Le meurtre de Roger Ackroyd

Mais qui est le meurtrier de Roger Ackroyd ? Qui était là au moment de sa mort ? Et quelle était l’heure de sa mort ? Sa mort a-t-elle quelque chose à voir avec celle de Mme Ferrars ? Ou avec celle de son mari un an plus tôt ?

Puis elle se rassit devant la table.
 - Maintenant, mesdames et messieurs, reprit Poirot, je vais continuer à vous exprimer ma pensée. Soyez bien persuadés que je suis décidé à découvrir la vérité. Celle-ci, si laide qu'elle soit en elle-même, a toujours une beauté pour celui qui la cherche. J'ai vieilli et mes facultés peuvent avoir baissé...
Il s'attendait nettement à une contradiction.
 - Quoi qu'il en soit, continua-t-il, il est probable que c'est la dernière affaire dont je m'occuperai jamais, mais Hercule Poirot ne s'arrête pas sur un insuccès. Mesdames et messieurs, je vous dis que je veux savoir et je saurai, malgré vous tous.
Il prononça ces derniers mots d'un ton provocant et les jeta, en quelque sorte, à notre face.
Je crois que nous cillâmes tous un peu, à l'exception de Raymond qui demeura calme et de bonne humeur comme toujours.
 - Que voulez-vous dire par « malgré vous tous ›? demanda-t-il en haussant légèrement les sourcils.
 - Mais... ce que je dis, monsieur. Chacun de ceux qui sont ici me cache quelque chose.
Le meurtre de Roger Ackroyd de Agatha Christie, dans une traduction un peu vieillotte de Miriam Dou-Desportes

Les romans d’Agatha Christie sont emblématiques de la genèse des « whodunit ». Un genre de polars que je commence à trouver quelque peu lassant. Les indices sont disséminés savamment – ni trop vite, ni trop clairs – et les chausses trappes et fausses pistes tout aussi nombreux.

Sympa, bien fait, mais finalement assez répétitif pour un final surprenant… comme il se doit

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mme Ferrars mourut dans la nuit du 16 au 17 septembre, un jeudi. On m'envoya chercher le vendredi 17, vers huit heures du matin. Mais il n'y avait rien à faire et la mort remontait à plusieurs heures.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cela fait tout juste un an que le mari de Mrs Ferrars est mort. D'une gastrite aiguë. Enfin, c'est ce qu'il semble. Après tout, les symptômes de l'empoisonnement par l'arsenic sont presque les mêmes...

Hier, Mrs Ferrars est morte à son tour. Une trop forte dose de véronal. Suicide ? Allons donc ! Elle était encore jeune et très riche...

Et puis, aujourd'hui, Mr Ackroyd a été assassiné. Cette fois, le doute n'est pas permis. Mais pourquoi ? Bien sûr, Mrs Ferrars et Mr Ackroyd paraissaient fort bien s'entendre. Surtout depuis la mort du mari. Mais de là à dire... Non, ce n'est pas possible... En tout cas, ce n'est pas si simple...

Le crime du golf

Pour son troisième roman, Agatha Christie rappelle Hercule Poirot et l’envoie en France, appelé par un homme qui se sent menacé… Il arrivera prestement avec son ami Hastings… juste un peu trop tard.

 — Ta ta ta ! » Poirot poussa son exclamation d'impatience préférée. « Vous ne comprenez pas encore! On peut avoir un crime sans assassin, mais, pour avoir deux crimes, il est indispensable d'avoir deux cadavres. »
Sa remarque me parut si peu claire que je le dévisageai avec une certaine inquiétude. Pourtant, il paraissait parfaitement normal. Tout à coup, il se leva et alla vers la fenêtre.
 « Le voici ! s'écria-t-il.
 — Qui ça ?
 — M. Jack Renauld. Je lui ai fait porter un mot à la villa lui demandant de venir nous retrouver ici. »
Le crime du golf de Agatha Christie

Et commence une enquête bien tarabiscotée, pleine de retournements de situations dans une enquête menée par un policier français bien prétentieux

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Dois-je rappeler cette anecdote bien connue d'un jeune écrivain qui, pour forcer, dés le premier mot de son roman, l'attention de l’éditeur le plus blasé, écrivait la phrase suivante :
« Enfer! dit la duchesse... »


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une fois n'est pas coutume, cette enquête d'Hercule Poirot nous mène en France d'où M. Renauld - un monsieur qui semble avoir des moyens - a lancé un SOS impérieux au détective. Une limousine attendra Poirot et son ami Hastings à Calais...
Mais à Calais, point de limousine : c'est que M. Renauld a été assassiné dans la nuit. On l'a trouvé lardé de coups de couteau dans le dos, au fond d'une tombe ouverte, creusée dans un terrain de golf...
L'enquête ne sera pas facile : M. Renauld était bien discret sur son passé en Amérique du Sud ; et bien mystérieuses sont les deux femmes qui, aux dires des domestiques, le rencontraient souvent le soir... Mais Poirot est là, furetant partout, à récolter le moindre indice...

