Quand arrivent les chevaux

Marc Lavoine m’avait bien fait rire et beaucoup touché avec son homme qui ment, un livre sur son gros mytho de père, communiste aux multiples maîtresses. Je l’avais trouvé sincère et touchant.

Quand arrivent les chevaux de Marc Lavoine
Mais ici, peut-être parce que les émotions sont trop fortes, c’est avec une fiction qu’il a choisi de parler de sa mère, de son deuil. Et c’est drôle, touchant, chevaleresque, et plein d’un amour fantastique et surnaturel, fictionnellement très sincère.

Une magnifique lecture, avec une gestion des dialogues peut-être un peu… théâtrale

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Petit a
Avant de vous plonger dans la lecture du roman qui rend hommage à la femme merveilleuse que fut ma mère, que je remercie de l'héritage considérable qu'elle m'a laissé et que je ne cesse de découvrir tous les jours de ma vie, je voulais vous dire pourquoi j'ai écrit ce livre.

Je me sens responsable de sa mort.

Par manque de courage, je n'ai pas voulu la changer de clinique pour la remettre aux mains du docteur Francis Djian, qui lui avait déjà fait rebattre le cœur par deux fois. Et un peu plus pour être exact...

Vous voyez...

Je n'ai pas eu le cran. Je n'ai pas voulu faire le chieur, le malin. Je le regrette.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Mon p’tit rat, J’espère que toutes mes histoires ne te perturbent pas trop et que tu commences à sentir le passage de mon âme vers la tienne. Je m’y suis préparée. Je sais que, pour toi, c’est un choc, mais il faut calmer le jeu, c’est pas la fin du monde, bien au contraire. C’est un grand rendez-vous que nous avons, toi et moi, mon rat. Je dois tout mettre en ordre de mon côté, j’y suis presque. Mais toi, tu as des choses à faire, si tu veux bien me faire confiance. »

Dans un monde dont les repères s’effacent, où les identités se confondent, où le temps ne semble pas toujours s’écouler dans le même sens, un fils se tient au chevet de sa mère en train de vivre ses derniers jours. Est-ce parce qu’il ne se résigne pas à la disparition annoncée de cette femme merveilleuse et irremplaçable qu’il est dans cet état ? Elle aussi, de son côté, semble perdre la tête. Mais ce qui pourrait passer pour de la démence n’est-il pas plus simplement une manière de façonner le monde à sa guise ?

Nosferatu

Une histoire de vampire à la sauce post-apocalyptique un peu dans la veine de Vuzz.

Nosferatu de Philippe Druillet
Une sorte d’anti-héros violent, cynique et névrosé perdu dans un monde violent et dans lequel quelques traits d’humours violents viennent égayer toute cette violence.

Un album au rendu noir-blanc-argent des plus réussi

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Dehors tout est noir... Tout est gris, il est 5h45 à ma montre, je ne sais plus s'il s'agit du jour ou de la nuit.. Tout est gris..


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les temps ont changé. Comment était-ce, autrefois ? Comment était-ce, la vie ? Nous avons dû changer, nous, ceux de la surface. Mutation, nourriture... C'est peut-être pour cela que nous sommes devenus des vampires...

Les cités obscures : le retour du capitaine Nemo

C’est beau, poétique, graphique, intéressant et envoutant. Comme un splendide hommage à Jules Verne.

Je m'en souviens : j'avais reporté sur le Nautius et mes compagnons toute l'affection que je pouvais encore ressentir. De quelle autre liberté aurions-nous pu rêver ? Mobilis in mobile : mobile dans l'élément mobile. La mer nous fournissait tout ce dont nous avions besoin. Nous naviguions sans relâche, sans rien demander à personne.
Les navires qui croisaient la route du Nautilus le prenaient pour une baleine, un narval gigantesque ou un cachalot d'espèce inconnue. Ils avaient lancé plusieurs expéditions pour en finir avec ce soi-disant monstre marin. Je n'avais pas d'autre solution que de couler ceux qui m'attaquaient.
Les cités obscures : le retour du capitaine Nemo de Benoît Peeters et dessines de François Schuiten
Entre une bande dessinée et un album, la fin du capitaine Nemo dans un Nautilus hybridé avec un poulpe, créature effrayante du fond des mers.

