Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Ils sont deux, l’homme et l’enfant. Ils marchent vers le Sud, vers la mer. Au milieu d’un monde post-apocalyptique et des hordes cannibales. Charognards opportunistes, survivants dans un monde déjà mort.
Lu juste après la fidèle adaptation de Larcenet, le roman n’en est pas moins impressionnant.
Une père qui veille sur son fils. Ils avancent. Pourquoi ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Quand il se réveillait dans les bois dans l'obscurité et le froid de la nuit il tendait la main pour toucher l'enfant qui dormait à son côté.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur voyage ?
« Le coup de sang » est le nom du dérèglement climatique brutal et généralisé qui s’est abattu sur la Terre.
Une terre post-apocalyptique robotisée et trans-espèces où les ressources (eau et nourriture) sont devenues quasi introuvables et où les rares survivants tentent de trouver refuge dans quelques eldorados.
Un chaos planétaire qui semble causé par la terre elle-même. Théâtre d’une humanité individualiste luttant pour sa survie.
Une trilogie mer-terre-air étouffante aux sombres (et splendides) dessins, une narration déroutante à l’imaginaire débridé qui m’a bien souvent laissé hésitant
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La couleur de l'air
Droit devant, nouvelle masse nuageuse, bien dense, bien pleine...
Julia et Roem
Ca tangue sous les roues.
Animal'z
Je confirme. Le sel de l'eau de mer brûle tout sur son passage.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans ce monde dont on ne sait trop s'il est l'émanation d'une histoire parallèle ou simplement le récit de notre futur, le dérèglement climatique s'est brutalement généralisé. La catastrophe porte un nom : le Coup de Sang. Sur la planète dévastée, martyrisée, l'eau potable est soudain devenue un trésor, et la survie individuelle l'obsession de chacun. Désormais, les transports sont rares et dangereux, les communications aléatoires. Seuls quelques Eldorados très isolés, refuges protégés par leur situation géographique particulière, ont réussi à préserver un semblant d'ordre social
Curieuse bande dessinée que cette ville avoisinant la terre dans laquelle Farid, un soir en rentrant du boulot ne retrouve pas son immeuble.
Folie, amnésie, surréalisme ou fantastique ? Une ville où l’on croise un batman-mouche (ou pas ?) des prostitués transsexuels, des foules traçant un chien pour lui faire la peau…
Curieuse BD, vraiment ! dont je ne suis pas sûr d’avoir saisi le message. C’est plutôt beau, certes, avec un style très assumé et original, mais je me suis perdu dans cette étrangeté
La folie est comme l’oubli : un don des dieux
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Jorj Abou Mhaya est né à Beyrouth pendant la guerre civile. Avant de s'intéresser à la bande dessinée, il a commencé par peindre : il expose ses premières toiles à l'âge de dix-sept ans à l'International Art Gallery de Londres. Il devient ensuite caricaturiste et illustrateur pour divers journaux et agences de publicité à Beyrouth et au Moyen-Orient. Ville avoisinant la Terre, son premier album, publié en langue arabe par les éditions Dar Onboz, a remporté le prix du meilleur album du Festival international de la bande dessinée d'Alger
Un homme, obèse à la dérive. A la recherche du blast, le flash de lumière et de couleur, l’instant de contact avec l’univers et la conscience universelle. Une dérive dans le caniveau, la foret, les drogues, l’alcool, la violence et les barres chocolatées
Un livre sur la descente en folie
Le tout sur le fond d’une enquête et de meurtres à élucider face au coupable idéal
Un chef d’oeuvre, noir et lumineux comme un oxymore sans contradiction
Quatre tomes : Grasse carcasse, L’apocalypse selon Saint Jacky, La tête la première, Pourvu que les Bouddhistes se trompent
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) 1 : Un homme seul, obèse et sale est amené au commissariat. Au cours de l'interrogatoire, il livre sa vie et explique comment il a, un jour, lâché prise, et est parti sur les routes à la recherche du Blast, cet instant magique où tout s'illumine et où la vie devient parfaite
2 : Je mens, Je mens toujours. Je dis que je ne me souviens de rien, que je suis né du matin, Je dis que je comprends, qu'à votre place, sans doute, j'aurais ri aussi. Je mens pour un peu de repos, d'indulgence, pour le pardon de ma dissemblance, Je mens aussi pour ne pas vous massacrer à mon tour.
Je mens toujours car, en réalité, je me souviens de tout
3 : Je pèse deux hommes.
L'un vous aime tant qu'il vous léchera la main pour l'aumône d'une caresse. Il fera où vous lui direz, demandera la permission, courbera le dos sous la trempe, pourvu que vous lui accordiez une place près de vous.
Un homme-chien. L'autre, sans trêve ni repos, depuis toujours, n'a d'autre obsession que de vous faire baisser les yeux.
Puis de les crever
4: Un vent lourd, puant suie et cadavre, gronde sur la route et me glace. L'orage approche. Je ne cherche aucun abri, il n'en existe pas à ma taille. Je claudique au bord du chemin, ivre comme toujours, dans l'espoir que la distance entre nous se réduise, que nos peaux se touchent enfin.
Sali, battu, hagard, je repousse le moment où, le souffle court et les pieds meurtris par de mauvaises chaussures, je devrai m'arrêter. Serai-je encore assez vivant pour repartir ?
Alain-Fabien Delon frappe tout de suite très fort.
