Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Hé ben voilà qui est ébouriffant, mazette !Les féministes t’encouragent à quitter ton mari, tuer tes enfants, pratiquer la sorcellerie, détruire le capitalisme et devenir trans-pédé-gouine de Alex TamécyliaDans cet essai poétique, Alex Tamécylia se lâche pour un petit livre rose absolument hors normes. Créatif autant que combatif, ce manifeste dégomme à-tout-va !Et les mecs-hét-sys s’en prennent bien dans les… et avec eux, c’est toute la société et ses dysfonctionnements qui sont désignés, preuves et démonstrations à l’appui.
Génial et brutal !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Peut-être que c'est un cri. Mais le souffle qui le porte s'avère tellement puissant qu'il pulvérise autant qu'il galvanise. Une tendresse radicale, une ironie jouissive; le goût du vitriol et de la lucidité. Un cri capable de transmuter la colère en gestes qui déconstruisent et en éclats de rire. Articulant sa charge autant que ses réflexions dans une langue inventive, corrosive, poétique et frontale à la fois.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Un souffle tellement puissant qu’il pulvérise autant qu’il galvanise... Le goût du vitriol et de la lucidité. » Chloé Delaume
« Tu ne seras ni social justice guérillère ni caution féministe pour ligne budgétaire. »
alex~tamécylia a 37 ans. Autrice, poétexsse et performeureuse, ielle anime à Paris les ateliers d’écriture féministe Langue de Lutte dans divers lieux dont La Mutinerie et la librairie Violette and Co ; ielle a confié son manuscrit au nouvel attila par admiration pour Michelle Lapierre-Dallaire.
Choquant, bouleversant, intime… c’est une foule d’adjectifs qui me viennent après cette intense lecture.
Un livre à prendre dans son entier. A lire tout en empêchant son cerveau de lever la main et de crier oui mais moi…Tous les silences ne font pas le même bruit de Baptiste BeaulieuLe témoignage magnifique de la vie d’un homosexuel (homme blanc et d’un milieu aisé), de son enfance à aujourd’hui avec toutes les frustrations, salissures et humiliations… mais aussi les belles rencontres, la famille, l’amour et les amitiés.A l’heure de la montée des masculinistes (y en a-t-il plus ? Je ne sais pas, mais en tout cas, ils se permettent de faire de plus en plus de bruit) et des fascismes décomplexés, il est important de comprendre leur toxicité, leur violence, leur haine ! Que ce soit pour les femmes, les homos ou toutes les minorités…
Une nocivité qui, finalement, touche toute la société si on l’observe sous l’angle de l’intersectionnalitéLe concept d’intersectionnalité dans le cadre de la réussite universitaire au Canada
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Tu es enfant, c'est dimanche soir, tu es installé sur le divan en osier, dans les bras de ta mère, merveilleux bras qui n'ont jamais trahi, jamais manqué à leurs devoirs. Tu portes un pyjama bleu en pilou-pilou, tu as glissé tes pieds nus sous les cuisses de ton père pour les tenir au chaud.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Tu es un garçon de 8 ans. Un dimanche soir, en famille, tu regardes un film qui se moque d'un couple d'hommes. Qu'y a-t-il de si drôle ?
Tu deviens un adolescent que l'on insulte : « Sale pédé ! » Tu contemples l'eau noire du canal du Midi, prêt à abandonner. Sur tes épaules, un sac à dos rempli de pierres et ton secret.
Te voilà jeune homme, tenant la main de ton amoureux au risque d'être tabassé, puis père à ton tour. Un médecin révolté, un écrivain qui ne peut plus se taire.
C'est l'histoire d'un homosexuel, aujourd'hui, en France. Son récit nous fait entrer dans sa peau et adopter son regard. Il raconte les préjugés, le harcèlement, la mise à l'écart et les silences qu'il doit affronter. Il y a l'homophobie qui nous révolte et celle que l'on ne soupçonne pas, logée en chacun de nous.
