Stanley Greene : une vie à vif

Stanley Green était un photographe de guerre et de terrain, Syrie, ex-URSS, Tchétchénie, Syrie… Des photographies rudes où la mort et la désolation se prennent de face et sans fard.

Stanley Greene : une vie à vif de JD Morvan et Tristan Fillaire, photos de Stanley Greene

Une biographie mixte qui alterne photos, bande dessinée et textes d’une façon parfois un peu confuse.

Une bande dessinée au graphisme froid qui peine à vivre et bouger

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Stanley Greene a frayé avec les Black Panthers, photographie la mode et les punks US... Le 9/11/1989, il est à Berlin pour la chute du Mur. Il ne cesse alors de mettre son regard au service de la réalité la plus crue : la guerre en Tchétchénie, Katrina... Il est sans conteste l'un des plus grands photoreporters de l'après Guerre froide, récompensé par cinq prix World Press Photo

L’enragé du ciel

Voilà une bio en BD au personnage central bien truculent.

L’enragé du ciel de Joseph Safieddine et Loïc Guyon

Roger Henrard, fils d’entrepreneur un peu incapable est nommé responsable des ventes dans l’entreprise familiale. Mais voilà, son rêve, sa passion, son obsession (en plus des femmes), c’est voler !

Un homme sans peurs, à l’ancienne, à l’heure des pionniers de l’aviation et des premières et secondes guerres mondiales.

Un trompe la mort drôle et attachant, comme cette BD, d’ailleurs

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Paris, 1907.
Alors, ma petite Simone ! Tu es réveillée ! Tu fais coucou au monsieur ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pilote virtuose, inventeur de la photographie aérienne, officier courageux engagé dans la Seconde Guerre mondiale, espion téméraire, homme à femmes, ami fidèle...

Roger Henrard, ou le destin exceptionnel d'un homme aux multiples facettes !

Guerre

C’est rêche, ça racle, c’est rude, sale, grossier, suintant de pus et de vomissements.
C’est aussi un premier jet qui n’avait jamais été corrigé ou repris, une découverte étonnante et fascinante.

Guerre de Louis-Ferdinand Céline

Un livre partiellement autobiographique où, durant la première guerre mondiale, Ferdinand blessé au bras et à l’oreille se retrouve hospitalisé à l’arrière du front avec un autre blessé, un souteneur violent qui ne pense qu’à faire venir sa protégée.

Une ambiance puante et merdique, des scènes à peine soutenables, une guerre où les hommes sont de la viande pour les canons et les femmes de la chair pour les hommes.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Pas tout à fait. J'ai bien dû rester là encore une partie de la nuit suivante. Toute l'oreille à gauche était collée par terre avec du sang, la bouche aussi. Entre les deux y avait un bruit immense. J'ai dormi dans ce bruit et puis il a plu, de pluie bien serrée. Kersuzon à côté était tout lourd tendu sous l'eau. j'ai remué un bras vers son corps. j'ai touché. L'autre je pouvais plus. Je ne savais pas où il était l'autre bras. Il était monté en l'air très haut, il tourbillonnait dans l'espace et puis il redescendait me tirer sur l'épaule, dans le cm de la viande. Ça me faisait gueuler un bon coup chaque fois et puis c'était pire.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Parmi les manuscrits de Louis-Ferdinand Céline récemment retrouvés figurait une liasse de deux cent cinquante feuillets révélant un roman dont l'action se situe dans les Flandres durant la Grande Guerre. Avec la transcription de ce manuscrit de premier jet, écrit quelque deux ans après la parution de Voyage au bout de la nuit (1932), une pièce capitale de l'œuvre de l'écrivain est mise au jour. Car Céline, entre récit autobiographique et œuvre d'imagination, y lève le voile sur l'expérience centrale de son existence : le traumatisme physique et moral du front, dans l'« abattoir international en folie ». On y suit la convalescence du brigadier Ferdinand depuis le moment où, gravement blessé, il reprend conscience sur le champ de bataille jusqu'à son départ pour Londres. À l'hôpital de Peurdu-sur-la-Lys, objet de toutes les attentions d'une infirmière entreprenante, Ferdinand, s'étant lié d'amitié avec le souteneur Bébert, trompe la mort et s'affranchit du destin qui lui était jusqu'alors promis. Ce temps brutal de la désillusion et de la prise de conscience, que l'auteur n'avait jamais abordé sous la forme d'un récit littéraire autonome, apparaît ici dans sa lumière la plus crue. Vingt ans après 14, le passé, « toujours saoul d'oubli », prend des « petites mélodies en route qu'on lui demandait pas ». Mais il reste vivant, à jamais inoubliable, et Guerre en témoigne tout autant que la suite de l’œuvre de Céline

Voyage au bout de l’enfance

Un voyage raconté par la voix douce, candide et poétique d’un enfant emporté par sa mère et son père alors qu’ils partent combattre Bachar el-Assad au sein de l’État islamique.

