L’homme au complet marron

Un bandit international, le mystérieux « Colonel », est poursuivi par une jeune fille orpheline romantique et un peu fofolle. Une histoire avec des diamants, un voyage en bateau vers l’Afrique du Sud dans une ambiance coloniale et pleine de rebondissements.

Palpitant d'angoisse, je déroulai la couche de papier. Une poignée de cailloux ternes et vitreux roula sur le lit.
 — Des cailloux ! dis-je, désappointée.
 — Des cailloux ? cria Suzanne.
La vibration de sa voix me fit frémir.
 — Des cailloux ? Non, Anne ! Des diamants !
L’homme au complet marron de Agatha Christie

Une histoire un petit peu mièvre mais sympathique

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Nadine, la danseuse russe qui avait conquis Paris en coup de vent, revint saluer pour la dixième fois, rappelée par les applaudissements frénétiques. Ses longs yeux noirs brillèrent dans un sourire, sa bouche écarlate eut une moue hautaine.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tout avait commencé de la façon la plus classique qui soit : un prince déchu cherchant à récupérer son trône sollicite l'appui - discret - des Britanniques.
En échange de quoi, les compagnies anglaises se verraient concéder l'exploitation des pétroles du petit État. Bref, une banale manœuvre politico-financière, élaborée dans le cadre somptueux d'une des plus anciennes demeures seigneuriales d'Angleterre : Chimneys. Pourtant, l'affaire se corse lorsqu'on se rend compte que des individus équivoques se sont glissés parmi le beau linge qui prépare sa révolution de palais.
Et les cadavres font affreusement désordre dans les salons de Chimneys...
Un prince déchu sollicite l'appui des Britanniques pour reconquérir son petit royaume des Balkans. À Paris, un de ses anciens ministres meurt laissant un manuscrit qui contient des révélations explosives sûr la famille royale. Anthony Cade est chargé de le remettre à un éditeur tandis que les services secrets anglais aussi bien que les opposants lu prince souhaiteraient l'intercepter... C'est dans le cadre somptueux du manoir de Chimneys que vont se retrouver les protagonistes de cette ténébreuse affaire. dans ce livre publié en 1925, Agatha Christie utilise avec humour les ressorts du roman l'espionnage pour ménager un de ces huis clos criminels dont elle a le secret.

La folle de Maigret

Maigret fait aussi des erreurs ! Et là, une petite vieille – la folle – va en faire les frais.

Il y avait des moments où sa dureté presque masculine n'était pas tellement antipathique et pouvait passer pour de la franchise. Elle n'était pas belle. Elle n'avait jamais été jolie. L'âge l'épaississait. 
Pourquoi ne revendiquerait-elle pas le même droit que les hommes qui, dans son cas et dans sa position, s'offrent des aventures? Elle ne se cachait pas. Elle recevait chez elle ses amants d'une nuit ou d'une semaine. 
La concierge les voyait entrer et sortir. Les autres locataires devaient être au courant.
La folle de Maigret de Georges Simenon

Dans cet opus qui compte parmi les dernier (mais aussi dans bien d’autres) il est intéressant de voir l’importance du « qu’en dira-t-on » et de son traitement par Simenon. Maigret qui n’ose pas embrasser sa femme sur un banc, mais qui – flegmatique – souligne les injustices faites aux femmes qui sont jugées bien plus sévèrement que les hommes ainsi que nombre de petites hypocrisies.

 - Oui, avoua-t-il. Et j'avais envie, au moins une fois dans ma vie, de m'asseoir sur un banc. 
Il ajouta vivement:
 - Surtout avec toi. - 
Tu n'as pas beaucoup de mémoire.
 - Cela nous est arrivé ?
 - Pendant nos fiançailles, sur un banc de la place des Vosges. C'est même là que tu m'as embrassée pour la première fois.
 - Tu as raison. Je manque de mémoire. Je t'embrasserais volontiers, mais il y a vraiment trop de gens autour de nous.
 - Et ce n'est plus tout à fait de notre âge, n'est-ce pas ?
 Ils ne rentrèrent pas dîner. Ils allèrent manger dans un restaurant qu'ils aimaient et où ils allaient de temps en temps, place des Victoires.

Simenon féministe ?

Maigret 100/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
L'agent Picot se tenait en faction du côté gauche du portail, quai des Orfèvres, tandis que son camarade Latuile se tenait du côté droit. Il était environ dix heures du matin. On était en mai ; le soleil était vibrant et Paris avait des couleurs pastel.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La police n'en finirait pas, si elle devait tout prendre au sérieux. Par exemple, les craintes de cette vieille dame, à l'évidence un peu dérangée, qui prétend être suivie et ajoute que des objets bougent chez elle...
Pourtant, Léontine de Caramé est bel et bien retrouvée assassinée dans son appartement. Maigret doit-il soupçonner Angèle, qui ne fréquentait guère sa vieille tante que dans l'espoir de toucher l'héritage ? Y a-t-il un lien entre cette affaire et le subit départ pour Toulon du Grand Marcel, barman bien connu de la police et amant d'Angèle ? Il n'y avait pas d'argent chez Léontine lorsqu'elle a été tuée.
Mais les tiroirs des vieilles dames renferment parfois des secrets autrement surprenants...

Moi, ce que j’aime, c’est les monstres

Une petite fille dans un quartier défavorisé de Chicago des années 60 qui se prend pour un loup-garou détective.

