Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Trois jeunes filles ado dans un monde où les hommes ont disparu se retrouvent à sauter dans un trou vers (hoops ! Oui, des gros vers oranges) et vont devoir se confronter à leurs peurs.
Une petite bande dessinée un peu naive – un peu rigolote, aux dessins qui alternent entre graphisme numérique d’une grande platitude et personnages plutôt réussis.
De l’empowerment féministe à la girl power !
Allez les copines, ensemble on est les plus fortes
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Encore en retard !
Elle me fatigue !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Kubo, Pippa et Gor sont trois adolescentes qui vivent dans un monde sans hommes. Ces derniers ont disparu mystérieusement il y a plus d'un an. Profitant d'une pause, les filles décident de sécher les cours et de fumer un énième joint en cachette.
C'est ainsi qu'elles tombent dans un hoop ou un trou de vers spatio-temporel, aussi rond et brillant que les anneaux qu'elles portent aux oreilles, et atterrissent dans un paradis infernal. Elles vont devoir trouver la sortie en utilisant toutes les astuces possibles et en faisant appel aux pouvoirs qu'elles ignorent posséder.
Hoops est une aventure d'exploration personnelle et d'empowerment.
Une lutte pour découvrir que le chemin vers l'autre côté est avant tout un voyage intérieur.
Il y avait les tranches de vie, désormais Chabouté nous propose les tranches de musée.
Il se promène et observe dans un musée (l’un des plus beaux du monde, le musée d’Orsay). Le jour, les visiteurs s’y baladent et la nuit, les œuvres.
Entre fidèles portraits des visiteurs et nuits fantastiques, cet album est un hommage magnifique à ce musée qui ne l’est pas moins.
Une bande dessinée idéale pour se donner envie d’une petite balade à Paris
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Qui regarde qui ? …
Entre les statues de marbre et les tableaux de maîtres, les visiteurs du musée d’Orsay posent tantôt des yeux admiratifs, tantôt un regard perplexe sur les chefs-d’œuvre qui bordent les allées. Ils échangent dans un murmure discret et continuent leur déambulation. Mais lorsque les portes du musée d'Orsay ferment et que la nuit tombe, les sculptures et les peintures quittent la pose, descendent de leur socle, s'animent, se détendent, se mettent à se raconter, s’interrogent ou commentent ce qu'elles ont pu voir ou entendre au cours de la journée. L’Olympia de Manet, qui en a peut-être assez de passer sa vie allongée, déserte sa couche ; les Raboteurs de parquet de Caillebotte, fatigués, délaissent les lattes du parquet ; et Héraclès se dirige, comme à son habitude, tout droit vers sa pièce favorite : les toilettes. Certains se retrouvent pour dresser un portrait peu flatteur des visiteurs indélicats ; d’autres, désabusés, s’assoient pour observer l’absurdité du monde à travers les vitraux de la grande horloge. D’autres encore accueillent les nouveaux venus, car les collections s’agrandissent ! Au petit matin, toutes les œuvres regagnent leur socle ou leur cadre et reprennent la pose avant l'ouverture des portes. Un quotidien au musée où l’on découvre que tour à tour, les rôles s'inversent. Que peuvent bien penser de nous les peintures et les sculptures à force de nous observer et de nous écouter dans les couloirs et les salles d'un musée tout au long de la journée ?… Ce que de jour les « regardeurs » disent des regardés, et surtout ce que de nuit les regardés racontent des « regardeurs ». Le lecteur devient témoin et spectateur d'un quotidien aussi bien nocturne que diurne dans le musée.
Fin observateur, Christophe Chabouté signe un album plein de poésie qui nous invite à réfléchir sur notre rapport à l’art, nos certitudes et à la manière dont nous percevons le monde. Se jouant des visiteurs mais jamais du lecteur, il laisse place à la contemplation avec humour et sensibilité.
Quelle incroyable bande dessinée !?! Je n’en reviens toujours pas. Malaisant, cringe, bizarre, gore, étrange ou indéfinissable ?
