Portrait de l’artiste en déshabillé de soie

C’est beau, fort, puissant, drôle, intense, c’est vivant et envoûtant.

C'est encore une fois l'été. Je suis encore, encore vivante. Toujours vivante. J'entends, je vois. Ça grouille en silence.
Il y a des zéphyrs et des frissons, des tornades. Il y a des maladies de fer, forgées dans les ateliers de Satan. Il y a du courage, de l'inconscience et de l'inertie. Il y a des bêtes, des petites bêtes adorables, des sucreries poudrées, quelques rares amis. Il y a des luisances et des mers de feu, des déchéances, des nullités, des blizzards, des énumérations.
Il y a moi et vous, vous autres, et vous m'avez dévêtue de mon déshabillé de soie que vous avez jeté n'importe où, on ne sait où et qui git sous un
tas de loques sordides.
Portrait de l’artiste en déshabillé de soie de Brigitte Fontaine
Brigitte Fontaine laisse couler les mots avec un talent merveilleuxIl n'y a pas de conclusion. Même pas de commencement. Tout est là comme toujours. Mais quelque chose s'est produit.Elle parle d’elle, de la vie, des amis, de l’âge et de Paris… dans un déshabillé de soie

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je mesure un mètre soixante-neuf, je suis bourrée d'alexandrins et de séries noires, je suis une femelle francophone de race blanche.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Portrait de l’artiste en déshabillé de soie est un hymne à la vie haletant, généreux, véhément et tendre. Auteur-compositeur-interprète, comédienne et dramaturge, Brigitte Fontaine est tout d’abord un écrivain, qui nous livre ici une introspection poétique, la confession d’une vie brûlée sans parcimonie.

Les cahiers d’Esther, tome 9 : Histoires de mes 18 ans

Si Esther bouillonne de vie à l’aube de ses 18 ans, ses histoires s’épuisent.

Les cahiers d’Esther, tome 9 : Histoires de mes 18 ans de Riad Sattouf
Un ultime tome pour une géniale série qui a vu grandir son héroïne pleine de candeur qui peine à mûrir.

Allez, que la vie lui soit belle et heureuse au pays des gentilles familles, des gentils voisins et des gentilles copines

Les cahiers d’Esther, tome 8 : Histoires de mes 17 ans

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La rentrée
Je m'appelle Esther et j'ai 17 ans. J'habite à Paris dans le 17e arrondissement. Je vis dans le même appartement depuis ma naissance.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Esther est en terminale, ça y est !

C'est l'année du bac (cette horreur), des choix d'orientation qu'on ne veut pas faire, de Parcoursup, cette bénédiction (rires), des illusions qui se brisent, de l'enfance qui s'évapore, et des Cahiers d'Esther qui s'arrêtent... Mais c'est aussi l'année des 18 ans, de la liberté de pouvoir enfin faire ce qu'on veut ! Tout ce qu'on veut ! Et peut-être aussi l'année de la fin du célibat éternel, qui sait ?

D'où venons, où allons-nous, et surtout ça sert à quoi la vie en vrai ? Y a-t-il seulement une réponse à cette question qu'en pensez-vous vous avez 4 heures MDR... Esther philosophe et a un peu le vertige au moment du grand envol, mais c¸a va bien se passer, hein, on y croit...

Le nombre de fois où je suis morte

Combien de fois meurt-on dans une vie ? De faim, de honte, d’ennui, de désir, d’impatience, de jalousie, de culpabilité, de chaud, d’angoisse, de chagrin, de froid, de peur ou de rire ?
Marie-Christine Horn ne mourra en tout cas pas sans y avoir réfléchi, avec un sourire mi-tendre et mi-moqueur et avec beaucoup de talent !

