Quand on eut mangé le dernier chien

Impressionnant !

J’ai ouvert ce livre sans trop savoir de quoi il en retournerait, faisant entièrement confiance à l’autrice du terrible Syndrome du varan. Et c’est probablement la meilleure façon d’entamer un livre. Et quel choc !

Alors, si vous ne l’avez pas encore lu, fermez cette fenêtre, ne lisez pas plus loin et foncez chez votre libraire !

Il s'éveilla sur la glace. Il pleurait d'épuisement, de peur, de rage. D'impuissance. Il monta la tente à genoux, lentement, par étapes. Il ne pouvait pas faire plus. Puis il mangea. Une vilaine pensée lui vrombissait dans l'esprit, sourde, bourdonnante. Il pourrait manger ses réserves ici, toutes, faire brûler le Primus jusqu'à la corde, donner quelques jours de joie à son corps, puis s'éteindre sans violence. Encore une fois, il se demanda ce que cette terre lui donnait. Il tremblait encore. Il se voyait, mort, pendu à jamais au bout de cette corde.
Quand on eut mangé le dernier chien de Justine Niogret

Un livre glaçant et bouleversant ! Sans aucune fioriture ni effet de style, Justine Niogret raconte l’expédition en Antarctique de trois hommes, dix-sept chiens et deux traîneaux (au départ…)

Le demi-traîneau de Mawson

L’histoire de Douglas Mawson, Belgrave Edward Sutton Ninnis, Xavier Mertz et 17 chiens groenlandais

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Hors de la tente, un des chiens se mit à hurler. On ne pouvait guère entendre son cri, mais on le ressentait, dans la chair: une vibration organique, vivante, au milieu des rugissements de vent si durs qu'ils en devenaient minéraux.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il n'existait pas de mots pour en parler, puisque les mots étaient une façon de communiquer entre les Hommes et que le Sud était par essence totalement inhumain. Il s'agissait d'une vie étrangère, une vie de glaces, de minéraux et de vents.
C'était un voyage au bout duquel il n'y avait rien. On ne pouvait se risquer dans cet espace que pour un court instant et on savait que l'on marchait non pas dans la mort, car la mort est une action, un fait, mais plus exactement dans un endroit où il était impossible de vivre.

Trois hommes partent en expédition en traîneaux pour cartographier le pôle Sud. Ils sont plongés dans un paysage spectaculaire et hostile, usés par le froid et la faim. Un récit inspiré par l'expédition Aurora dirigée par l'Australien Douglas Mawson en 1911.

Janet Burroughs

Une femme au 19e part en Afrique. Une histoire féministe ou coloniale ? Qu’importe ! Un choc de cultures, des rencontres, des paysages, des personnes.

Janet Burroughs de Françoise-Sylvie Pauly, dessins de Pascal Croci et Sandrine Py

Un carnet de bord tout en images et en voix off.

Un dessin très inspiré avec un narration subtile… trop, peut-être, et je m’y suis finalement un peu perdu.

Faute à un propos peu inspiré, une vision colonialiste trop datée ou un manque d’action ?

Restent les images, superbes !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Au XIXe siècle, l'Afrique est un continent encore méconnu. Pour Janet Burroughs, jeune femme indépendante à la curiosité scientifique, la rencontre avec une tribu matriarcale va bouleverser son existence... La fascinante Aboudalé, chef de cette étrange tribu, l'initie aux mystères d'un étonnant cimetière de pierres... Et lui raconte la légende de l'enfant-singe, celui que Edgar Rice Burroughs nous fera connaître sous le nom de Tarzan. Après Marie-Antoinette, Pascal Croci réalise à nouveau un sublime portrait de femme : celui d'une européenne découvrant une société inconnue, qui remet en questions son éducation et toutes ses certitudes

La panthère des neiges

Sylvain Tesson est un raconteur merveilleux. Il alterne divinement les anecdotes et les aventures, l’humour et le suspense, la petite blague et la grande histoire, ses réflexions philosophiques de cuisine et les paysages infinis.

La panthère des neiges de Sylvain Tesson

Parti avec Vincent Munier, Léo et Marie dans le Tibet à plus de 4000 mètres en plein hiver photographier les panthères de neiges, il raconte son périple par -20C° ou -30C° (enfin, moins tout-plein) au milieu de la caillasse, la neige, les yaks, les loups et les vautours.

Et c’est beau… de toute beauté !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
- Tesson ! Je poursuis une bête depuis six ans, dit Munier. Elle se cache sur les plateaux du Tibet. J'y retourne cet hiver, je t'emmène.
- Qui est-ce ?
- La panthère des neiges. Une ombre magique !
- Je pensais qu'elle avait disparu, dis-je.
- C'est ce qu'elle fait croire

En avant, calme et fou : une esthétique de la bécane

Un album de photo de cinquante ans de voyages en side-car et à moto. Ode à la liberté et à l’évasion.

En avant, calme et fou : une esthétique de la bécane de Sylvain Tesson
En avant, calme et fou : une esthétique de la bécane de Sylvain Tesson

Un bol d’air à chaque page, agrémenté de jeux de mots à deux balles, de maximes de cuisines et de sagesse de salle de bain. Qu’importe, la route est belle !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Nous décampâmes. Nous partîmes vers les horizons, avec une fièvre dont nous pensions que l'accumulation de kilomètres serait l'antidote alors qu'elle s'en révéla l'excitant. Mais le mouvement apaisait quand même quelque chose. Il atténuait notre mélancolie de n'avoir rien fait de nos vies, d'être nés trop tard et d'avoir tout raté. Nous n'étions pas des lansquenets, nous avions manqué l'embarquement sur les galions pirates, nous ne rejoindrions jamais la forêt de Sherwood. Que restait-il ? Les mobs, mon pote. Nous avons alors roulé sur la Terre. En Inde, en Russie, en Finlande, au Bhoutan, en Mongolie et en Sibérie, en Chine, en Serbie, au Chili, en Asie centrale et au Népal, à Madagascar et en Asie du sud-est. »

L'aventure comme art de vivre. Embarquez avec Sylvain Tesson et Thomas Goisque pour vingt-cinq ans de chevauchées autour du monde : une rafale d'oxygène et de liberté !

Note sur le titre En avant, calme et fou

Notre titre ramasse les principes de la conduite des motocyclettes. Cette formule est la déformation d'une doctrine équestre forgée par le général Alexis L'Hotte commandant le Cadre Noir de Saumur « Calme, en avant, droit ». François Nourissier en 1987 avait inversé les termes de l'expression en intitulant son roman : En avant, calme et droit. Nous avons conservé la recommandation en y ajoutant un ingrédient psychique