2060

Pour une dystopie apocalyptique, voilà un livre vraiment très court. Alors en plus, qu’il soit bien foutu, éco-féministe et même (au vu de l’actu étasunienne du début 2025) franchement visionnaire, relève de l’exploit !

Ne persistaient dans les rayonnages que des bibles, des pamphlets exaltés sur la nation et une poignée de romans épargnés par les autodafés du Régime. Elle aurait pu s'en douter. Elle avait elle-même participé aux grandes opérations de sauvetage des livres féministes de 2028. Avec Nour et les autres, elles avaient soustrait un exemplaire de chacun des livres interdits pour les classer dans la bibliothèque de sa maison du bord du fleuve. Elle savait que plus une ligne ne persistait qui propose la vision d'un monde différent de celle des fascistes qui venaient de prendre le pouvoir.
2060 de Lauren Bastide
Un très bon petit livre, trop vite lu, avec une bien sombre vision de notre avenir moutonnier.

Alors faisons la fête en attendant la FDM

L’extrême-droite avait pris le pouvoir en 2027 et ne l’avait jamais rendu.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
6h00
Lever
Elle n'a plus besoin de réveil. Chaque matin, ses paupières frémissent à l'aube. Elle reste au lit, fixe l'obscurité en essayant de rattraper des bribes de rêves où souvent elle doit fuir. L'hiver, elle met longtemps à s'extraire de sa chambre.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
22 juin 2060. Après des siècles à vivre comme si demain n’existait pas, l’humanité se prépare à une Fin du Monde, rebaptisée FDM comme pour conjurer l’inéluctable.

Durant son ultime journée, heure après heure, l’héroïne va revivre les combats féministes et écologistes qui ont rythmé sa vie.

Dans une ambiance à la fois mélancolique et poignante, qui évoque Charlotte Perkins Gilman ou Virginia Woolf, cette fiction trouve un équilibre subtil entre anticipation, littérature et politique.

Les féministes t’encouragent à quitter ton mari, tuer tes enfants, pratiquer la sorcellerie, détruire le capitalisme et devenir trans-pédé-gouine

Hé ben voilà qui est ébouriffant, mazette !

Misandrie ordinaire
Longtemps tu as aimé les mec-cis-het pour de mauvaises raisons. 
Peut-on être une féministe qui aime les hommes 
oui 
un temps 
Peut-on les estimer assez pour penser qu'ils puissent changer 
oui 
le temps de réaliser qu'en fait 
non.
Les féministes t’encouragent à quitter ton mari, tuer tes enfants, pratiquer la sorcellerie, détruire le capitalisme et devenir trans-pédé-gouine de Alex Tamécylia
Dans cet essai poétique, Alex Tamécylia se lâche pour un petit livre rose absolument hors normes. Créatif autant que combatif, ce manifeste dégomme à-tout-va !Jouir sans entrave d'accord mais quand est-ce qu'on dort. Si tu tombes en amour de qui te fait jouir branle-toi beaucoup. Mieux vaut être ton amie que ton amant_e ça dure plus longtemps. 
Pas besoin du couple pour orgasmer et bouloter l'écran en pilou pilou tu gères ça solo le bonheur qui serait meilleur en commun pas d'accord en termes de mousse chocolat à l'ancienne une seule petite cuillère suffit. 
La joie est dans le calme des solitudes choisies. 
C'est quand il faut s'étaler la crème solaire au milieu du dos que ça devient dur le célibat.Et les mecs-hét-sys s’en prennent bien dans les… et avec eux, c’est toute la société et ses dysfonctionnements qui sont désignés, preuves et démonstrations à l’appui.

