Les suicidés

Juliette est aussi indolente qu’Émile est nerveux. Elle fugue avec lui à Paris. Pourquoi ? L’aime-t-elle ? … peut-être ne le sait-elle même pas vraiment.

Le patron le reconnut, questionna :
 - Un rhum ? 
 - Deux. Et de quoi écrire. 
Il n'y avait qu'une table, dans un coin. Il y installa sa compagne, devant une feuille de papier, et dicta : 
« Mes chers parents, Ne me faites pas rechercher. Je suis heureuse. Si on essayait de me ramener à la maison, je me tuerais... »
Elle écrivit, sans le regarder. Il frémissait. Chaque mot tracé sur le papier était une nouvelle victoire. Il eut une inquiétude, la dictée finie, quand il vit la plume s'abaisser à nouveau sur la feuille. 
« Pardon, papa », ajouta-t-elle.
Les suicidés de Georges Simenon
Un roman dur plutôt psychologique sur l’échappée à Paris de deux jeunes maladroits.

« C'est sa faute ! » se disait Bachelin en se faufilant entre les ménagères qui entouraient les petites charrettes où s'entassaient, dans un soleil fluide, des légumes acides et des fruits fragiles comme le précoce printemps. 
Le regard rempli des images bariolées de la rue, il corrigeait aussitôt : 
« En tout cas, ce n'est pas la mienne ! »

Le 11e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Juliette traversa la rue à pas précipités, comme elle le faisait chaque soir en quittant Bachelin, et déjà, avec des gestes que la peur rendait maladroits, elle fouillait son sac à main, atteignait le seuil, faisait cliqueter la clef contre la serrure.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Juliette parle peu. Elle a le regard fixe et se laisse emmener. Elle n'a jamais dit "Non !". Ni à sa mère trop effacée ni à son père qui la couve d'un amour sans génie. Dès lors, pourquoi ne pas suivre le jeune Émile Bachelin ? Pourquoi ne pas prendre le train ?

Belle et bête

Pourquoi ce livre ? Pourquoi cette aventure, pour chercher ou démontrer quoi ?

Un
Tu étais vieux, tu étais gros, tu étais petit et tu étais moche. Tu étais machiste, tu étais vulgaire, tu étais insensible et tu étais mesquin. Tu étais égoïste, tu étais brutal et tu n'avais aucune culture. Et j'ai été folle de toi. Non pas qu'il y ait un rapport de cause à effet entre tes défauts et les sentiments océaniques que j'ai éprouvés. C'est une curieuse coïncidence. Même au temps où ma passion était si fastueuse que j'aurais échangé mon avenir contre une heure dans tes bras je n'ai jamais cessé de te voir tel que tu étais : un porc.
Belle et bête de Marcela Iacub

Je reste dubitatif, un besoin de vengeance, de se prouver quelque chose, un besoin de salir, de se salir, une fascination ou une pure manipulation ? Curieux.

CONDAMNATION À LA DEMANDE DE DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Par ordonnance du 26 février 2013, le juge des référés du tribunal de grande instance de PARIS a ordonné l'insertion, dans chaque exemplaire de l'ouvrage de Marcela IACUB intitulé « Belle et Bête », du présent encart informant le lecteur de ce que le livre porte atteinte à la vie privée de Dominique STRAUSS-KAHN.

Un texte hypnotique atypique et dispensable.

Reste que ce monsieur ne semble évidement guère recommandable. Oui, je pèse un peu trop mes mots, mais je ne souhaite afficher de bandeau ici… Je m’en tiendrais donc à d’hypocrites euphémismes

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Tu étais vieux, tu étais gros, tu étais petit et tu étais moche.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'histoire romancée de la liaison de 7 mois qu'a entretenue l'auteure avec Dominique Strauss-Kahn, en 2012. Tout en en dressant un portrait peu flatteur, elle expose les sentiments réels qu’elle a néanmoins éprouvés pour DSK

Chant d’amours

Il y a des très belles pages dans cette tourmente.

Chant d’amours de Claire Barré

Une femme écartelée entre deux amants, le roi et le vagabond, le charnel et le spirituel, la furie et l’ascèse, la démesure et la retenue.

