Le jour des corneilles

Un jour des corneilles hallucinant et halluciné. Au milieu des forêts québécoises, vivent deux ermites, un père et son fils.

Ce même jour, tandis que le soleil finissait son déroulement en cieux, père, vaincu, vidangé de ses larmes, empoigna son herminette et commença d'usiner quelques planches. Il en forma une bière à dimension de mère puis, saisissant celle-ci une finale fois en ses bras, la déposa doucettement en cercueil. Enfin, portant sur échine mère emboîtée dans ce couche-mort, il chemina en forêt jusqu'au pied de la grande pruche, ainsi que j'en fus instruit bien après. Juste ci-dessous, de ses grosses mains, père approfondit un trou, qui accueillit bientôt mère en son repos durable. Par suite il rebroussa à la cabane, me trouvant bien établi sur paillasse et attendant sagement de prendre repas.
Le jour des corneilles de Jean-François Beauchemin

Suite à des « actes inqualifiables », le fils raconte sa vie dans un invraisemblable français. La mort de sa mère le jour de sa naissance, la douleur et la folie du père, leur vie loin de tous.

Je reste subjugué. Ravi et interloqué

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Nous logions, père et moi, au plus épais de la forêt, dans une cabane de billes érigée ci-devant le grand hêtre. Père avait formé de ses mains cette résidence rustique et tous ses accompagnements. Rien n'y manquait : depuis l'eau de pluie amassée dans la barrique pour nos bouillades et mes plongements, jusqu'à l'âtre pour la rissole du cuissot et l'échauffage de nos membres aux rudes temps des frimasseries. Il y avait aussi nos paillasses, la table, une paire de taboureaux, et puis encore l'alambic de l'officine, où père s'affairait à extraire, des branchottes et fruits du genièvre avoisinant, une eau-de-vie costaude et grandement combustible.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sise au fin fond de la forêt, une cabane en rondins abrite deux êtres hallucinés : un colosse marqué par la folie et son fils. Orphelin de mère livré à lui-même, nourri dans ses premiers jours avec le lait d'une hérissonne trouvée morte, ce dernier se retrouve adulte devant un juge silencieux pour avouer des actes inqualifiables. Son témoignage l'amènera à révéler peu à peu, en toute ingénuité et dans une langue unique, l'incroyable histoire de sa vie comme le destin tragique de son père.

« Le Jour des corneilles est un roman d'amour halluciné, un ovni littéraire incendiaire qui brûle les yeux, tourneboule les sens et la morale. Ici, l'horreur flirte avec la grâce. »
Martine Laval, Télérama

Les caractères

Quelle déception, zut ! Alors qu’il y a tellement de talent !

Cette reprise mot-à-mot des vidéos que je regardais sur Insta n’apporte rien. Rien que le texte. Pourtant, les originales bénéficient de la voix, de l’image, du ton, des filtres image et son qui donnent toute la puissance à ses créations. Ici, elles semblent amputées, démembrées et seule ma mémoire m’a permis de reconstruire ces petites saynètes (au demeurant excellentes).

Sinon, bombombombom, plus léger ! Je vais avoir un cabernet franc. C'est un vieux cépage ligérien avec un beau travail de fermentation malolactique, une vinification en foudre qui est vraiment hyper intéressante... Franchement les mecs sont hyper bons quoi et les cuvées sont de plus en plus complexes au fil des ans. Moi je partirais là-dessus surtout si vous avez un peu envie de faire la différence ce soir, quoi, clairement. Surtout si vous accompagnez avec un petit chèvre type Chavignol, là devient ça carrément joueur. 
Vous savez ce que vous allez manger ce soir? 
Des Tuc? 
Ouais, ouais, ouais, ça s'y prête carrément, carrément, why not...
Les caractères de Lison Daniel

Alors, oui, si vous êtes rétifs à toute sorte de réseaux sociaux, que vous ne tolérez que l’écrit… pourquoi pas. Cela peut être une archive intéressante face à la volatilité du web. Mais alors, tentez a minima de jeter une oreille sur France-Inter, vous serez, j’en suis sûr, absolument conquis.

Chère Lison Daniel, re-zut, c’est un peu gâché ici.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Gaëtan
(un cours de théâtre)
Ok, merci, ça suffit, on arrête le massacre. Attends, Maxence, reconvoque-toi s'il te plaît.
« Je demeurrrais longtemps errrrrant dans Césarrrrée »... Y'a rien qui t'interroge sur la rythmique ? Ceux qui ont suivi le module Racine avec moi, rien? Ouiii merci ! « Je demeurais / longtemps / errant / dans Césarée » : 4/2/2/4, merci Samia, je commençais à avoir peur là, sincèrement.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Isabelle, grande bourgeoise confinée à Saint-Lu, appelle ses enfants pour se plaindre de Xav’, son mari, entre deux chapitres de La recherche. Franck, caviste intègre et sans filtre, refuse de vendre un Saint-Emilion à un client qui voulait « impressionner beau-papa ». Mélanie, cagole du Midi, alpague des touristes parisiennes qui ont eu le malheur de s’installer sur son banc. Et qu’adviendra-t-il des amours d’Adélaïde et Livio, son épicier italien ?
Tous ces personnages sont écrits, pensés et joués par Lison Daniel sur sa page Instagram « Les caractères », qui connaît un immense succès lors du premier confinement. Chacun a son vocabulaire, sa diction et son histoire qu’on suit de sketch en sketch. On rit aux éclats devant ces archétypes, on s’attache à eux et, parfois, on s’y reconnaît. L’humour moqueur de Lison Daniel est plein d’une tendresse qui n’est pas sans rappeler Riad Sattouf et La vie secrète des jeunes.
Follement douée, elle fait vivre dans ce recueil ses douze protagonistes phares et frappe par la justesse sociologique de son regard. Tout semble plus vrai que nature. Plus qu’une satire, c’est un portrait vif et ludique de la France d’aujourd’hui qui se dessine en creux : une France fragmentée de la diversité régionale, culturelle et sociale. Un livre à mettre entre toutes les mains