Moi, ce que j’aime, c’est les monstres de Emil Ferris

Son histoire entre sa mère malade, son frère qu’elle suspecte d’avoir tué la voisine, les copines ??? d’école et les monstres

Un chef-d’oeuvre, même s’il peut être un peu difficile d’accès et que je n’ai possiblement pas tout compris (attendons le tome 2). Un magnifique travail d’édition (un peu lourd quand même)

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai monté le son pour qu'on ne sache pas ce que je faisais, parce que...
... ça serait vraiment la cata...
... si maman se pointait et me trouvait comme ça.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Journal intime d'une artiste prodige, moi, ce que j'aime, c'est les monstres est un kaléidoscope brillant d'énergie et d'émotions, l'histoire magnifiquement contée d'une fascinante enfant au cœur du Chicago en ébullition des années 1960. Dans cette œuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionisme féroce, les hachures d'un Crumb et l'univers de Maurice Sendak

Petit éloge du charme

Un petit essai qui s’attache à une notion bien évanescente. Entre érotisme, séduction, pornographie, transgression, surprise, beauté, mystère et interdit.

Petit éloge du charme de Harold Cobert
Petit éloge du charme de Harold Cobert

Parfois un peu pompeux et à d’autres instants plutôt commun. Pourtant, tout à fait charmant.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cet essai s'attache à distinguer le charme de la beauté, de la séduction et du charisme. Il interroge son rôle dans la relation amoureuse ou encore la notion de magazine de charme. S'appuyant sur l'étymologie, la philosophie, l'histoire et la littérature, l'auteur examine le charme sous ses divers aspects

Miss Alabama et ses petits secrets

Bon, Miss Alabama et ses petits secrets de Fannie Flagg nous bassine un peu avec ses « c’était mieux avant », mais il faut reconnaître qu’il y a beaucoup d’exaltés.
Une chose ne change pas, le problème c’est: les gens. Non mais, les gens, j’te jure!

Miss Alabama et ses petits secrets de Fannie Flagg
Miss Alabama et ses petits secrets de Fannie Flagg
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Birmingham, États-Unis. Ex-Miss Alabama, Maggie Fortenberry a pris une grande décision : elle va mettre fin à ses jours. Elle n'est ni malade ni déprimée, son travail dans une petite agence immobilière est plutôt agréable, mais elle a trouvé malgré tout seize bonnes raisons d'en finir, la principale étant peut-être que, à 60 ans, elle pense avoir connu le meilleur de la vie.

Maggie a donc arrêté la date de sa mort et se consacre désormais en toute discrétion à en régler les détails.

Or, peu de temps avant de passer à l'acte, Maggie est invitée par une collègue, Brenda, à un spectacle de derviches tourneurs. La représentation étant dans moins d'une semaine, elle décide, pour faire plaisir à Brenda, de retarder l'ultime échéance.

Elle est alors loin de se douter combien les jours à venir vont être riches en secrets dévoilés et en événements imprévus, lesquels vont lui montrer que l'existence a encore beaucoup plus à lui offrir quelle ne le croyait.

Fannie Flagg nous donne un roman au charme fou, peuplé de personnages plus attachants les uns que les autres - Brenda, ses problèmes de poids et ses ambitions politiques, Ethel, la patronne de l'agence immobilière qui, à 88 ans, ne veut pas passer la main, etc. Le sort de cette petite communauté de femmes, et celui de Maggie en particulier, est le prétexte à une lecture qui vous fera passer du rire aux larmes

L’île du point Némo

Déroutant, difficile de garder le cap, mais ludique, amusant et toujours surprenant.

L'île du point Némo de Jean-Marie Blas de Roblès
L’île du point Némo de Jean-Marie Blas de Roblès
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Incroyable machinerie de l'imaginaire, l'Île du Point Némo est un roman d'aventures total, conquérant, tourbillonnaire. Un fabuleux diamant vient d'être dérobé à Lady MacRae. Nous voilà donc embarqués à la poursuite de l'insaisissable Enjambeur Nô. Avec Martial Canterel, richissime dandy opiomane, son vieil ami Holmes (John Shylock), mais aussi Grimod de La Reynière en majordome ou la très inventive Miss Sherrington.

Par une mise en abyme jubilatoire, cette intrigue rebondissante vient s'inscrire dans les aléas d'une fabrique de cigares du Périgord noir où, comme aux Caraïbes, se perpétue la tradition de la lecture à voix haute. Bientôt reconvertie en usine de liseuses électroniques par Monsieur Wang, voyeur high-tech et directeur de B@bil Books...

Avec une ironie abrasive, Jean-Marie Blas de Roblès ouvre d'extraordinaires horizons de fiction. Cette folle équipée romanesque est aussi une critique radicale des idéologies et des gouvernances anonymes, tentaculaires, doublée d'une piquante réflexion sur l'art littéraire.

En baroque inventif, Jean-Marie Bias de Roblès fait feu de tout bois dans ce roman des romans : Vingt Mille Lieues sous les mers, l'Île mystérieuse et toute la littérature populaire du siècle romantique alimentent un brasier d'histoires dont la structure d'ensemble relève de factures ultra-contemporaines héritées diversement des Joyce, Bradbury, ou Philip K. Dick. À cet égard comme à tant d'autres, l'Île du Point Némo est un chef-d'oeuvre