Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Dix histoires courtes. Vécu, fantasmes, autobio, confidences, quiproquos ou fictions… qui sait ?
Sous la plume aux courbes élégantes de Jérôme d’Aviau, Ovidie érotise.
10 histoires courtes où les femmes décident, jouent, donnent les règles. Et c’est très chaud
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je suis si contente de te voir !
Moi aussi ! Ça fait une éternité !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «Les dix histoires que vous allez découvrir sont toutes inspirées de faits réels, seuls les noms ont été modifiés. Trop croustillantes pour être avouées, elles m'ont été confiées dans le plus grand secret. J'ai moi-même vécu certaines d'entre elles, et je n'avais jamais osé en parler jusqu'à ce jour. J'ai laissé quelques indices, je vous laisse deviner lesquels...»
C’est peu dire que l’érotisme féminin est généralement plus riche et diversifié que celui des auteurs masculins. Certes, on y trouve nombre de grosses bouses tant l’exercice est compliqué, mais de vraies pépites s’y retrouvent sous la plume de Anne Archet, Zoé Vintimille ou Belinda Cannone… pour ne citer qu’elles dans des registres très différents.
Dans cette collection Fauteuse de trouble, Julliard invite des autrices à jouer avec un érotisme féministe et émancipé. Et cette première lecture est une réussite.
Deux copines d’enfance qui se sont perdues de vue depuis plus de dix ans partagent leur souvenirs. De leurs premiers émois ensemble à leurs fantasmes de femmes en passant par leurs expériences (très) diverses.
Un magnifique roman sur le désir et le plaisir
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) J'ai rêvé d'Odile cette nuit. C'est assez rare pour que je le note. Petite, je rêvais beaucoup d'elle, comme de mes parents; c'étaient les rêves les plus graves de ma vie, et puis ça m'est passé. Ce qui devrait m'étonner, c'est de ne pas retrouver Odile en rêve plus souvent.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Odile et moi, petites filles, courons dans le maquis qui entoure sa maison, elle habite à l'époque dans cette même grande villa à Cavalaire. Nous disparaissons des heures à la recherche d'un semblant de grotte planquée derrière un buisson de lentisque, une lampe torche à la main, et c'est là, pour la première fois, que nous inventons ce jeu qui nous tiendra en haleine jusqu'à la fin de notre adolescence - le petit copain et la petite copine. Au début, ces explorations n'interviennent que dans notre caverne ; l'obscurité et la fraîcheur nous préservent de ce que nous sommes en train de faire plus que du regard possible des autres. C'est une bulle dans laquelle nous nous fondons des heures entières, avant de ressortir comme si rien ne s'était passé, comme si nous venions de faire une partie de ballon, et nous n'en reparlons jamais, jusqu'à la fois d'après. »
Une longue, longue, très longue phrase de cent vingt pages, sans reprendre son souffle pour un orgasme livresque.
Anne Archet s’autofictionne, se masturfictionne, désire, fantasme, jouit et jouit encore.
Et c’est très drôle, sexe, brut et explicite. Une lecture jouissive et jouissante sur le plaisir
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Avec Perdre haleine, l'inimitable Anne Archet vous convie à une séance d'autoérotisme littéraire, une ode jubilatoire et irrévérencieuse à la masturbation féminine, de la lente montée du désir en passant par les savantes mécaniques de l'excitation, le troublant plateau des fantasmes jusqu'à la grande explosion orgasmique et sa résolution. Entrez dans une phrase longue de 26 000 mots à lire d'une seule main et d'un seul souffle, une traversée de toutes les déclinaisons du plaisir intime, cet acte de liberté, de gratuité et d'amour-propre, où l'on n'est jamais si bien servie que par soi-même: ses doigts, ses peluches, son ameublement, son lubrifiant et ses projections intérieures les plus déraisonnables
Une femme heureuse, à qui tout sourit aux bras d’un mari aimant. Mais, après avoir rencontré un troublant bellâtre et entendu qu’une dame de ses connaissances avait été aperçue sortant d’une maison de plaisir, elle se dit :
– Moi aussi, je veux !
