Adolphe

Adolphe, jeune nobliau à qui tout semble ouvert au printemps de sa vie, tombe amoureux et séduit Ellénore, mariée et de dix ans son aînée. Et maintenant ?

Distrait, inattentif, ennuyé, je ne m'apercevais point de l'impression que je produisais, et je partageais mon temps entre des études que j'interrompais souvent, des projets que je n'exécutais pas, des plaisirs qui ne m'intéressaient guère, lorsqu'une circonstance très frivole en apparence produisit dans ma disposition une révolution importante.
Adolphe de Benjamin Constant

Coincé entre son incapacité à aimer, son devoir, ses principes, ses sentiments, les attentes de la dame, les conventions, la société et son père, le gentil mais pleutre Adolphe louvoie et se perd.

Un livre comme une démonstration brillante, triste et consternante

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je venais de finir à vingt-deux ans mes études à l'université de Gottingue.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Unique roman achevé de Benjamin Constant, Adolphe (1816) raconte l'inexorable décomposition d'une relation amoureuse : sommé de quitter Ellénore au nom de la carrière à laquelle on le destine, le narrateur ne parvient pas plus à rompre qu'à aimer. Les intermittences de ce cœur indécis précipiteront la catastrophe finale. Mais, dans cette tragédie de l'impuissance, l'amante délaissée ne sera pas la seule victime. Car Adolphe est aussi le récit d'une impossible révolte : celle d'un homme broyé par la société. Chef-d’œuvre du roman d'analyse selon certains, témoignage sur le bouleversement des vies sous le Directoire et l'Empire pour d'autres, ce roman est d'abord, comme le suggère Constant, une fable poignante sur notre condition, une "histoire vraie de la misère du cœur humain"

Folle

Après le choc de Putain, j’ai directement entamé Folle, livre dans lequel Nelly Arcan annonce son suicide pour ses 30 ans (ce qu’elle réalisera tristement un peu plus tard). Elle y parle d’une déception amoureuse, de ses obsessions pour la « jeunesse-beauté » (duo indissociable selon elle et qu’elle voit s’échapper) et des rôles assignés aux femmes.

Aussi je mourrai parce que, pour être aimée des autres, il m'aurait fallu sourire. Je mourrai pour démontrer que le sourire est une façon de s'économiser comme le sommeil. Tu m'aimais mais tu détestais la tristesse sur mes lèvres fermées qui perdurait dans les moments heureux comme l'odeur du corps sous celle de la lavande. Bien sûr il m'arrivait de sourire mais le sourire des gens tristes a toujours quelque chose de laborieux, il met du temps à venir, ça ressemble aux poulains à peine sortis du ventre de leurs mères qui tentent de tenir debout ; pour y arriver, ils doivent s'y prendre à plusieurs reprises, et devant leurs mères désemparées, ils titubent, ils se cassent la gueule. Un jour d'anniversaire où j'avais dans les bras une nouvelle poupée, ma mère m'a frappée parce qu'elle en avait assez d'attendre la joie. Très tôt j'ai, compris que, dans la vie, il fallait être heureux ; depuis, je vis sous pression.
Folle de Nelly Arcan

Une fin de relation toxique et chaotique pleine d’aigreur et de regrets.

Cette lettre est mon cadavre, déjà, elle pourrit, elle exhale ses gaz. J'ai commencé à l'écrire le lendemain de mon avortement, il y a un mois.
Aujourd'hui, ça fait exactement un an qu'on s'est rencontrés.
Demain, j'aurai trente ans.

