Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
C’est beau, fort, puissant, drôle, intense, c’est vivant et envoûtant. Portrait de l’artiste en déshabillé de soie de Brigitte FontaineBrigitte Fontaine laisse couler les mots avec un talent merveilleuxElle parle d’elle, de la vie, des amis, de l’âge et de Paris… dans un déshabillé de soie
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je mesure un mètre soixante-neuf, je suis bourrée d'alexandrins et de séries noires, je suis une femelle francophone de race blanche.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Portrait de l’artiste en déshabillé de soie est un hymne à la vie haletant, généreux, véhément et tendre. Auteur-compositeur-interprète, comédienne et dramaturge, Brigitte Fontaine est tout d’abord un écrivain, qui nous livre ici une introspection poétique, la confession d’une vie brûlée sans parcimonie.
Si Esther bouillonne de vie à l’aube de ses 18 ans, ses histoires s’épuisent.Les cahiers d’Esther, tome 9 : Histoires de mes 18 ans de Riad SattoufUn ultime tome pour une géniale série qui a vu grandir son héroïne pleine de candeur qui peine à mûrir.
Allez, que la vie lui soit belle et heureuse au pays des gentilles familles, des gentils voisins et des gentilles copines
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La rentrée
Je m'appelle Esther et j'ai 17 ans. J'habite à Paris dans le 17e arrondissement. Je vis dans le même appartement depuis ma naissance.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Esther est en terminale, ça y est !
C'est l'année du bac (cette horreur), des choix d'orientation qu'on ne veut pas faire, de Parcoursup, cette bénédiction (rires), des illusions qui se brisent, de l'enfance qui s'évapore, et des Cahiers d'Esther qui s'arrêtent... Mais c'est aussi l'année des 18 ans, de la liberté de pouvoir enfin faire ce qu'on veut ! Tout ce qu'on veut ! Et peut-être aussi l'année de la fin du célibat éternel, qui sait ?
D'où venons, où allons-nous, et surtout ça sert à quoi la vie en vrai ? Y a-t-il seulement une réponse à cette question qu'en pensez-vous vous avez 4 heures MDR... Esther philosophe et a un peu le vertige au moment du grand envol, mais c¸a va bien se passer, hein, on y croit...
Combien de fois meurt-on dans une vie ? De faim, de honte, d’ennui, de désir, d’impatience, de jalousie, de culpabilité, de chaud, d’angoisse, de chagrin, de froid, de peur ou de rire ?
Marie-Christine Horn ne mourra en tout cas pas sans y avoir réfléchi, avec un sourire mi-tendre et mi-moqueur et avec beaucoup de talent ! Le nombre de fois où je suis morte de Marie-Christine Horn
Ces nouvelles, parfois graves mais souvent très drôles, portent un regard coquin et acidulé sur des instants de vie de femmes, joyeux ou tristes, drôles ou cruels… … des grandes et petites morts qui rapprochent de la dernière
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il est des peines, comme des joies, qui vous surprennent un beau jour comme un vilain, sans qu'on les ait vraiment choisies, provoquées ou même attendues. Il est des joies, comme des peines, qui vous émeuvent plus ou moins, et dont les larmes ont autant un goût de rire que de chagrin.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Morte de faim, morte de peur, morte d’ennui…Femmes tantôt fragiles, en colère ou désespérées, les protagonistes dansent sur le fil, frôlent les précipices en quête de réponses, d’ailleurs ou de sens.
Treize nouvelles, autant de petites morts. Avec lucidité et humour noir, l’auteure signe un texte puissant dont le fil rouge est l’exploration de la psyché féminine dans toute sa complexité.
Dans les Maigret, Simenon s’attache généralement à ce qui se passe après le drame, quand le commissaire arrive. Dans ses romans durs, il s’intéresse plutôt ce qui se passe avant, à ce qui amène à la rupture, les envies, les frustrations, l’argent, le sexe, le pouvoir, la misère… Chemin sans issue de Georges SimenonIci, c’est un homme rongé par l’alcool et la jalousie qui se débat avant de craquer et se morfondre dans les remords.