Génial et brutal !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Peut-être que c'est un cri. Mais le souffle qui le porte s'avère tellement puissant qu'il pulvérise autant qu'il galvanise. Une tendresse radicale, une ironie jouissive; le goût du vitriol et de la lucidité. Un cri capable de transmuter la colère en gestes qui déconstruisent et en éclats de rire. Articulant sa charge autant que ses réflexions dans une langue inventive, corrosive, poétique et frontale à la fois.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Un souffle tellement puissant qu’il pulvérise autant qu’il galvanise... Le goût du vitriol et de la lucidité. » Chloé Delaume

« Tu ne seras ni social justice guérillère ni caution féministe pour ligne budgétaire. »

alex~tamécylia a 37 ans. Autrice, poétexsse et performeureuse, ielle anime à Paris les ateliers d’écriture féministe Langue de Lutte dans divers lieux dont La Mutinerie et la librairie Violette and Co ; ielle a confié son manuscrit au nouvel attila par admiration pour Michelle Lapierre-Dallaire.

La révolte sans précédent

Les animaux en ont marre d’être bouffés, chassés, abandonnés, abattus…
Ils se révoltent !

La révolte sans précédent de Guillaume Meurice et les jolis dessins de Sandrine Deloffre

C’est drôle, naïf, des fois subtil et souvent pas vraiment… mais surtout, c’est tout plein de vérités qu’il serait bien d’y penser un peu.

Une bande dessinée trop jolie avec Michel et tous ses amis, à lire, à offrir, à chérir, à dévorer et à rigoler

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Wah c'est chaud t'as été abandonnée en fait.
Non non ils vont revenir. Ils sont justes partis à Center Parcs


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Et si les animaux, lassés de se faire abandonner, bouffer, massacrer, abattre, chasser, empailler, écraser, et corrider, se rebellaient ? La Révolte sans précédent, c'est le récit des actions coup-de-poing de La Meute, gang d'animaux écoterroristes archi-presque parfaitement organisés mais ultra motivés qui décident de se venger des humains.

Au programme : du suspense, de l'espionnage, de l'émotion, du sexe, de la lutte, de l'amour et de la castagne !

Gianna

Derrière un dessin très intéressant avec des aquarelles rehaussées de crayonnés de couleurs osés et pleins d’émotions se trouve un album très fort sur la liberté sexuelle, le regard de l’autre et sa puissance destructrice dans la bouillonnante (et encore bien pensante) Italie des années 70, les années de plomb, de répression des révoltes étudiantes et de soif de liberté.

Gianna de Arianna Melone

Était-il alors possible pour une fille d’y mener la sexualité qu’elle souhaitait ?

Les réponses sont dures et sanglantes avec une fin qui n’est pas sans rappeler la triste vie (euphémisme) de Rosemary Kennedy… Car oui, cette fiction est bien proche de la sordide réalité !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les gens se donnent souvent beaucoup de mal pour paraître « différents »... Pour se sentir uniques, spéciaux. Ils ignorent à quel point il est difficile d'être vraiment différent.

Un premier roman graphique en forme de manifeste pour le droit à la sexualité féminine.

Les vieux fourneaux : Chauds comme le climat

Les vieux fourneaux sont toujours verts ! Peut-être un peu moins vifs, moins drôles, moins percutants.

Et même si le discours reste toujours pertinent, la franchise a des hauts et des bas et cet opus n’est pas vraiment au sommet.

Les vieux fourneaux, tome 7 : Chauds comme le climat de Wilfrid Lupano, dessin de Paul Cauuet

Des histoires de village, de feu et d’usines qui rapportent plus en finance qu’en production. De jeunes qui tournent facho sans qu’il soit vraiment possible de comprendre pourquoi… Du sentiment que la violence monte inexorablement

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je suis vraiment navré de vous déranger, mais vous avez coupé votre téléphone, apparemment, et...
J'avais besoin de réfléchir


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est la fête à Montcoeur ! Le maire a décidé d'organiser un « pique-nique de l'amitié et du vivre-ensemble ». Hélas, le vivre-ensemble a du plomb dans l'aile, ou plutôt un pic à brochette dans les fesses. Celles du maire, en l'occurrence, victimes d'une agression de Berthe, l'ancienne amante de Mimile.

La fête est donc de courte durée, d'autant qu'on apprend bientôt la mort d'Armand Garan-Servier, le patron de l'entreprise qui porte son nom.