Des phrases plus courtes, posées, un style plus maîtrisé mais moins déconcertant

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
À Nova rue Saint-Dominique où on s'est vus pour la première fois, on ne pouvait rien au désastre de notre rencontre. Si j'avais su, comme on dit la plupart du temps sans dire ce qui aurait dû être su au juste, et sans comprendre que savoir à l'avance provoque le pire, si on avait pu lire dans les tarots de ma tante par exemple la couleur des cheveux des rivales qui m'attendaient au tournant et si de l'année de ma naissance on avait pu calculer que plus jamais tu ne me sortirais de la tête depuis Nova...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Ensuite j'ai eu peur de tout, j'ai eu peur qu'il soit comme toi, qu'en naissant le bébé ait déjà un passé rempli d'autres femmes. [...] Il me semblait qu'en venant de toi, cet enfant me quitterait.»
Devenant son propre personnage, Nelly Arcan, jeune romancière sulfureuse, écrit une lettre à l'homme qui l'a quittée. Histoire de conquête et d'abandon, de désir et d'humiliation entre une jeune femme québécoise et son amant français, consommateur de cyber-sexe et de coke. Elle s'y révèle amoureuse folle, folle de jalousie, folle de son corps haï, folle de la dictature planétaire de l'image.
Après le succès éblouissant de Putain, Nelly Arcan plonge une nouvelle fois dans la beauté d'un désespoir absolu

L’homme que je ne devais pas aimer

Ariane (mariée, trois enfants) tombe amoureuse du serveur du bar d’en bas. Une passion irrésistible, ingérable, absolue et destructrice.

Un jeune homme est entré dans ma vie, et par son parfum, ses cheveux et ses répliques, m'a donné le prétexte idéal pour écrire sur tous mes pères. Peut-être ne suis-je amoureuse et obsédée que par l'idée même d'écrire, parce que la littérature est une véritable drogue à laquelle ses adeptes sont soumis jusqu'au trépas, parce que je fais partie des écrivains qui ne peuvent écrire qu'en pratiquant la réalité. La vie que j'avais construite manquait d'aspérités, je devais me brûler à nouveau et tout recommencer, tuer mon image de blogueuse et de mère parfaite pour créer un nouveau tableau.
L’homme que je ne devais pas aimer de Agathe Ruga

Son couple, sa famille, sa santé y survivront-ils ?

C’est juste, impeccable et bien monté. Cette descente aux enfers de la passion (qui a osé dire que ça serait agréable) goûte aussi juste que de l’autofiction (en est-ce ?), mais tout cela m’a tout de même laissé un goût de déjà lu, entendu et revu

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ce sont toujours les mêmes personnes, les mêmes musiques. Le bois collant du comptoir, les verres qui s'entrechoquent. Je repère les habitués, les saisonniers et la pénombre au fond de la salle, où personne ne va, sauf moi, très tard, quand je ne tiens plus.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Il y a un an, je suis tombée amoureuse comme on tombe malade. Il m'a regardée, c'est tout. Dans ses yeux, dans leur promesse et ma renaissance, j'étais soudain atteinte d'un mal incurable ne laissant présager rien de beau ni de fécond. Son regard était la goupille d'une grenade, un compte à rebours vers la mort programmée de ma famille. »

Ariane, heureuse en mariage et mère comblée de trois enfants, fait la rencontre de Sandro. Cette passion se propage comme un incendie et dévore peu à peu les actes de sa vie. Ariane est en fuite. L'amour pour son mari, l'attention à son entourage, à la littérature dont elle a fait son métier, sont remplacés par des gestes irrationnels, destinés à attirer l'attention d'un quasi-inconnu. Quels démons poussent Ariane vers cette obsession adolescente ? Quels pères, quels hommes de sa vie ce jeune roi de la nuit ressuscite-t-il ?

Mon mari

Quel humour, quelle découverte, quel bonheur ! Surtout, ne pas en dire trop. Celles et ceux qui l’ont déjà lu savent. Vous, les autres : lisez le !

Sur le chemin du retour, je pleure de tristesse. Je pleure pour la clémentine. Je pleure pour les lasagnes. Je pleure pour toutes ces blessures que mon mari m'inflige. Je pleure et les passants se retournent sur mon passage, car une si belle femme qui pleure, ce n'est pas si courant. Je pleure, et le pire c'est que je suis sûre que les larmes me vont bien.
Elles doivent me donner un air d'héroïne racinienne.
Mon mari de Maud Ventura

Une femme folle de son mari !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je suis amoureuse de mon mari. Mais je devrais plutôt dire : je suis toujours amoureuse de mon mari.
J'aime mon mari comme au premier jour, d'un amour adolescent et anachronique. Je l'aime comme si j'avais quinze ans, comme si nous venions de nous rencontrer, comme si nous n'avions aucune attache, ni maison ni enfants. Je l'aime comme si je n'avais jamais été quittée, comme si je n'avais rien appris, comme s'il avait été le premier, comme si j'allais mourir dimanche.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Excepté mes démangeaisons inexpliquées et ma passion dévorante pour mon mari, ma vie est parfaitement normale. Rien ne déborde. Aucune incohérence. Aucune manie. »

