La grande Odalisque

Premier opus qui en a vu deux avec Olympia, la grande Odalisque est une BD à suspense d’un groupe de femmes monte en l’air, des voleuses d’art un peu obsédées sexuelles, un peu branquignoles et qui n’ont pas froid aux yeux.

La grande Odalisque de Bastien Vivès, illustrations de Florent Ruppert et Jérôme Mulot, couleurs d’Isabelle Merlet

Une bande dessinée vraiment impressionnante dans le traitement du mouvement, des corps et de la représentation des espaces.

Un scénario hollywoodien pour une production française bien rythmée

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Alex et Carole sont deux cambrioleuses de haut vol, séduisantes et sans complexes, capables d'aller chercher n'importe quel tableau dans n'importe quel musée. À la recherche d'un chauffeur, elles rencontrent Sam, une championne de moto aux multiples talents. Le trio qui vient de naitre est appelé à entrer dans la légende... Quand l'étoile montante de la BD française s'associe à l'un des meilleurs duos de la BD indépendante pour réinventer les trois héroïnes les plus connues (et les plus sexy) de l'animation japonaise, le résultat ne peut que faire des étincelles

Olympia

Comme pour le premier opus, le scénario peut sembler bricolé, mais la sauce prend et on se retrouve vite à se laisser charmer par ce trio de voleuses un peu foutraques, Alex, Carole et Sam.

Olympia de Bastien Vivès, illustrations de Florent Ruppert et Jérôme Mulot, couleurs de Isabelle Merlet et Jean-Jacques Rouger

Une histoire à la Ocean (onze, douze ou que sais-je) à la française et au féminin

Une bande dessinée aux graphismes et couleurs de haut niveau pour un bon petit thriller bien tendu à la fin qui dégomme tout ! Ou pas ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Alex, Sam et Carole sont les braqueuses les plus sexy que la terre (et la bande dessinée) ait portées. Drôles de dames des temps modernes, elles peuvent accomplir les plus grands coups et ne reculent devant aucun obstacle. Après "La Grande Odalisque", prix Landerneau 2012, les auteurs à succès Bastien Vivès (Polina, Last Man) et Ruppert & Mulot ("La technique du périnée") redonnent vie à leurs héroïnes favorites. On les avait quittées en mauvaise posture après le périlleux cambriolage du Louvre et la disparition de Carole. Pour qu'elles reprennent du service, il leur faudra cette fois une mission incroyable ? ce sera le vol de trois tableaux, parmi lesquels l'Olympia de Manet, exceptionnellement exposé au Petit Palais, à Paris. La suite d'un univers créé à six mains avec un plaisir évident, au sein duquel le fantasme devient joyeuse série B, les dialogues truculents rythment l'action et où l'aventure se transforme en un récit moderne, dynamique et terriblement drôle

Les grands espaces

Avec une époustouflante (si, si !) première page que seule la bande dessinée peut offrir, Catherine Meurisse nous emporte avec elle au pays de son enfance.

Les grands espaces de Catherine Meurisse

Alors qu’elle est encore toute petite, ces parents déménagent en campagne dans une vielle ferme à moitié détruite. Une ruine, quoi.

Elle raconte la nature, les objets, les gens, les paysans et le Roundup, les fleurs et la poésie des arbres, la magie de la nature, l’émerveillement de l’enfance.

Et c’est très chou !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Les filles, la campagne sera votre chance», ont dit les parents. Catherine Meurisse a donc passé son enfance au grand air. Sous ses yeux, un chantier : une vieille maison à rénover, des arbres à planter, un jardin à créer. Des rêves à cultiver. On laboure, on bouture, on plante un rosier provenant de chez Montaigne, un figuier de chez Rabelais. On observe le tumulte du monde - les mutations de l'agriculture, la périurbanisation du monde rural...
Avec l'humour qu'on lui connaît, Catherine Meurisse compose un poème malicieux dédié à la campagne, où a germé sa vocation de dessinatrice. Les Grands Espaces, comme La Légèreté, son précédent album, l'attestent : la nature et l'art - tout ce qui pousse, tout ce qui vit envers et contre tout - seront une chance

Le consentement

Monsieur Gabriel Matzneff (nommé « G. » dans ce livre) aime la chair fraîche, jeune, très ! Jeunes garçons et filles. Célèbre écrivain il use et abuse de son aura pour séduire et agir en toute impunité dans une France à la complaisance post soixante-huitarde.