À son décès s'ajoutent d'ailleurs plusieurs incendies inexpliqués qui ne font qu'attiser les tensions déjà palpables dans le village...

De son côté, à Paris, Antoine participe à la manifestation du 1er mai, où il s'oppose à la violence d'un militant des « black blocs », avant de se retrouver à l'hôpital après une charge policière musclée. Et il n'est pas au bout de ses peines...

L'événement lui vaut également une empoignade avec Pierrot, venu lui rendre visite. Un accrochage symbolique, qui témoignerait presque de l'impossible réconciliation au sein de la grande famille de la gauche...

Les vieux fourneaux : L’oreille bouchée

Les vieux fourneaux dans la fournaise et les moussons. Pluie et chaleur au pays de la déforestation et des mines d’or clandestines et officielles. Mercure, cyanure et arsenic au rendez-vous.

Les vieux fourneaux, tome 6 : L’oreille bouchée de Wilfrid Lupano, dessin de Cauuet Paul

Un tome un peu moyen au service d’une cause importante (euphémisme). La destruction aveugle des faunes, flores et populations au service du profit.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Touk
Tak
Touk
Qu'est-ce que ça m'énerve ce machin....


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Mimile a eu l'idée du siècle : inviter ses vieux amis à le rejoindre en Guyane pour un séjour mystérieux. Antoine, qui n'a jamais voyagé, est aux anges. Pierrot, qui n'a jamais voyagé non plus, n'a pas l'intention de laisser l'exotisme et l'aventure saper sa proverbiale mauvaise humeur.

Les voyages forment la jeunesse, pas les vieux, pense-t-il.

Il se trompe pourtant, car c'est bien l'enfance qui les attend au détour du fleuve Maroni. La jeunesse de Guyane, mais aussi la leur, celle des vertes années dans le Sud-Ouest, lorsque les trois amis jouaient aux pirates et rêvaient à des coffres remplis d'or !

Douchés par les pluies tropicales, menacés par les bestioles hostiles de la jungle et enivrés par leurs souvenirs, voilà les trois amis embarqués dans un voyage initiatique qui leur fera découvrir que la fièvre, en Amazonie, n'est pas transmise que par les moustiques.

Entre une ex-prétendante de Pierrot, une pièce de théâtre improvisée et la sacrée surprise de Mimile... ce voyage est une pépite !

Avec l'humour et l'engagement qui les caractérisent, Lupano et Cauuet rempilent pour un sixième tome des Vieux Fourneaux. Une aventure aux accents écologiques dans le berceau de l'or jaune...

Les vieux fourneaux : Bons pour l’asile

Après un tome quatre qui ne m’avait absolument pas conquis, j’avais laissé tomber cette série. Pourtant, ce tome est très drôle, enlevé, nuancé, et bien qu’il parte dans tous les sens, il est très cohérent.

Les vieux fourneaux, tome 5 : Bons pour l’asile de Wilfrid Lupano, dessin de Paul Cauuet

Un épisode dans lequel les ultras se retrouvent confrontés à leurs propres limites

Une bande dessinée où humour et anarchie font très bon ménage

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le rafiot arrive, je répète, le rafiot arrive. Tenez-vous prêts


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Retour à Paris pour Antoine, Mimile et Juliette. Le plan est simple : ramener Juliette auprès de sa mère, puis filer au Stade de France pour assister au match de rugby France-Australie. C'est du moins ce qui est prévu... Mais, désireuse de voir son père et son grand-père se rabibocher, Sophie les oblige à s'occuper ensemble de Juliette jusqu'au lendemain. Mimile ne peut donc compter que sur Pierrot pour l'accompagner au match. Or, Pierrot l'anarchiste mène un nouveau combat : il s'est engagé en faveur des migrants. Alors vous pensez bien qu'assister à un match opposant la France, qui refuse d'accueillir les migrants, à l'Australie, qui ne pense qu'à les entasser dans des camps, bafouant ainsi les droits de l'homme, c'est hors de question ! Mimile n'a plus pour seule compagnie que ses désillusions... Et si lui aussi était bon pour l'asile ?

