Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Comme un conte merveilleux, Birdy melody m’a enchanté, émerveillé !
Une histoire d’oiseaux au milieu de la violence des hommes. Mais aussi de l’amour… et de la haine (et des chats !).
Et la musique… le chant de ceux qui s’aiment !
Voilà, c’est tout ça, ça se passe de paroles et le dessin est magnifique.
Un instant de poésie pure. Une merveille !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) C'est un amour entre deux oiseaux, que la vie vient séparer.
C'est un amour de la musique, que l'intolérance veut censurer.
À la recherche de liberté, l'amour saura-t-il triompher ?
Après un essai cash, frontal et très premier degré, je suis retombé sur Pauline Harmange qui vient de publier (en mars) un conte d’une grande tendresse à l’écriture très poétique.
Une jeune fille se perd dans la forêt et y croise un renard.
Un conte aux multiples ramifications (dont je n’ai pas forcément compris toutes les significations) qui parle du passage à l’âge adulte, celui où parfois l’on se perd, où l’on peut se sentir abandonné, trahi, perdu ou même coupable de ses propres errances (voir même celles des autres)
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il était une fois une jeune fille, et cette jeune fille c'était moi - ou bien peut-être pas.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Lors de l'habituelle promenade dominicale, une jeune fille fausse compagnie à ses parents et ses soeurs pour s'enfoncer dans la forêt. Happée par la pénombre, incapable de retrouver son chemin, la voici seule. Des souvenirs ressurgissent, aussi angoissants que la peur de se perdre. Jusqu'au moment où la jeune fille rencontre un renard avec lequel elle tente de communiquer.
C'est un rituel de passage que raconte Pauline Harmange dans ce conte moderne, saisissant magnifiquement la fin de l'enfance et le début de l'âge adulte. La maturité ne viendra pas ici du monde humain, mais d'une rencontre avec un animal aussi intelligent qu'énigmatique
Les contes de nos grands-parents étaient toujours porteurs de messages moraux. Mais la morale, est-elle immuable ? Est-ce toujours la même de nos jours ? Les princesses doivent-elles toujours être de faibles et jolies jeunes filles ? Et les chevaliers ?
Après m’être bien amusé avec le chevalier blanc, cette sombre version m’a tout autant fait rire.
Un conte moderne avec une princesse qui ne s’en laisse pas conter !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) "Une histoire haute en couleurs, bourrée de cascades et d'effets spéciaux !"
Le chevalier noir ordonne à une princesse de lui livrer les clés de son château, faute de quoi il ordonnera à son géant de les prendre par la force. Mais la princesse est bien décidée à ne pas se laisser faire
Voilà qui vraiment fort plaisant ! Commencer un livre dont on se dit : tiens, voilà une petite farce plaisante et divertissante et se retrouver dans un conte à la dimension plus étendue qu’attendue.
Car l’histoire est loufoque, Thomas Thommassin a une petite vie tranquille – limite dépressive – et voilà que débarquent dans sa vie un plombier imprévisible et envahissant ainsi qu’une collègue sculpturale et insaisissable. Rien de tel pour déstabiliser ce petit téléopérateur qui se remet juste d’une séparation.
Une fable sur l’envahissement, les limites, la personnalité et la difficulté de faire sa vie sienne
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) L'homme s'est présenté à mon domicile avec une heure d'avance.
La veille, j'avais laissé sur son répondeur un message expliquant ma situation. J'avoue avoir été surpris qu'il me recontacte, passé minuit, jour de Toussaint.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Thomas Thomassin, téléopérateur quasi propriétaire à Paris, mène une vie solitaire et bien réglée jusqu’à sa rencontre avec Joël, un plombier lunatique.
Après des débuts cocasses et chaotiques, une amitié naît entre eux, nourrie par une connivence artistique – Thomas a une passion secrète : le collage. Joël le pousse à travailler sans relâche pour proposer ses œuvres à une galerie. Au centre de celles-ci se trouve la figure énigmatique d’une femme au regard inquisiteur, inspirée de sa collègue Kim-Ly qui l’a toujours fasciné. Encouragé par son nouvel ami, Thomas entame une relation avec la jeune femme.
Le trio ainsi formé libère le protagoniste de sa solitude et de sa morosité. Mais peu à peu les choses se grippent, et les intentions de Joël et de Kim-Ly apparaissent troubles
N’écoutant que son courage, le chevalier blanc part à l’assaut du château pour délivrer la princesse dans son donjon.
Mais l’a-t’il écoutée, ce gros lourdeau ?
Un album hilarant à lire (et relire) le soir avant de s’endormir.
Et non, toutes les princesses ne veulent pas être sauvées et toutes ne sont pas des petites choses fragiles
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «Une histoire d'amour tout feu tout flamme qui vous tiendra en haleine jusqu'à la chute»
Une BD au trait noir superbe, épurée et foisonnante en même temps, un très beau travail graphique !
