Un essai pour comprendre un peu mieux, au travers de l’exemple de la Fondation Bill et Melinda Gate, comment, sous des atours désintéressés, les fondations diverses crées par les multimilliardaires de la planète servent principalement les intérêts de leurs fondateurs et administrateurs. Comment ces « mécènes » les utilisent à leur propre profit, comment sont utilisés les fonds dans un circuit fermé auto alimenté et quels effets ils ont sur les politiques de santé, agricoles et sociales de pays et de continents entiers.
Un livre court, argumenté et référencé. Et surtout ne pas manquer la post-face de Vandana Shiva.
Des bienfaiteurs? Un livre qui nuance un peu cette angélique apparence.
Au début des années 2000, l'image de Bill Gates subit une métamorphose : cet emblème de l'accumulation de richesses devient, aux yeux des médias, le plus grand donateur planétaire, une icône de la générosité. Cette communication millimétrée cache une histoire effrayante et un mouvement qui se répand parmi les super-riches : le « philanthro-capitalisme ». Cette stratégie associe l'évitement fiscal et la fausse charité et transforme la fortune de quelques milliardaires en pouvoir. Ils empiètent sur le rôle des Etats et menacent la démocratie.
La Fondation Gates incarne ce charity business. Elle est au centre d'un montage au service de multinationales nocives pour l'environnement, la santé et la justice sociale. Ce récit d'investigation en apporte la démonstration en suivant, depuis leur source, les flux financiers qui alimentent des actions dites « caritatives ». Le long de ce fleuve obscur, chacun des affluents apporte son lot de paradis fiscaux, de conflits d'intérêts, de pratiques illicites et finalement d'emprise sur des enjeux vitaux. Le trust de la Fondation Gates finance les OGM, l'armement, les énergies fossiles, la grande distribution et les laboratoires pharmaceutiques. L'ensemble sert la vision de Bill Gates. Il voue un culte à la technologie comme solution à la crise écologique, nourrit une obsession pour les vaccins et méprise l'agroécologie et les médecines naturelles. Sachons distinguer, derrière ce savant Mécano financier, sa simplicité : il nous dépossède de ressources et de pouvoirs qui nous appartiennent. Que l'État cesse de se plier aux pratiques d'une poignée de multimilliardaires et protège enfin les citoyens et la planète