Notre besoin de culotte est impossible à rassasier

Mais pourquoi ne donner que trois étoiles à un recueil de deux livres (Holy, etc. et Oh là mon Dieu) auxquels j’en avais donné quatre ?

Et bien justement, parce que j’ai l’impression de m’être fait refiler une seconde fois la même chose.

Jouer de la batterie est une experience sismique intense, qui a longtemps été réservée à la gent masculine. Car dans cet exercice on secoue autant qu'on est secoue, en plus d'être force au manspreading pour garder l'équilibre sur son
tabouret. Le batteur male rock est la plupart du temps muscle, souvent tatoué, sa virilité a l'occasion de s'exprimer lors de solos acrobatiques qui font gicler sa sueur. Seule concession au féminin : la chevelure, si possible longue et épaisse, pour redoubler avec emphase les mouvements de la tête. Pas très élégant à priori.
Notre besoin de culotte est impossible à rassasier de Fabienne Radi

Certes, six petits textes et quelques illustrations (microscopiques) viennent agrémenter cette production, mais je suis quand même un peu déçu !

Mais ! Si vous n’avez jamais lu de Fabienne Radi, foncez ! C’est drôle, léger, plein de douceur et de dérision face aux petites choses de la vie. Karen et Karen vous amuseront et Zoé (Moby Dick ?) est une merveille

AVERTISSEMENT

Ce livre est une réédition des premiers textes de l'autrice publies chez art& fiction dans les ouvrages Oh la mon Dieu (2015, épuisé) et Holy, etc. (2018), auxquels ont été ajoutés 6 textes inédits datant de 2019 à 2022: Karen & Karen, Semiotics of the poil, Imparfait, Moby Dick sous le capot, Cils poils
cheveux, Sans titre (tricot).
Cette nouvelle edition est augmentée de vignettes photographiques montrant les oeuvres citées dans les textes.
L'autrice remercie d'avance les bibliothécaires et les libraires de bien vouloir ranger ce livre dans le rayon littérature (et non
beaux-arts).
Le bibliothécaire a bien noté !

Alors s’il vous plait, Fabienne, remettez-vous vite à écrire, nous sommes impatients de nouvelles aventures, pensées, réflexions et anecdotes

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
KAREN & KAREN
Dans la famille des interprètes-instrumentistes de genre féminin du siècle dernier, on a connu les chanteuses-pianistes blondes et tourmentées (Véronique Sanson, Diana Krall), les chanteuses-guitaristes brunes et plaintives (Joan Baez, Claudine Longet dans The Party), les chanteuses-violonistes vibrantes ou avant-gardistes (Catherine Lara, Laurie Anderson), ou encore les chanteuses-bassistes frondeuses et boudeuses (Rhonda Smith, Kim Gordon). On a vu beaucoup de chanteuses à qui l'on donnait un tambourin, des clochettes, un triangle ou des maracas, ceci pour occuper leurs mains sur un plateau TV, mais ça ne compte pas. Enfin il y a eu, durant les années 1970 et 1980, deux chanteuses-batteuses qui ont squatté le petit écran de leur pays respectif en portant le même prénom, robuste et taillé comme un fjord norvégien: Karen Carpenter aux USA et Karen Cheryl en France.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Objet bâtard comme le fruit des amours d'un teckel et d'un lévrier afghan, ce livre concentre des formes et des sujets variés : essais convoquant des personnalités de la pop culture, de l'art et de la littérature (Flannery O'Connor, Marina Abramovic, Allen Ginsberg, Paul Thek, Dean Martin, Paul Newman), fictions fabriquées à partir d'oeuvres d'artistes contemporains (Nina Childress, Jean-Luc Manz, Joëlle Flumet), poèmes bricolés en se servant de matériaux trouvés (manuels de développement personnel, injonctions contemporaines au bonheur), ainsi qu'une lettre d'aveux de l'auteure à propos d'une paire de cochons d'Inde

Le carnet écarlate : fragments érotiques lesbiens

Un bijou de petites phrases, pensées et anecdotes sur le désir et la jouissance.

Je ne suis que polissonne. J'attends de vieillir pour devenir vraiment vicieuse.
Le carnet écarlate : fragments érotiques lesbiens de Anne Archet

Le tout entrecoupé de (trop) rares illustrations de Mélanie Baillargé.

Elle lance le carnet écarlate sur la table de nuit tt s'approche de moi avec un sourire trop pincé pour être honnête.
- Alors ? Jusqu'à présent... tu aimes ?
Pour toute réponse, elle m'embrasse et me dit :
-J'adore me frotter à ton redoutable sens de la répartie, mais ta cuisse dégage beaucoup plus de chaleur.
Avec les dessins de Mélanie Baillargé

Une femme qui parle – avec beaucoup de style – de son amour des femmes, de sexe, de domination, de masturbations et autres infinis plaisirs lesbiens.

