Il fut en temps où l’on assistait volontiers à une pendaison et même, pourquoi pas, on se photographiait fièrement à côté du pendu. Souvent noir et pauvre. Ici, juif.
Léo Frank à été lynché par une foule chauffée à blanc le 18 août 1915.
Cette histoire emblématique sert parfaitement d’exemple pour démontrer la bêtise des foules, le poids d’une presse à sensation partisane, les lacunes des systèmes judiciaire et policier, le racisme et l’antisémitisme dans le sud des États-Unis, la pauvreté et les différences de classe et toutes leurs conséquences.
Une reconstruction fouillée au dessin un peu statique bien relevé par des aquarelles de Bona. Hélas le traitement au plus proche des faits historiques rend l’album un brin lassant, et ce malgré la fin brillante qui ose la question : et maintenant ?
1982. Alonzo Mann est un vieil homme qui sent sa fin venir. Il décide de témoigner à nouveau sur une affaire qui a déchiré l'Amérique en 1913. Celle d'une possible erreur judiciaire et du lynchage d'un homme : Leo Frank.
1913. Le corps de Mary Phagan, 14 ans à peine, est retrouvé dans l'usine dans laquelle elle travaillait. Elle a été étranglée. Près d'elle deux bouts de papier sur lesquels, agonisante, elle aurait écrit que son violeur et assassin est un homme noir.
La police identifie rapidement deux suspects : Leo Frank, le patron de l'usine qui est le dernier à l'avoir vue vivante et Jim Conley, balayeur, noir, surpris en train de laver une chemise tachée de sang...
Qui du jeune et riche patron juif venu de Boston ou du pauvre employé noir illettré sera inculpé ?
Dans ce récit tout est vrai. L'affaire, l'emballement de la presse, les mots, terribles, prononcés au procès, le témoignage, au crépuscule de sa vie d'Alonzo Mann... La résonance avec l'époque actuelle aussi...