Le testament Donadieu

Si une histoire se termine bien, c’est qu’elle n’est pas finie. Et avec ce testament Donadieu, Simenon ne nous berce pas vraiment d’illusions. L’histoire de Philippe, trop avide, ambitieux, arriviste prêt à tout pour réussir.

Pour un peu il aurait pleuré ! C'était sur lui-même qu'il s'apitoyait, sur lui qu'une femme stupidement jalouse empêchait de faire ce qu'il avait à faire. 
 - J'ai mis six ans, six ans d'efforts farouches, parfois douloureux, à atteindre le premier palier que je voulais atteindre, et maintenant qu'il y a une nouvelle étape à franchir, Madame est jalouse ! J'ai couché avec une pauvre bourgeoise aux chairs fades, mais Madame est jalouse quand même ! Imbécile !...
Il parlait tout seul, à présent. Il n'y avait plus besoin de l'exciter. Il gémissait sur son sort, sur l'incompréhension de sa femme et tout le temps on sentait qu'il mentait, ou plutôt qu'il décalait la vérité. C'était vrai qu'il sacrifiait tout à son ambition, comme il le disait, mais, ce qu'il n'ajoutait pas, ce que Martine sentait, c'est qu'elle ferait partie au besoin des choses sacrifiées, que peut-être, que sans doute elle en faisait déjà partie!
Le testament Donadieu de Georges Simenon

Et il réussira ! Et qu’importe les reniements, les mensonges, tromperies et manipulations. Il épousera une fille Donadieu et ce sera la première pierre de son grand oeuvre.

Un roman sombre où les femmes sont des pions que l’on utilise, les amis des ressources à traire, la famille des encombrants à disperser et les promesses de douces paroles laudatives à utiliser sans compter

Le 37e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Une ouvreuse traversa le hall, ouvrit à deux battants les portes vitrées, tendit la main pour s'assurer qu'il ne pleuvait plus et rentra en serrant son tricot noir, à boutons, sur sa poitrine. Comme à un signal, la marchande de berlingots, de cacahuètes et de nougats quitta, de son côté, l'abri d'un seuil et s'approcha de son éventaire dressé au bord du trottoir.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Philippe Dargens, fils d'un élégant aventurier, directeur de cinéma, a réussi à s'introduire dans une famille d'armateurs de La Rochelle, les Donadieu.
Pour faire fortune, il ne recule devant rien : il fait la conquête de sa belle-mère qu'un testament éloignait des affaires, il écarte ses beaux-frères...
Il trahit peu à peu tous les idéaux de sa jeunesse et utilise son entourage pour satisfaire ses ambitions.