Incapable de résister à son fantasme, à son dévorant désir transgressif, elle s’en va vendre ses charmes chez Madame Anaïs. Une lecture dans l’attente d’un « classique, juste et moral » retour de manivelle.
Le tout dans une écriture un peu passée et ampoulée. Bof, bof… un homme qui parle des femmes
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Pour aller de sa chambre à celle de sa mère, Séverine, qui avait huit ans, devait traverser un long couloir. Ce trajet qui l'ennuyait, elle le faisait toujours en courant. Mais, un matin, Séverine dut s'arrêter au milieu du couloir. Une porte qui, à cet endroit, donnait sur la salle de bains, venait de s'ouvrir. Un plombier parut. Il était petit, épais. Son regard, filtrant sous de rares cils roux, se posa sur la petite fille. Séverine, qui, pourtant, était hardie, eut peur, recula.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une femme de la haute bourgeoisie finit par s'adonner à la prostitution en raison de sa misère affective et du caractère insipide de sa vie
Un bijou de petites phrases, pensées et anecdotes sur le désir et la jouissance.
Le tout entrecoupé de (trop) rares illustrations de Mélanie Baillargé.
Une femme qui parle – avec beaucoup de style – de son amour des femmes, de sexe, de domination, de masturbations et autres infinis plaisirs lesbiens.
Un cadeau à mettre entre tous les doigts polissons sans les avertir
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) - Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ? me demande-t-elle en feuilletant le carnet écarlate.
- Le meilleur de moi-même.
- Vraiment ?
Alors je dois lui faire l'amour. Elle lèche une page comme s'il s'agissait de mon sexe, effaçant petit à petit de sa salive tout ce que j'avais écrit, puis offre à ma bouche un petit bout de langue bleue. Vedette anarcha-féministe du wild wild web, Anne Archet fait son entrée officielle dans la littérature papier avec ce recueil joyeux et sans complexe. À la fois torride et tendre, cruel et hilarant, Le carnet écarlate réunit des centaines d'aphorismes et microrécits sulfureux mettant en scène l'érotisme lesbien sous toutes ses formes. Un livre cochon et féministe qui vous fera rire aux éclats, pour un public large (d'esprit).
Avec les dessins de Mélanie Baillairgé
L’histoire d’une adolescente de treize ans dans un collège catholique qui raconte son obsession pour les garçons.
Au début, tout est imaginé, imprécis, interdit mais terriblement attirant et inaccessible. Il faut alors nouer des alliances avec des amies (qui le restent rarement longtemps), subir les trahisons et les effets de groupe, intriguer pour soulever un peu le voile, comploter pour découvrir… tout est permis car seul compte le but à atteindre. Réussir à séduire et à capter le regard, l’attention de celui qui osera.
Fantasmes de bites, de caresses, de langues, de fluides, de désirs, toucher, voir et goûter. C’est frais et ça sonne très juste, c’en est très drôle et touchant. Un livre qui crie : je veux !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Elles sont «de bonne famille», «bien élevées». Collégiennes dans un établissement «strict». Elles n'ont que le désir en tête.
La narratrice, qui a treize ans, rêve des garçons, de leur sexe, de faire l'amour avec eux. Elle s'allie à la terrible Bruna, rivale et confidente, qui sait dénicher sur Internet des garçons avec qui s'adonner à des conversations téléphoniques interdites. Bruna lui tend un piège, où elle tombe avec naïveté. Qu'importent les fâcheux qui la traitent de putain ! Il lui faut goûter, goûter aux garçons.
Légendes, ragots, ignorances, peurs, élans, embûches, alliances, traîtrises, téléphone, Internet, tout tourne autour des garçons et de leur corps mystérieux dans un mélange de crainte, de fantasmes et de romantisme. Cru et délicat, dévoilant les candeurs comme les cruautés, voici un premier roman d'une véracité implacable
Des brèves de cul, des situations cocasses, des petits bugs amusants, des problèmes d’érections, des surprises ou des fantasmes qui se concrétisent curieusement…
C’est bien drôle et rafraîchissant
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Cerveau gauche
Aaah...