Elle a une vie parfaite. Une belle maison, deux enfants et l'homme idéal. Après quinze ans de vie commune, elle ne se lasse pas de dire « mon mari ».
Et pourtant elle veut plus encore : il faut qu'ils s'aiment comme au premier jour.
Alors elle note méthodiquement ses « fautes », les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre. Elle se veut irréprochable et prépare minutieusement chacun de leur tête-à-tête. Elle est follement amoureuse de son mari.
Du lundi au dimanche, la tension monte, on rit, on s'effraie, on flirte avec le point de rupture, on se projette dans ce théâtre amoureux

L’étincelle

Pendant les vacances de ses dix-huit ans, Coralie passera de l’innocence de enfance à… à autre chose. Durant ces quatre semaine elle aura mis de côté ses peurs, oublié la culpabilité et laissé la place à la découverte, l’ivresse des corps, de l’alcool et des drogues.

L’étincelle de Karine Reysset

Un livre qui n’est pas sans rappeler les ambiances lourdes et pesantes de Bonjour tristesse, de la chaleur de l’été, des transgressions et de la difficulté de sortir indemne des premiers émois mal négociés.

Un livre qui semble tellement coller à une réalité qu’on ne cesse d’y rechercher quelle en serait la part autobiographique.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Je n'ai plus grand-chose à voir avec la jeune fille que j'étais. Elle m'est devenue presque opaque, comme inaccessible. C'est sans doute pour cette raison que j'ai tant besoin de gratter sous la poussière du temps pour la retrouver intacte.»
Août 1993, Coralie quitte le modeste pavillon de banlieue de sa mère pour la splendide maison de famille de Soline, peuplée d'amis, de parents et d'enfants dont l'aisance et la culture l'émerveillent. Mais derrière les apparences, les amours débutantes virent à la passion, les secrets inavouables des adultes se révèlent, alors qu'au camping voisin une enfant disparaît. Dans cette atmosphère lascive et trouble, ce sera l'été de tous les apprentissages.
Avec L'Étincelle, Karine Reysset livre le roman de cet été brûlant, où une jeune fille en apprendra sur la vie bien plus qu'elle ne l'aurait voulu

Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil

Une histoire de vie, celle de Hajime, ses rencontres, son mariage et la survenue d’un amour d’enfance alors qu’il est établi, marié avec deux enfants

Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil de Haruki Murakami

Le cadre pour poser des questions sur la culpabilité et l’inexorable cours de la vie, sur les regrets, les fantasmes et l’impossibilité de « dé-casser » ce qui a été brisé.

Un magnifique livre, à la lente poésie nostalgique un peu pâteuse dans laquelle le protagoniste semble avoir bien de la peine à surnager…

Toutes les casseroles de la vie ne se recollent pas au fil d’or à la manière du Kintsugi

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Hajime, après avoir été correcteur chez un éditeur, a épousé Yukiko, dont le père, homme d'affaire véreux, lui offre d'ouvrir un club de jazz. Tout dans sa vie lui réussit. Un soir il retrouve Shimamoto-san, une femme qui a été sa voisine et son amie dans son enfance. Ils deviennent amants, mais elle disparaît. Yukiko donne à son mari le temps de réfléchir. Hajime décide de rester avec sa famille

L’amande : récit intime

Récit d’une femme, celui de son initiation à la jouissance en terre d’Islam

L’amande de Nedjma

Mais les caresses sont porteuses de sens et mènent à l’amour (et inversement et réciproquement)… et la passion des corps est dangereusement proche de celle des cœurs

Un livre dans lequel les fluides se mêlent aux sentiments dans une bouillonnante confusion

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Voici un témoignage exceptionnel : une jeune femme arabe ose transgresser le tabou du sexe et du silence pour raconter son histoire - sa rencontre avec un homme passionné, raffiné, qui lui révèle un amour total, enflammé, profondément sensuel.