Une magnifique oeuvre qui appelle de suite à plonger 20 000 Lieues sous les mers

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Où... Où suis-je ?... Un noir. Un si long noir.
Une nuit sans fin...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un être hybride émerge des eaux. À la fois créature animale et engin sous-marin, le Nauti-poulpe abrite à son bord un homme amnésique. Où l’emmène ce petit vaisseau qui arpente des lieux plus ou moins familiers ? « Capitaine, j’étais capitaine… Je suis le capitaine Nemo. » Porté par d’impressionnantes images en noir et blanc, le récit nous fait suivre le héros des romans de Jules Verne Vingt Mille Lieues sous les mers et L’Île mystérieuse, à qui Schuiten et Peeters imaginent un nouveau destin.
Dans ce très beau livre se mêlent la bande dessinée, le récit illustré et l’histoire de Verne lui-même, installé dans la ville d’Amiens où sera bientôt érigée une monumentale sculpture en bronze du Nauti-poulpe. Les auteurs des Cités Obscures font ainsi revivre un personnage inoubliable qui a bouleversé les imaginaires...

Ultramarins

Un navire marchand, une commandante et vingt (ou vingt et un ?) marins qui font halte au beau milieu de l’Atlantique pour piquer une tête dans les eaux abyssales. Et alors…

Quand dans ce dîner, après quatre jours de pleine mer, le second se penche vers elle et, avec une candeur qu'elle ne lui connaît pas, demande: on pourrait, hein, sans blague, couper les moteurs, descendre les canots, s'offrir une petite baignade ? une voix sortie d'elle dit sans réfléchir: « D'accord. » Répète : « D'accord. » 
Un court silence suit, bien sûr, et puis un grand rire incrédule.
Ultramarins de Mariette Navarro
L’histoire d’un dérèglement, léger, presque imperceptible, juste un doute, un sentiment… une brume qui grossit.

Une intrigante histoire de bateau qui navigue entre gothique, fantastique et introspection des âmes marines

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Dans le geste connu, le geste de travail, dans le geste refait chaque jour, un espace s'est glissé. Un tout petit espace blanc inexistant jusqu'alors, une seconde suspendue. Et dans la seconde suspendue, la seconde imprécise, toute la suite de la vie s'est engouffrée, a pris ses aises, a déroulé ses conséquences.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ils commencent par là. Par la suspension. Ils mettent, pour la toute première fois, les deux pieds dans l’océan. Ils s’y glissent. A des milliers de kilomètres de toute plage.»

A bord d’un cargo de marchandises qui traverse l’Atlantique, l’équipage décide un jour, d’un commun accord, de s’offrir une baignade en pleine mer, brèche clandestine dans le cours des choses. De cette baignade, à laquelle seule la commandante ne participe pas, naît un vertige qui contamine la suite du voyage. Le bateau n’est-il pas en train de prendre son indépendance ?

Ultramarins sacre l’irruption du mystère dans la routine et l’ivresse de la dérive.

Grand petit homme

Mais oui, Size does matter, Stanislas le sait bien. Mais cela pourrait être pire, non ?

Grand petit homme de Zanzim
Et bien oui ! Et ça va s’empirer rapidement dans cette mignonne bande dessinée qui tourne autour de ce petit personnage timide, gentiment obsédé, légèrement fétichiste et diablement timide.

Une grosse réussite au graphisme léger pour cette drôle d’historiette vraiment touchante, celle d’un petit homme au grand cœur.… Alors, BD d’incel comme j’ai pu le lire dans nombre de critiques ? Non, franchement pas.
Certes, Stanislas semble (au début) complexé, fétichiste et un peu voyeur (est-il responsable de sa petite taille ?)… Mais surtout grand rêveur ! Et si ce n’est pas en hauteur… il va grandir !

