qui avait dû servir à plusieurs bébés, une poussette à l'ancienne, haute sur pattes, un peu usée mais encore assez élégante, je crois même qu'elle s'appelait Gloria. Si elle s'était appelée Citysport Cocoon, Loola Up Full, ou Baby Safe Sleeper, avec quatre roues tout terrain comme elles sont aujourd'hui, tout ça ne serait pas arrivé. »
Une jeune femme raconte son histoire. Avec une saine autodérision, elle essaie d'oublier l'accident qui l'a pour toujours figée dans l'adolescence. Comment vivre après cela ?
Sans pathos ni apitoiement, la voix attachante de la narratrice donne à La Poussette un ton à la fois naïf et cruel, tendre et inconfortable.
Sylvain est croque-mort. Il redonne un semblant de vie aux corps dont il scrute les parfums. Mais lui-même est n’est plus trop vivant depuis une quinzaine d’année. C’est alors qu’il croise le chemin d’Alice, qui travaille à un doctorat sur les thanatopracteurs.
Un joli livre aux milles parfums et à la playlist fournie mais qui fait craindre rapidement à un énième feel-good au dénouement heureux (ou les amitiés et les rencontres pensent les plaies les plus profondes et où l’espoir reste toujours permis)
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Bernadette était allongée, paupières fermées, les bras sagement étendus le long du corps. Au cœur de ses joues sillonnées de rides, légèrement affaissées, on distinguait le creux des fossettes, centres névralgiques d'un visage encore animé par des années de sourire. Visage arborant désormais une expression sereine - Bernadette attendait que l'on s'occupe d'elle, remettant placidement son enveloppe charnelle aux soins d'autres mains que les siennes.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Les parfums sont toute la vie de Sylvain Bragonard. Il a le don de cerner n'importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs, qu'elles soient vives ou délicates, subtiles ou entêtantes. Tout le monde y passe, même les morts dont il s'occupe tous les jours dans son métier d'embaumeur.
Cette manière insolite de dresser des portraits stupéfie Alice, une jeune thésarde qui s'intéresse à son étrange profession. Pour elle, Sylvain lui-même est une véritable énigme : bourru, taiseux, il semble plus à l'aise avec les morts qu'avec les vivants. Elle sent qu'il cache quelque chose et cette curieuse impénitente veut percer le mystère.
Doucement, elle va l'apprivoiser, partager avec lui sa passion pour la musique, et comprendre ce qu'il cache depuis quinze ans.
Une histoire inclassable, avec un accident et une route bloquée par un éléphant. Un mari opéré dans un hôpital genevois, un chirurgien charmeur, des enfants… juste en rêve ? des mortes bien vivantes, des documents secrets que les russes convoitent et… et des événements bien curieux.
Faut-il vraiment tout comprendre, analyser les songes et décortiquer les messages cachés pour en saisir le sens profond, la métaphore ?
Cet album laisse le choix et sa lecture, même superficielle (et a condition d’accepter de ne pas tout comprendre) se révèle déroutante mais fluide et facile. Pour une compréhension plus approfondie, ma foi… je vais devoir vous laisser creuser
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Qu'est-ce que c'est que cette chienlit ?!
Avancez, Bon sang !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans le Genève de l'après-guerre, une femme tente de rejoindre son mari hospitalisé suite à un accident. Mais un pachyderme étendu sur la chaussée empêche la circulation. Ensuite, elle se trouve confrontée à d'autres évènements bizarres qui vont changer sa vie.
Il ne faut pas s’y tromper, derrière les codes feel-good de la couv’ ou du titre, se cache un autre type de livre. Pas forcément un livre d’horreur, trash ou que sais-je, mais les amateurs de jolies histoires qui finissent bien ne s’y retrouveront pas forcément.
L’histoire d’une middle-age crisis, à l’âge où un événement (pas forcément gravissime) peut tout faire dérailler. Un moment où les repères ne sont plus clairs, où l’usure des couples se fait ressentir et où le besoin de sens se fait prégnant. Un accident, la peur de mourir et voilà qu’Adam bascule emportant avec lui Marion, sa compagne.
