Une femme simple et honnête

Un premier roman vertigineux, terrible et sensuel !

En virtuose, Robert Goolrick dévoile une femme superficielle d’une grande profondeur ainsi qu’un homme richissime rongé par les regrets et les remords dans un poker menteur où personne ne semble pouvoir (ou même vouloir) gagner.

« Il est des choses auxquelles on échappe, pensa-t-il. Mais contre la plupart d'entre elles on ne peut rien, et le froid en fait partie. On n'échappe pas à ce qui est écrit pour nous, surtout au pire. La perte de l'amour. La déception. Le fouet aveugle de la tragédie. »
Une femme simple et honnête de Robert Goolrick

L’histoire de vies perdues, comme cela arrive.

Étourdissant et magistral !

Il faut lire Robert Goolrick !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le froid était glacial, l'air électrique, chargé de tout ce qui allait advenir. Le monde se tint en arrêt, à quatre heures pile. Rien ne bougeait, nulle part, pas un corps, pas un oiseau ; une seconde durant, il n'y eut que le silence et l'immobilité. Des silhouettes gelées sur la terre gelée, hommes, femmes et enfants.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Que vaut une relation qui commence par un mensonge ?
Winsconsin, automne 1907. Ralph Truitt, magnat local, craint et respecté, attend, fébrile, sur un quai de gare enneigé. Ce train en retard renferme son dernier espoir. Après vingt ans de veuvage, l'homme a enfin décidé de se remarier et a placé, plusieurs mois auparavant, une petite annonce dans un journal de Chicago. Et Catherine Land a répondu.
Se décrivant comme "une femme simple et honnête", elle est celle qu'il appelait de tous ses vœux. Mais les apparences peuvent être très trompeuses. Et l'épouse modèle cacher bien des secrets...

Anaïs Nin : sur la mer des mensonges

Tiraillée entre la fidélité à son mari banquier et son attirance pour Henry Miller et June, son prof de danse, un cousin, ses psys, son père, ses fantasmes… Anaïs se cherche, se découvre…

Anaïs Nin : sur la mer des mensonges de Léonie Bischoff

Un dessin magnifique qui exprime bien plus qu’un texte ne l’aurait pu, on découvre une Anaïs double, fragmentée, indécise, perdue, créative, torturée, artiste, culpabilisée, aimante, amante qui se cherche sans jamais parvenir à trouver celle qui se reflète dans son miroir. Mais aussi, une autrice infatigable qui ne cesse d’écrire dans son (ses) journal.

Une bande dessinée fascinante, superbe, onirique et sensuelle

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Biographie romancée de l'écrivaine et diariste de langue française Anaïs Nin. Ayant passé son enfance entre les Etats-Unis et la France, elle cherche une place dans la société patriarcale. Son journal, qu'elle tient depuis ses jeunes années, est son échappatoire. Elle y explore la complexité des sentiments. Edition deluxe avec un cahier graphique en fin d'ouvrage.

La petite menteuse

Chronique d’une erreur judiciaire, de l’accusation de viol par une jeune fille paumée de 15 ans qui revient sur ses déclarations lors du procès en appel. Un homme emprisonné à tort durant trois ans.

Lisa s'était figée, le visage tourné vers la fenêtre.
 - Ma mère me croira jamais. Mon père... Pfff... Mon père, je sais pas comment il va réagir. Il s'est barré, il nous a laissées tomber. Il n'a pensé qu'à lui. Je peux pas lui pardonner.

Les moments solennels ne sont jamais comme on les imagine. Une fille tout juste adulte jouait une part de sa vie en revenant sur les accusations qui valaient à un homme d'être emprisonné et Alice ne savait plus quoi lui dire. Elle n'avait qu'une envie : la voir prendre son sac à dos et partir. Tout s'emmêlait. Le sentiment d'urgence qu'elle éprouvait à l'idée qu'un homme avait été condamné à tort. L'exaltation de contribuer a réparer une erreur judiciaire. La crainte sourde de l'épreuve qui attendait Lisa. Saurait-elle la protéger de la tempête que sa lettre allait déclencher ? Tout était si tenu. Mais l'affaire était belle. Il n'y en avait pas tant, des comme ça, dans une vie d'avocate.
La petite menteuse de Pascale Robert-Diard

Une avocate qui raconte cette jeune fille qui vient confesser son mensonge, expliquer pourquoi, l’emballement, le mal-être, la spirale dans laquelle elle s’est laissée enfermer…

…et enfermer un innocent auquel ce livre ne donne pas vraiment la parole

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Elle s'est plantée, voilà tout. Alice n'a pas besoin de se retourner. Elle devine que son client lui en veut. Il y a des jours comme ça où le métier ne suffit pas.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Mais qui donc es-tu Lisa Charvet? Juste une petite menteuse? C’est la question qu’Alice cherche à élucider depuis que Lisa lui a demandé de la défendre à son procès. Six ans auparavant – elle avait 15 ans –, Lisa a été victime d’un viol, mais elle veut se rétracter. Elle a menti. Face à des situations tellement complexes, fragiles et graves, des questions fusent après cette lecture. À chacun de trouver ses réponses !

Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ?

Voilà un livre que j’avais lu il y a pas mal de temps et que j’avais un peu oublié. Il se trouve pourtant être à la naissance de ce blog !

LES LIVRES QUE L'ON A OUBLIÉS
OÙ L'ON POSE, AVEC MONTAIGNE, LA QUESTION DE SAVOIR SI UN LIVRE QU'ON A LU ET COMPLÈTEMENT OUBLIÉ, ET DONT ON A MÊME OUBLIE QU'ON L'A LU, EST ENCORE UN LIVRE QU'ON A LU.
Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ? de Pierre Bayard

Car oui, qu’est-ce qu’avoir lu un livre ? Peut-on dire qu’on a lu un livre si on l’a totalement oublié ou dont seules quelques bribes indistinctes et confuses zèbrent encore nos vagues souvenirs ? L’oubli et la transformation ne sont-ils pas des éléments indispensable de la mémoire ?

Avec Eco plus encore qu'avec Valéry le livre apparait comme un objet aléatoire sur lequel nous discourons de manière imprécise, un objet avec lequel interfèrent en permanence nos fantasmes et nos illusions. Livre introuvable dans une bibliothèque aux limites infinies, le second volume de la Poétique d'Aristote est à l'image de la plupart des ouvrages dont nous parlons tout au long de notre existence, que nous les ayons lus ou non : des objets reconstruits, dont le modèle lointain est enfoui derrière notre langage et celui des autres, et qu'il est vain d'espérer un jour, même en étant prêt à y perdre la vie, toucher du doigt.

Pour en revenir à ce bouquin drôle et érudit, Pierre Bayard nous parle de ces livres dont on parle (en bien ou en mal) alors qu’on ne les a parfois que parcouru, qu’on a oublié ou même… dont on avait juste entendu parler.

Je feuillette les livres, je ne les estudie pas : ce qui m'en demeure, c'est chose que je ne reconnois plus estre d'autruy ; c'est cela seulement dequoy mon jugement a faict son profict, les discours et les imaginations dequoy il s'est imbu ; l'autheur, le lieu, les mots et autres circonstances. je les oublie incontinent.
Effacement qui est d'ailleurs l'autre face d'un enrichissement, et c'est parce qu'il a fait sien ce qu'il a lu que Montaigne s'empresse de l'oublier, comme si le livre n'était que le support transitoire d'une sagesse impersonnelle et n'avait plus, sa charge accomplie, qu'à disparaître après avoir délivré son message. Mais que l'oubli n'ait pas seulement des aspects négatifs ne résout pas tous les problèmes, notamment psychologiques, qui lui sont liés et ne dissipe pas l'angoisse, accrue par la nécessité quotidienne de parler aux autres, de ne rien pouvoir fixer dans sa mémoire.

Un premier jet sur les grandes mythomanies sociales nées de nos complexes et qui avait donné lieu à d’autres expérimentations du même style dont Comment parler des lieux où l’on a pas été ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Né dans un milieu où on lisait peu, ne goûtant guère cette activité et n'ayant de toute manière pas le temps de m'y consacrer, je me suis fréquemment retrouvé, suite à ces concours de circonstances dont la vie est coutumière, dans des situations délicates où j'étais contraint de m'exprimer à propos de livres que
je n'avais pas lus.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'étude des différentes manières de ne pas lire un livre, des situations délicates où l'on se retrouve quand il faut en parler et des moyens à mettre en œuvre pour se sortir d'affaire montre que, contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible d'avoir un échange passionnant à propos d'un livre que l'on n'a pas lu, y compris, et peut-être surtout, avec quelqu'un qui ne l'a pas lu non plus

Karoo

Un « écrivain » spécialisé dans la reprise de scénarios et d’adaptations pour le cinéma, père adoptif séparé de son épouse, gras et sévèrement névrosé, spectateur de sa vie, coincé dans une sorte de mise en abyme de lui-même, voguant dans une stase vaseuse…

Karoo de Steve Tesich

L’histoire d’un menteur procrastinateur autocentré

Un livre brillant, une oeuvre autour d’un anti-héros coincé dans sa propre histoire comme une limace dans un verre de bière

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Egoïste et cynique, Saul Karoo ment comme il respire et noie ses névroses familiales dans la vodka. Son métier, script doctor, consiste à dénaturer des chefs-d'oeuvre pour les aligner sur les canons hollywoodiens. Quand sa carrière croise celle de Leila Millar, une jeune actrice médiocre, il décide contre toute attente de la prendre sous son aile. Car ils sont liés par un secret inavouable...

Le malheur du bas

Une lecture choc, dans la viande, celle du bas. Le viol. Pire encore, la vie après.