Dans mon école des lionceaux du califat, il y avait que des garçons. De mon âge, des adolescents et des petits. Les plus jeunes avaient six ans. On avait cours du dimanche au jeudi. On nous avait interdit le dessin, la danse et la musique parce que c'est mal. On étudiait la géographie. Comme ça on savait que tous les pays sont des menteurs. Sauf l'État islamique. Et puis on étudiait l'Histoire.
Voyage au bout de l’enfance de Rachid Benzine

Quand ce qui semblait un juste combat devient une infamie, une horreur, un enfer

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Trois mois. D'après maman, ça fait précisément trois mois aujourd'hui qu'on est enterrés dans ce fichu camp. Et ça fait presque quatre ans que j'ai quitté l'école Jacques-Prévert de Sarcelles.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Fabien est un petit garçon heureux, qui aime le football, la poésie et ses copains, jusqu'au jour où ses parents rejoignent la Syrie. Ce roman poignant et d'une grande humanité raconte le cauchemar éveillé d'un enfant lucide, courageux et aimant qui va affronter l'horreur

Abandonner un chat : souvenirs de mon père

Après Première personne du singulier, Haruki Murakami continue avec son besoin de se raconter, de se dévoiler. Et lui même s’interroge sur l’intérêt de cette démarche.

Depuis la mort de mon père, j'ai renoué avec des proches, j'ai rencontré plusieurs de ceux qui le fréquentaient. Ils m'ont raconté toutes sortes de choses sur lui.
J'ignore à quel point ces souvenirs personnels peuvent intéresser les lecteurs. Mais je ne peux penser qu'en écrivant (et je n'ai jamais été à l'aise avec les théories abstraites), j'ai besoin de raviver ma mémoire, de reconsidérer le passé et de le transformer en phrases et en mots que l'on peut voir, que l'on peut lire à haute voix. Et plus j'écris, plus je me relis, plus je suis envahi par la sensation étrange de devenir transparent. Si je lève ma main en l'air, j'ai l'impression de voir au travers.
Abandonner un chat : souvenirs de mon père de Haruki Murakami

Dans une autobiographie, pourquoi pas. Mais là, je ne comprends pas vraiment. Certes, le manque de dialogue avec son père le questionne et le laisse plein de regrets. Mais alors, pourquoi ne pas en faire un livre, continuer à creuser ? Pourquoi en faire une nouvelle aussi inaboutie que l’était cette relation ?

Avec des illustrations d’Emiliano Ponzi
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Un après-midi d'été, mon père et moi sommes partis à vélo afin d'amener le chat sur la plage. Mon père pédalait et moi j'étais assis sur le porte-bagages, avec dans les bras une boite en carton où se trouvait l'animal.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Je suis le fils ordinaire d'un homme ordinaire. C'est parfaitement évident. Mais au fur et à mesure que j'ai approfondi cette réalité, j'ai été convaincu que nous sommes tous le fruit du hasard, et que ce qui a eu lieu dans ma vie et dans celle de mon père a été accidentel. Et pourtant, nous, les humains, ne vivons-nous pas en considérant comme la seule réalité possible ce qui n'est après tout que le simple fait du hasard ?"
Dans ce texte inédit en France, superbement illustré, Haruki Murakami se livre comme jamais. Au gré de ses souvenirs teintés d'une poignante nostalgie, il remonte le fil de l'histoire de son père, interroge la responsabilité de ce dernier pendant la guerre et lève le voile sur leur relation complexe...

Une sortie honorable

Après une brève description de l’enfer colonial qui ressemble comme deux gouttes d’eau aux atrocités commises par Léopold II au Congo, rappelées dans Le coeur des ténèbres, en Algérie ou qu’on retrouve dans Exterminez toutes ces brutes !, Eric Vuillard raconte avec force anecdotes la guerre d’Indochine.

Une sortie honorable de Éric Vuillard

Et comme à son habitude, il use d’effets, de projections, de circonvolutions et de bons mots (un peu beaucoup d’ailleurs, et cela nuirait presque à l’efficacité de son argumentaire).

Mais à la fin, il retombe sur ces pattes et cette sortie honorable démontre qu’elle ne le fut en rien. Les profiteurs de guerre dans leurs beaux salons s’en sont rempli les poches dans leurs beaux costumes une fine et un cigare à la main. Les incapables en uniformes de parade ont fait leur job à la perfection en décimant tant et plus ne laissant que désolation et terres brulées.