Ainsi donc, je me souviens de ma première mort. La mort de l'enfance qui s'enterre sans pelle mais avec des fleurs, une plus précisément. La fameuse petite fleur qu'on offre à celui qu'on choisit, à seize ans, pour la vie et qu'on quitte quelques mois plus tard pour un autre, plus grand, plus beau, plus brun, plus « quelque chose » qu'on estimera suffisamment primordial pour rompre le serment qu'on avait scellé plus tôt.
Le nombre de fois où je suis morte de Marie-Christine Horn

Ces nouvelles, parfois graves mais souvent très drôles, portent un regard coquin et acidulé sur des instants de vie de femmes, joyeux ou tristes, drôles ou cruels…
Moi qui me lève chaque matin pour gagner ce salaire qui me sert à payer les traites de cette voiture dont j'ai besoin pour aller gagner ce salaire qui me sert à payer les traites de cette voiture.… des grandes et petites morts qui rapprochent de la dernière

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il est des peines, comme des joies, qui vous surprennent un beau jour comme un vilain, sans qu'on les ait vraiment choisies, provoquées ou même attendues. Il est des joies, comme des peines, qui vous émeuvent plus ou moins, et dont les larmes ont autant un goût de rire que de chagrin.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Morte de faim, morte de peur, morte d’ennui…Femmes tantôt fragiles, en colère ou désespérées, les protagonistes dansent sur le fil, frôlent les précipices en quête de réponses, d’ailleurs ou de sens.
Treize nouvelles, autant de petites morts. Avec lucidité et humour noir, l’auteure signe un texte puissant dont le fil rouge est l’exploration de la psyché féminine dans toute sa complexité.

Chemin sans issue

Dans les Maigret, Simenon s’attache généralement à ce qui se passe après le drame, quand le commissaire arrive. Dans ses romans durs, il s’intéresse plutôt ce qui se passe avant, à ce qui amène à la rupture, les envies, les frustrations, l’argent, le sexe, le pouvoir, la misère…

Il ne bougea, un instant plus tard, que pour amener sur son visage le bonnet de marin américain qui, dès lors, tamisa le soleil.
Il ne dormait pas. Il ne pensait pas. Il restait vaguement attentif à ce qui se passait autour de lui, aux voix des pêcheurs du dimanche qui s'embarquaient dans les canots, aux autocars, venus de partout, voire de Lyon et de Paris, qui s'arrêtaient un instant devant chez Polyte.
Il n'y avait rien de changé ! Et c'est précisément ce qui provoquait son malaise. Depuis le fameux jour, il était inquiet, d'une inquiétude trouble et maladive. Il ne se sentait bien nulle part et il avait pris l'habitude de s'étendre ainsi sur le pont, de s'entourer d'un halo de soleil, de feutrer ses pensées d'une somnolence qui, petit à petit, l'imprégnait de rêverie.
Chemin sans issue de Georges Simenon
Ici, c’est un homme rongé par l’alcool et la jalousie qui se débat avant de craquer et se morfondre dans les remords.

Une sombre histoire sous le soleil de la côte d’Azur, bercée par les vagues et le champagne

Le 24e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ce n'est qu'après coup, bien sûr, que les heures prennent leur importance. Cette heure-là, sur le moment, avait la couleur du ciel, un ciel gris par- tout, en bas, où couraient des nuages poussés par le vent d'est, en haut où l'on devinait des réserves de pluie pour des jours et des jours encore.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Vladimir, Russe blanc au service d'une richissime et extravagante veuve française dont il est l'amant, ne supporte plus l'amour naïf et puissant unissant son ami de toujours à la jeune fille de sa patronne. Il envie la beauté de ce qui les lie, la simplicité si puissante du temps qu'ils se donnent, la sincérité de leurs joies. Vladimir est ensorcelé. Que valent l'amitié et la raison devant une telle folie ? Vladimir ira bien au-delà de ce dont il se serait cru capable...

Hoops

Trois jeunes filles ado dans un monde où les hommes ont disparu se retrouvent à sauter dans un trou vers (hoops ! Oui, des gros vers oranges) et vont devoir se confronter à leurs peurs.

Hoops de Genie Espinosa

Une petite bande dessinée un peu naive – un peu rigolote, aux dessins qui alternent entre graphisme numérique d’une grande platitude et personnages plutôt réussis.

De l’empowerment féministe à la girl power !

Allez les copines, ensemble on est les plus fortes

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Encore en retard !
Elle me fatigue !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Kubo, Pippa et Gor sont trois adolescentes qui vivent dans un monde sans hommes. Ces derniers ont disparu mystérieusement il y a plus d'un an. Profitant d'une pause, les filles décident de sécher les cours et de fumer un énième joint en cachette.

C'est ainsi qu'elles tombent dans un hoop ou un trou de vers spatio-temporel, aussi rond et brillant que les anneaux qu'elles portent aux oreilles, et atterrissent dans un paradis infernal. Elles vont devoir trouver la sortie en utilisant toutes les astuces possibles et en faisant appel aux pouvoirs qu'elles ignorent posséder.