Une sombre histoire sous le soleil de la côte d’Azur, bercée par les vagues et le champagne
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Ce n'est qu'après coup, bien sûr, que les heures prennent leur importance. Cette heure-là, sur le moment, avait la couleur du ciel, un ciel gris par- tout, en bas, où couraient des nuages poussés par le vent d'est, en haut où l'on devinait des réserves de pluie pour des jours et des jours encore.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Vladimir, Russe blanc au service d'une richissime et extravagante veuve française dont il est l'amant, ne supporte plus l'amour naïf et puissant unissant son ami de toujours à la jeune fille de sa patronne. Il envie la beauté de ce qui les lie, la simplicité si puissante du temps qu'ils se donnent, la sincérité de leurs joies. Vladimir est ensorcelé. Que valent l'amitié et la raison devant une telle folie ? Vladimir ira bien au-delà de ce dont il se serait cru capable...
Trois jeunes filles ado dans un monde où les hommes ont disparu se retrouvent à sauter dans un trou vers (hoops ! Oui, des gros vers oranges) et vont devoir se confronter à leurs peurs.
Hoops de Genie Espinosa
Une petite bande dessinée un peu naive – un peu rigolote, aux dessins qui alternent entre graphisme numérique d’une grande platitude et personnages plutôt réussis.
De l’empowerment féministe à la girl power !
Allez les copines, ensemble on est les plus fortes
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Encore en retard !
Elle me fatigue !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Kubo, Pippa et Gor sont trois adolescentes qui vivent dans un monde sans hommes. Ces derniers ont disparu mystérieusement il y a plus d'un an. Profitant d'une pause, les filles décident de sécher les cours et de fumer un énième joint en cachette.
C'est ainsi qu'elles tombent dans un hoop ou un trou de vers spatio-temporel, aussi rond et brillant que les anneaux qu'elles portent aux oreilles, et atterrissent dans un paradis infernal. Elles vont devoir trouver la sortie en utilisant toutes les astuces possibles et en faisant appel aux pouvoirs qu'elles ignorent posséder.
Hoops est une aventure d'exploration personnelle et d'empowerment.
Une lutte pour découvrir que le chemin vers l'autre côté est avant tout un voyage intérieur.
Voilà une curiosité bien émouvante. Le dernier des siens, le dernier grand pingouin, recueilli par Gus, juste après le massacre de sa colonie, la dernière, au milieu du 19e siècle. Une histoire d’amitié entre un homme et un survivant.
Le dernier des siens de Sibylle Grimbert
C’est doux et tendre pour une sale histoire, l’extinction d’une espèce par l’homme. Moins connue que la fin des dodos, tout aussi consternante.
Un livre de prises de consciences et de questionnements. Qu’avons-nous fait ? Que faisons-nous ? Que continuons-nous à faire ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) De loin, seule la tache blanche de leur ventre se détachait sur la paroi de la falaise, surmontée d'un bec qui brillait, crochu comme celui d'un rapace, mais beaucoup plus long.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) 1835. Gus, un jeune scientifique, est envoyé par le musée d'Histoire naturelle de Lille étudier la faune du nord de l'Europe. Lors d'une traversée, il assiste au massacre d'une colonie de grands pingouins et sauve l'un d'eux. Il le ramène chez lui aux Orcades et le nomme Prosp.
Sans le savoir, Gus vient de récupérer le dernier spécimen sur Terre de l'espèce. Une relation bouleversante s'instaure entre l'homme et l'oiseau. La curiosité du chercheur et la méfiance du pingouin vont bientôt se muer en un attachement profond et réciproque.
À l'heure de la sixième extinction, Sibylle Grimbert convoque un duo inoubliable et réussit le tour de force de créer un personnage animal crédible, avec son intériorité, ses émotions, son intelligence, sans jamais verser dans l'anthropomorphisme ou la fable. Le Dernier des siens est hanté par une question aussi intime que métaphysique : que veut dire aimer ce qui ne sera plus jamais ?
S’agit-il d’un prospectus de l’office du tourisme de Séoul ou manuel pour apprendre à gérer son diabète sans stress ?
Made in Korea de Laure Mi Hyun Croset
Agréable et facile à lire, souvent drôle, ce petit livre reste en surface de toute problématique. Reste un joli voyage à Séoul pour y découvrir quelques curiosités et, pourquoi pas, stimuler les volontés touristiques…
Mais cette fin, misère ? Vite, entamons notre Glucose révolution avec Jessie Inchauspé ? Non ! Là, c’est trop
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le diagnostic était tombé. Il allait devoir modifier drastiquement ses habitudes, lui qui ne s'était jamais amusé à les définir avec précision.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un jeune Français, enfant adopté, solitaire et apathique, passe son temps devant un écran d’ordinateur. Adepte de jeux vidéo et de junk food, il se soucie peu de sa santé, jusqu’au jour où il apprend qu’il a du diabète et qu’il doit modifier fondamentalement son hygiène de vie. Il décide alors de partir en Corée pour y pratiquer le taekwon- do, bénéficier de la saine gastronomie de la péninsule et, par la même occasion, découvrir sa culture d’origine.