Maharadchat : c’est tellement d’amour !

Lupano fait des bandes dessinées politiques drôles. Le loup en slip ou Les vieux fourneaux font rigoler avec des messages à faire passer !

Maharadchat : c’est tellement d’amour ! de Wilfrid Lupano, dessin de Relom, couleurs de Degreff

Maharadchat est de la même veine et cause avec humour de misère humaine et de grosses saloperies, de la bouffe industrielle. Pire encore, celle pour les chats.

Une visite militante au pays de l’industrialisation de la nourriture, du cynisme et de l’argent qui pue. Un monde dans des mains sans scrupules

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jacques Berdemol est dans le même état que l'usine d'aliments pour chat qu'il dirige : guetté par l'obsolescence et la baisse des performances. Il doit se réinventer ! Un nouveau départ qui passe par la liquidation de la société MAHARADCHAT qu'il a désormais en horreur. Mais l'arrivée de l'envoûtante Jessica au poste de secrétaire intérimaire redéfinit les modalités de cette fermeture annoncée...

Le génie lesbien

Voilà un livre qui dit les choses, n’évite pas, fonce et se bat. Pas de langue de bois et des opinions bien affirmées. Et si Alice Coffin fait part de ses points de vue assumés, elle les étaie, les confronte, cite ses sources et nomme les actes comme les personnes !

Le génie lesbien de Alice Coffin

L’essai féministe militant d’une lesbienne révoltée (dans lequel toutes ne se retrouveront évidement pas, et tel n’est probablement pas le but)

Et même si on peut lui reprocher ses partis pris, si j’ai trouvé le chapitre sur la placadrologie un peu plus faible, si quoi ou qu’est-ce et s’il déplaira forcément, voilà un bouquin qui tape fort… C’est réjouissant !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Enfant, j'adorais m'imaginer en garçon. J'ai depuis réalisé un rêve bien plus grand : je suis lesbienne. Faute de modèles auxquels m'identifier, il m'a fallu du temps pour le comprendre. Je me suis découvert une histoire, une culture, un héritage au nom desquels je me bats aujourd'hui, car ils ont bouleversé ma vie. »
A.C.

Dans cet essai très personnel, la journaliste féministe, lesbienne et militante, Alice Coffin, tente de comprendre pourquoi, soixante-dix ans après la publication du Deuxième Sexe, et malgré toutes les révolutions qui l'ont précédé et suivi, le constat énoncé par Simone de Beauvoir, « le neutre, c'est l'homme », est toujours d'actualité. Elle y évoque son activisme au sein du groupe féministe La Barbe, qui vise à « dénoncer le monopole du pouvoir, du prestige et de l'argent par quelques milliers d'hommes blancs ». Elle y questionne également un système médiatique qui peine à se repenser ; interroge la difficulté des personnalités publiques à « sortir du placard » ; revient sur l'importance d'étendre la PMA pour toutes, et sur l'explosion de la parole des femmes après #MeToo.

Combattif et joyeux, Le Génie lesbien est un livre sans concession, qui ne dissocie jamais l'intime du politique et nous aide à mieux comprendre ce qu'être lesbienne aujourd'hui veut dire, en France et dans le monde

Moi les hommes, je les déteste

Pas forcément le premier livre à ouvrir pour se faire une idée du mouvement féministe… Et pourtant !

Moi les hommes, je les déteste de Pauline Harmange

Un essai qui pose le féminisme comme un combat de femmes. Restant aux hommes la possibilité de ne pas accepter une société sexiste.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Et si les femmes avaient de bonnes raisons de détester les hommes ?

Et si la colère à l'égard des hommes était en réalité un chemin joyeux et émancipateur dès lors qu'on la laisse s'exprimer ? Dans ce court essai, Pauline Harmange défend la misandrie comme une manière de faire place à la sororité et à des relations bienveillantes et exigeantes. Un livre féministe et iconoclaste à mettre entre toutes (oui, toutes !) les mains