Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
A cette époque, celle de nos grands-parents, les maîtres et maîtresses étaient tout puissants et régnaient sur les classes dociles. La punition était sévère et nul ne pouvait la remettre en cause. De là à devenir cruels…
Basé sur des histoires racontées par sa grand-mère, Fabian Menor tente de nous faire revivre ces maltraitances dans les campagnes, au pays des joies de l’enfance et de la cruauté gratuite.
Mais il m’a manqué quelque chose, des émotions mieux traduites ou peut-être un scénario plus épais
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) À une époque où les professeurs ont le droit de lever la main sur les élèves, le quotidien d'Élise ressemble à celui de n'importe quelle petite fille.
Enfin presque...
Après la mort de sa femme, un père continue, avec ses deux fils. Mais durant les trois années de cancer, les enfants ont grandi et les liens se sont imperceptiblement distendus.
Et un fils se met petit à petit à trainer avec des mecs que le père ne sent pas trop. Lui, militant socialiste regarde avec peine et incompréhension son aîné trainer du côté des fachos. Et cette histoire qui s’assombrissait bascule en enfer.
Un premier roman bouleversant d’une très grande maîtrise
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) C'est l'histoire d'un père qui élève seul ses deux fils. Une histoire d'amour. Les années passent, et les enfants grandissent. Ils choisissent ce qui a de l'importance à leurs yeux et ceux qu'ils sont en train de devenir. Ils agissent comme des hommes. Et pourtant, ce ne sont encore que des gosses. C'est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le coeur de trois hommes.
Laurent Petitmangin, dans ce premier roman fulgurant, dénoue avec une sensibilité et une finesse infinies le fil des destinées d'hommes en devenir
Quelle beauté que cet album sous les traits, les courbes, les aplats et les couleurs de Stéphane Fert. Une merveille pour mettre en valeur le très bon scénario de Wilfrid Lupano
L’histoire de la première école pour petites filles noires en 1832 dans le nord des États-Unis, près de Boston
Une école qui subira frontalement la haine et le racisme du reste de la ville
Une merveille pour raconter une horreur !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) En 1832, près de Boston, une « charmante et pittoresque » petite école pour jeunes filles accueille une vingtaine de pensionnaires.
Éduquer les filles, c'est un peu ridicule et inutile, pense t on alors dans la région. Mais somme toute pas bien méchant, jusqu’au jour où la « charmante école » annonce qu'elle accueillera désormais des jeunes filles... noires.
Trente ans avant l'abolition de l'esclavage, les quelque quinze jeunes élèves de l'école Crandall vont être accueillis par une vague d'hostilité d'une ampleur insensée.
L'Amérique blanche a peur de certains de ses enfants
Excellente surprise que ce surprenant livre rose, pas si chick-lit que ça. Dans une langue balbutiante au style effroyable (et touchant), une jeune chinoise raconte une année à Londres pour étudier l’anglais. Séjour durant lequel elle découvrira sa sexualité auprès d’un quadra végétarien.
Tiraillée entre sa culture et une passion absolue, les injonctions de sa mère tyrannique restée en Chine et son amour, son devoir et un appétit sexuel qui vient en mangeant, Zhuang Xiao Qiao peine à garder pied.
Car difficile est le franchissement de la barrière culturelle et le jeune couple peine à se projeter dans une vision commune.
C’est drôle, sexe et, à l’instar de son amant, joliment bien monté.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Roman d'initiation mettant en scène la rencontre de la jeune Zhuang Xiao Qiao, abrégée en Z, et de celui qui deviendra son amant, un Britannique quadragénaire, ancien bisexuel, militant politique sur le retour, sculpteur frustré. Z lui fera découvrir les paradoxes confucéens, pendant qu'elle-même se heurte à la contradiction associant vie privée et peep-show londonien
Un témoignage poignant, celui d’un juif hassidique ultra-orthodoxe de l’état de New-York banni de sa communauté pour hérésie.