Loin d’être une énième variante sur la quête identitaire d’un individu déraciné́, ce roman réjouissant, à la fois mélancolique et tendre mais non dénué́ d’ironie, relate l’histoire d’une renaissance, sans faits glorieux ni émotions de pacotille.
Un groupe de rock, un groupe d’amis… une séparation et la vie qui mélange tout ça avec des femmes, des enfants, des accidents…
Une histoire d’hommes de Zep
Une histoire tendre et amère sur la vie du point de vue des mecs. C’est plutôt bien vu et bien tourné. Un scénar’ rythmé aux nombreux flashbacks – et qui pourrait se retrouver facilement sur grand écran – soutenu par un talentueux dessin monochrome…
Des vies d’hommes et d’amitiés avec leurs succès et réussites, leurs failles, faiblesses, petitesses, trahisons… Des vies et des deuils
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Bienvenue à bord du vol BA 763 à destination de Londres - Heathrow - Nous vous prions d'éteindre vos appareils électroniques, de redresser vos tablet...
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Après s'être séparés plusieurs années auparavant, une bande de copains et membres d'un groupe de rock se retrouvent chez l'un d'eux, Sandro. Certains ont réussi, d'autres moins. Au détour de flash-back sur les concerts, la drogue, les amours passagères, ils comprennent les événements mal perçus à l'époque et découvrent que quelque chose de plus fort que la musique unit certains d'entre eux.
En refermant ce livre, je l’ai trouvé un peu vide… avec pas mal de remplissage…
Un soir d’été de Philippe Besson
Après réflexion, c’est justement ce qu’il exprime. Le vide de la disparition, du manque. Un ami disparu un soir de fête alors que tout était simple et insouciant. En vacances sur l’Île de Ré, avec une bande copain à jouir de l’amitié, des flirts, de la légèreté des 18 ans.
… un peu vide quand même
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Ce matin, au détour d'une rue, dans la ville où j'habite désormais, j'ai cru reconnaître son visage et sa démarche.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Nous étions six - cinq garçons et une fille - insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l'un d'entre nous disparaisse ? »
S'inspirant d'une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l'île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80.
Strange m’a évidement et immédiatement rappelé la fille d’elle même de Gabrielle Boulianne-Tremblay. Une quête de soi sous le regard des autres. Et là encore, la même sensibilité, la même finesse d’écriture, les mêmes douleurs.
Strange de Geneviève Damas
Avec, dans Strange, ce rapport au père qui apporte toute la richesse (et beaucoup de tristesse aussi) à ce roman.
Une magnifique étrangeté
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je suis resté assis sur mon lit je ne sais combien de temps. Je pensais "S'il vient dimanche, je vais mourir".
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Il y a des choses que l’on écrit parce qu’on n’a pas pu les dire. Nora envoie une longue lettre à son père, qui vit dans une autre ville. Cette ville, elle l’a quittée pour apprendre le chant à Bruxelles. Mais aussi pour autre chose. « Ma vie n’est pas exactement comme je te l’ai racontée. »
L’enfant que connaît ce père était un « il ». Il se prénommait Raphaël. Tout ce que le père ignore, le voici, depuis l’enfance, la mort de la mère. Les déguisements que portait le petit garçon. Les princesses qu’il dessinait. Les brutalités subies dans la cour du collège. Les mensonges. La douleur. Et puis, un jour, une lumière : le chant. Et le départ. Et ce que Nora est devenue, sa nouvelle vie. Voici un sens inédit ajouté au « Je est un autre » de Rimbaud.
Loin d’être une lettre d’amertume, de vengeance ou de règlement de comptes, la lettre de Nora est une lettre d’amour. Lettre d’amour à un père, dans l’espoir qu’il comprendra. Lettre pour s’aimer soi-même, aussi, enfin.
Un roman bouleversant, et d’autant plus qu’il évite les excès de la plainte comme de la caricature, sur l’identité, mais aussi sur le passage à l’âge adulte, le perfectionnement d’un art, le renouement avec l’acte d’aimer.