La tension de ce haut mal ne réside pas dans le suspense, le meurtrier (enfin, la tueuse) étant connue dès le début. Pourtant, ce roman noir de Simenon reste nauséabond d’un bout à l’autre. Sale dehors comme dedans.
Un vrai Soulages, brillant de noirceur
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le gamin poussa la porte et annonça, en regardant la femme de ménage qui, les mains sanglantes, vidait les lapins :
« La vache est morte. »
Son vif regard d'écureuil fouillait la cuisine, à la recherche d'un objet ou d'une idée, de quelque chose à faire, à dire ou à manger et il se balançait sur une jambe tandis que sa sœur, ronde et frisée comme une poupée, arrivait à son tour.
« Allez jouer, prononça Mme Pontreau avec impatience.
- La vache est morte !
- Je le sais.
Le gamin poussa la porte et annonça, en regardant la femme de ménage qui, les mains sanglantes, vidait les lapins :
« La vache est morte. »
Son vif regard d'écureuil fouillait la cuisine, à la recherche d'un objet ou d'une idée, de quelque chose à faire, à dire ou à manger et il se balançait sur une jambe tandis que sa sœur, ronde et frisée comme une poupée, arrivait à son tour.
« Allez jouer, prononça Mme Pontreau avec impatience.
- La vache est morte !
- Je le sais.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Trois femmes traversent la place du village en direction de l'église. Depuis des années, on les voit toujours ensemble. On ne s'occupe plus d'elles, on ne leur parle plus. Impénétrable, la veuve Pontreau marche en tête, gantée et chapeautée. Sa fille Hermine la suit, invisible dans son tailleur gris. A son côté, la mère Naquet, laide et sale, avec son parapluie et ses souliers trop grands, a l'air de sortir d'un conte de fées.
Il y a longtemps que ce trio sinistre ne fait plus peur à personne. Depuis ces jours d'été tragiques à la ferme Pontreau où un homme atteint d'épilepsie – le haut mal –, faisait une chute mortelle. De cette mort et des drames qui s'ensuivirent, ces femmes murées dans leur silence détiennent le secret.
Trois femmes traversent la place du village en direction de l'église. Depuis des années, on les voit toujours ensemble. On ne s'occupe plus d'elles, on ne leur parle plus. Impénétrable, la veuve Pontreau marche en tête, gantée et chapeautée. Sa fille Hermine la suit, invisible dans son tailleur gris. A son côté, la mère Naquet, laide et sale, avec son parapluie et ses souliers trop grands, a l'air de sortir d'un conte de fées.
Il y a longtemps que ce trio sinistre ne fait plus peur à personne. Depuis ces jours d'été tragiques à la ferme Pontreau où un homme atteint d'épilepsie – le haut mal –, faisait une chute mortelle. De cette mort et des drames qui s'ensuivirent, ces femmes murées dans leur silence détiennent le secret.