Au fil des pages, l’auteur parle de sa vie dans un cadre religieux absolu et intransigeant, de l’obscurantisme volontairement entretenu dans une vie coupée du reste du monde, de ses premières interrogations, des doutes et de la perte de sa foi. Il parle de son mariage arrangé, de sa niaise ignorance face à sa femme.
Mais il semble impossible de brider un esprit curieux.
C’est candide, sincère, douloureux, forcément injuste. Cela semble d’un autre temps, sidérant.
En plus, avec une couv. magnifique.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Shulem Deen a été élevé dans l'idée qu'il est dangereux de poser des questions. Membre des skver, l'une des communautés hassidiques les plus extrêmes et les plus isolées des États-Unis, il ne connaissait rien du monde extérieur. Si ce n'est qu'il fallait à tout prix l'éviter. Marié à l'âge de dix-huit ans, père de cinq enfants, Shulem Deen alluma un jour un poste de radio - une première transgression minime. Mais sa curiosité fut piquée et le mena dans une bibliothèque, puis sur Internet, et ébranla les fondements de son système de croyances. Craignant d'être découvert, il sera finalement exclu pour hérésie par sa communauté et acculé à quitter sa propre famille. Dans ce récit passionnant, il raconte ce long et douloureux processus d'émancipation et nous dévoile un monde clos et mystérieux
Parfait pour se questionner ou se réunir pour tenter de chercher des solutions, ce petit essai ne m’a pourtant pas emmené très loin avec lui. Un livre pourtant érudit et plein de bonnes intentions capable de mettre en évidences nos erreurs et nos manquements, mais sans pour autant proposer des solutions. Si ce n’est peut-être l’éducation et la discussion comme armes contre l’obscurantisme.
Oui, d’accord. L’intelligence contre la bêtise, soit ! Super, même. Mais…
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Mes amis, il ya urgence. Nous marchons et ignorons où mènent nos pas. Même l'horizon, que certains tentent de nous dessiner, se dissout dans le brouillard. Nous sommes comme ce voyageur du Transsibérien qui, jour après jour, se lamente sur son siège. « Personne ne peut m'aider, personne. - Mais pourquoi ? - Parce que, depuis une semaine déjà, je roule dans un train qui ne va pas dans la bonne direction ! » Depuis une semaine ? Pour nous, depuis bien plus longtemps. Avons-nous essayé de tirer la sonnette d'alarme ? De changer de train ? De direction ? Mais pour aller où ? Vieille question. Quo Vadis. Domine ? « Où vas-Tu, Seigneur ? » Où allons-nous, mes amis ? Où voulons-nous aller ? »
Dans un monde dominé par la peur et menacé par les guerres de religion, Marek Halter tente inlassablement de restaurer le dialogue entre juifs, musulmans et chrétiens. D'une voix puissante, il lance avec ce texte un nouvel appel à la réconciliation et à la paix
Un recueil de chroniques parues dans la Croix. Des textes courts exprimant – entre autres – la déconvenue devant la facilité politique, les raccourcis populistes et la sensation de glisser dans les passions tristes de Spinoza que sont la jalousie, le ressentiment et, surtout, la peur.
Un appel à ne pas céder à la bêtise, au racisme, à l’antisémitisme ou à toutes sortes d’exclusions. Une incitation à la réflexion.
C’est frais, mais un peut court. Mais c’est frais et bienvenu !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Depuis l'attentat contre Charlie Hebdo, nous vivons dans une ambiance détestable que la classe politique, par cynisme ou par simple bêtise, a contribué à rendre plus détestable encore en favorisant ce que Spinoza appelle les passions tristes - la jalousie, le ressentiment et, surtout, la peur. Le pouvoir de ces passions est terrifiant. On ne peut évidemment pas y faire efficacement obstacle en publiant des articles dans les journaux. Mais il est des moments, en dehors de toute considération d'efficacité, où se taire, quand on a le privilège de pouvoir s'exprimer, devient une faute. »
J.F.