La mystérieuse affaire de Styles

Après la lecture de tous les Maigret l’hiver passé, je me suis dit que je remettrais bien ça avec un autre classique des polars. Et pourquoi pas Agatha Christie.

Mais voilà, rien à voir ni rien à comparer. Dans les Maigret, c’est l’humain qui est au centre, et Simenon – en véritable ethnologue – propose un portrait de la France et des français des années 30 à 60.

Il se leva et se dirigea négligemment vers la fenêtre.
 - J'ai admiré ces corbeilles. A propos, combien de jardiniers emploie-t-on ici ?
 - Seulement trois maintenant. Nous en avions cinq avant la guerre, lorsque la propriété était tenue comme celle d'un gentleman devrait l'être. Ah! si vous l'aviez vue alors, monsieur. C'était une merveille 1 Mais aujourd'hui il n'y a que le vieux Manning, le jeune William et une femme-jardinier en culottes! Ah ! dans quel temps affreux vivons-nous !
 - Le bon temps reviendra, Dorcas. Du moins, nous l'espérons. Maintenant, voulez-vous m'envoyer Annie.
La mystérieuse affaire de Styles de Agatha Christie

Chez Agatha Christie, c’est l’enquête qui est au centre. Et c’est qui a tué qui crée le suspense…. Un peu moins ma tasse de thé. Darjeeling ?

Une enquête empoisonnée pour Hercule Poirot

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il n'y a pas qu'Alfred Inglethorp qui tire profit du meurtre de sa femme : il y a aussi ses beaux-enfants et Cynthia, protégée de la défunte. Tous auraient pu se procurer la strychnine qui a tué Mrs Inglethorp.

Mais cela n'explique ni l'obstination qu'Hercule Poirot met à empêcher l'arrestation d'Inglethorp ni la passivité d'Inglethorp devant les charges qui pèsent sur lui. Il est vrai aussi qu'on n'a trouvé aucun indice. Et pourtant, il y en a...

Grâce à un feu allumé au cœur de l'été, à une empreinte sur une plate-bande et à une tache de café, Poirot arrachera des aveux au meurtrier et trouvera la solution de cette affaire de Styles qui, pour être le premier roman d'Agatha Christie, n'en est pas le moins ingénieux.

Mort sur le Nil

Des enquêtes qui ont quand même un peu vieilli et qui peuvent sembler bien tirées par les cheveux… un poil, en tout cas.

- Vous allez me faire le plaisir de vous tenir tranquille. Tranquille, je vous dis.
 - Ah oui ? fit-elle en le regardant avec un sourire de defi.
 - Mademoiselle, je vous en conjure, cessez ce que vous êtes en train de faire.
 - Vous voulez que je laisse cette chère Linnet en paix ?
 - ça va beaucoup plus loin que ça. N'ouvrez pas votre ame au mal.
Elle le regarda, un peu ahurie.
 - Parce que, poursuivit Poirot d'un ton grave, si vous continuez, le mal prendra possession de vous. Oui, sans aucun doute il viendra... II vous submergera. Et il vous sera bientôt impossible de l'en chasser.
Elle leva sur lui un regard vacillant.
 - Je... je ne sais pas... (Puis elle s'ecria, catégorique :) Vous ne pourrez pas m'empecher de continuer !
 - Non, je ne peux pas vous en empêcher, dit Poirot avec tristesse.
 - Meme si je voulais la tuer... vous ne pourriez pas m'en empêcher.
Mort sur le Nil de Agatha Christie

Et pourtant, grâce à un Hercule flegmatique et perspicace, à l’humour et aux personnages so british, les polars d’Agatha Christie restent des divertissements de gare bien sympathiques

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
- Tiens donc, mais c'est Linnet Ridgeway !
- Hé oui ! c'est bien elle ! confirma M. Burnaby, l'aubergiste des Three Crowns.
Du coude, il écarta son compagnon.
Bouche bée et les yeux ronds, les deux hommes s'en mettaient plein la vue.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ce n'est pas très joli de voler le fiancé de sa meilleure amie. Et même si l'amie en question semble se résigner, la ravissante et riche Linnet Ridgeway a bien des raisons d'être inquiète... Surtout quand le hasard les rassemble, pour une croisière sur le Nil, avec de troublants personnages, dans une atmosphère lourde de sensualité et de cupidité