Le consentement de Vanessa Springora

Victime de l’ogre à quatorze ans, Vanessa Springora témoigne des années plus tard et son livre est glaçant de merde et brillant de talent.

La précise description d’un manipulateur, de son emprise et des séquelles que ces abus peuvent laisser

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Depuis tant d'années, je tourne en rond dans ma cage, mes rêves sont peuplés de meurtre et de vengeance. Jusqu'au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l'enfermer dans un livre. »

Séduite à l'âge de quatorze ans par un célèbre écrivain quinquagénaire, Vanessa Springora dépeint, trois décennies plus tard, l'emprise que cet homme a exercée sur elle et la trace durable de cette relation tout au long de sa vie de femme. Au-delà de son histoire intime, elle questionne dans ce récit magnifique les dérives d'une époque et la complaisance d'un milieu littéraire aveuglé par le talent et la notoriété

Génération offensée : de la police de la culture à la police de la pensée

Caroline Fourest s’intéresse au « politiquement correct » qui débarque gentiment de ce côté-ci de l’Atlantique, venu des États-Unis après un passage par le Canada. De plus en plus, les réseaux sociaux s’indignent à la première suspicion d’appropriation culturelle. Faut-il être trans pour parler des trans, ne peut-on plus que parler que de sa propre couleur de peau, faut il un test ADN ou s’aider d’un nuancier pour mesurer sa légitimité ? Et pour les religions ? Le mélange des genres n’a-t-il par toujours fait partie des démarches artistiques ? Puis-je me faire des dreadlocks si je suis norvégien ?

Et d’où viennent ces réflexes identitaires et qui cachent-ils ?

Génération offensée : de la police de la culture à la police de la pensée de Caroline Fourest

Caroline Fourest revendique le droit à s’exprimer, à créer librement, en différenciant l’hommage (ou l’inspiration) du pillage culturel. Elle refuse de voir sa parole confisquée par des mouvements identitaires et appelle au respect des diversités

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est l'histoire de petits lynchages ordinaires, qui finissent par envahir notre intimité, assigner nos identités, transformer notre vocabulaire et menacer nos échanges. Une peste de la sensibilité.

Chaque jour, un groupe, une minorité, un individu érigé en représentant d'une cause, menace, et censure parce qu'il se dit « offensé ». Souvent, le procès est mené en criant à l'« appropriation culturelle », ce nouveau blasphème.

Au Canada, des étudiants réclament la suppression d'un cours de yoga pour ne pas risquer de « s'approprier » la culture indienne. Aux États-Unis, la chasse aux sorcières traque les menus asiatiques dans les cantines et l'enseignement des grandes oeuvres classiques, jugées choquantes et normatives. Des étudiants s'offusquent à la moindre contradiction, qu'ils considèrent comme des « micro-agressions ». Au point d'exiger des safe space, où l'on apprend à fuir le débat et l'altérité. La parole même est confisquée, selon l'origine géographique ou sociale, le genre ou la couleur de peau. Une intimidation qui va jusqu'à la menace physique et au renvoi de professeurs.

La France croyait résister à cette injonction, mais là aussi, des groupes tentent d'interdire des expositions ou des pièces de théâtre... souvent antiracistes ! La police de la culture vire à la police de la pensée.

