Développement personnel

Mais quelle maladie touche les auteurs après leurs grandes créations ? Pourquoi ce besoin de combler ce vide en parlant d’eux ?

Cela me fait penser à ces pensées de Haruki Murakami (qui, lui non plus) n’a pas évité ce travers

Écrire un roman n’est pas très difficile. Écrire un roman magnifique n’est pas non plus si difficile, je ne prétends pas que c’est simple, mais ce n’est pas non plus impossible. Ce qui est particulièrement ardu, en revanche, c’est d’écrire des romans encore et encore. Tout le monde n’en est pas capable. Comme je l’ai déjà dit, il faut disposer d’une capacité particulière, qui est certainement un peu différente du simple « talent ».
Profession romancier de Haruki Murakami

Olivier Bourdeaut n’y déroge pas. Mais, il faut bien le reconnaître, il est un bien drôle de bonhomme bien drôle

Il y a plus de larmes versées sur les prières exaucées que sur celles qui ne le sont pas. C'est une de mes citations favorites. Elle est attribuée à Sainte Thérèse d'Avila. La première fois que je l'ai lue, elle m'a semblé un peu cryptique. En quoi réaliser un rêve peut-il rendre malheureux? C'est pourtant bien ce qu'annonce cette sentence. Exaucez votre prière, réalisez votre rêve, accomplissez votre fantasme et vous allez pleurer toutes les larmes de votre corps. Reconnaissons-le, tout ça n'est pas très développement personnel. Si un gourou du bien-être recommandait de tracer son chemin, de suivre sa route, de poursuivre son destin pour finir comme une merde dans un océan de larmes, il n'aurait pas une grande carrière, pas beaucoup d'adeptes, ne vendrait aucun livre. Et finalement, il mourrait seul, noyé lui-même dans un océan de larmes. 
Namasté.
Développement personnel de Olivier Bourdeaut

Et dans ces souvenirs autobiographiques, Olivier Bourdeaut se dépeint – avec beaucoup d’humour et d’autodérision – sous les traits d’une sorte de looser dilettante au bagout bien assuré attendant (par quelle grâce ?) de réaliser son Grand-Oeuvre

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Benirrás m'a-t-on glissé à l'oreille comme s'il s'agissait d'une formule magique.
Benirrás ai-je entendu, avec la même intonation que B.B. susurrant Almería à l'oreille de Gainsbourg. Benirrás, un code secret.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'ai la chance de gagner ma vie en racontant des histoires. Du moins jusqu'à présent. Car j'ai un problème, un problème de taille : je n'ai plus d'imagination. Je ne comprends pas pourquoi, je ne sais pas comment cela est arrivé mais j'ai beau froncer les sourcils, serrer mes petits poings, rien ne vient. Alors j'ai décidé de parler de moi.

Selon des chercheurs de Harvard, nous passerions soixante pour cent de notre temps à parler de nous. Parler de soi stimulerait les mêmes zones du cerveau que la cocaïne, le sexe ou un bon plat. Et si Harvard dit que ça fait du bien, je n'ai aucune raison d'en douter. Après tout, Mark Zuckerberg en est diplômé et il a toujours su, mieux que tout le monde, ce qui est bon pour l'humanité... »

Avec une franchise pleine d'autodérision, Olivier Bourdeaut revient sur son enfance compliquée, sa courte et chaotique scolarité et le périlleux apprentissage du métier d'écrivain. L'auteur d'En attendant Bojangles se dévoile, et sa vulnérabilité nous touche.

La bande dessinée

Comme cette petite BD est amusante à dénicher alors que la polémique du festival d’Angoulème n’est plus qu’un souvenir.

Amusante parce qu’elle contient toutes les postures de l’auteur qui lui furent reprochées lors de la crise, toute sa maladresse (ou suffisance ?) face aux critiques. Certes, ici, c’était sensé être du second degré, mais voilà qu’à posteriori, tous ces sketchs semblent bien prémonitoires.

Bastien Vivès, tome 6 : La bande dessinée de Bastien Vivès

Que chacun se fasse son avis sur le personnage (puant ou maladroit, pervers ou joueur ?), prolifique auteur surdoué.

Sinon… pour la qualité de cet opus débordant d’autodérision ? Oui… c’est drôle, mais quand même un peu léger, non ?

Et autodérision… Vraiment ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Docteur
Qu'entendez-vous par "absence" ?
En fait, j'ai l'impression que Michael a des sortes de pertes de concentration, il a marché tard, il a parlé tard.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il paraît que pour communiquer les auteurs de BD dessinent des histoires dans des cases. Il paraît que mises bout à bout ces pages forment des livres Et certains disent même qu’existe un festival international de la bande dessinée… à Angoulême ! Cette culture semble bien étrange… Bastien Vivès, qui en est lui-même issu, nous propose sa vision du milieu, en toute objectivité bien sûr

35 ans : dont 15 avant Internet

Nora Hamzawi publie une cinquantaine de chroniques pour ses 35 ans. Peut-être que 35 auraient été parfaites.

35 ans : dont 15 avant Internet de Nora Hamzawi

C’est drôle, plein d’auto-dérision, d’humour dépressif et désabusé, une pure et très bonne chick-lit.

Mais voilà, à la longue… j’ai trouvé ça un peu long

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Avec l'autodérision et la lucidité qui la caractérisent, Nora continue d'explorer l'époque et d'en subir les absurdités.

Des cigarettes en chocolat à la clope électronique, du Nokia 3310 à l'Iphone, de Snake à Instagram, elle nous livre le récit de son passage à l'âge adulte sans passer par la case Tinder.

Partagée entre l'envie d'avoir des likes et la nostalgie du temps d'avant les réseaux sociaux, elle se demande comment évoluer sereinement dans un monde où tout ce qui nous entoure n'existait pas au moment de se construire.

Parfois mélancolique, souvent acide et toujours drôle, Nora dresse un portrait-robot sans fard de nos névroses à tous