Un livre qui – tout en restant choupinou – propose avec finesse – et quelques clins d’œils amusés – une jolie satire sociale en exposant quelques contrastes de préoccupations. Et comment ne pas sourire devant ce besoin de retour à la terre d’une personne à qui tout réussit ou face à l’abandon dans d’autres bras de son épouse délaissée. Et comment ne pas réagir devant leur incompréhension face aux douleurs qui leur font face ?
Cliché ? Oui, mais bien pris, avec le bon angle et sans trop de douceur malgré tout
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il l'asseyait sur un tabouret placé près du ventilateur et elle le regardait faire. Il versait d'abord le sucre dans la grande marmite de cuivre, dont Celia pensait qu'elle se transformait en timbale d'orchestre, le soir venu. Parfois, pour lui faire plaisir, il décrochait une des grandes cuillères de bois qui pendaient au mur et tapait de toutes ses forces sur la surface arrondie de la marmite. Un timbre profond, vibrant, s'en échappait, qui captivait Celia. Alors elle applaudissait et disait encore ! Encore ! Et son grand-père s'exécutait.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Faire les sucres, au Québec, c'est exploiter une érablière. Obsédé par le retour à la terre, Adam achète la propriété de la famille Sweet dans l'espoir qu'une nouvelle vocation le sauvera de ses torts et de la vacuité de sa vie de restaurateur vedette. Parallèlement, sa femme Marion délaisse peu à peu ses manières douces et son cabinet de dentiste. Aux États-Unis, à quelques centaines de kilomètres au sud, la jeune Celia voit son île natale, où sa mère tient une boutique de taffys, envahie par des touristes sans gêne.
Comment vont s'entrecroiser le destin de ce couple de Montréalais à qui tout réussit, installés - Jusqu'à tout récemment, du moins - dans leur certitude d'être bons et modernes, et celui de la jeune femme ?
Dans ce roman choral, l'odeur délicieusement réconfortante du sirop d'érable se mêle à l'âpreté des fonds marins. Il y a du Virginia Woolf chez Fanny Britt, qui, cinglante et tendre, creuse la question de nos privilèges et de nos illusions, balayées par les vagues du ressentiment et de la souffrance sociale.
Voilà un Goncourt qui a fait couler pas mal d’encre, finaliste d’inséparables. Du coup, un Goncourt un peu mal élu et c’est dommage.
Un titre à la James Dean (déjà utilisé par Philippe Besson), un livre aussi qui, comme Isabelle Carré joue des « si ».
Mais si Isabelle Carré s’en amusait, Brigitte Giraud les ressasse. En boucle et sans fin. Et si …, mon amour n’était pas mort.
Un deuil impossible en forme de litanie.
Un livre juste et touchant où l’émotion, tant d’années plus tard, irradie encore
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Après avoir résisté pendant de longs mois, après avoir ignoré jour après jour les assauts des promoteurs qui me pressaient de leur céder les lieux, j'ai fini par rendre les armes.
Aujourd'hui j'ai signé la vente de la maison.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « J'ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C'était inespéré et je n'ai pas flairé l'engrenage qui allait faire basculer notre existence.
Parce que la maison est au cœur de ce qui a provoqué l'accident. »
En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l'accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999. Vingt ans après, elle fait pour ainsi dire le tour du propriétaire et sonde une dernière fois les questions restées sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ? Elle revient sur ces journées qui s'étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu'à produire l'inéluctable. À ce point électrisé par la perspective du déménagement, à ce point pressé de commencer les travaux de rénovation, le couple en avait oublié que vivre était dangereux. Brigitte Giraud mène l'enquête et met en scène la vie de Claude, et la leur, miraculeusement ranimée
Voilà une bien curieuse vie comme neuve, qui m’a dérouté, intrigué et perdu sur de fausses pistes tant je ne savais pas où le Georges voulait amener ce guère sympathique Dudon qui, suite à un grave accident, trouve l’opportunité de commencer une toute nouvelle vie.