Ce livre propose une voie authentiquement féministe et antiraciste, universaliste, qui permet de distinguer le pillage de l'hommage, tout en continuant à penser et se parler

En chemin avec la beauté : les trésors de ma vie

On peut lire ce petit recueil de pensées comme une balade avec Michael Lonsdale qui nous parlerait de ses souvenirs, de ses pensées et de ses émotions artistiques.

En chemin avec la beauté : les trésors de ma vie de Michael Lonsdale

Peinture, sculptures, cinéma, photos d’enfance, personnalités, musique…

Christ en bois (1492) de Michelangelo di Lodovico Buonarrotti, dit Michel-Ange

C’est doux et délicat… et un peu léger

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La beauté m'a toujours ensorcelé... elle m'a ému, parfois profondément troublé. En art, une oeuvre est réussie quand elle est juste, en accord avec la vie intérieure de l'artiste.

Voici rassemblés une soixantaine des trésors qui m'accompagnent depuis longtemps, et qui continuent à illuminer mes jours. J'essaie de raconter chaque oeuvre à ma façon, de savoir pourquoi elle me touche. Ce voyage singulier et passionnant m'a conduit à m'interroger : dans ce musée personnel, pourquoi sont mystérieusement réunis la fiancée juive de Rembrandt, la Madeleine de Fra Angelico, l'humanité désespérée de Samuel Beckett, les flamboiements de Turner, le sommeil des rois mages du chapiteau d'Autun, la démesure d'Orson Welles, la folie des couleurs de Monet, la lumière dramatique du Caravage, les dialogues de Marguerite Duras, l'art faussement naïf du Douanier Rousseau, les visions de Van Gogh, l'angoisse de Munch, la foi de Giotto, les fantasmagories de Bosch, etc. ?

Oui, quel est ce fil qui les relie ? Notre rapport à l'art est profondément intime, souvent indéfinissable. Mais nos passions peuvent se communiquer, entrer en résonance chez l'autre. C'est pourquoi j'ai voulu partager mon bonheur d'admirer, offrir mes trésors de beauté.
Michael Lonsdale

Créer, c’est exister : comment développer une pratique créative au quotidien

Tout est dans le titre, mais il y a quand même un petit peu plus qu’un manuel de développement personnel qui aide à se dépasser par une activité créatrice.

Créer, c’est exister : comment développer une pratique créative au quotidien de Valérie Belmokhtar

Ce livre à la mise en page un peu déroutante et aux marges singulières est séparé en cinq grandes sections : s’installer, s’inspirer, se lancer, s’épanouir et se développer. Et c’est dans ce dernier chapitre, essentiel à mes yeux, que se situe un des grand plus de ce petit manuel qui tente de mettre une valeur (certes marchande…) sur les créations et qui va inciter les plus timides à valoriser leurs créations.

… pas mal !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans ce manifeste résolument moderne et optimiste, Valérie Belmokhtar invite chacun à laisser entrer la création dans sa vie.

Que ce soit pour en faire une pratique professionnelle, pour s'y consacrer plusieurs heures par jour, ou bien pour lui donner une petite place dans sa vie, la création est une rencontre avec soi-même. Elle permet de sortir de « l'avoir » pour entrer dans « l'être », elle nous fait grandir et nous amène à plus de partage avec les autres. Un programme réjouissant et libérateur !

À partir de son expérience d'artiste et d'enseignante, l'auteure guide son lecteur sur les chemins de la création. Depuis la question de l'inspiration et de la confiance en soi jusqu'aux problématiques matérielles (installation d'un atelier, facturation de son travail...), en passant par les différentes méthodes créatives, Valérie Belmokhtar nous accompagne pas à pas tout au long de ce passionnant voyage

Polina

Avec des ombres, Bastien Vivès met de la lumière sur une carrière de danseuse, toute en subtilité.