La violence du désir peut être une source de sérénité. Donne-moi ta chair en sacrifice, je lécherai longuement tes plaies après t'avoir mordue.

Un cadeau à mettre entre tous les doigts polissons sans les avertir

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
- Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ? me demande-t-elle en feuilletant le carnet écarlate.
- Le meilleur de moi-même.
- Vraiment ?
Alors je dois lui faire l'amour. Elle lèche une page comme s'il s'agissait de mon sexe, effaçant petit à petit de sa salive tout ce que j'avais écrit, puis offre à ma bouche un petit bout de langue bleue. Vedette anarcha-féministe du wild wild web, Anne Archet fait son entrée officielle dans la littérature papier avec ce recueil joyeux et sans complexe. À la fois torride et tendre, cruel et hilarant, Le carnet écarlate réunit des centaines d'aphorismes et microrécits sulfureux mettant en scène l'érotisme lesbien sous toutes ses formes. Un livre cochon et féministe qui vous fera rire aux éclats, pour un public large (d'esprit).
Avec les dessins de Mélanie Baillairgé

Se réjouir de la fin

Voilà, c’est la fin. Dans un bloc de béton avec une centaine d’autres pensionnaires dont la moitié n’y résidera pas plus d’une année. Une fin de vie dans un établissement médicalisé. Des souvenirs pour tout bagage, un bagage qui diminue d’ailleurs.

Je n'ai plus qu'un présent à l'horizon, qui se réduit doucement en un mince rayon lumineux, trop mince pour contenir un seul mauvais souvenir, un seul ressentiment. Tout mon être se recompose, délicatement. Comme un vitrail, je recolle ces parts de moi en fresque colorée ; la lumière est orange, c'est la fin de l'après-midi. J'ai un sentiment de complétude infinie, suis fort de toutes les forces retrouvées, de tous les soldats enfin rentrés, de tous les pardons accordés. J'ai la force tranquille de celui qui est prêt à partir, à partir en paix.
Se réjouir de la fin de Adrien Gygax

Un moment de réjouissance. Voilà, c’est bientôt fini, je suis prêt, la vie est belle. Elle se termine. Bonheur du crépuscule.

Je ne sais pas si j’y crois, mais c’est très poétique

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Lâcher prise
22 avril 2019
J'ai vécu les poings serrés, me suis agrippé à bien des choses, n'ai rien voulu lâcher. Je tenais à ceci et à cela, tout me semblait devoir dépendre de moi. Voilà un défaut tout à fait humain, nous nous croyons responsables de tout.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je suis prêt, m'efface délicatement derrière l'éclat d'une dernière joie : celle de voir ma vie se terminer. Je m'en réjouis comme j'ai dû me réjouir de voir ma vie commencer. Je m'en réjouis comme d'une évidence absolue, et parce que je suis enfin conscient et certain, là, maintenant, de la joie inouïe qu'est la vie. »

Tels sont les mots du résident d'une maison de retraite qui nous raconte son histoire et ses bonheurs d'homme au crépuscule de la vie. Hédoniste et mélancolique, il contemple les beautés et les douceurs qui l'entourent.
Un roman qui porte une voix rare, d'une grande délicatesse. Une tendre méditation sur la vie, le temps et la nature

Première personne du singulier

Que dire de ce recueil de nouvelles un peu quelconques d’un auteur si talentueux. Qu’il a besoin de se raconter, qu’il est en panne de créativité, qu’il vieillit, qu’il se retrouve en manque de liquidités ?

Première personne du singulier de Haruki Murakami

Huit nouvelles pas forcément désagréables qui parlent de lui, de souvenirs, de musique, de rencontres féminines, de baseball ou même parfois un peu fantastiques avec un singe qui savait parler (et qui sauve ce recueil).

La sensation de passer une soirée avec un grand-père qui raconte des anecdotes de sa longue vie :
– en 1964, je me souviens, les Beatles chantaient « I Want to Hold Your Hand »

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Après le succès de Des hommes sans femmes, Murakami renoue avec la forme courte. Composé de huit nouvelles inédites, écrites, comme son titre l'indique, à la première personne du singulier, un recueil troublant, empreint d'une profonde nostalgie, une sorte d'autobiographie déguisée dont nous ferait cadeau le maître des lettres japonaises.