Ce récit - beau, troublant, parfois cru - est un événement : pour la première fois une femme musulmane s'exprime librement sur sa vie intime. C'est pourquoi ce livre de volupté, incandescent, brillant, jubilatoire, est aussi un acte politique, une reconquête de la parole et du corps des femmes arabes.

Un chef-d'oeuvre érotique, une déclaration d'amour et de colère. Un choc

J’ai hâte d’être à demain

Les réflexions d’une femme seule… Avec son chat Chouchou

J’ai hâte d’être à demain de Sandrine Sénès

Des courtes chroniques de une ou deux pages, souvent très drôles, pleines de tendresse et d’autodérision.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il était une femme qui avait une folle envie d'aimer.

Mais le garagiste bien foutu est trop timide, le dragueur du rayon surgelés est quasi borgne et celui qui lui plaît vraiment est déjà pris.

Aux terrasses de café, sur les quais de gare, elle ne voit que des amoureux. Il y a ces vieux couples qui durent, et ceux qui font semblant, il y a les grands romantiques qui ne la font pas rêver du tout.

Heureusement, il lui reste Babar, le zonard alcoolique du quartier. Babar avec ses tonnes de compliments, pour les jours où elle ne se sent pas belle. Babar le fidèle.

En quelques courtes scènes, Sandrine Sénès campe la vie d'une célibataire d'aujourd'hui. Et brosse un portrait plein d'humour et d'autodérision

Lettre d’amour sans le dire

Une passion tardive, inavouée, ou juste un peu trop tard, mais peut-être pas vraiment trop trop tard…

Lettre d’amour sans le dire de Amanda Sthers

Un petit bijou (peut-être un peu cucul) délicieux de délicatesse tendrement nostalgique d’un amour qui n’a pas eu le courage de naître… encore

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Cher monsieur,
Je vous écris cette lettre car nous n'avons jamais pu nous dire les choses avec des mots. Je ne parlais pas votre langue et maintenant que j'en ai appris les rudiments, vous avez quitté la ville. J'ai commencé les leçons de japonais après notre septième rencontre. C'était en hiver, les feuilles prenaient la couleur que je prêtais à votre pays. Je voulais vous demander de le décrire afin de vous comprendre avec lui.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« On m'a dit qu'au Japon, les gens qui s'aimaient ne se le déclaraient pas. Qu'on évoquait l'état amoureux comme une chose qui dépasse les êtres, les enveloppe, les révèle ou les broie.

On ne dit pas "je t'aime" mais "il y a de l'amour", comme il y a du soleil.

Je ne sais pas si vous aimeriez me revoir ou m'écrire. Il y a mon nom et mon adresse au dos de cette enveloppe et toute ma vie à l'intérieur. Je suis prête à ce que vous ne vouliez rien en faire.

J'espère pourtant que vous comprendrez ce que je ne vous dis pas. »

Alice est une femme empêchée, prisonnière de ses peurs et de ses souvenirs. Jusqu'au jour où un masseur japonais, d'une délicatesse absolue, la réconcilie avec son corps, avec elle-même.

Et avec l'amour, peut-être

Je suis Jeanne Hébuterne

Une passion absolue pour Modigliani, génie maudit qui cultive sa misère dans ses addictions. Une fin brutale et misérable (euphémisme) en janvier 1920, dévastée, pleurant son amour et rejetée par sa famille moraliste et intolérante.

Je suis Jeanne Hébuterne de Olivia Elkaim

Pourtant, dès le début du livre, il m’a été difficile d’adhérer aux émotions projetées sur les protagonistes par Olivia Elkaim

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jeanne Hébuterne est une jeune fille quand, en 1916, elle rencontre Amedeo Modigliani. De quinze ans son aîné, il est un artiste « maudit », vivant dans la misère, à Montparnasse. Elle veut s'émanciper de ses parents et de son frère, et devenir peintre elle aussi.

Ils tombent fous amoureux. De Paris à Nice - où ils fuient les combats de la Première Guerre mondiale -, ils bravent les bonnes moeurs et les interdits familiaux. Mais leur amour incandescent les conduit aux confins de la folie.

« Mon corps se dérobe, mon âme vagabonde, entièrement aspirés pour n'exister qu'immobiles et figés sur les tableaux de Modigliani. »