Querelle : fiction syndicale

Après avoir découvert Nelly Arcan et Mélanie Michaud et de passage à Paris, j’étais entré dans l’excellente Librairie du Québec en demandant conseil pour d’autres lectures du style. Je me souviens avoir demandé qqch de « trash ».

J’ai été bien conseillé !

C'est Noël et partout en ville, dans les maisons, on casse des verres par terre et on sort l'aspirateur pour pas que les enfants se coupent les pieds et que le sang salisse les belles chaussettes antidérapantes qu'on leur a achetées juste pour le réveillon. Dans la cafétéria de la prison de Roberval, on sert de la tourtière aux détenus, le repas préféré d'Abel, qui la trouve vraiment moins bonne que celle de sa femme; il aimerait mieux être dans sa famille, il leur a parlé au téléphone avant dîner, les prisonniers ont reçu cette permission-là, à cause des fêtes. À la grandeur de Roberval, de Chambord à Mashteuiatsh, dans les soirées de Noël du 24, des toasts se portent et des cœurs se brisent quand, trop stressé par l'organisation de la soirée, on étouffe un sanglot dans la grosse pile de manteaux sur le lit. C'est Noël et, dans les sous-sols, les cousins et les cousines se font tripoter par des monsieurs pendant que les autres jouent avec leurs nouveaux Lego. Demain, ils pleureront d'avoir mélangé les briques.
Querelle : fiction syndicale de Kevin Lambert

Une histoire qui mélange la violence des ouvriers d’une scierie en grève, les jeunes homo qui baisent sous crack, le climat du Nord pas toujours accueillant, la grève qui se prolonge, le cynisme des patrons qui en profitent pour écouler les stocks, un zeste d’homophobie, l’opinion publique qui change, les bûcherons qui souhaitent continuer à bosser… Et là, au milieu, Querelle qui aime les jeunes, les très jeunes à la peau douce.

Une lecture pas pour tout le monde, un livre qui met des claques.

Et même si j’ai oscillé tout long, ne sachant si j’aimais ou si je détestais… Oui, j’en veux encore !

Et tiens, je m’en vais trouver Querelle de Brest de Jean Genet auquel ce Querelle de Roberval semble faire hommage

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ils sont beaux tous les garçons qui entrent dans la chambre de Querelle, qui font la queue pour se faire enculer, il les enfile sur un collier, le beau collier de jeunes garçons qu'il porte à son cou comme nos prêtres portent leurs chapelets ou nos patronnes leurs colliers de perles. Querelle aime les petits garçons, les garçons sages de bonne famille et les mauvais garçons qui rôdent devant les portes de la prison, le soir, quand on libère pour la fin de semaine les détenus assoiffés de peau glabre et de fesses rondes et que les garçons vont défiler près des grillages, vers les voitures du parking qui les emmènent bien vite au premier motel sur la route. Querelle manque de mots pour décrire le plaisir fou qu'il prend à les déshabiller, ses petits soumis d'amour, à retirer chaque morceau de vêtement de leurs corps frêles.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En grève. Scierie du Lac-Saint-Jean, au nord du Canada. Les employés, dans un élan de solidarité ouvrière, s'opposent à leurs patrons. Parmi eux, Querelle, apollon venu de la capitale, véritable incarnation de la jouissance et de l'impudeur. Lui et Jézabel, qui tient de sa mère l'esprit de rébellion, Judith et les autres ouvriers, tous mêlent peu à peu leurs intérêts personnels aux intérêts du groupe. Bientôt, entre affrontements et tentatives de sabotage, la grève dégénère. La colère embrase le lac et fait fi des limites de la violence.

Rejoignez-nous : #grevepourleclimat

Trente pages et tout est dit !

Rejoignez-nous : #grevepourleclimat de Greta Thunberg

Malheureusement, ce petit livre me fait trop penser à celui – Oh combien tout aussi essentiel – de Stéphane Hessel… Et combien inutile il fut.

Avec l’espoir d’un réveil !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Nous devons changer à peu près tout dans nos sociétés. Plus grande est votre empreinte carbone, plus grand est votre devoir moral. Plus grande est votre audience, plus grande est votre responsabilité.
Les adultes continuent de dire : C'est notre devoir de donner de l'espoir aux jeunes.
Mais je ne veux pas de votre espoir. Je ne veux pas que vous soyez pleins d'espoir. Je veux que vous paniquiez.
Je veux que chaque jour vous ayez peur comme moi. Et puis je veux que vous agissiez. Je veux que vous agissiez comme si vous étiez en crise. Je veux que vous agissiez comme si notre maison était en feu. Parce qu'elle l'est".
G.T.