Mais quand-même, zut pour son chat 😉

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Stanislas Rétif est un petit homme, célibataire, la trentaine, à la beauté raisonnable. Il souffre de timidité au contact des femmes. Celles-ci l'impressionnent au plus haut point.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Petit homme deviendra grand

Stanislas Rétif habite, avec son chat, un petit appartement sous les combles. Introverti, il rêve de devenir un grand homme mais sa timidité et son mètre cinquante-sept ne lui sont d’aucun secours quand il s’agit d’aborder une inconnue. Stanislas est pourtant un grand amoureux des femmes ! En travaillant dans un magasin de chaussures, rien ne le met plus en joie que d’habiller leurs pieds. Un jour, lassé de ses déboires, il fait le vœu de devenir un « grand homme » tout en caressant sa paire de bottines préférée. Ce qu’il ignore, c’est que ces bottes en cuir de vache sacrée indienne ont un pouvoir immense ! La magie opère, mais à l’envers ! Le voilà réduit à la taille d’un pouce. Comment survivre dans cet environnement devenu hostile ? C’est le début d’une nouvelle vie dans laquelle les araignées deviennent des prédateurs et où les commérages n’ont plus de secrets pour Stanislas se faufilant, invisible, dans l’intimité des foyers. Capturé par une mamie sénile, il va bientôt se retrouver dans la maison de Fleur… jeune femme qui, à la vue de ses bottes pourrait être l’une de ses clientes… Au fur et à mesure, Stanislas va apprendre à connaître Fleur, et tomber éperdument amoureux d’elle… mais aussi la voir souffrir. Car Fleur est atteinte d’un mal qui la ronge. Que peut faire Stanislas du haut de ses 11 cm ? Peut-il devenir un grand homme par son courage, la beauté de ses actes et son don de soi ?

Seul dans le noir

Après une première partie fantastique faite de guerre et d’univers parallèles, on découvre un vieil homme, critique littéraire, fatigué et insomniaque parcourant sa vie avec sa petite fille durant une nuit sans sommeil.

[...]n'acceptez pas cette mission, vous resterez bloqué ici pour toujours.
Soit. A titre purement théorique, imaginez que je tue cet homme... ce Brill. Alors qu'est-ce qui se passe ? Si c'est lui qui a créé votre monde, du moment qu'il est mort, vous n'existez plus.
Il n'a pas inventé ce monde. Il n'a inventé que la guerre. Et il vous a inventé, vous, Brick. Ne le comprenez-vous pas ? Cette histoire est la vôtre, pas la nôtre. Ce vieil homme vous a inventé afin que vous le tuiez.
Ça serait donc un suicide, à présent.
Par une voie détournée, oui.
Seul dans le noir de Paul Auster
Et si le début m’a fort déconcerté, la suite est bien plus émouvante, faite de regrets, d’amour et de culpabilité.
Histoires de guerre. Baissez la garde un instant, et elles se ruent sur vous, l'une après l'autre après l'autre...Mais faut-il se sentir coupable d’événements qui nous échappent ?

Et même…

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain. A l'étage, ma fille et ma petite-fille sont endormies, seules, elles aussi, chacune dans sa chambre: Miriam, quarante-sept ans, ma fille unique, qui dort seule depuis cinq ans, et Katya, vingt-trois ans, la fille unique de Miriam, qui a dormi quelque temps avec un jeune homme du nom de Titus Small mais Titus est mort et maintenant Katya dort seule avec son cœur brisé.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain. »

Ainsi commence le récit d'August Brill, critique littéraire à la retraite, qui, contraint à l'immobilité par un accident de voiture, s'est installé dans le Vermont, chez sa fille Miriam, laquelle ne parvient pas à guérir de la blessure que lui a infligée un divorce pourtant déjà vieux de cinq ans, et qui vient de recueillir sa propre fille, Katya, anéantie par la mort en Irak, dans des conditions atroces, d'un jeune homme avec lequel elle avait rompu, précipitant ainsi, croit-elle, le départ de ce dernier pour Bagdad...

