Liberty

Mais pourquoi publier ça ? Quel intérêt, pour qui ?

Rentré à Longpont, je ne me drogue pas tout de suite. Je préfère me lancer dans un grand ménage. À minuit j'ai fini. J'allume un feu, je peux commencer à boire et à me droguer. Pornos (sans intérêt) jusqu'à l'aube puis, à partir de huit heures, je regarde des clips sur YouTube. Essentiellement du vieux rock (Gene Vincent, Wanda Jackson, Eddie Cochran).
Liberty de Simon Liberati

Il y a quelques années , Simon Liberati tenait un journal. On y lit ses rencontres (tellement de gens) et des pages entières de livres qui l’inspirent (oui, il lit bien et beaucoup), qu’il se drogue, fait son ménage, baise, a des soucis de fric, d’éditeur, de femmes, de jaloux, qu’il prend des bains… Et donc ?

Jeudi 23 mai. - Christian Louboutin a donné ce matin à Alléluia tout un assortiment de chaussures incroyables, des modèles de défilé ou de photos. Je lui demande de m'en montrer d'autres. Il y en a des dizaines, des centaines peut-être qui trainent un peu partout, sous les lits, dans la poussière, ou emmêlées comme des araignées dans de grandes boîtes. Certaines, les plus hautes, n'ont jamais été portées. D'autres ont les talons tout culottés. Tout ça dans le plus grand désordre.

Quelle publication inutile !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Jeudi 14 février. - Le train de Paris s'arrête, rails brisés. On m'explique qu'il va pouvoir rouler, mais très lentement. Il fait nuit noire. Je cesse de regarder les reflets dans la vitre et je reprends un livre de Jean Chalon.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Avec Liberty, Simon Liberati revient sur « trois mois de galère, les cent jours d'un plumitif aux abois ». Une période tumultueuse durant laquelle l'écrivain navigue entre des relations amoureuses chaotiques, accumule nuits blanches et excès, puis affronte un mystérieux corbeau.
Ce « roman vrai » rassemble toutes les veines du style Liberati. Ainsi y retrouve-t-on le chroniqueur lucide de la débauche, le critique littéraire érudit ou encore le portraitiste intraitable. Au-dessus de ces qualités, domine le moraliste au style éblouissant.

« Pour avoir une vie amusante, je veux dire amusante à raconter, il faut renoncer à l'espoir d'une vie heureuse. Savoir toujours y renoncer à temps fut la plus grande chance de ma vie. »

Vivre la nuit, rêver le jour : souvenirs

En 2011-2012, Christophe a eu envie d’écrire sa vie – la nuit, des anecdotes, des rencontres, ses femmes et conquêtes, sa fille, les voitures et le poker.

Vivre la nuit, rêver le jour : souvenirs de Christophe

Il a eu aussi besoin de parler de sa création, du son, de l’expérimentation musicale, de ses disques, de sa vision de la musique, et aussi de son rapport à la célébrité.

Il en ressort un livre aux phrases courtes (comme il parlait, d’ailleurs), bourré de name dropping et d’égo, ni déplaisant, ni surprenant tant il semble correspondre à l’image qu’il donnait de lui. Un livre somme toute assez cohérent et paru à sa demande en 2021

Le livre se termine avec une sélection des textes et poèmes qu’il a écrit… quelques mots bleus

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Personne ne peut expliquer vraiment qui il est ni ce qu'il aime. Il y a trop de paramètres cachés et mystérieux. Pour créer, je me sers de ces choses qui sont terriblement secrètes et ancrées en moi, de souvenirs très importants. Plus j'avance, plus je reviens en arrière, plus j'aime l'intouchable que j'étais. »

Les souvenirs bruts et incandescents de la plus singulière étoile de la chanson française.

Enfant d'une famille italienne aimante mais chaotique, jeune dragueur de Saint-Germain-des-Prés, fan d'Elvis et de John Lee Hooker, version frenchy de James Dean, dandy moustachu en smoking crème, fou de bagnoles, chasseur de sons aux verres fumés, Christophe a traversé avec élégance les époques sans jamais se démoder.

Du Golf-Drouot à la salle Pleyel, du hit-parade au frisson underground, ses souvenirs dessinent une autre histoire de la chanson française. Esthète, obsessionnel, anticonformiste, Christophe s'apprêtait à publier le récit sans filtre de son existence quand la mort s'est interposée

Les raisons du coeur : récit véridique, drolatique et fantasmagorique

Jean-Paul a bien failli claquer sur un court de tennis lors d’un jeu avec Archie, un pote blindé de thunes (bien blindé, quand même !). Le voilà à passer au bloc entre les mains de la superstar des chirurgiens du myocarde

Les raisons du coeur : récit véridique, drolatique et fantasmagorique de Jean-Paul Enthoven

Passé le name dropping de toutes ses connaissances si illustres… Jean-Paul commence à réfléchir sur sa vie, ses relations et son besoin de statut social (pas sûr qu’il soit arrivé si loin dans ses réflexions), la célébrité, ses ex et sa présente, sa descendance et ses fantômes.

