A l’heure ou le parlement Suisse discute des notions de viol et de consentement, la lecture de ce tout petit livre m’a semblé absolument d’actualité.
Par petits bouts, une femme en psychothérapie parle des agressions sexuelles, viols et harcèlements dont elle a été victime plus jeune.
Un micro roman glaçant. Elle voulait être Jeanne d’Arc, donnez-lui une épée !
Je lui ai dit que je vivais dans l'horreur d'une profonde nuit. Oui. Cette nuit-là. Ces mots ne sont pas de moi bien entendu mais de Jean Racine dans sa pièce Athalie : "C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit..."
Quatorze fois Huguette a été harcelée, touchée, embrassée contre son gré, violée. Quatorze fois elle s’est relevée, grelottante de honte ou couverte de sang. Et, comme toutes les Huguette, elle s’est refermée sur ses secrets. Quatorze fois, Huguette a survécu. Aujourd’hui qu’elle est vieille, lui reviennent les mots d’un poème ancien : « Ô madame, pourquoi ce chagrin qui vous suit ? » Alors, Huguette s’attelle à extraire de sa mémoire ces événements qui l’ont marquée. Exilée dans un conteneur sans fenêtre, au milieu d’un paysage beau et aride (comme dans son film préféré, L’homme sans passé), elle se consacre tout entière à la tâche. Une fille sans fusil est son histoire, celle d’une Huguette qui aurait voulu être Jeanne d’Arc