Et il s’en explique très bien ! Un bon réalisateur ou scénariste ne fait pas forcément un bon romancier. Ce n’est pas le même métier – ou le même art.Hélas, cela se confirme bien dans ce tutti-frutti de petits textes – autobiographiques, pures fiction, pensées ou anecdotes… Difficile d’y voir une quelconque cohérence.
Le style est brutal, descriptif et, si les images sont parfois belles, elles ne sont que rarement mises en valeur.Et pourtant, il se dégage de ces textes – et certains sont fort réussis – une sorte de poésie nostalgique à laquelle il est difficile de résister
J'ai toujours refusé d'écrire mon autobiographie, bien qu'on me l'ait souvent proposé. On m'a également proposé de l'écrire à ma place, mais j'éprouve, encore aujourd'hui, une sorte d'aversion à l'idée d'un livre qui parlerait intégralement de moi en tant qu'individu. Je n'ai jamais tenu de journal intime: chaque fois que j'ai essayé, je n'ai pas dépassé la deuxième page. Ce livre constitue donc ma première contradiction.
« Je suis né au début des années 1950, une sale époque pour les Espagnols, mais formidable pour le cinéma et la mode. »
Dans ce recueil qui associe récits de fiction et d'autofiction, réflexions et souvenirs, Pedro Almodovar livre son « autobiographie morcelée, incomplète et quelque peu cryptique ». Le Dernier Rêve offre une plongée drôle et poétique dans l'univers du cinéaste de la movida, pour qui tout est matière à récit : les amours, les amants, les muses, les stars de roman-photo et les figures maternelles s'y côtoient dans un flamboyant déchaînement vital. On y retrouve les motifs qui lui sont chers - le rapport au temps, à la religion et au sentiment national, les violences sexuelles, les questionnements sur le genre... - tout en décelant, entre les lignes, son intimité profonde.
Écrits entre la fin des années 1960 et aujourd'hui, les douze textes qui composent Le Dernier Rêve proposent une incursion fascinante dans l'imaginaire baroque de l'un des plus grands réalisateurs européens, qui s'invite avec maestria en littérature.