Des petits enfants cruels et sans filtres sortent du corps d’une petite fille morte en décomposition au milieu de la forêt. Déjà là, le pitch est curieux.
Le reste est à l’avenant.
Un dessin féerique pour une histoire monstrueuse au message un peu cryptique.
Une réussite désarçonnante
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il arrive
il arrive !
Mais je ne suis pas prête !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans le palais imaginaire de la presque princesse Aurore, le plafond se met soudain à dégouliner, les murs s'effondrent d'eux-mêmes et tous les invités s'en échappent pour ne pas finir engloutis sous des marées nauséabondes. Parce que la demeure d'Aurore n'est rien d'autre qu'une enfant gisant abandonnée dans les sous-bois, sans que quiconque sache ni comment ni pourquoi elle s'est retrouvée là. Au fil des saisons, la minuscule souveraine se démènera pour faire de son monde un conte de fées comme elle en a toujours rêvé, en compagnie de créatures telles que l'Orgueilleuse, ou l'Aventurière, et bien entendu le Prince m'as-tu-vu.
Or, dans cette fable-là, les princesses ne deviennent guère des reines. Et Aurore l'apprendra à ses dépens, lorsqu'il lui faudra prendre de cruelles décisions...
C'est une "Alice au pays des merveilles" de David Lynch, mélange de la poésie de Miyazaki et de l'insolite de Tim Burton, que ce conte noir brodé par Fabien Vehlmann et les Kerascoët.
Envoûtantes autant que morbides, ces "Jolies ténèbres" parues pour la première fois en 2009 font désormais leur entrée chez "Aire Libre" : une réédition à la hauteur de l'ouvrage, qui se voit ainsi couronné par le prestigieux label et prend place à son tour aux côtés des grands noms de la bande dessinée romanesque.
La forme est travaillée, recherchée, poétique à l’excès. Elle en enrobe le fond et l’histoire pour en devenir une figure de style ampoulée qui m’a lassé et laissé en surface.
Et même l’histoire (qui baigne dans un ésotérisme qui me laisse généralement froid, il est vrai), de guérisseurs et guérisseuses se transmettant leurs dons pour soigner celles et ceux pour qui les hommes ne peuvent rien, ne m’a pas vraiment touché
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Car c'est ainsi que les hommes naissent, vivent et disparaissent, en prenant avec les cieux de funestes engagements: leurs mains caressent et déchirent, rendent la peau si douce qu'on y plonge facilement des lances et des épées.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) À la tombée du jour, un jeune guérisseur se rend dans un village reculé. Sa mère lui a toujours dit : « Ne laisse jamais de traces de ton passage. » Il obéit toujours à sa mère. Sauf cette nuit-là.
Cécile Coulon explore dans ce roman des thèmes universels : la force poétique de la nature et la noirceur des hommes.
Avec La Langue des choses cachées, ses talents de romancière et de poétesse se mêlent dans une oeuvre littéraire exceptionnelle.
Ce monde véritable est sous titré « fable ». Une fable tendant à illustrer une leçon de vie… Et donc ? De quelle leçon Jim Fergus souhaite donc nous parler ? Il y a des méchants ? Le bonheur ne dure jamais, soyons vigilants ? Il faut faire confiance aux animaux ?
Un petit opus qui m’a semblé bien inutile et fort loin de la puissance des Mille femmes blanches.