Pourtant, dans ce recueil d’histoires courtes (beaucoup trop courtes) parues dans divers magazines ou journaux, difficile de trouver un scénario, une morale (propre aux fables) ou un bout d’histoire (à part justement pour la Fable toscane qui est un vrai récit).
Reste une compilation de planches dont certaines sont absolument réussies mais qui manquent cruellement de matière
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Sergio Toppi nous emporte dans son paye, de la Lombardie moyenâgeuse à la Sicile en passant par la Toscane du 19 ème siècle. Sous les cyprès, le temps semble d'être fantastiquement arrêté...
La magie opère...
Catherine Meurisse a pu profiter d’une résidence d’artistes au Japon, juste au bord de mer. Elle se trouvait également au Japon lors d’un tsunami.
Elle en a tiré ce récit en y mêlant sa fascination pour les paysages et les personnes, la mer et la nature, les forêts et leurs habitants.
Oscillant entre humour, poésie et fantastique, avec certaines planches splendides entrecoupées de pages plus discutables, La jeune femme et la mer ressemble à un conte graphique au message quelque peu sibyllin
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Arigato !
Vous avez fait bon voyage ?
Vous devez être fatiguée !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «Je voudrais peindre la nature», déclare la jeune dessinatrice française débarquant au Japon. Sur son chemin, un peintre japonais, lui, cherche à « peindre une femme ». Quelle nature ? Celle qui apaise ou celle qui submerge ? Et quelle femme ? Nami, qui tient l'auberge thermale où les deux artistes vont séjourner ? Nami n'est pas un modèle facile. Mystérieusement liée aux éléments naturels, elle sait lire l'arrivée des typhons dans les plis de la mer. C'est en tout cas ce que prétend le tanuki effronté, animal mythologique nippon incontournable, qui surgit au gré des déambulations des deux voyageurs...
Conte philosophique, La Jeune femme et la mer rappelle que notre vie dépend de notre capacité à entrer en résonance avec la nature
Un conte érotique un peu mièvre et cucul à l’écriture surannée autour de Violette, beauté un peu garçonne aux jambes élancées. Avec un peu d’inceste, de nombreux hommes très beaux, d’une gouvernante guadeloupéenne, de beaucoup de fleurs et d’un érotisme doux et essentiellement suggéré.
Et quand le roman s’enlise apparaissent un peu de fantastique avec un sommeil de deux ans interrompu par les baisers d’un beau prince et enfin… des animaux qui parlent.
Une Violette qui connaîtra mille plaisirs sans jamais sembler réussir à trouver l’amour. Un livre un peu nunuche digne de passer au statut de nanar avec des pages non imprimées et des illustrations plutôt sympathiques de Léonor Fini
Un mythographe parcours le pays afin d’y récolter les contes et légendes.
Et là, à Castelmaure, il va être bien servi avec un roi qui ne réussissait pas à avoir d’enfants, avec une sorcière censée l’aider, avec des grossesses incontrolables dans tous le royaume et partout des enfant morts-nés ou handicapés, avec des malédictions en pagailles et un roi qui disparait et, et, et…
Un joli conte fantastique et médiéval rondement mené avec ce qu’il faut de violence et de sensibilité
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La forêt.
Crac
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un roi disparu depuis 20 ans, un château entouré d'une tempête, des milliers d'enfants nés le même jour...
Un livre de mémoire, pour la (re)trouver et réussir à la construire. Comment réagir en apprenant, vingts ans plus tard, que sa cousine fut violée et tuée à l’age de neuf ans? Héloïse Guay de Bellissen part à sa découverte et plonge dans les archives judiciaires pour retrouver Sophie.
Le livre part dans le passé, revient, navigue dans le temps, bifurque et m’a perdu parfois. Un livre pour tuer l’Ogre sous le lit, à la recherche de l’apaisement.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) C'est un conte, un conte bien réel. Une jeune femme ouvre les archives du tribunal d'Annecy pour revenir sur le fait divers qui a détruit sa famille, trente ans auparavant. Pourquoi ne lui a-t-on jamais parlé de sa cousine Sophie, victime à 9 ans du « monstre d'Annemasse » ? Elle plonge dans son histoire comme on plonge dans la gueule du loup. Le loup qui la guette depuis l'enfance. Le loup qui a tué, jeune assassin dont la vie a été pulvérisée par un drame. Le loup qui agit silencieusement au sein de chaque famille. Héloïse fait oeuvre de vérité, met en images les mauvais rêves, revient dans la maison de vacances où les petites filles vivaient en dehors du temps des adultes.
Revisitant le mythe du Chaperon rouge, Héloïse Guay de Bellissen, dans son roman le plus ambitieux, décrit admirablement le monde noir et solaire de l'enfance, et redonne au fantôme d'une fillette existence, dignité et amour