Mais peut-on changer de vie ? Nos anciens démons, nos culpabilités, nos vices et toutes nos petites pourritures peuvent-elles disparaître par enchantement ?
Un livre qui pose plus de questions que Maigret n’aurait bien pu résoudre dans ses enquêtes. Un Simenon sans inspecteur, mais qui fouille dans les turpitudes des âmes
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Maurice Dudon, un étrange personnage qui mène une vie de cloporte, est renversé par une voiture. L'homme qui la conduisait l'installe à ses frais dans une clinique. Confié à Anne-Marie, une charmante infirmière qu'il épouse, il connaît un destin nouveau.
Très vite, à l’instar d’un polar, Philippe Besson nous averti… il va y avoir des morts !
Et pourtant, est-ce un polar que l’on tient dans ses mains ?
Comme une ode aux trains de nuit et au plaisir de la lenteur retrouvée, ce roman commence par présenter les protagonistes du drame. Des tranches de vies dans la promiscuité des couloirs ferroviaires.
Et voilà que…
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) C'est un vendredi soir, au début du mois d'avril, quand les jours rallongent et que la douceur paraît devoir enfin s'imposer. Le long du boulevard, aux abords de la Seine, les arbres ont refleuri et les promeneurs sont revenus. Autour d'eux, des flocons virevoltent, tombés des peupliers ; on dirait de la neige au printemps.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Rien ne relie les passagers montés à bord du train de nuit no 5789. À la faveur d'un huis clos imposé, tandis qu'ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l'intimité et la confiance naître, les mots s'échanger, et les secrets aussi. Derrière les apparences se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l'époque, des voyageurs tentant d'échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l'ignorent encore, mais à l'aube, certains auront trouvé la mort.
Ce roman au suspense redoutable nous rappelle que nul ne maîtrise son destin. Par la délicatesse et la justesse de ses observations, Paris-Briançon célèbre le miracle des rencontres fortuites, et la grâce des instants suspendus, où toutes les vérités peuvent enfin se dire
Une descente jusqu’au boutiste des fantasmes de violences automobiles dans la fétichisation de l’accident. Des corps et du métal, de la tôle et des plaies, du sexe et des fluides divers
Un livre absolu. Mais finalement, j’ai quand même trouvé ça un peu lassant, comme un exercice de style à l’exécution parfaite
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Après avoir causé la mort d'un homme lors d'un accident de voiture, James Ballard, le narrateur, développe une véritable obsession pour la tôle froissée. Enrôlé par Vaugham, un ex-chercheur qui aime reconstituer des accidents célèbres et va même jusqu'à en provoquer pour assouvir ses pulsions morbides, Ballard se verra progressivement initié à une nouvelle forme de sexualité : le mariage de la violence, du désir et de la technologie.
Avec Crash !, premier volet de la « Trilogie de béton », J.G. Ballard ausculte les rapports de l'homme à la technologie dans un monde perverti par les machines, et livre un roman troublant, qui mêle perversion sexuelle et réflexion politique
Un livre comme un combat de boxe avec les poings attachés dans le dos. Un livre qui fait mal partout, comme un râle qui vient du fond de la mine. La mine du Nord, du charbon et des corons, des coups de grisou. Celle qui mange les hommes et recrache de la suie.
Une dette vrillée au corps, aux tripes : « Venge-nous de la mine »
L’histoire d’un homme seul à porter la mort de son frère, une vie à trainer une dette.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Venge-nous de la mine », avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J'allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J'allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n'avaient jamais payé pour leurs crimes
Je ne sais pas trop où j’en suis avec les romances. Je trouve ça nunuche, mais j’aime bien quand même. Avec Je suis là, j’en suis exactement là. Je sais pas trop où.
Dans un hôpital pour revisiter la belle au bois dormant?
Et pis cette histoire du frère, c’est quand même pas trop bien ficelé. Non, ça va pas ce truc-là. Ou trop, ou trop peu. On en fait quoi à la fin? Hein?
Finalement, je crois que j’aime pas trop.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une histoire d'amour peut-elle naître en s'allongeant auprès d'une inconnue endormie ?