Maigret et la vieille dame

Voilà un Maigret bien intéressant. On y découvre un commissaire emprunté, nostalgique, désordonné… presque fatigué

Il rencontra l'inspecteur Castaing devant un étalage de cartes postales.
 - Je vous attendais, commissaire. On vient de m'apporter les rapports. Je les ai en poche. Vous voulez les lire?
 - J'aimerais, avant tout, m'asseoir à une terrasse et boire un verre de bière fraîche. Elle ne vous a rien offert?
 - Elle m'a offert un calvados tellement vieux, tellement fameux que cela m'a donné soif de quelque chose de plus vulgaire et de plus désaltérant.
Maigret et la vieille dame de Georges Simenon

Un tome dans lequel Simenon décrit « la méthode » : s’imprégner, laisser (ou faire) parler et patienter pour que la vérité apparaisse.

Il semblait que ne pouvaient habiter là que des familles heureuses et vertueuses, pour qui tout était paix et joie, et il avait été secrètement déçu quand une affaire malpropre avait éclaté dans une de ces villas aux allées ratissées, - le meurtre sordide d'une belle-mère, pour des questions d'intérêt.
Maintenant, bien sûr, il savait. Il passait sa vie, en quelque sorte, à voir l'envers du décor, mais il gardait le regret enfantin d'un monde « comme sur les images ».

La visite de la vieille dame qui vient chercher le commissaire à Paris pour découvrir qui a bien pu vouloir l’empoisonner à l’arsenic et, hélas, tuer sa bonne à la place. Mais le poison, n’est-ce pas une arme de femme ?

Il savait qu'il y avait un moment comme celui-là à passer au cours de chaque enquête, et que, comme par hasard - où bien était-ce un instinct qui le poussait ? - presque chaque fois il lui arrivait de boire un peu trop.
C'était quand, comme il disait à part lui, cela a se mettait à « grouiller ».
Au début, il ne savait rien, que des faits précis, ce qu'on écrit dans les rapports. Puis il se trouvait en présence de gens qu'il n'avait jamais vus, qu'il ne connaissait pas la veille, et il les regardait comme on regarde des photographies dans un album.
Il fallait faire connaissance aussi rapidement que possible, poser des questions, croire ou ne pas croire aux réponses, éviter d'adopter trop vite une opinion.

Un Maigret un peu téléphoné et caricatural mais très représentatif de la série
Maigret 58/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La châtelaine de la bicoque.
Il descendit du Paris - le Havre dans une gare maussade, Bréauté-Beuzeville. Il avait dû se lever à cinq heures et, faute de trouver un taxi, prendre le premier métro pour se rendre à la gare Saint-Lazare. Maintenant, il attendait la correspondance.
- Le train pour Étretat, s'il vous plaît ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Qui pouvait vouloir tuer la vieille Valentine Besson, dont la servante, Rose, est morte d'avoir bu un verre d'eau destiné à sa patronne, et contenant des somnifères ?
Maigret, appelé à faire la lumière sur ce meurtre, soupçonne un moment Arlette, la fille de Valentine, qui semble avoir une vie privée assez trouble avec son mari, Théo. Mais la cupidité ne peut être le mobile : la vieille dame ne possédait plus que des copies de bijoux, répliques de la fabuleuse collection jadis constituée par son mari. Sur ces entrefaites, Valentine abat d'un coup de revolver un « rôdeur » qui n'est autre que le frère de Rose. Pour Maigret, qui vient de découvrir une émeraude authentique, les pièces du puzzle commencent à s'assembler... Dans une atmosphère de vacances balnéaires, ce sont de bien sombres mystères qui vont peu à peu être dévoilés par le sagace enquêteur.