Histoire d’une domestication

Voilà un livre difficile à appréhender, tant les thématiques y sont nombreuses. Transidentité, homosexualité, adoption, HIV, famille, célébrité, union libre, jalousie, sexualité, viol et violence… Un mélange explosif, porté par une comédienne arrivée au faîte de sa gloire.

[Elle en avait marre de l'amour, marre des amis, marre du sexe, marre des ragots, marre des gens qui la détestaient car elle était célèbre, car elle s'était mariée avec lui, car elle avait adopté un enfant, marre du poison que lui envoyait le Vénézuélien chaque fois qu'il] pouvait, avec ses morsures, ses coups de griffe, les odeurs qu'il laissait sur son corps. Marre d'elle-même et de ses souvenirs. Et, tout en disant ça, elle a pensé que le mari était le plus bel être au monde. Qu'elle s'était habituée à sa beauté, à sa douceur. Que c'était vrai qu'ils se punissaient l'un l'autre du fait de s'être mutuellement désirés.
Ils n'avaient jamais imaginé, pas plus elle que lui, que l'amour pouvait être aussi insupportable
Histoire d’une domestication de Camila Sosa Villada
Et c’est bouillonnant, exubérant et énervé. Un peu comme un film d’Almodovar avec beaucoup – vraiment beaucoup – de sexe et d’émotions incontrôlables…

Un peu too much, peut-être

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il était une fois une comédienne
Une comédienne.
Seule sur scène.
Depuis le balcon, le parterre, le paradis, le public la regarde.
Il n'y a pas un fauteuil de libre.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Une comédienne, on ne cherche pas à savoir qui elle est. Une comédienne, on l'invente. Une comédienne est un rêve. » La comédienne de ce roman, l'actrice trans la plus connue du monde, peut vivre toutes les vies sur scène mais se sent acculée par un nouvel événement dans son quotidien : elle a décidé, contre tout bon sens, de fonder une famille.

Contre l'avis de tout le monde aussi, elle décide de monter une pièce de Jean Cocteau, « pourquoi pas quelque chose de moins français, de moins tordu et de tenter, en plus, un retour périlleux au village natal pour voir ses parents... Toutes les conditions sont réunies pour raconter une histoire d'amours, des amours violentes, déchirantes, mais aussi mémorables et tendres.

Ce roman élégant, érotique et profondément universel est un coup de pioche dans les fondations de la famille et des traditions, une exploration brutale d'un couple atypique (mais quel couple ne l'est pas ?), un livre sur les mille et une manières de désirer, de provoquer, de ressentir.

Cadavre exquis

Quel enfer ! Voila un livre brillant dont on ne sort pas indemne, un livre choc qui rappellera (il le cite d’ailleurs) le film Soleil vert de Richard Fleischer. Et là, rien n’est épargné au lecteur de la visite d’un abattoir-boucherie de chair humaine à la chasse, la dégustation de doigts, de rognons ou de cervelle… Le tout dans un climat totalitariste, déshumanisé et anxiogène.

Cadavre exquis de Agustina Bazterrica

C’est difficilement supportable et cela appelle inévitablement à une introspection sur sa propre consommation de viande et ses indissociables aveuglements – hypocrisies – cynismes – indécences…

Et au travers de ce livre… un homme blessé, une pierre dans le coeur et qui pleure son enfant perdu et son père malade

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un virus a fait disparaître la quasi-totalité des animaux de la surface de la Terre. Pour pallier la pénurie de viande, des scientifiques ont créé une nouvelle race, à partir de génomes humains, qui servira de bétail pour la consommation. Ce roman est l'histoire d'un homme qui travaille dans un abattoir et ressent un beau jour un trouble pour une femelle de « première génération ». Or, tout contact inapproprié avec ce qui est considéré comme un animal d'élevage est passible de la peine de mort. À l'insu de tous, il va peu à peu la traiter comme un être humain.

Le tour de force d'Agustina Bazterrica est de nous faire accepter ce postulat de départ en nous précipitant dans un suspense insoutenable. Roman d'une brûlante actualité, tout à la fois allégorique et réaliste, Cadavre exquis utilise tous les ressorts de la fiction pour venir bouleverser notre conception des relations humaines et animales

Théa

Tiraillée entre un père qui fit la guerre d’Algérie du côté français et Antoine, un nouvel amour qui, avec sa famille a subi la dictature argentine et a fui son pays, Théa aime et souffre.

Théa de Mazarine Pingeot
Théa de Mazarine Pingeot

Peut-elle rester loyale avec son père et avec Antoine. Comment gérer son ami écorché, instable et fuyant. Amoureuse déchirée, Théa se décompose.
Théa de Mazarine Pingeot

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Paris, 1982 : fuyant le coup d'État, des centaines d'Argentins se réfugient dans la capitale française, des images macabres plein la mémoire. La vie de Josèphe, 22 ans, bascule lorsqu'elle croise l'un d'entre eux. À peine le coup de foudre s'est-il produit que le mystérieux « Antoine » disparaît. Josèphe se met alors à enquêter : qui est Antoine ? Que lui est-il arrivé ? Est-ce vrai, ce que Josèphe a lu sur les « disparus », sur ces « folles de la place de Mai » ?

Alors qu'elle découvre le passé de l'homme qu'elle aime, la jeune femme est brutalement renvoyée à sa propre histoire familiale, aux secrets et aux silences de ses parents... Bientôt les stigmates de la guerre d'Algérie viendront se mêler à ceux de la dictature argentine...

Théa, un roman d'apprentissage ardent, politique et sensuel, qui explore la découverte de l'amour et de l'horreur du monde

La garçonnière

Une violente surprise pour ce début d’année. Bon, pas vraiment joyeux, joyeux… plutôt à conserver pour un jour de pluie.

La garçonnière de Hélène Grémillon
La garçonnière de Hélène Grémillon

Un brillant cauchemar

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ce roman est inspiré d'une histoire vraie. Les événements se déroulent en Argentine, à Buenos Aires. Nous sommes en août 1987, c'est l'hiver. Les saisons ne sont pas les mêmes partout Les êtres humains, si