Voilà une curiosité bien émouvante. Le dernier des siens, le dernier grand pingouin, recueilli par Gus, juste après le massacre de sa colonie, la dernière, au milieu du 19e siècle. Une histoire d’amitié entre un homme et un survivant.
C’est doux et tendre pour une sale histoire, l’extinction d’une espèce par l’homme. Moins connue que la fin des dodos, tout aussi consternante.
Un livre de prises de consciences et de questionnements. Qu’avons-nous fait ? Que faisons-nous ? Que continuons-nous à faire ?
De loin, seule la tache blanche de leur ventre se détachait sur la paroi de la falaise, surmontée d'un bec qui brillait, crochu comme celui d'un rapace, mais beaucoup plus long.
1835. Gus, un jeune scientifique, est envoyé par le musée d'Histoire naturelle de Lille étudier la faune du nord de l'Europe. Lors d'une traversée, il assiste au massacre d'une colonie de grands pingouins et sauve l'un d'eux. Il le ramène chez lui aux Orcades et le nomme Prosp.
Sans le savoir, Gus vient de récupérer le dernier spécimen sur Terre de l'espèce. Une relation bouleversante s'instaure entre l'homme et l'oiseau. La curiosité du chercheur et la méfiance du pingouin vont bientôt se muer en un attachement profond et réciproque.
À l'heure de la sixième extinction, Sibylle Grimbert convoque un duo inoubliable et réussit le tour de force de créer un personnage animal crédible, avec son intériorité, ses émotions, son intelligence, sans jamais verser dans l'anthropomorphisme ou la fable. Le Dernier des siens est hanté par une question aussi intime que métaphysique : que veut dire aimer ce qui ne sera plus jamais ?