À ciel ouvert

Après les autobiographiques Putain et Folle, Nelly Arcan a fait une incursion dans la fiction avec À ciel ouvert.

De voir Rose avait mis le doigt sur quelque chose en elle, sur une cicatrice de cœur manquant. Physiquement elles se ressemblaient, c'est vrai, mais cette ressemblance en indiquait une autre, cachée derrière, celle de leur mode de vie consacré à se donner ce que la nature leur avait refusé ; Rose et Julie étaient belles de cette beauté construite dans les privations, elles s'en étaient arrogé les traits par la torsion du corps soumis à la musculation, à la sudation, à la violence de la chirurgie, coups de dé souvent irréversibles, abandons d'elles-mêmes mises en pièces par la technique médicale, par son talent de refonte. Elles étaient belles de cette volonté féroce de l'être.
À ciel ouvert de Nelly Arcan

Un livre où elle explore les corps et la beauté, la vénérée beauté, la froide et chirurgicale beauté. Cette burqua de chair dont on oblige les femmes à se vêtir et qui donnera le titre à son dernier ouvrage posthume.

Des femmes prisonnières de leur image et des hommes esclaves de leurs fantasmes

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le ciel à marée haute
C'est sous un soleil d'été que cette histoire avait commencé, l'an dernier, sur le toit de l'immeuble où vivait Julie O'Brien et où elle était allongée comme une écorchure, sans mentir, mot qu'elle s'était donné en respect pour sa peau formée de rousseur et de blondeur, une peau qui venait de l'Irlande si on la faisait remonter à la troisième génération paternelle et qui n'était pas armée, s'était-elle dit ce jour-là, contre l'acidité du soleil d'aujourd'hui, qui darde, qui pique vers la population mondiale ses rayons.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sur le toit d'un immeuble de Montréal, une femme au teint de rousse est allongée, immobile, sous le soleil. Julie O'Brien souffre le martyre, mais considère les soins qu'elle s'inflige comme obligatoires.
La beauté, chez Nelly Arcan, est toujours sujet et objet de maltraitance. La beauté est une guerre. Et la guerre surgit lorsque Rose Dubois rejoint Julie sur ce toit brûlant...

Un corps parfait

Sous la pression des médias, du regard des autres et… finalement… de soi-même, il y a toujours un petit quelque chose à lui reprocher à ce corps pas si parfait

Un corps parfait de Eve Ensler
Un corps parfait de Eve Ensler

Le ventre, les cuisses, la culotte de cheval, les seins, les paupières… et ensuite et encore et après et… La liste est sans fin.

Un texte engageant (pièce de théâtre) sur les complexes et les injonctions à la beauté et à la perfection. Comme une guerre anatomique.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ici un nez refait, là une cure de Botox, ailleurs un régime sans fin : partout les femmes demeurent soumises à cette implacable loi de la beauté, partout les canons établis les poussent à se mutiler, à endurer des privations, à mettre leur vie en danger. Parfois, et même souvent, de leur propre gré...

Après avoir su briser avec humour les derniers tabous concernant la sexualité féminine dans les désormais célèbres Monologues du vagin, Eve Ensler se penche avec la détermination et la drôlerie qu'on lui connaît sur la tyrannie du corps parfait.

Elle retrace le parcours de femmes d'horizons bien différents : la directrice d'un magazine féminin new-yorkais, une quinqua indienne sans complexes, une beurette boulimique. Toutes racontent leur aliénation, les diktats de l'apparence, leur soif de résistance ou au contraire leur abdication face aux exigences de la culture qui les a vues grandir. Entre deux récits, comme un fil conducteur, l'auteur invective savoureusement son ventre - qu'elle trouve toujours trop gras - et dénonce avec une franchise décapante la violence faite aux femmes