Un homme se souvient
De la femme qui criait le nom d'un autre pendant l'amour
Du vieil homme qui lui avait révélé le secret de l'existence, la « crème de la crème » de la vie
De Charlie Parker qui aurait fait un merveilleux disque de bossa-nova s'il en avait eu le temps
De sa première petite amie qui serrait contre son coeur le vinyle With the Beatles
Des matchs de base-bail si souvent perdus par son équipe préférée
De cette femme si laide et si séduisante qui écoutait le Carnaval de Schumann
Du singe qui lui avait confessé voler le nom des femmes qu'il ne pouvait séduire
De ces costumes qu'on endosse pour être un autre ou être davantage nous-même.

Un homme, Murakami peut-être, se souvient que tous ces instants, toutes ces rencontres, anodines ou essentielles, décevantes ou exaltantes, honteuses ou heureuses, font de lui qui il est

Un barrage contre L’Atlantique

Assis dans un fauteuil dans une belle propriété de son ami (bientôt ex-ami ?) au bout du Cap-Ferret, Frédéric se désole de vieillir.

Un barrage contre l’Atlantique : un roman français, tome 2 de Frédéric Beigbeder

Mais hélas, l’Atlantique, vagues après vagues, une marée après l’autre grignote les côtes aussi inexorablement que les années grisonnent les tempes des cinquantenaire.

Le petit Frédo nostalgise en se lamentant…

… mais au moins, ne s’évertuait-il pas à faire des phrases dans son roman français

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je voudrais faire ici un aveu : je suis complotiste.

Je pense que la nature conspire pour éradiquer l'homme.

L'être humain ayant causé trop de dégâts à la surface de la Terre, il est logique qu'elle songe à s'en débarrasser.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Au hasard d’une galerie de Saint-Jean-de-Luz, Frédéric Beigbeder aperçoit un tableau représentant une cabane, dans une vitrine. Au premier plan, un fauteuil couvert d’un coussin à rayures, devant un bureau d’écrivain avec encrier et carnets, sur une plage curieusement exotique. Cette toile le fait rêver, il l’achète et soudain, il se souvient : la scène représente la pointe du bassin d’Arcachon, le cap Ferret, où vit son ami Benoît Bartherotte. Sans doute fatigué, Frédéric prend cette peinture pour une invitation au voyage. Il va écrire dans cette cabane, sur ce bureau.
Face à l’Atlantique qui à chaque instant gagne du terrain, il voit remonter le temps. Par vagues, les phrases envahissent d’abord l’espace mental et la page, réflexions sur l’écriture, la solitude, la quête inlassable d’un élan artistique aussi fugace que le désir, un shoot, un paysage maritime. Puis des éclats du passé reviennent, s’imposent, tels « un mur pour se protéger du présent ». A la suite d’Un roman français, l’histoire se reconstitue, empreinte d’un puissant charme nostalgique : l’enfance entre deux parents divorcés, la permissivité des années 70, l’adolescence, la fête et les flirts, la rencontre avec Laura Smet, en 2004… Temps révolu. La fête est finie. Pour faire échec à la solitude, reste l’amour. Celui des siens, celui que Bartherotte porte à son cap Ferret. Et Beigbeder, ex dandy parisien devenu l’ermite de Guétary , converti à cette passion pour un lieu, raconte comment Bartherotte, «Hemingway en calbute», s’est lancé dans une bataille folle contre l’inéluctable montée des eaux, déversant envers et contre tous des millions de tonnes de gravats dans la mer. Survivaliste avant la lettre, fou magnifique construisant une digue contre le réchauffement climatique, il réinvente l’utopie et termine le roman en une peinture sublime et impossible, noyée d’eau et de soleil. La foi en la beauté, seule capable de sauver l’humanité.

Une expérience de lecture, unique et bouleversante, aiguisée, impitoyable, poétique, et un chemin du personnel à l’universel

Le 16 décembre

A l’occasion de l’exhumation de sa tante pour être placée dans le caveau familial, Théodore philosophe sur le sens de la vie et de vivre avec un certain humour désabusé.

Le 16 décembre de Théodore Van Swingada

Un Théodore dilettante de sa propre vie, vieil étudiant incapable de s’astreindre à un travail et satisfait d’une vie un peu minable et sans ambitions.