Hoops est une aventure d'exploration personnelle et d'empowerment.

Une lutte pour découvrir que le chemin vers l'autre côté est avant tout un voyage intérieur.

Le dernier des siens

Voilà une curiosité bien émouvante. Le dernier des siens, le dernier grand pingouin, recueilli par Gus, juste après le massacre de sa colonie, la dernière, au milieu du 19e siècle. Une histoire d’amitié entre un homme et un survivant.

Ils arrivèrent au nord-ouest de l'Islande pendant l'été 1849. Ils s'installèrent dans une maison d'une seule pièce, faite de pierre et d'herbe près du rivage. La maison garderait la chaleur en hiver. Le premier village se trouvait à quatorze kilomètres. Ils étaient juste tous les deux, sur les cailloux et les prairies, mais c'était normal, ils étaient les seuls et les deux derniers: Gus le dernier homme sur terre qui verrait un pingouin, Prosp le dernier des siens.
Le dernier des siens de Sibylle Grimbert

C’est doux et tendre pour une sale histoire, l’extinction d’une espèce par l’homme. Moins connue que la fin des dodos, tout aussi consternante.

Un livre de prises de consciences et de questionnements. Qu’avons-nous fait ? Que faisons-nous ? Que continuons-nous à faire ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
De loin, seule la tache blanche de leur ventre se détachait sur la paroi de la falaise, surmontée d'un bec qui brillait, crochu comme celui d'un rapace, mais beaucoup plus long.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
1835. Gus, un jeune scientifique, est envoyé par le musée d'Histoire naturelle de Lille étudier la faune du nord de l'Europe. Lors d'une traversée, il assiste au massacre d'une colonie de grands pingouins et sauve l'un d'eux. Il le ramène chez lui aux Orcades et le nomme Prosp.

Sans le savoir, Gus vient de récupérer le dernier spécimen sur Terre de l'espèce. Une relation bouleversante s'instaure entre l'homme et l'oiseau. La curiosité du chercheur et la méfiance du pingouin vont bientôt se muer en un attachement profond et réciproque.

À l'heure de la sixième extinction, Sibylle Grimbert convoque un duo inoubliable et réussit le tour de force de créer un personnage animal crédible, avec son intériorité, ses émotions, son intelligence, sans jamais verser dans l'anthropomorphisme ou la fable. Le Dernier des siens est hanté par une question aussi intime que métaphysique : que veut dire aimer ce qui ne sera plus jamais ?

Made in Korea

S’agit-il d’un prospectus de l’office du tourisme de Séoul ou manuel pour apprendre à gérer son diabète sans stress ?

Il sourit stupidement à son adversaire qui en profita pour lui balancer son pied droit dans la figure. Il lui sourit encore plus stupidement. Depuis l'arrivée de son petit frère, il n'avait pas vécu un si beau jour !
Made in Korea de Laure Mi Hyun Croset

Agréable et facile à lire, souvent drôle, ce petit livre reste en surface de toute problématique. Reste un joli voyage à Séoul pour y découvrir quelques curiosités et, pourquoi pas, stimuler les volontés touristiques…

Mais cette fin, misère ? Vite, entamons notre Glucose révolution avec Jessie Inchauspé ? Non ! Là, c’est trop

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le diagnostic était tombé. Il allait devoir modifier drastiquement ses habitudes, lui qui ne s'était jamais amusé à les définir avec précision.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un jeune Français, enfant adopté, solitaire et apathique, passe son temps devant un écran d’ordinateur. Adepte de jeux vidéo et de junk food, il se soucie peu de sa santé, jusqu’au jour où il apprend qu’il a du diabète et qu’il doit modifier fondamentalement son hygiène de vie. Il décide alors de partir en Corée pour y pratiquer le taekwon- do, bénéficier de la saine gastronomie de la péninsule et, par la même occasion, découvrir sa culture d’origine.

Loin d’être une énième variante sur la quête identitaire d’un individu déraciné́, ce roman réjouissant, à la fois mélancolique et tendre mais non dénué́ d’ironie, relate l’histoire d’une renaissance, sans faits glorieux ni émotions de pacotille.