La dualité était belle mais hélas, je n’ai pas réussi à me laisser emporter dans cette passion… Zut

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une femme, Stella, est déchirée par l'amour qu'elle porte à deux hommes : Amir, l'amant vorace, ne lui offre qu'un plaisir purement charnel, alors que Malo, l'amant désincarné, la pousse à s'extraire d'elle-même pour partir en quête spirituelle. L'un fait jouir son corps, l'autre, son âme. Il y a quatre ans, Stella a quitté Amir pour suivre Malo sur les routes. Aujourd'hui, elle revient

À la piscine avec Norbert

La narratrice (Véronique ?), baise avec Norbert (entre autres) et fait des longueurs à la piscine. Elle pêche sur Meetic, et s’interroge, questionne et philosophe…

À la piscine avec Norbert de Véronique Pittolo

Désenchantée, elle peine à trouver un sens, un but ou des émotions qui l’emportent… Et d’ailleurs pour aller où, à l’approche de la soixantaine, à l’âge de calculer ses points de retraite pour évaluer la taille des rêves possibles…

Alors elle nage, elle baise et elle philosophe…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À l'approche de la soixantaine, une femme doit faire des efforts pour atténuer les rides et bien choisir ses petites culottes, surtout quand elle n'a pas la silhouette d'Ursula Andress.

Des efforts, l'héroïne de ce roman en fait encore, le soir, pour rompre sa solitude sur les sites de rencontre, livrée aux faux-semblants du virtuel.

Avec Norbert (rencontré sur Meetic), elle baise, elle va à la piscine, elle parle de tout, de sexe, du salaire des patrons du CAC 40, des migrants, de #Metoo, de sa future (toute petite) retraite. Elle lui parle de poésie, il répondT'as pas d'autres sujets en réserve ?

Il cite la sélection de l'équipe de France, elle préfère Kafka, il la voudrait en robe, elle préfère les pantalons.

À part ça, ils s'entendent bien.

À la piscine avec Norbert est un texte cru, drôle et enjoué, une réponse féminine et féministe aux Houellebecq de tous bords

La tendresse du crawl

C’est la mode, il faut passer par là… Encore une auto-bio-romancée ! Ça commence à faire ! Passé ça… voilà un joli livre. Petit, trop petit peut-être.

La tendresse du crawl de Colombe Schneck

L’histoire d’une passion amoureuse. Mais comme la nage, celle-ci impose une grande synchronisation de tous les membres. Et là…

Avec des belles pages, d’autres drôles et généralement fort bien soutenues par de très intimes sentiments.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À 50 ans, j'ai découvert que j'avais un corps, et que l'amour heureux est possible.

Une femme raconte son histoire d'amour douce et douloureuse avec Gabriel, un homme qui l'assure de la sincérité de son amour mais dont le comportement incertain laisse planer un doute sur la solidité de leur relation

Suisen

Comme une fable sur le thème un malheur n’arrive jamais seul, Goro père de famille au deux maîtresses et à la tête d’une société renommée ne voit rien venir.

Suisen de Aki Shimazaki
Suisen de Aki Shimazaki

Arrogant, hautin, dédaigneux, vide, suffisant, autoritaire, imbu de lui-même ? Non ! Goro ne voit rien de tout cela en lui. Son entourage va lui fournir un miroir bien cruel.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À la tête d'une société prospère fondée par son grand-père, Gorô est marié avec une femme de bonne famille et père de deux enfants pour qui il a des ambitions claires. Il entretient deux maîtresses - dont une magnifique actrice -, s'entoure de clients importants dans les bars et exhibe fièrement des photos de lui auprès de célébrités. Même s'il croit en mériter toujours davantage, Gorô trouve qu'il a bien réussi sa vie. Or, le jour où ses convictions sont une à une ébranlées, il est forcé de se regarder franchement dans le miroir, sans doute pour la première fois.

Dans ce roman, Aki Shimazaki plonge au coeur des blessures d'enfance qui deviennent parfois des failles à l'âge adulte

J’aimais mieux quand c’était toi

Amour d’amants, amour passion mais amour impossible. Partir et ne plus se retourner.

J'aimais mieux quand c'était toi de Véronique Olmi
J’aimais mieux quand c’était toi de Véronique Olmi

Mais comment faire, lorsqu’il réapparaît, là, devant soi et que l’on ne peut détourner le regard ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'homme qui ne s'est pas retourné est celui qui m'a fait perdre non pas la tête, non pas la raison ni le sens commun, mais la ligne même de ma vie