Introspection, humour et belle écriture

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Par quelle alchimie une peine de cœur peut-elle se transformer en accident cardiaque ?
Que se passe-t-il secrètement dans un cœur ardent et vivant qui, d'un coup, se brise ?
Tel est le mystère que tente d'éclaircir ce récit véridique, drolatique et fantasmagorique.

On y croise des balles de tennis et le chat de Schrödinger, des femmes fatales et un héros virgilien, une Thunderbird rutilante et des effluves d'outremer, Françoise Sagan et Michel Berger, des amitiés salvatrices, quelques doses de morphine et des souvenirs embrouillés de rêves.
Une saison en enfer ? Un aller-retour dans le néant ? Certainement pas.
Voici plutôt la confession d'un homme allégé, réconcilié, détaché, libéré, qui choisit d'en finir avec sa part de comédie.
Et de se raconter, soudain, à cœur ouvert

L’homme qui pleure de rire

Pour ce livre au titre smiley, Frédéric rappelle à la rescousse son double publicitaire né avec 99.- Francs, Octave. Et Octave a vieilli et commet la pitrerie de trop qui le démissionne de la radio France Publique.

L’homme qui pleure de rire de Frederic Beigbeder

Un livre un peu geignard, truffé de name-dropping dans lequel le pauvre Octave est victime des autres, de lui, des drogues, des femmes, du temps, de tous, où tout le monde est victime, ou le monde est victime et la société est victime ou la victime est victime, victime, victime…

Car ce n’est pas de la faute à Frédéric si Octave est une brelle et finit toujours par cracher dans la soupe après avoir cassé sa soupière.

Pourtant, c’est un livre plein de talent, drôle et caustique qui tape juste, allègre et décomplexé même s’il finit un peu moisi.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Octave Parango a travaillé dans la publicité durant les années 1990 et dans la mode durant les années 2000. Il est désormais humoriste à 8h55, le jeudi matin, sur la plus grande radio nationale de service public.

clôt la trilogie d'Octave Parango sur les aliénations contemporaines : après la tyrannie de la réclame puis la marchandisation de la beauté féminine, Frédéric Beigbeder s'attaque à la dictature du rire.

Une satire réjouissante des dérives de notre société de divertissement

Le dictionnaire de ma vie

Le problème avec les dictionnaires, c’est que je trouve ça vite ennuyeux et qu’ils aient pour mission de m’enseigner la vérité me lasse un peu.

Le dictionnaire de ma vie de Gérard Darmon
Le dictionnaire de ma vie de Gérard Darmon

Et malheureusement, ce livre là est bien un dictionnaire. Et, malgré de bonnes pages, de belles intentions et une certaine honnêteté… il ne m’a pas vraiment passionné. Un homme franc, entier, heureux père et en colère contre l’intolérance, l’antisémitisme et le racisme.

Un dictionnaire pas vraiment subversif (euphémisme) qui se termine par une supplique contre la pensée unique (que nous aurait-il caché qu’il n’aurait osé nous dire ?) … C’est gentil.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans ce livre, Gérard Darmon nous surprend et révèle les petits et grands secrets qui entourent sa vie personnelle comme sa carrière. Véritable patriarche d'une famille nombreuse, il nous dit le bonheur de sa paternité tardive, à 69 ans. Acteur transgénérationnel, il évoque ses plus grands films (Le Grand Pardon, Les Princes, 37°2 le matin, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, La Cité de la peur, Le Coeur des hommes), mais aussi ses amitiés ou son admiration pour Depardieu. De famille juive, il revendique avec force sa foi, sa culture, et stigmatise tout racisme ou antisémitisme, C'est le livre d'un homme de convictions, authentique, peu enclin aux compromis, fier de sa vie, de ses origines, de sa carrière.

L’égoïste romantique

Comme un journal, comme du vrai. Des fois très drôle et parfois quelconque. Rarement profond mais on y trouve quelques pépites. Dans ce livre Oscar y baise, s’y drogue, rencontre, aime et tombe amoureux, aime encore et médite, trompe et se trompe, se regarde et s’en amuse, cynique et nombriliste…

L'égoïste romantique de Frédéric Beigbeder
L’égoïste romantique de Frédéric Beigbeder

Ça amuse, ça distrait et… et… et pis voilà.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cette histoire débute en l'an 2000. Oscar Dufresne a trente-quatre ans. C'est un écrivain fictif, comme il y a des malades imaginaires. Il tient son journal dans la presse pour que sa vie devienne passionnante. Il épingle la notoriété (à commencer par la sienne), courtise les femmes à la hussarde mais tombe amoureux, console les célibataires qui lui ressemblent, croise et assassine les célébrités, voyage dans les boîtes de nuit du monde entier. Il est égoïste, lâche, cynique et obsédé sexuel. Bref, c'est un homme comme les autres

La mémoire n’en fait qu’à sa tête

A l’instar de Jean d’Ormesson et de son Guide des égarés, Bernard Pivot se sent-il dans l’urgence de laisser une trace de toutes ses petites pensées, ses petites modesties, ses petites glorioles et de ses illustres lectures et rencontres du haut de sa petite taille ?