Pour échapper aux inquiétudes du présent et au poids des souvenirs, peu glorieux, qui l'assaillent dans cette maison des âmes en peine, Brill se réfugie dans des fictions diverses dont il agrémente ses innombrables insomnies. Cette nuit-là, il met en scène un monde parallèle où le 11 septembre n'aurait pas eu lieu et où l'Amérique ne serait pas en guerre contre l'Irak mais en proie à une impitoyable guerre civile. Or, tandis que la nuit avance, imagination et réalité en viennent peu à peu à s'interpénétrer comme pour se lire et se dire l'une l'autre, pour interroger la responsabilité de l'individu vis-à-vis de sa propre existence comme vis-à-vis de l'Histoire.

En plaçant ici la guerre à l'origine d'une perturbation capable d'inventer la « catastrophe » d'une fiction qui abolit les lois de la causalité. Paul Auster établit, clans cette puissante allégorie, un lien entre les désarrois de la conscience américaine contemporaine et l'infatigable et fécond questionnement qu'il poursuit quant à l'étrangeté des chemins qu'emprunte, pour advenir, l'invention romanesque.

Le voleur d’amour

Après la magnifique bande dessinée illustrée par Yannick Corboz, j’ai immédiatement recherché l’origine, ce roman de Richard Malka, l’avocat aux remarquables plaidoiries des procès de Charlie Hebdo.

Le romantisme des premières années passé, le cours des existences de mes parents bifurqua sans se séparer. Leur cheminement intérieur se cristallisa presque simultanément. Lavinia sut qu'elle ne pourrait vivre sans amant et Cesare comprit qu'il ne toucherait plus son épouse. L'amour peut se décider, jamais le désir.
Le voleur d’amour de Richard Malka
La première chose qui m’a marqué, c’était la fidélité de l’adaptation en images. Les éléments, la trame et les personnages et le déroulé de l’histoire y étaient parfaitement rendus. Toutefois, dans ce roman, c’est le journal des deux protagonistes qui sert de fil naratif. Une écriture qui permet d’approfondir les émotions et personnalités d’Anna et Adrian.[...] je respecterais les souhaits de la vie et poursuivrais mon chemin. Sans Dieu. Sans diable. Libre.
Je devais vivre et donc, me nourrir.
Le lion doit-il être condamné quand il dévore sa proie ? L'araignée est-elle coupable de tisser sa toile ? J'avais une place dans la chaîne alimentaire et il n'y avait nulle honte à l'occuper.
Le monde était resté sourd et aveugle à mes demandes d'amour. J'en disposerais dorénavant en quantité illimitée. Une juste compensation. Ce pouvoir était ma revanche.Une histoire de vampire atypique et – en même temps – fort classique. L’histoire d’une blessure originelle on ne peut plus bateau : le manque d’amour de maman et papa.

Une amusante digression sur la culpabilité… au regard de la profession de l’auteur

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La mémoire ne peut remonter qu'au temps où le langage a été acquis. Avant, c'est impossible. Sans mots, nul souvenir. Pourtant, je me rappelle au-delà de ma naissance. Une sensation, une certitude prénatale : mes parents ne m'aimaient pas.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Qui est Adrian van Gott, le collectionneur d'art sans âge dont nul ne connaît la fortune ? Quel drame a-t-il connu dans la Venise des années 1780 avant de découvrir son étrange et monstrueux pouvoir ? Celui de traverser les siècles. Mais l'éternité a un coût. Mystérieux, douloureux, épuisé par les siècles déjà vécus, Adrian ne peut toucher la femme qu'il aime... Pour lui, l'amour se vole et ne se gagne jamais.

La cité aux murs incertains

Voilà une critique bien difficile à rédiger tant ce chef-d’oeuvre m’a semblé inabouti. Oui, c’est un chef-d’oeuvre, nul doute. C’est beau, prenant, envoûtant et questionnant. Je suis resté sous le charme de ce livre aux nombreux tiroirs (enfin, aux nombreuses étagères de bibliothèques).