Pfff...
Tic tic
On recommence ?
Mm
Hein ?
Euh...
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Bande dessinée pour les adultes dans laquelle Zep met en scène de façon humoristique une galerie d'hommes et de femmes pour illustrer la diversité de leurs positions et de leurs comportements sexuels
Un monologue qui commence par de la bonne grosse blague, un gynéco entre les cuisses.
Et tout ça se prolonge un peu trop pour qu’il ne soit question que de ça, et derrière un texte décousu qui se déroule comme une conversation avec soi-même apparaissent des indices qui font de ce livre bien plus qu’une franche rigolade.
Et la petite blagounette de la couv’ m’a quand même bien fait sourire
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Allongée dans le cabinet du Dr Seligman, jambes écartées, une jeune femme se lance dans un monologue absolument délirant. Elle s'adresse au médecin qui s'affaire entre ses cuisses et lui raconte ses fantasmes, ses obsessions, son histoire familiale - elle est née en Allemagne mais a fui sa culture et sa langue maternelles pour s'installer à Londres. Exilée dans ce pays autant que dans son propre corps, ses compagnons de route se nomment désormais M. Shimada (créateur japonais de sex-toys), Jason (son psy à qui elle parle des petits noms qu'elle donne au sexe d'Hitler) et K (un homme marié rencontré dans des toilettes publiques). Entre la découverte d'écureuils comestibles et l'art de la fellation, entre une mère envahissante et le pyjama du Führer, la jeune femme se débarrasse des conventions pour caresser son rêve le plus fou : retrouver sa liberté - et s'offrir un pénis circoncis.
Déjà culte dans de nombreux pays, Jewish cock est un roman explosif qui a été applaudi par toute la critique à sa sortie. Dans les pas de Thomas Bernhard, Katharina Volckmer explore la culpabilité allemande, la question du genre, l'asservissement de nos corps et le danger des tabous érigés en barrières morales. Un texte puissant qui annonce la naissance d une écrivaine majeure
Un père coincé avec sa femme et ses deux enfants. Un procrastinateur angoissé presque heureux reçoit un bon pour un dépistage du cancer colorectal.
C’est drôle, humain, anecdotique et un peu absurde. Un peu long aussi
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une femme et deux enfants, un emploi, une maison dans un lotissement où s'organisent des barbecues sympas comme tout et des amis qui vous emmènent faire du paddle à Biarritz... Axel pourrait être heureux, mais fait le constat, à quarante-six ans, que rien ne ressemble jamais à ce qu'on avait espéré. Quand il reçoit un courrier suspect de l'Assurance maladie, le désenchantement tourne à l'angoisse. Et s'il était temps pour lui de tout quitter ? De vivre enfin dans une comédie musicale de Broadway ?
Après Le discours, Fabrice Caro confirme son talent unique de prince de l'humour absurde et mélancolique
Une descente jusqu’au boutiste des fantasmes de violences automobiles dans la fétichisation de l’accident. Des corps et du métal, de la tôle et des plaies, du sexe et des fluides divers
Un livre absolu. Mais finalement, j’ai quand même trouvé ça un peu lassant, comme un exercice de style à l’exécution parfaite
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Après avoir causé la mort d'un homme lors d'un accident de voiture, James Ballard, le narrateur, développe une véritable obsession pour la tôle froissée. Enrôlé par Vaugham, un ex-chercheur qui aime reconstituer des accidents célèbres et va même jusqu'à en provoquer pour assouvir ses pulsions morbides, Ballard se verra progressivement initié à une nouvelle forme de sexualité : le mariage de la violence, du désir et de la technologie.
Avec Crash !, premier volet de la « Trilogie de béton », J.G. Ballard ausculte les rapports de l'homme à la technologie dans un monde perverti par les machines, et livre un roman troublant, qui mêle perversion sexuelle et réflexion politique