La mémoire n'en fait qu'à sa tête de Bernard Pivot
La mémoire n’en fait qu’à sa tête de Bernard Pivot

Certes, on y trouve de jolies réflexions, de belles rencontres et de vrais petits bonheurs qui peinent toutefois à faire un grand livre.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« On s'arrête tout à coup de lire. Sans pour autant lever les yeux. Ils restent sur le livre et remontent les lignes, reprenant une phrase, un paragraphe, une page. Ces mots, ces simples mots, ne nous évoquent-ils pas notre enfance, un livre, une querelle, des vacances, un voyage, la mort, des plaisirs soudain revenus sur nos lèvres ou courant sur la peau... Décidément la mémoire n'en fait qu'à sa tête. Imprévisible et capricieuse, elle aime bien déclencher sur moi des ricochets semblables à ceux obtenus par ces petites pierres plates que je faisais rebondir sur la surface étale des étangs et des rivières de mes jeunes années. C'est sans doute pourquoi elle interrompt aussi mes lectures pour des bagatelles, des sottises, des frivolités, des riens qui sont de nos vies des signes de ponctuation et d'adieu. »

Le grand n’importe quoi

Des anecdotes, des souvenirs, des amis chers, des valeurs, plein de célébrités, mais…

Le grand n'importe quoi de Jean-Piierre Marielle
Le grand n’importe quoi de Jean-Pierre Marielle

Il manque quelque chose. Zut!

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Décalé. Il paraît que je le suis. Il est certain que je ne suis calé en rien.

Après cinquante ans à promener sa haute silhouette devant les caméras ou sur les planches, Jean-Pierre Marielle se confie pour la première fois. Dans cette balade au coeur de son intimité, on croise les copains de toujours, Belmondo, Rochefort, Salvador et les autres, les auteurs vénérés, Beckett, Camus, Echenoz, Galet, ou encore les jazzmen adorés.

S'il demeure pour beaucoup le personnage culte des Galettes de Pont-Aven, il est tout autant l'austère M. de Sainte-Colombe de Tous les matins du monde. Comédien d'exception, il préfère les paradoxes aux évidences. Aussi à l'aise dans la truculence, le burlesque, la fantaisie que dans la sobriété, la retenue et la profondeur. À l'image de l'homme Jean-Pierre Marielle, solaire, jouisseur, fort en gueule, mais également solitaire, discret et cultivé.

Dans un joyeux bazar haut en couleur, bons mots loufoques, traits d'esprit et anecdotes savoureuses composent l'autoportrait sensible de l'un des Grands Ducs du cinéma français

Ça s’est fait comme ça

Touchant le Gégé, vraiment. Plutôt inégal, mais authentique.

Ça s'est fait comme ça de Gerard Depardieu
Ça s’est fait comme ça de Gerard Depardieu
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ma grand-mère habitait en bout de piste à Orly, elle était dame pipi à Orly où je passais mes vacances quand j'étais gamin. Dans les chiottes d'Orly - j'adorais ça : «Départ à destination de Rio de Janeiro...» Putain, ils s'en vont à Rio ! Et je courais voir. J'allais aussi regarder ceux qui revenaient. «Arrivée en provenance de...» Je voyais toutes les villes du monde défiler : Saigon, Addis-Abeba, Buenos Aires... Moi, j'étais dans les chiottes. Elle, elle nettoyait les chiottes, elle travaillait pour une boîte qui s'appelait L'Alsacienne. Ma grand-mère se rasait, j'étais toujours fasciné. Elle avait un Gillette double lame et elle se rasait. Quand je l'embrassais, je lui disais : «Tu piques encore, Mémé ! - Je me raserai demain, t'en fais pas...» Dame pipi, la mère de mon père. J'ai longtemps voyagé depuis les chiottes d'Orly d'où j'entendais des noms, des destinations qui me faisaient rêver. Depuis les chiottes, je me disais : «Un jour j'irai ! Un jour j'irai là-bas, moi aussi, et un jour je reviendrai, un jour, un jour...» C'était ça, ma vie. Plus tard, quand j'étais en apprentissage à l'imprimerie, le bruit de la machine dans ma tête... Le bruit de la machine m'emmenait dans des espèces de musiques, de tourbillons, et je me disais : «Putain, j'aimerais bien... ça doit être beau... ce que j'aimerais, tu vois, c'est avoir une maison avec des odeurs de pin, des épines de pin qui te piquent les pieds quand tu marches dessus. Là-bas, j'emmènerais toute ma famille... et moi je partirais à la découverte d'autres choses...» Je rêvais, je partais tout seul dans ma tête. Toujours, tout le temps. Jusqu'au jour où je me suis vraiment barré, mais sans violence. Je ne suis pas parti parce que mon père, le Dédé, était insupportable, ou parce que ma mère, la Lilette, pareil, non, non, je suis parti parce que j'étais libre. J'avais été aimé pour être libre et pour aller là où je devais aller. Je n'ai jamais été ni jugé par mes parents, ni tenu, ni rien du tout. J'ai toujours été libre.

G. D.