 - Mais vous l'aimez encore et vous ne pouvez pas l'oublier ? »
J'ai de nouveau hoché la tête sans me prononcer davantage.
C'était probablement l'explication qui passait le mieux. Et l'on ne pouvait même pas dire qu'elle était inventée.
« Avez-vous quitté Tōkyō et déménagé dans les montagnes pour l'oublier ?
 - Non, ai-je répondu en riant. Je n'avais pas de motif aussi romantique. Qu'importe où l'on se trouve, dans une ville ou à la campagne, rien ne change vraiment. Je me laisse simplement emporter au gré du courant.
 - Ce devait être une femme remarquable.
 - Je n'en sais rien. Qui donc a dit un jour que l'amour était une maladie mentale que la Sécurité sociale ne couvrait pas ? » 
Mme Soeda a ri doucement et a ajusté ses lunettes. Elle a bu une gorgée de café dans son mug à l'oiseau sauvage et est retournée à son travail. Cela a marqué la fin de notre conversation.
La cité aux murs incertains de Haruki Murakami
Comme l’auteur s’en explique dans la postface, ce livre est une extension d’une nouvelle du même titre de 1980. Elle servit de matière pour La fin des temps paru en 1985 (que je m’en vais m’empresser de relire et qui – dans mes souvenirs – me semble avoir tant de points communs). Insatisfait, Murarami s’est remis au travail en 2020 et ce livre en est une reprise complète.

Mais pourtant, à la fin de cette lecture, il me semble qu’encore, de grands pans restent inexplorés, de nombreuses portes ouvertes restent béantes et les incessantes répétitions m’ont beaucoup troublé. Choix délibérés de l’auteur ou travail inachevé ?

Une histoire fantastique, d’amour impossible, de disparition et de questionnement sur la propre vie de nos inconscients

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'est toi qui m'as parlé de la Cité.
Ce soir d'été, respirant les effluves de l'herbe tendre, nous avons marché vers l'amont de la rivière. Nous avons traversé une succession de gradins formant de petites cascades, et nous nous sommes arrêtés de temps en temps pour observer des poissons argentés, filiformes, qui nageaient dans les nappes d'eau. Nous étions tous deux pieds nus depuis un bon moment. L'eau claire lavait et rafraîchissait nos chevilles, le sable fin de la rivière nous enveloppait les pieds, comme un nuage doux dans un rêve. J'avais dix-sept ans, toi, un an de moins.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tu dis : « La Cité est entourée de hauts murs et il est très difficile d'y pénétrer. Mais encore plus difficile d'en sortir.
- Comment pourrais-je y entrer, alors ?
- Il suffit que tu le désires. »

La jeune fille a parlé de la Cité à son amoureux. Elle lui a dit qu'il ne pourrait s'y rendre que s'il voulait connaître son vrai moi.
Et puis la jeune fille a disparu.
Alors l'amoureux est parti à sa recherche dans la Cité. Comme tous les habitants, il a perdu son ombre. Il est devenu liseur de rêves dans une bibliothèque.
Il n'a pas trouvé la jeune fille. Mais il n'a jamais cessé de la chercher...

Avec son nouveau roman si attendu, le Maître nous livre une oeuvre empreinte d'une poésie sublime, une histoire d'amour mélancolique entre deux êtres en quête d'absolu, une ode aux livres et à leurs gardiens, une parabole puissante sur l'étrangeté de notre époque.

Vuzz : l’intégrale

Vuzz est une sale bête, une charogne sans morale, un guerrier sans armée. Ses plaisirs : tuer, violer, manger…

Vuzz : l’intégrale de Philippe Druillet

C’est une horreur absolue et c’en devient drôle… pour qui supporte

Un petit trésor minimaliste, en bleu et blanc aux traits si reconnaissables et à l’histoire bien méchante

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Vuzz !!
Manger...
Manger??


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une œuvre à part dans l’univers de Druillet

Vuzz est un guerrier. Un pillard qui a des besoins simples dans la vie : se battre, manger et faire l’amour. Vuzz vit dans un monde où les villes en ruines abritent zombies, lapins géants et autres sorciers pédophiles. Un monde où tout n’est que désolation et incertitudes. Un monde où Vuzz ne peut finalement compter que sur lui-même. Et ça lui va très bien comme ça...