Avec ce roman, il met en scène Alex Delval, 18 ans, fils d’Alexandre Delval, acteur de cinéma. Difficile d’y voir autre chose qu’une autobiographie romancée dans laquelle Alain-Fabien règle ses comptes avec son père. Et tout y passe !
C’est âpre, trash, thérapeutique et forcément impudique. S’il est probablement inutile de chercher à y démêler le vrai du faux, ce livre permettra de comprendre toute la difficulté à se retrouver fils de A.D.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une vie peut-elle basculer en une nuit ?
Alex Delval, dix-huit ans, rêve de devenir acteur comme son père. Mais alors qu'un rôle lui est offert, le doute l'assaille violemment. Happé par ses démons, il se réfugie dans l'alcool. Une rixe éclate. Rideau. Quand il reprend ses esprits, Alex se trouve face à un homme qu'il ne connaît pas. La soixantaine, le regard bon. Un psy. Dans les profondeurs de la nuit, une complicité inattendue va naître entre eux.
Pour la première fois, Alex osera se livrer.
Comment devenir soi quand on a grandi dans l'ombre d'un mythe ? Comment dépasser l'image du « fils de » pour s'emparer enfin de son destin ?
Un père, un fils. L'amour, la haine.
Un amour qui nait avec une enfant, et qui meurt avec elle. Ne reste rien que l’errance, la quête inutile. Un homme qui se perd.
Une écriture délicate et sensible, peut-être parfois un peu précieuse pour accompagner cette dérive aux notes d’un violon qui s’égarent.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Colmar, à l'aube du XXe siècle, Hélène native du Midi et Karel le violoniste venu de l'Est donnent naissance à une petite Stella. Après de courtes années de bonheur, l'enfant meurt soudainement. Puis Hélène disparaît sur les traces de sa fille, qu'elle imagine toujours vivante. Karel décide de rejoindre le Rhône, fleuve de coeur d'Hélène, dans l'espoir de l'y retrouver.
Voisard puise à la double source du conte et de la poésie pour mener ce roman du dépouillement. En compagnie du vagabond walsérien Karel, il nous entraîne à la rencontre des gens qui peuplent la route du Sud, l'abbé Viénot et son « eau de la vie », ou la famille Goldberg, au fils violoniste de génie.
« Voilà ce que tu deviens, Karel, tu sais ou ne sais pas, tu es ce bateau de carton mis à l'eau par bravade, jurant mais à quoi bon qu'il te porterait à la rencontre d'Hélène emportée sur les mêmes eaux dont les remous répliquent aux rameurs par de violents caprices. Tu vas droit devant toi, comme emporté par le courant mais en réalité tu es ballotté et les rives sans fin te rabattent de l'une à l'autre. N'êtes-vous pas, toi et Hélène, des naufragés que votre petite étoile au ciel a égarés ? »
Sans avoir lu la première partie, Bianca, j’ai mis du temps à comprendre et entrer dans une histoire où tout se mélange… Comme dans sa tête.
Une arrivée à New-York, dans toute la rude violence froide d’une ville anonyme.
Mauvaises rencontres et sales plans trash pour la belle Bianca, mannequin anorexique et ses fantômes.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Dans le ferry, je regarde Brooklyn rétrécir. Je me tourne vers Manhattan. Il est neuf heures, c'est le jour de la rentrée scolaire. Je ferme les yeux, le soleil réchauffe ma peau. Les nuages s'écartent pour laisser place au grand bleu. Il faut arrêter de regarder en arrière. Les souvenirs filent des torticolis et rendent malheureux. L'avenir est un trou noir. Il se dresse devant moi. Crève, Bianca. Rêve, Bianca. Cours, Bianca, tu vas rater ta rentrée. Le bateau arrive à quai. Je suis la dernière à le quitter. Je me perds dans la foule. Welcome to New York. »
Bianca vient de quitter la France en laissant derrière elle son mal de vivre. De New York, elle absorbe sans retenue l'énergie frénétique, se laisse entraîner par un tourbillon de rencontres, découvre l'univers du mannequinat, sa violence et sa solitude. Aux prises avec la complexité d'une ville aussi bouillonnante que ses émotions, Bianca doit apprivoiser ses fantômes et apprendre à slalomer parmi les vivants.
Dans cette fresque en perpétuel mouvement, on retrouve l'héroïne du premier roman de Loulou Robert, Bianca, paru en 2016. Avec son écriture sauvage et son sens inné de la narration, l'auteure poursuit ici son exploration du récit initiatique
Une quête sur l’identité, constamment parasitée par l’entourage, compagnon, ami, ex, belles-filles, soeur ou parent…
Qui est Anna, un reflet, un fagot, une ombre, un bibelot ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Quand elle accourt au chevet de Garance, la fille de son ancien compagnon, Anna doit faire face à tout ce qu'elle a cru laisser derrière elle. Le foyer qu'elle a fui et la place incertaine qu'elle y a tenue pendant dix ans. Son histoire d'amour avec le « grand homme », réalisateur de renom, qu'elle a quitté pour un admirateur plus inquiétant qu'il n'en avait l'air. Les trois enfants qu'elle a « abandonnés », après les avoir aimés comme s'ils étaient les siens. Les raisons de son départ, dont elle-même a fini par douter, et les traces qu'il a laissées dans le coeur des uns et des autres. Est-il trop tard pour recoller les morceaux ? Est-ce seulement souhaitable ?
Avec autant de vigueur que de délicatesse, Karine Reysset suit son héroïne dans sa quête d'identité et d'indépendance