Restent de très belles illustrations de Anne-Gaëlle Amiot qui agrémentent une bien faiblichonne fable
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je m'appelle Molly McGill Hawk et je suis arrivée ici, en compagnie d'un certain nombre de mes concitoyennes, à l'automne de l'an de grâce 1877.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) 1877 : Victime de violences conjugales, Molly McGill, une jeune institutrice, est condamnée pour le meurtre de son mari. Emprisonnée à Sing Sing, elle a l'occasion de s'en sortir en acceptant de rejoindre un convoi de mille femmes blanches destinées à épouser des guerriers indiens. Bientôt, elle découvre les mœurs des Cheyennes, leur culture, leur communion avec la nature, et trouve une liberté inespérée en adoptant leur mode de vie. Mais quelques mois plus tard, en dépit de tous les traités, l'armée américaine décime sa tribu. Molly a désormais le choix entre rejoindre une prétendue « civilisation » dont elle ne connaît que trop les méfaits ou dépérir dans une réserve. Elle décide alors, en compagnie d'un petit groupe de femmes, de suivre une vieille Cheyenne aveugle vers le « Monde véritable », un paradis selon la mythologie amérindienne. Et elle se retrouve en effet dans un véritable Éden, une prairie luxuriante au pied des montagnes, en compagnie de Hawk, son époux indien, de leurs filles, et de leur chien, Falstaff. Mais bientôt, une voyageuse impromptue se présente pour prévenir la petite communauté d'une menace imminente...
Après Mille femmes blanches, c'est sous la forme d'une fable que Jim Fergus nous raconte ici la destinée de Molly, une héroïne hors du commun. Il nous offre à la fois un magnifique portrait de femme et un hommage bouleversant à une culture pleine de vie que la civilisation moderne s'est efforcée d'éradiquer. On peut aussi y lire une parabole d'une actualité brûlante sur les dangers qui guettent notre monde.
Quelle curieuse bande dessinée… Sous une allure très classique, ligne claire et joyeux personnages se cache une histoire bien plus sombre et fantastique.
Un album qui, pris au premier degré, raconte l’histoire d’une vétérinaire très sensible qui découvre un animal bizarre, inidentifiable qui prend de plus en plus de place, devient plus agressif et commence à mordre jusqu’à détruire son couple (dans lequel elle n’était pas forcément épanouie) et lui faire perdre pied.
On peut aussi y voir un peu plus loin, avec ce Lenny (oui, elle l’a appelé comme ça), la lente dégringolade d’une personne sous emprise. Et c’est évidement là que Oh Lenny déploie toute sa puissance évocatrice.
Il suffit d’un tout petit rien du tout, d’une petite faille
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Ah !!
En voilà un !
Viens là!
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) June est une jeune femme hypersensible qui déborde d’amour pour la nature et les animaux. Elle travaille dans un cabinet vétérinaire d’une métropole nord-américaine où elle vit avec Brad. Mais une opportunité professionnelle pour ce dernier les oblige à déménager dans une belle maison moderne au cœur d’un lotissement anonyme.
Pendant que Brad se consacre corps et âme à son nouveau travail, June se sent désœuvrée et peine à se projeter dans ce nouvel environnement. Un jour, elle recueille une étrange créature mal en point et l'installe dans leur sous-sol. Une relation mystérieuse naît entre elle et cet être qu'elle baptise « Lenny ». Ce dernier se révèle drôle et attachant, mais peut-être pas tout à fait inoffensif…
Ouvrant la voie à de multiples interprétations, Oh, Lenny ne cesse de surprendre tout au long de son intrigue monstrueuse. D’abord huis-clos domestique retraçant l’évolution d’un ménage à trois grotesque, le récit mute petit à petit en drame horrifique qui joue de la fascination que peut exercer la nature sauvage, tour à tour belle et toxique. En plus de 300 pages dessinées dans un élégant style ligne claire, l’auteur du Dernier cosmonaute nous embarque pour un voyage aux confins de la folie, dressant au final un portrait de femme complexe et nuancé.
Voilà un petit bouquin qui vaudrait bien 5 étoiles rien que pour son trigger warning hilarant ! Merci Chloé de penser à nous, petites choses fragiles !
Calmez-vous, Messieurs, ça va bien se passer
Le trigger warning est un avertissement au public. Il prévient qu’une œuvre contient des éléments pouvant déclencher le souvenir d’un traumatisme.
Personnellement je ne suis pas pour, mais il faut tout envisager tant la situation est actuellement tendue.
Certaines diront que, une femme étant agressée sexuellement ou violée toutes les sept minutes, ce qui se passe dans cette fiction relève du cathartique.
Certains agiteront Freud, tous les petits garçons connaissent « l’intense angoisse de castration ».
