Patronyme

Peut-on tout écrire impunément sur les gens ? À priori, il me semblerait plutôt que non. Enfin… s’ils sont morts, et en plus de la famille, c’est plus simple. Pour autant ?

Patronyme de Vanessa Springora
Autant le consentement m’avait semblé légitime et important (en plus d’être brillant) ; autant ici… la démarche ne me semble guère utile, voir même franchement irrespectueuse. Que sa relation avec son père ait été difficile, qu’il ait été un sombre mytho colérique ou que sais-je… Avait-elle le droit de révéler son homosexualité qu’il avait toujours pris soin de cacher ?
Les écrivains sont des ogres.Reste une enquête plutôt passionnante sur son grand-père et son rôle durant la seconde guère mondiale qui laisse quand-même la porte ouverte à bien des interprétations

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il m'est plus facile de te le dire, maintenant que tu es mort : tu as toujours été pour moi un personnage intrigant. Toute ta vie, tu as tenté d'être quelqu'un, tu t'es inventé de multiples personnalités, une aura et une légende aussi fictives que l'était l'histoire de notre nom de famille. Tu es mort seul sur ton vieux canapé élimé, et tu ne m'as laissé qu'un mystère, ce champ de ruines qu'a été ta vie.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Un nom sans passé ni mémoire, un nom fantôme, en quelque sorte, c'était inhabituel. Mais peut-être avait-il tout de même une histoire ? »

Quelques jours après la sortie de son premier livre, Vanessa Springora apprend la disparition brutale de son père. En vidant son appartement, elle y découvre deux photos de son grand-père paternel qui la plongent dans la sidération. C'est le début d'une traque obsessionnelle pour comprendre qui était réellement cet homme pris dans la tragédie des deux totalitarismes du XXe siècle.

Questionnant le roman de ses origines et la mythologie des figures masculines de son enfance, l'autrice nous entraîne dans une enquête kaléidoscopique où se réfléchissent tour à tour légendes familiales, récit intime et sources documentaires, fiction et témoignages, petite et grande Histoire.

À travers l'aventure de son patronyme se révèlent l'héritage d'un passé enfoui et les effets dévastateurs du non-dit.

Made in Korea

S’agit-il d’un prospectus de l’office du tourisme de Séoul ou manuel pour apprendre à gérer son diabète sans stress ?

Il sourit stupidement à son adversaire qui en profita pour lui balancer son pied droit dans la figure. Il lui sourit encore plus stupidement. Depuis l'arrivée de son petit frère, il n'avait pas vécu un si beau jour !
Made in Korea de Laure Mi Hyun Croset

Agréable et facile à lire, souvent drôle, ce petit livre reste en surface de toute problématique. Reste un joli voyage à Séoul pour y découvrir quelques curiosités et, pourquoi pas, stimuler les volontés touristiques…

Mais cette fin, misère ? Vite, entamons notre Glucose révolution avec Jessie Inchauspé ? Non ! Là, c’est trop

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le diagnostic était tombé. Il allait devoir modifier drastiquement ses habitudes, lui qui ne s'était jamais amusé à les définir avec précision.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un jeune Français, enfant adopté, solitaire et apathique, passe son temps devant un écran d’ordinateur. Adepte de jeux vidéo et de junk food, il se soucie peu de sa santé, jusqu’au jour où il apprend qu’il a du diabète et qu’il doit modifier fondamentalement son hygiène de vie. Il décide alors de partir en Corée pour y pratiquer le taekwon- do, bénéficier de la saine gastronomie de la péninsule et, par la même occasion, découvrir sa culture d’origine.

Loin d’être une énième variante sur la quête identitaire d’un individu déraciné́, ce roman réjouissant, à la fois mélancolique et tendre mais non dénué́ d’ironie, relate l’histoire d’une renaissance, sans faits glorieux ni émotions de pacotille.

Le sang des bêtes

Tom, son couple, ses relations avec son fils et son père et sa belle fille traversent une crise, sa quarantaine. Vendeur dans une boutique de compléments alimentaires pour sportifs il voit une femme se faire maltraiter en face du magasin. Et commence ici la partie la plus délirante, originale, glauque et intéressante de ce bouquin. N7A !

Le sang des bêtes de Thomas Gunzig

Un livre qui pose plein de questions sur l’identité, le couple ou le courage mais qui se termine comme une romance feel-good un peu cucul dans laquelle l’amour et l’amitié sont les plus forts et que c’est avec les autres qu’on peut grandir. Zut, c’était pourtant très bien parti

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Même si parfois la vie est difficile pour vous, vous n'avez aucune idée de ce que c'est que la sensation terrifiante d'être un animal dans le monde des humains.»