Qui, bien au chaud, gouverne, à qui profitent ces crimes et les puants sont-ils dans les cachots ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Et si je vous en donnais deux ?, lui lança-t-il.
- Deux quoi ? », répondit le ministre français, interloqué, incapable de faire le lien entre la conversation diplomatique, somme toute assez classique qu'il menait à propos de Diên Biên Phu, et cette question à la tournure tout à fait saugrenue.
« Deux bombes atomiques... », précisa le secrétaire d'Etat américain.
É.V.

Zénobia

Une courte bande dessinée qui suit le parcours d’Amina, une petite Syrienne condamnée à quitter son pays dévasté

Zénobia de Morten Durr et Lars Horneman

Jusqu’au canot pneumatique plein à raz bord de migrants fuyant la guerre et la désolation

C’est très vite lu, mais ça dit beaucoup !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La guerre en Syrie au travers des yeux d'Amina, 10 ans qui embarque sur un canoë de fortune pour fuir la guerre dans son pays. Amina est placée par son oncle sur un bateau de réfugiés, plein à craquer. Il espère lui donner une chance de s'en sortir. La mer est agitée, Amina est projetée hors du canoë, dans la mer glacée. Elle commence à couler vers le fond. C'est tellement calme maintenant... Lors d'un long flashback elle se remémore sa vie d'avant, en Syrie, les jeux de cache-cache avec sa maman et la nourriture qu'elle lui préparait. Elle repense aussi à Zenobia cette reine de Syrie des temps anciens, cette guerrière conquérante et flamboyante. Cet album explore un sujet fort, des migrants syriens qui tentent d'échapper à la guerre dans leur pays, un sujet qui hélas n'a pas fini d'être d'actualité

Das Feuer

Librement inspiré de Feu, un roman de Henri Barbusse (Goncourt 1916) et transposé du côté allemand, Das Feuer tente de montrer l’horreur de la guerre.

Das Feuer de Patrick Pécherot et Joe Pinelli

Et si tant est que cela soit possible, ça doit bien ressembler à ça.

Des textes très courts et des images noir-blanc d’horreur pure. Des traits qui ne sont pas sans rappeler le cri de Edvard Munch. Une boucherie dans la boue et le froid. La mort, le désespoir et l’agonie. Un cauchemar absolu

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ce serait un crime de montrer les beaux côtés de la guerre, même s'il y en avait. »

En transposant dans le camp allemand l'action du roman Le Feu d'Henri Barbusse (prix Goncourt en 1916), Patrick Pécherot et Joe Pinelli dénoncent l'horreur universelle que les hommes s'infligent avec la guerre

Son fils

Cette biographie romancée de la mère de Antonin Artaud parle d’amour, l’absolu, aveugle, inconditionnel ! Celui d’une mère adoratrice. Et c’en devient lassant… au début.

Son fils de Justine Lévy

Puis le livre prend une autre dimension quand arrivent l’enfermement en asile, l’abrutissement, les fous, les mauvais traitements, et l’état qui empire et pire encore. Comme une photo du traitement des maladies mentales au début du siècle passé. Inhumain, violent et barbare. Les asiles qui rendent fous !

Une mère ! Une mère seule face aux médecins, à l’administration, la police et la bêtise.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je suis arrivée dans la cellule où il se reposait et où un infirmier gentil m'a conduite. J'ai inspiré bien fort pour me donner du courage, mais j'étais sûre de moi, de mon bon droit, et de la puissance supérieure de la vérité. Je me suis campée devant lui et j'ai récité : Antonin, tu es né Antonin Marie Joseph Paul Artaud, le 4 septembre 1896 à 8 heures du matin au 15, rue du Jardin-des-Plantes, quatrième étage, en pleine santé, et je suis ta mère - que tu le veuilles ou pas, tu es mon fils et je suis ta mère. Ça ne lui a pas plu du tout. Il m'a considérée gravement, assez longtemps, avant de braquer un poing accusateur sur moi et de m'arracher le cœur : "Vous vous prétendez ma mère, madame, mais la mère de Nanaqui est morte et son âme a quitté ce monde et vous êtes une envoûteuse et le démon qui m'a empoisonné." »

Fantaisie allemande

Dans ce recueil de nouvelles, Philippe Claudel revisite les atmosphères pesantes qu’il avait explorées dans le rapport de Brodeck.

Fantaisie allemande de Philippe Claudel

Des odeurs de mort et de culpabilité, des bribes d’espoir et d’humanité

Une écriture magnifique pour décrire l’absurdité et la folie des guerres où l’innocence côtoie les bourreaux dans une pulsion de vie qui a perdu son sens

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un roman décomposé évoquant l'histoire, la guerre et la perte à travers les destins de personnages qui reviennent, comme dans une ronde : un soldat, déserteur ou rescapé, un homme âgé, ressassant un passé qui n'en finit pas, un certain Viktor, une fille cruelle qui maltraite le pensionnaire d'un hospice, un homme paisible qui chantonne à son heure des marches nazies