C’est par égard pour eux que se trace cet encadré.
Et si certaines femmes, par la grâce du fantastique, devenaient des super héroïnes ?
Une bonne blague, (zut, c’est juste une blague ?) sans beaucoup plus de prétentions, mais qui m’a bien fait rigoler !
… Et derrière la blague… toutes les sept minutes !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Noël se meurt dans les vitrines de la galerie marchande.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Comment cela a été rendu possible, personne n'en sait rien. C'est en train d'arriver, c'est tout. Ainsi, très soudainement, un certain nombre de filles et de femmes ont la capacité psychique de faire imploser les phallus. Ces super-héroïnes d'un genre particulier ont pour nom les Phallers.
Violette a dix-sept ans et se serait bien passée de cet étrange pouvoir. Mais elle aimerait, comme toutes, apporter une réponse à cette question cruciale qui hante notre société : comment faire pour que les hommes cessent de violer ?
Un petit regret ? Que ce ne soit pas un homme et une femme qui aient collaboré à la réalisation de ce bel objet. N’était-ce pas justement l’idéale occasion ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Rome, avril 2015.
Le sexe et la religion...
Il est toujours question de s'agenouiller... et d'être relevé.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) À la fin des années 1960, Esmera Santeneo grandit à l’école pour fille du Sacro Cuore en Italie. C’est dans cet environnement austère que la jeune fille voit ses premiers désirs charnels naître en elle. Partageant ses sentiments avec son amie Rachele, Esmera vivra ses premières expériences avec des garçons. Dans l’Italie des années 1960, l’éducation sexuelle est balbutiante et le plaisir de la femme, optionnel. Les premières aventures d’Esmera sont souvent décevantes mais riches en enseignements. Quand enfin elle parvient à maîtriser son plaisir, elle découvre que son corps possède un pouvoir unique et exceptionnel : elle change de sexe avec chaque orgasme ! En se retrouvant dans la peau d’une femme ou d’un homme, Esmera aura la possibilité d’explorer relations amoureuses et jouissances d’un double point de vue : masculin et féminin. De plus, vieillissant deux fois moins vite que le commun des mortels, cette « super-héroïne » charnelle traversera le siècle jusqu’aux années 2010 et sera le témoin privilégié de l’évolution de la sexualité et du plaisir au cœur de notre société.
Une histoire inclassable, avec un accident et une route bloquée par un éléphant. Un mari opéré dans un hôpital genevois, un chirurgien charmeur, des enfants… juste en rêve ? des mortes bien vivantes, des documents secrets que les russes convoitent et… et des événements bien curieux.
Faut-il vraiment tout comprendre, analyser les songes et décortiquer les messages cachés pour en saisir le sens profond, la métaphore ?
Cet album laisse le choix et sa lecture, même superficielle (et a condition d’accepter de ne pas tout comprendre) se révèle déroutante mais fluide et facile. Pour une compréhension plus approfondie, ma foi… je vais devoir vous laisser creuser
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Qu'est-ce que c'est que cette chienlit ?!
Avancez, Bon sang !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans le Genève de l'après-guerre, une femme tente de rejoindre son mari hospitalisé suite à un accident. Mais un pachyderme étendu sur la chaussée empêche la circulation. Ensuite, elle se trouve confrontée à d'autres évènements bizarres qui vont changer sa vie.
Les contes de nos grands-parents étaient toujours porteurs de messages moraux. Mais la morale, est-elle immuable ? Est-ce toujours la même de nos jours ? Les princesses doivent-elles toujours être de faibles et jolies jeunes filles ? Et les chevaliers ?
Après m’être bien amusé avec le chevalier blanc, cette sombre version m’a tout autant fait rire.
Un conte moderne avec une princesse qui ne s’en laisse pas conter !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) "Une histoire haute en couleurs, bourrée de cascades et d'effets spéciaux !"
Le chevalier noir ordonne à une princesse de lui livrer les clés de son château, faute de quoi il ordonnera à son géant de les prendre par la force. Mais la princesse est bien décidée à ne pas se laisser faire