Le malheur du bas de Inès Bayard
Le malheur du bas de Inès Bayard

Un livre terrible et sans esquive, l’anéantissement d’une femme, l’impunité du salaud.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Au coeur de la nuit, face au mur qu'elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples. »

Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d'une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant

Les loyautés

Des ados qui partent en vrille, des parents qui merdent ou n’y comprennent pas grand chose, des peurs et des démissions, un entourage absent ou maladroit… le chaos s’installe, grossi, qui pourra arrêter la descente annoncée ?

Les loyautés de Delphine de Vigan
Les loyautés de Delphine de Vigan

Et l’écœurement devant ce cri que personne n’arrive à lancer devant une situation où chacun projette ses propres peurs et fêlures.

Et ce titre magnifique, ces loyautés qui reviennent tout au long du livre. Loyal oui, à qui, à quoi ?

Une grosse bousculade.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Chacun de nous abrite-t-il quelque chose d'innommable susceptible de se révéler un jour, comme une encre sale, antipathique, se révélerait sous la chaleur de la flamme ? Chacun de nous dissimule-t-il en lui-même ce démon silencieux capable de mener, pendant des années, une existence de dupe ? »

De si rudes tendresses

Une quinzaine d’histoires courtes sur les envies cachées, les pulsions qui nous dévorent, les secrets qui nous hantent et les besoins qui nous poussent.

De si rudes tendresses de Tomaso Solari
De si rudes tendresses de Tomaso Solari

Sympa, mais dans style un peu bof-bof. Et comme souvent avec les nouvelles, le bon côtoie le non fini, laissant un non-goût de pas assez. Dommage, car les bons moments et les promesses n’y manquent pas.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les personnages de ces nouvelles partagent un sentiment de culpabilité et dévoilent les conséquences de leurs faiblesses sur leur vie intérieure

L’homme qui ment : ou le roman d’un enjoliveur : récit basé sur une histoire fausse

Sans mentir, j’ai été très touché par l’homme qui ment, de ce sacré menteur de Marc Lavoine.

L'homme qui ment de Marc Lavoine
L’homme qui ment : ou le roman d’un enjoliveur : récit basé sur une histoire fausse
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Communiste et charmeur, cégétiste et volage : tel était Lulu, mon père. Menteur aussi, un peu, beaucoup, passionnément, pour couvrir ses frasques, mais aussi pour rendre la vie plus belle et inattendue.

Lulu avait toujours une grève à organiser ou des affiches à placarder. La nuit venue, il nous embrigadait, ma mère, mon frère et moi, et nous l'aurions suivi au bout du monde en trimballant nos seaux de colle et nos pinceaux. Il nous faisait partager ses rêves, nous étions unis, nous étions heureux.

Évidemment, un jour, les lendemains qui chantent se sont réduits à l'achat d'une nouvelle voiture, et Che Guevara a fini imprimé sur un tee-shirt.

Le clan allait-il survivre à l'érosion de son idéal et aux aventures amoureuses que Lulu avait de plus en plus de mal à cacher ? Collègues, voisines, amies ; brunes, blondes, rousses : ses goûts étaient éclectiques. Lulu était très ouvert d'esprit.

Sans nous en rendre compte, nous avions dansé sur un volcan. L'éruption était inévitable

Les marchands de doutes

Les marchands de doutes de Naomi Oreskes et Erik M. Conway.
Ça c’est de l’information sur la désinformation.

Les marchands de doute ou comment une poignée de scientifiques ont masqué la vérité sur des enjeux de société tels que le tabagisme et le réchauffement climatique de Naomi Oreskes & Erik M. Conway
Les marchands de doute ou comment une poignée de scientifiques ont masqué la vérité sur des enjeux de société tels que le tabagisme et le réchauffement climatique de Naomi Oreskes & Erik M. Conway
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Notre produit, c'est le doute". Les lobbys industriels (industrie du tabac, de l'énergie, du pétrole...) ont, à coup de milliards de dollars, élaboré une stratégie destinée à éviter toute réglementation de santé publique ou environnementale qui aurait pu nuire à leurs intérêts. Une stratégie toute simple, qui a consisté à nier en bloc les preuves scientifiques de la dangerosité du tabac, du DDT, de la réalité du trou de la couche d'ozone, des atteintes environnementales des pluies acides.
Discréditer la science et les scientifiques, semer la confusion : grâce à l'aide d'un petit groupe d'experts indépendants et de médias naïfs ou complaisants, cette stratégie a fonctionné et fonctionne toujours. Pour preuve : le réchauffement climatique ? l'enjeu le plus important pour la planète et ses habitants ? continue, en dépit des innombrables travaux menés à son sujet, en dépit de ses effets qui commencent à se faire sentir, d'être taxé de gigantesque supercherie. Enquête aussi implacable qu'incroyable, l'ouvrage témoigne de l'importance des faits scientifiques dans le débat public, et conduit à une réflexion profonde sur la vulnérabilité de la société mondiale ? la tactique, mise au point outre-Atlantique, s'exportant bien ? face aux "marchands de doute".