Nos âmes oubliées

Quelle adaptation ! Quelle créativité graphique. Panaccione déchire tout et pourtant… Qu’en dire sur le fond alors que je n’ai pas lu le livre original et que les errements spirites et ésotériques (bien inutiles d’ailleurs) m’ont quelque peu agacés.

Nos âmes oubliées de Grégory Panaccione, d’après le livre de Stéphane Allix
Et pourtant, l’histoire est poignante et le sujet glaçant. Son traitement en images est fabuleux avec des planches tellement parlantes !Un magnifique album avec un gros bémol sur les parties divinatoires et pseudoscientifiques

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je suis parti du Lot après le déjeuner. Plusieurs heures de route. Je m'arrête dans hôtel sur le bord de l'autoroute.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Librement inspirée du roman éponyme autobiographique de Stéphane Allix, Grégory Panaccione nous plonge dans la vie d`un homme qui n`a aucun souvenir de son enfance. Quand se développe une maladie auto-immune, il se rend vite compte que la médecine classique ne peut rien pour lui et il se tourne vers les neurosciences, libérant peu à peu son esprit jusqu`à une découverte fatidique : un traumatisme profond lors de son enfance, entraînant une amnésie traumatique. La confrontation avec son agresseur et la remise en question de ses propres souvenirs l`amènent à un voyage intérieur poignant en quête de l`apaisement émotionnel, offrant une leçon sur la résilience et la reconstruction de soi après des traumatismes profonds.

La langue des choses cachées

La forme est travaillée, recherchée, poétique à l’excès. Elle en enrobe le fond et l’histoire pour en devenir une figure de style ampoulée qui m’a lassé et laissé en surface.

 - Je ne dis pas que c'est votre faute, ni que vous avez menti. Mais vous n'êtes pas malade, pas vraiment, n'est-ce pas?
La jeune femme soupira. La maison ne prendrait pas feu. La colère redevint une ombre et la mère avança le buste, pliée, son visage à hauteur de figure, elle tendait le cou comme un cygne.
 - Je ne suis pas malade, mais j'ai si mal, souffla-t-elle, les yeux descendus sur son ventre.
 - Vous avez mal de chagrin. C'est la vraie douleur.
La langue des choses cachées de Cécile Coulon

Et même l’histoire (qui baigne dans un ésotérisme qui me laisse généralement froid, il est vrai), de guérisseurs et guérisseuses se transmettant leurs dons pour soigner celles et ceux pour qui les hommes ne peuvent rien, ne m’a pas vraiment touché

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Car c'est ainsi que les hommes naissent, vivent et disparaissent, en prenant avec les cieux de funestes engagements: leurs mains caressent et déchirent, rendent la peau si douce qu'on y plonge facilement des lances et des épées.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À la tombée du jour, un jeune guérisseur se rend dans un village reculé. Sa mère lui a toujours dit : « Ne laisse jamais de traces de ton passage. » Il obéit toujours à sa mère. Sauf cette nuit-là.
Cécile Coulon explore dans ce roman des thèmes universels : la force poétique de la nature et la noirceur des hommes.
Avec La Langue des choses cachées, ses talents de romancière et de poétesse se mêlent dans une oeuvre littéraire exceptionnelle.

Les brumes de l’apparence

Difficile de mettre 4 étoiles à un livre dont le sujet exaspère, mais pour lequel il faut bien reconnaître certaines qualités. Ces histoires de sorcières, de dons, de guérisseuses et de maisons possédées par les esprits gentils et méchants me gavent absolument. Mais reste que c’est un bien bon livre sur le sujet.

Les brumes de l'apparence de Frédérique Deghelt
Les brumes de l’apparence de Frédérique Deghelt

Allez, zou ! C’est pas pour moi, mais c’est pas mal.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand un notaire de province lui annonce qu'elle hérite d'une masure au milieu de nulle part dans l'isolement d'une forêt, décidée dans l'instant à s'en débarrasser, Gabrielle (parisienne, quarante ans) s'élance sur les routes de France pour rejoindre l'inattendu lieu-dit, signer sans état d'âme actes de propriété et autres mandats de mise en vente, agir avec rigueur et efficacité.

Un paysage, un enchevêtrement d'arbres et de ronces à l'abandon, où se trouve blottie depuis des décennies une maison dont une seule pièce demeure à l'abri du ciel, dix hectares alentour, traversés par le bruissement d'une rivière et d'une nature dévorante. Tel est le territoire que découvre Gabrielle, insensible à la beauté étrange, voire menaçante, des lieux, après des heures de route.

Contrainte de passer la nuit sur place, isolée, sans réseau téléphonique, Gabrielle s'endort sans avoir peur. Mais son sommeil est peuplé de rêves, d'odeurs de fleurs blanches et de présences.

Dans les jours qui suivent, toutes sortes de circonstances vont l'obliger à admettre ce qu'elle refuse de croire : certains lieux, certaines personnes peuvent entretenir avec l'au-delà une relation particulière. Gabrielle en fait désormais partie : elle se découvre médium.

De livre en livre, Frédérique Deghelt interroge notre désir d'une autre vie, explore les énigmes de notre perception, dévoile ce qui en nous soudain libère le passage entre la rationalité et l'autre rive.

Un roman jubilatoire, profond et inquiétant