Sans être forcément dans le public cible, voici une romance érotique et féministe bien sympathique ! Certes, les clichés s’y déroulent comme les blés devant la moissonneuse, mais le tout reste plutôt bien tourné.Le goût du baiser de Camille EmmanuelleVéritable guide pratique pour jeunes filles (et pour les mecs aussi, il y a encore bien du boulot !), ce goût du baiser démontre que les emmerdes, les conneries que l’on peut faire et tous les connards malveillants peuvent être surpassés. Enfin, tous… n’exagérons pas ! Un vrai bol d’air frais bouillant qui sent bon (enfin… façon de parler) la vie.
Et pis c’est trop chou, et ça fait du bien
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) L'odeur du pain grillé. Je ne sens pas l'odeur du pain grillé. J'ai pourtant bien entendu le bruit du pain qui saute du grille-pain, dans la cuisine. C'est samedi matin. Je suis dans ma chambre, dans mon lit, encore allongée. Je suis réveillée depuis plusieurs minutes. Le matin, le week-end, ma mère fait griller du pain. Tous les samedis et tous les dimanches, depuis que je suis petite, je me réveille avec cette odeur familièrement délicieuse.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Cette année de première s'annonce particulière pour Aurore : à la suite d'un accident de vélo, elle vient de perdre le goût et l'odorat.
Au lycée, elle fait tout pour cacher ce handicap, invisible aux yeux des autres. Mais en réalité, ce trouble s'avère plus envahissant que prévu, surtout quand Antoine, un garçon sur lequel elle fantasme depuis des mois, semble enfin s'intéresser à elle.
Privée de deux sens sur cinq, Aurore a soudain le sentiment que son propre corps lui est étranger. Comment poursuivre une vie sexuelle à peine amorcée quand on ne sent rien, pas même sa propre odeur ?
Une histoire d'amitié, de plaisir, de désir, de colère transformée en force et de réappropriation du corps. Celle d'une jeune femme portée par une joie de vivre farouche et communicative.
Une bonne claque ! Voilà un livre qui va me faire réfléchir encore longtemps.
Assemblage de Natasha Brown
Une femme noire qui a réussi après de brillantes études tombe malade. Cancer. Un choc qui va l’amener à réfléchir à sa situation, son intégration.
Un livre sur l’Angleterre post-coloniale qui secoue bien fort la bien-pensance en démontrant la brutalité de tous les non-dits.
Il y a bien plus que de la poussière sous les tapis. Est-il possible de continuer à marcher dessus ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Tout va bien
Faut que tu arrêtes, dit-elle.
Arrêter quoi, on fait rien. Elle a eu envie de le reprendre. Il n'y avait pas de « on ». Il y avait lui le sujet et elle l'objet, mais lui, il a dit écoute, pas la peine de t'énerver pour rien.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Découvrir l'âge adulte en pleine crise économique. Rester serviable dans un monde brutal et hostile. Sortir, étudier à « Oxbridge », débuter une carrière. Faire tout ce qu'il faut, comme il faut. Acheter un appartement. Acheter des œuvres d'art. Acheter du bonheur. Et surtout, baisser les yeux. Rester discrète. Continuer comme si de rien n'était.
La narratrice d'Assemblage est une femme britannique noire. Elle se prépare à assister à une somptueuse garden-party dans la propriété familiale de son petit ami, située au cœur de la campagne anglaise. C'est l'occasion pour elle d'examiner toutes les facettes de sa personnalité qu'elle a soigneusement assemblées pour passer inaperçue. Mais alors que les minutes défilent et que son avenir semble se dessiner malgré elle, une question la saisit : est-il encore temps de tout recommencer ?
Le premier roman de Natasha Brown a été une véritable déflagration dans le paysage littéraire britannique. « Virtuose » (The Guardian), « tranchant comme un diamant » (The Observer), Assemblage raconte le destin d'une jeune femme et son combat intime pour la liberté.