Le dico des mots extraordinaires

Il y a quelque chose de magique et poétique dans les mots, ces mots qui n’ont pas de traductions, qui n’existent nulle part ailleurs, qui désignent des émotions, des sentiments ou des choses qui n’ont pas d’équivalent dans d’autres langues…

Kintsugi signifie littéralement « la jointure d'or », Ce mot japonais désigne l'art millénaire de réparer la vaisselle brisée. Les morceaux sont réassemblés avec un mélange de sève d'arbre et de poudre d'or. Cette colle très solide va dessiner de sublimes veines dorées dans la porcelaine, sublimer les anciennes fissures plutôt que de vouloir les camoufler. Unique et imparfaite, chargée d'une histoire nouvelle, la pièce n'en deviendra que plus belle, plus forte, plus précieuse.
Kintsugi puise son essence dans le wabi-sabi, un concept esthétique et spirituel du bouddhisme zen qui célèbre l'imperfection des objets et des êtres humains et l'acceptation de notre fragilité. Devenu très populaire en Occident comme nombre de concepts japonais, le kintsugi est parfois utilisé comme une métaphore de la résilience, pour dire que ce sont aussi nos failles et nos fêlures qui font notre humanité.
Le dico des mots extraordinaires de Jean Abbiateci, conception graphique de Loris Grillet

A l’instar de Laurent Nunez et de son extraordinaire Il nous faudrait des mots nouveaux, Jean Abbiateci nous emmène en voyage à leur découverte. Un voyage érudit et amusant autour du monde (et plus loin encore) de la richesse des langues.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans ce livre, vous trouverez une centaine de mots, beaux et surprenants, glanés dans le monde entier.
- Des mots pour s'émerveiller
- Des mots pour dire nos émotions
- Des mots imaginaires pour rêver
- Des mots à offrir et à partager

Les gratitudes

Michka s’en va, doucement, accompagnée par Marie, une femme qu’elle avait accueillie alors qu’elle était enfant, et Jérôme, l’orthophoniste de l’EPHAD.

Les gratitudes de Delphine de Vigan

Une petite vielle, devenue toute frêle, qui perd ses mots et qui s’éteint tout doucement.

Un livre et d’une grande sensibilité à la délicate poésie pour dire merci. Magnifique !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Vous êtes-vous déjà demandé combien de fois dans votre vie vous aviez réellement dit merci ? Un vrai merci. L'expression de votre gratitude, de votre reconnaissance, de votre dette.
À qui ?
On croit toujours qu'on a le temps de dire les choses, et puis soudain c'est trop tard. »

Après Les Loyautés, Delphine de Vigan poursuit dans Les Gratitudes son exploration des lois intimes qui nous gouvernent

Il nous faudrait des mots nouveaux

Quel bonheur !

Laurent Nunez nous emmène à la découverte de mots étrangers dont la traduction serait bien difficile. Des concepts qui pourtant nous sont proches et pour lesquels le français ne propose pas d’entrées au dictionnaire.

Il nous faudrait des mots nouveaux de Laurent Nunez
Il nous faudrait des mots nouveaux de Laurent Nunez

Et ces mots terriblement humains nous renvoient à des miroirs qui n’ont, jusqu’à aujourd’hui, pas de nom de par chez nous.

Une sortie du cadre francophone délicieuse et cultivée comme un souffle de conscience venu d’autres contrées.

Preuve que dépaysement rime avec enrichissement.

Découvrez Drapetomania, Freizeitstress, Gigil, Iktsuarpok, Kintsugi, Litost, Mamihlapinatapai, Naz, Ostranenia, Putivuelta, Skybalon, Sonder ou Taciturire

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Si vous mangez comme tout le monde, vous aurez le corps de tout le monde », préviennent (un peu sèchement) les nutritionnistes. De la même manière, si vous vous nourrissez des mêmes mots que tout le monde, vous vivrez la même vie que tout le monde.

Si vous voulez une vie nouvelle : il vous faudra des mots nouveaux.

Oh ! Il ne faut pas beaucoup de mots pour que tout change. II n'en faut même que treize. Ce sont ces treize mots intraduisibles, rencontres aux quatre coins du monde, que Laurent Nunez décrypte et décrit dans ce livre érudit et joyeux - inventant quelque chose comme la « lexicothérapie » :

Drapetomania (américain) - Freizeitstress (allemand) - Gigil (filipino) - Iktsuarpok (inuktitut) - Kintsugi (japonais) - Litost (tchèque) - Mamihlapinatapai (yaghan) - Naz (urdu) - Ostranenia (russe) - Putivuelta (espagnol) - Skybalon (grec) - Sonder (franco-américain) - Taciturire (latin)