Après Première personne du singulier, Haruki Murakami continue avec son besoin de se raconter, de se dévoiler. Et lui même s’interroge sur l’intérêt de cette démarche.
Dans une autobiographie, pourquoi pas. Mais là, je ne comprends pas vraiment. Certes, le manque de dialogue avec son père le questionne et le laisse plein de regrets. Mais alors, pourquoi ne pas en faire un livre, continuer à creuser ? Pourquoi en faire une nouvelle aussi inaboutie que l’était cette relation ?
Un après-midi d'été, mon père et moi sommes partis à vélo afin d'amener le chat sur la plage. Mon père pédalait et moi j'étais assis sur le porte-bagages, avec dans les bras une boite en carton où se trouvait l'animal.
"Je suis le fils ordinaire d'un homme ordinaire. C'est parfaitement évident. Mais au fur et à mesure que j'ai approfondi cette réalité, j'ai été convaincu que nous sommes tous le fruit du hasard, et que ce qui a eu lieu dans ma vie et dans celle de mon père a été accidentel. Et pourtant, nous, les humains, ne vivons-nous pas en considérant comme la seule réalité possible ce qui n'est après tout que le simple fait du hasard ?"
Dans ce texte inédit en France, superbement illustré, Haruki Murakami se livre comme jamais. Au gré de ses souvenirs teintés d'une poignante nostalgie, il remonte le fil de l'histoire de son père, interroge la responsabilité de ce dernier pendant la guerre et lève le voile sur leur relation complexe...