Marie est un bouchon de liège, comme sa grand-mère. C’est sa mère qui le lui a dit. Même dans la tempête, elle ne coule jamais.
Ne jamais couler de Marie de Brauer, dessins de Lucy Macaroni
Cette bande dessinée autobiographique sur la grossophobie, les problèmes de poids, l’amour de soi et le regard des autres est franchement bien foutue. Tout en restant rose, girly et très accessible, elle parle avec beaucoup de profondeur et de sensibilité.
Alors certes, je ne suis pas monstre fan du style de dessin ou de la typo, mais Marie de Brauer m’a beaucoup touché par sa sincérité et son humour.
Un album à mettre dans toutes les mains !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Tu penses à ta maman parfois ?
Tous les jours.
Elle était comment ?
Elle était super. Tu lui ressembles un peu.
Ah ouais ?
Oui... Vous êtes des bouchons de liège.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « La grossophobie définit l'ensemble des discriminations que vivent les personnes grosses dans notre société. Elle est constante dans nos vies, de l'enfance à l'âge adulte. C'est une discrimination silencieuse, ignorée, légitimée.
Alors voilà, la grossophobie elle est partout, tout le temps. Et tout le monde s'en fout. »
Avec une approche ludique et un humour décapant, Marie de Brauer nous raconte son histoire et son combat contre l'injustice qu'elle vit au quotidien, portés par les illustrations pétillantes de Lucymacaroni.
Incessamment, de nouveaux mots se glissent dans notre langue et bien souvent ceux-ci sont détournés, repris, traduits, malaxés et retournés… Des concepts clairs deviennent obscurs et ce qui semblait lipide vire rapidement à l’incompréhensible et tout prête à la controverse. Tout le monde s’y met, politiques, médias, gauche, droite, populistes, militants et intellectuels et nul ne s’y retrouve plus.
Les mots qui fâchent : contre le maccarthysme intellectuel – Islam de Juliette Galonnier
Petit dictionnaire (la liste des termes est dans les mots clés) pour ne plus s’y perdre, cet essai tente de débroussailler cette jungle en faisant appel à nombre de chercheuses et chercheurs pour des mots qui fâchent la France (Car oui, c’est culturel ! Et cette liste ne serait évidement pas la même en Angleterre ou en Allemagne).
Les mots qui fâchent : contre le maccarthysme intellectuel – Néoféminisme de Martine Storti
Essentiellement centré autour des racismes et des exclusions avec quelques (trop rares) incursions dans les genres et les sexualités, voilà un excellent petit guide pour ne plus s’y perdre. Avec un petit bémol toutefois pour certains auteurs qui ne peuvent s’empêcher de faire des mots ou ceux dont les partis-pris militants écrasent le sujet.
Avec les participations de Nicolas Bancel, Rachid Benzine, Magali Bessone, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Ahmed Boubeker, Philippe Corcuff, Claire Cosquer, Juliette Galonnier, Sophie Guérard De Latour, François Héran, Philippe Huneman, Monique Jeudy-Baluni, Memphis Krickeberg, Nicolas Lebourg, Éléonore Lépinard, Françoise Lorcerie, Philippe Marlière, Nonna Mayer, Sarah Mazouz, Laure Murat, Alain Policar, Myriam Revault D’Allonnes, Jacob Rogozinski, Haoues Seniguer, Patrick Simon, Martine Storti, Julien Talpin, Michel Wieviorka, Valentine Zuber
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il est temps de mettre un coup d'arrêt à la dégradation des échanges intellectuels et aux controverses toxiques pour la démocratie qui touchent désormais l'université et le monde de la recherche en France.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) D'antisémitisme à wokisme en passant par identité et laïcité, une liste de mots sujets à controverse selon certains camps politiques dans les milieux intellectuel et universitaire français. Les contributeurs dénoncent le climat délétère qui règnerait dans le monde de la recherche où, selon eux, diatribes et invectives ont remplacé débats et échanges au nom de ce qu'ils nomment bien-pensance