Ils vécurent heureux, eurent beaucoup d’enfants et puis…

Les contes de notre enfance, si jolis, si candides et si moraux revisités par une sorte de psychiatre sadique, cynique et pervers dans un monde où la modernité s’amuse du fantastique, où la drogue s’invite dans les palais et où la déprime surprend les princes déchus ou maudits.

Ils vécurent heureux, eurent beaucoup d'enfants et puis... de Michael Cunningham
Ils vécurent heureux, eurent beaucoup d’enfants et puis… de Michael Cunningham

Un livre dans les trois petits points du titre, juste après le bonheur et les enfants, là où l’ennui et le blues commencent à œuvrer dans leur travail de sape et de destruction lente.

Et si la princesse était ma voisine de pallier, celle du troisième avec des bigoudis.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Au carrefour de la fable et de la nouvelle contemporaine, dix petits contes cruels, accompagnés de superbes illustrations de l'artiste Yuko Shimizu, revisités avec un soupçon de cynisme et une bonne dose d'humour noir par la prose douce-amère et l'acuité psychologique de Michael Cunningham.

On connaît la chanson : la Belle succombe au charme de la Bête, Hansel et Gretel échappent à la sorcière, le crapaud se change en prince sous le baiser de la princesse, et tous vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.

Et puis... les années passent.

La Belle regrette-t-elle d'avoir épousé la Bête ? Que devient la sorcière, vieille et seule dans sa maison de pain d'épices ? Et la princesse ? Quelle est cette mélancolie qui la tenaille ? Ce manque qu'elle ne parvient pas à formuler ? Cette nostalgie d'un moment perdu qu'elle se rejoue encore et encore ; ce moment où, juste avant que ses lèvres ne se posent sur celles du crapaud, juste avant que la monstrueuse créature ne se transforme en prince charmant, tout était encore possible...

Quelqu’un à qui parler

Ça m’énerve ! C’est le genre de bouquin super formaté, un livre qui vous fait du bien. Avec un parcours de vie, des peines et des douleurs qui rendent plus fort, qui réveillent votre potentiel, avec de l’amour, de la poésie, de la tendresse, de l’enfance retrouvée, des embûches qui nous trébuchent et nous font prendre conscience du miracle de la vie… et patati et patala.

Mais là… je sais pas, j’ai trouvé ça bien fait. Même plutôt bon. Pourtant les ficelles sont énormes, comme une comédie écœurante et sirupeuse avec Hugh Grant et Julia Roberts.

Quelqu'un à qui parler de Cyril Massarotto
Quelqu’un à qui parler de Cyril Massarotto

Voilà, j’ai trouvé ça mignon et ça m’a fait pleurer. C’est chou, non ? Je dois être sensible, ces temps.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Samuel fête ses trente-cinq ans, seul face à des assiettes vides. La déprime est proche. Il attrape alors son téléphone mais réalise qu'il n'a personne à qui parler. Soudain, un numéro lui revient en mémoire : celui de son enfance et de la maison du bonheur familial depuis trop longtemps disparu.

Tiens, et s'il appelait ? À sa grande surprise, quelqu'un décroche. Et pas n'importe qui : c'est à lui-même, âgé de dix ans, qu'il est en train de parler ! Mais que dire à l'enfant que l'on était vingt-cinq ans plus tôt ?

Finalement, chaque soir, à travers ce téléphone, Samuel va s'interroger : l'enfant que j'étais serait-il fier de ma vie ? Aurait- il vraiment envie de devenir l'adulte que je suis aujourd'hui ? Ne l'ai-je pas trahi en renonçant à mes rêves ?

Grâce à ce dialogue inattendu et inespéré, Samuel va, peu à peu, devenir acteur de sa vie. Et avancer, enfin !

Après Dieu est un pote à moi et Cent pages blanches, Cyril Massarotto signe un roman plein de justesse, de tendresse et d'humour sur l'enfant qui demeure toujours en nous... et qu'il ne faut jamais oublier d'écouter