Bof. Une lecture d’un certain ennui (vraisemblablement assumé) à conseiller aux fétichistes de la date du 16 décembre ou des vieilles tantes décédées

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cette «jeune prose» frappe autant par son aisance et sa vigueur que par la maturité de l’esprit qui la dirige, et les variations sur la mort qui forment le sujet de ce petit livre ont tant de vivacité, d’humour, de profondeur, qu’on le lit d’un trait avec un étrange plaisir. L’auteur s’y peint sous l’aspect peu flatteur d’un raté, vieil étudiant attardé, incapable de s’astreindre à un métier monotone, et supportant sans trop de répugnance sa vie minable dans une mansarde. Le prétexte de ses méditations sur la mort est l’exhumation des restes d’une tante, qu’il escorte ensuite jusqu’à un caveau de famille. Au cours de cette macabre expédition, il est visité par des souvenirs si vivaces des morts de sa famille et de son entourage qu’il acquiert le sentiment d’une sorte d’osmose, de douce familiarité entre les deux mondes et qu’il se représente lui-même comme un genre d’acrobate réussissant des bonds inimitables entre le temporel et le surnaturel. Il puise dans ces exercices un réel apaisement à ses regrets, à ses remords, même, et, sous le vocable un peu vague de l’« amour », y trouve contentement et plénitude

Les raisons du coeur : récit véridique, drolatique et fantasmagorique

Jean-Paul a bien failli claquer sur un court de tennis lors d’un jeu avec Archie, un pote blindé de thunes (bien blindé, quand même !). Le voilà à passer au bloc entre les mains de la superstar des chirurgiens du myocarde

Les raisons du coeur : récit véridique, drolatique et fantasmagorique de Jean-Paul Enthoven

Passé le name dropping de toutes ses connaissances si illustres… Jean-Paul commence à réfléchir sur sa vie, ses relations et son besoin de statut social (pas sûr qu’il soit arrivé si loin dans ses réflexions), la célébrité, ses ex et sa présente, sa descendance et ses fantômes.

Introspection, humour et belle écriture

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Par quelle alchimie une peine de cœur peut-elle se transformer en accident cardiaque ?
Que se passe-t-il secrètement dans un cœur ardent et vivant qui, d'un coup, se brise ?
Tel est le mystère que tente d'éclaircir ce récit véridique, drolatique et fantasmagorique.

On y croise des balles de tennis et le chat de Schrödinger, des femmes fatales et un héros virgilien, une Thunderbird rutilante et des effluves d'outremer, Françoise Sagan et Michel Berger, des amitiés salvatrices, quelques doses de morphine et des souvenirs embrouillés de rêves.
Une saison en enfer ? Un aller-retour dans le néant ? Certainement pas.
Voici plutôt la confession d'un homme allégé, réconcilié, détaché, libéré, qui choisit d'en finir avec sa part de comédie.
Et de se raconter, soudain, à cœur ouvert

Petit traité sur l’immensité du monde

Dans les longueurs, sur les largeurs et vers la hauteur, Sylvain Tesson parcours le monde, les jours et les nuits. Il rencontre et se rencontre.

Petit traité sur l'immensité du monde de Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde de Tesson

Un livre de vagabonderies.

L’amour de la route « by fair means » comme un wanderer ou un waldganger. Le désir de solitude, la détestation de la domination mâle, certains bivouac mémorables, l’attrait pour le lac Baïkal (qu’il racontera dans les forêts de Sibérie) l’escalade des cathédrales de pierre…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pour ralentir la fuite du temps, Sylvain Tesson parcourt le monde à pied, à cheval, à vélo ou en canot. Dans les steppes d'Asie centrale, au Tibet, dans les forêts françaises ou à Paris, il marche, chevauche, escalade aussi les monuments à mains nues. Pour mieux embrasser la terre, il passe une nuit au sommet de Notre-Dame de Paris, bivouaque dans un arbre ou sous un pont, construit des cabanes.

Cet amoureux des reliefs poursuit le merveilleux et l'enchantement. Dans nos sociétés de communication, il en appelle à un nouveau nomadisme, à un vagabondage joyeux. Ce Petit traité sur l'immensité du monde est un précis de désobéissance naturaliste, une philosophie de poche buissonnière, un récit romantique contre l'ordre établi

Dans les forêts de Sibérie

Six mois isolé volontaire au bord du lac Baïkal, Sylvain Tesson se demande s’il a une vie intérieure.

Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson

Il boit seul ou lors de brèves rencontres, craint les ours et se réchauffe en attendant le dégel.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l'existence.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu

Ailleurs

Après Monstre et Innocent, Gérard a encore des choses à dire !

Ailleurs de Gérard Depardieu

Il parle de sa soif de vie, de son ennui d’un ici terne, aseptisé, silencieux et docile. Il veut vivre, au risque (ou la chance) de se tromper. Il veut voyager, rencontrer, partager, toucher, goûter, dévorer… Et même s’il se sent peut être moins vif sur la fin, il veut partir comme dans un western, les bottes aux pieds !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Je suis parfois un innocent, parfois un monstre.
Tout ce qui est entre les deux ne m'intéresse pas.
Tout ce qui est entre les deux est corrompu.
Seuls l'innocent et le monstre sont libres.

Ils sont ailleurs