Polina de Bastien Vivès
Polina de Bastien Vivès

Une histoire touchante, un dessin splendide

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Il faut être souple si vous voulez espérer un jour devenir danseuse. Si vous n'êtes pas souple à 6 ans, vous le serez encore moins à 16 ans. La souplesse et la grâce ne s'apprennent pas. C'est un don. Suivante... »

Le meurtre du commandeur : Une idée apparaît et La métaphore se déplace

La vérité précipite parfois les hommes dans une solitude insondable
Le meurtre du Commandeur de Haruki Murakami

Deux livres délicats comme un grain de riz (oui, gros cliché). Une quête qui commence où elle se termine. Un chemin à la recherche de soi, comme un portrait qui se dessinerait au fil des esquisses pour ne finalement dévoiler que la blancheur de la toile sur laquelle il était sensé apparaître.

Assis sur le tabouret, je fermai les yeux, inspirai profondément. Dans le soir d'automne, je sentais avec certitude que quelque chose en moi était en train de changer. J'avais la sensation qu'après avoir été complètement morcelé, disloqué, mon corps était à nouveau en train de se réassembler.

Un chemin à la recherche de soi et de l’autre dans laquelle notre enveloppe n’est la tangente entre notre intériorité et ce qui nous entoure.

Il réfléchit un instant. « Je crois, dit-il enfin, que vous avez besoin de plus de temps que les autres pour appréhender et accepter les événements. À la longue, pourtant, il se peut que le temps soit de votre côté.»

Et du peintre de percer cette enveloppe

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Aujourd'hui, lorsque je me suis éveillé après une courte sieste, « l'homme sans visage » se tenait devant moi. Il était assis sur une chaise, en face du canapé sur lequel je m'étais assoupi, et, de ses yeux absents situés dans son non-visage, il me scrutait.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Peut-être un jour serais-je capable de faire le portrait du rien. De la même façon qu'un peintre avait été capable de dessiner Le Meurtre du Commandeur. Mais il me faudrait du temps avant d'y parvenir. Je devais faire du temps mon allié.

Quand sa femme lui a annoncé qu'elle voulait divorcer, le narrateur, un jeune peintre en panne d'inspiration, a voyagé seul à travers le Japon. Et puis, il s'est installé dans la montagne dans une maison isolée, ancienne propriété d'un artiste de génie, Tomohiko Amada.

Un jour, le narrateur reçoit une proposition alléchante : faire le portrait de Wataru Menshiki, un riche homme d'affaires. Tandis que celui-ci pose comme modèle, le narrateur a du mal à se concentrer. Quelque chose chez Menshiki résiste à la représentation.

Une nuit, il découvre un tableau dans le grenier, une oeuvre d'une grande violence, le meurtre d'un vieillard, comme tirée du Don Giovanni de Mozart. C'est Le Meurtre du Commandeur. Cette peinture obsède le narrateur. Et des choses étranges se produisent, comme si un autre monde s'était entrouvert. À qui se confier ? À Menshiki ? Mais peut-il vraiment lui faire confiance ?

Période glaciaire

Une bande d’archéologues un peu barrés visitent un Paris post apocalyptique glaciaire et cherchent à comprendre « qui étaient-ils? »

Période glaciaire de Nicolas de Crécy
Période glaciaire de Nicolas de Crécy

Drôle et plutôt finaud. Et si nous non-plus, nous n’avions rien compris à nos ancêtres…

Pour un envol final bien délirant

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
* Ah !
Encore ce rêve !
Encore et toujours ce rêve...
Et en plus, je rêve en marchant...
Si je rêve en marchant, c'est que je m'assoupis en marchant...
C'est à force de trop marcher.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans un futur lointain, l'Europe a été ensevelie sous les glaces. Une expédition scientifique s'aventure dans ces contrées gelées avec l'espoir de retrouver des traces de la civilisation disparue. Ils découvrent un immense bâtiment et, à l'intérieur, des oeuvres intactes. Il s'agit du Louvre. Seul l'un des chiens de l'expédition comprend cette découverte