Une histoire d’hommes

Un groupe de rock, un groupe d’amis… une séparation et la vie qui mélange tout ça avec des femmes, des enfants, des accidents…

Une histoire d’hommes de Zep

Une histoire tendre et amère sur la vie du point de vue des mecs. C’est plutôt bien vu et bien tourné. Un scénar’ rythmé aux nombreux flashbacks – et qui pourrait se retrouver facilement sur grand écran – soutenu par un talentueux dessin monochrome…

Des vies d’hommes et d’amitiés avec leurs succès et réussites, leurs failles, faiblesses, petitesses, trahisons… Des vies et des deuils

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Bienvenue à bord du vol BA 763 à destination de Londres - Heathrow - Nous vous prions d'éteindre vos appareils électroniques, de redresser vos tablet...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Après s'être séparés plusieurs années auparavant, une bande de copains et membres d'un groupe de rock se retrouvent chez l'un d'eux, Sandro. Certains ont réussi, d'autres moins. Au détour de flash-back sur les concerts, la drogue, les amours passagères, ils comprennent les événements mal perçus à l'époque et découvrent que quelque chose de plus fort que la musique unit certains d'entre eux.

Un soir d’été

En refermant ce livre, je l’ai trouvé un peu vide… avec pas mal de remplissage…

Quand j'y repense, ces mots, ces mots tout simples, étaient justes, profondément justes. On avait été bien. Il y avait eu le soleil et le sel sur nos peaux. Il y avait eu de l'optimisme, de l'entrain, de la gaieté. Il y avait eu de l'insouciance, de l'indolence, un laisser-aller, un lâcher-prise. Et on avait été ensemble.
Un soir d’été de Philippe Besson

Après réflexion, c’est justement ce qu’il exprime. Le vide de la disparition, du manque. Un ami disparu un soir de fête alors que tout était simple et insouciant. En vacances sur l’Île de Ré, avec une bande copain à jouir de l’amitié, des flirts, de la légèreté des 18 ans.

… un peu vide quand même

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ce matin, au détour d'une rue, dans la ville où j'habite désormais, j'ai cru reconnaître son visage et sa démarche.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Nous étions six - cinq garçons et une fille - insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l'un d'entre nous disparaisse ? »

S'inspirant d'une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l'île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80.

Strange

Strange m’a évidement et immédiatement rappelé la fille d’elle même de Gabrielle Boulianne-Tremblay. Une quête de soi sous le regard des autres. Et là encore, la même sensibilité, la même finesse d’écriture, les mêmes douleurs.

Si j'étais né dans un corps de femme et si je m'habillais en homme, personne ne trouverait à y redire. Peut-être même que personne ne le remarquerait. L'inverse est saugrenu, grotesque, laid. Pourquoi ? C'est le même geste pourtant.
Strange de Geneviève Damas

Avec, dans Strange, ce rapport au père qui apporte toute la richesse (et beaucoup de tristesse aussi) à ce roman.

Une magnifique étrangeté

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je suis resté assis sur mon lit je ne sais combien de temps. Je pensais "S'il vient dimanche, je vais mourir".


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il y a des choses que l’on écrit parce qu’on n’a pas pu les dire. Nora envoie une longue lettre à son père, qui vit dans une autre ville. Cette ville, elle l’a quittée pour apprendre le chant à Bruxelles. Mais aussi pour autre chose. « Ma vie n’est pas exactement comme je te l’ai racontée. »
L’enfant que connaît ce père était un « il ». Il se prénommait Raphaël. Tout ce que le père ignore, le voici, depuis l’enfance, la mort de la mère. Les déguisements que portait le petit garçon. Les princesses qu’il dessinait. Les brutalités subies dans la cour du collège. Les mensonges. La douleur. Et puis, un jour, une lumière : le chant. Et le départ. Et ce que Nora est devenue, sa nouvelle vie. Voici un sens inédit ajouté au « Je est un autre » de Rimbaud.
Loin d’être une lettre d’amertume, de vengeance ou de règlement de comptes, la lettre de Nora est une lettre d’amour. Lettre d’amour à un père, dans l’espoir qu’il comprendra. Lettre pour s’aimer soi-même, aussi, enfin.
Un roman bouleversant, et d’autant plus qu’il évite les excès de la plainte comme de la caricature, sur l’identité, mais aussi sur le passage à l’âge adulte, le perfectionnement d’un art, le renouement avec l’acte d’aimer.