Vuzz est un personnage à part dans l’œuvre de Philippe Druillet. Dans ses aventures, l’auteur, comme son héros, se laisse aller à son propre plaisir. Exit les grandes envolées graphiques, les fresques bariolées sur deux pages, la démesure des architectures et la noirceur assumée du propos. Ici, le récit est volontairement décalé, presque humoristique ; la narration dépouillée et la mise en scène minimaliste. Cette intégrale inédite, petit format et en noir et blanc, rassemble les aventures complète de ce anti-héros et nous fait redécouvrir l’étendue de l’imaginaire créatif d’un auteur hors-norme.

Cucul : new rom-com

Le roman à message est un art difficile, si les ficelles sont trop grosses : ça ne passe pas. Et là, comment dire… elles sont énormes, des câbles de télécabines ! Et pourtant, c’est plutôt bien foutu et je me suis laissé séduire (pas même coupable) comme par un bon film de Noël.

- « Je sentis un souffle près de mes épaules dénudées », c'est mieux. Il ne va pas l'embrasser tout de suite.
- Oui, bien sûr, vous avez raison. C'est un de mes défauts, je veux souvent aller trop vite quand j'écris. Surtout les scènes un peu cul. Je voudrais être auteure de haïkus de cul. « Il la doigta / Elle jouit / C'était sympa », hahaha.
James ne captait pas la référence, mais il sourit.
- Ce serait décevant pour les lectrices. Reprenons. Je sentis un souffle près de mes épaules dénudées et tressaillis de peur.
- N'ayez crainte, Beverley, je ne vais rien vous faire, vous ne me plaisez pas, vous êtes juste là pour poser pour moi.
Quelle enflure ! Lui non plus ne me plaisait pas, qu'est-ce qu'il croyait !
- Je suis obligé de dire des trucs méchants comme ça ? me demanda James.
- Ah oui, et ce n'est que le début. Vous êtes un beautiful connard, je vous le rappelle.
Cucul : new rom-com de Camille Emmanuelle

Alors, oui : le livre porte très bien son titre !

Pourtant, en reprenant la même thématique, Camille Emmanuelle propose ici une mise en abyme de son excellente Lettre à celle qui lit mes romances érotiques et qui devrait arrêter tout de suite. Un message d’autant plus pertinent aujourd’hui, avec la mode (franchement questionnable) de la dark romance chez les adolescentes.

Sus aux stéréotypes mascu avec Cucul !

Un livre à conseiller les yeux fermés à tous les ados et même aux plus grand-e-s !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Tout a été bouleversé dans ma vie, mais rien n'a changé dans cette pièce. Mêmes fauteuils classiques en cuir noir, même plante suspendue toujours impeccablement verte, même grand pictogramme chinois encadré, face à moi. J'ai arrêté la thérapie depuis plus d'un an, assez fière de n'avoir plus besoin de béquille pour avancer dans l'existence. Pourtant, en cette belle matinée d'avril, je me sens soulagée d'être de nouveau installée dans ce fauteuil face à ma psy.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il est sa création. Elle ne sera pas sa créature.

Le jour, Marie Couston est prof de français contractuelle dans un lycée. La nuit, elle écrit sous pseudo de la romance érotique. Mais lorsque son éditrice exige qu'elle abandonne ses romans cucul pour de la dark romance, Marie voit rouge. En clair, on lui demande de rendre sexy des violences conjugales et sexuelles... Sans regret, et un peu saoule, Marie décide de tuer son personnage principal avant de s'endormir.

Au réveil, elle n'en croit pas ses yeux : un inconnu est assis sur son canapé. L'homme, très beau dans son costume sur mesure hors de prix, lui explique alors le plus sérieusement du monde qu'il est James Cooper, le mâle alpha de sa romance et de ses fantasmes...

Hilarante et engagée, la comédie romantique que vous attendiez, sans savoir que vous l'attendiez.