Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Menacé de mort par une lettre anonyme et ce, dimanche avant six heures de l’après-midi, Emile Grosbois fait appel à Maigret.
Menaces de mort de Georges Simenon
Mais comme toujours, Maigret a besoin de temps, d’espace pour s’épanouir. Et une nouvelle, non, c’est trop court !
Menaces de mort avec des illustrations de Loustal
Restent les fines illustrations de Loustal qui donnent un peu de grâce à ce glauque huis-clos dans une famille où tout le monde semble se détester cordialement.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) - Allô ! C'est vous, Maigret ? Vous voulez passer un instant dans mon bureau ?
Fenêtres ouvertes sur la Seine, car on avait un mois de juin splendide. Maigret en profita pour mettre fin aux confidences d'un assez louche individu qui faisait pardonner ses trafics plus ou moins clandestins en venant raconter chaque semaine à la P. J. ce qu'il savait sur ses collègues de Montmartre.
Quelques instants plus tard, le commissaire poussait la porte matelassée du bureau du directeur de la Police judiciaire et, là aussi, les hautes fenêtres étaient ouvertes, donnant de la gaieté à une pièce où venaient aboutir tous les crimes de Paris.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Les lettres anonymes, ce n'était pas vraiment le domaine du commissaire. Alors pourquoi accepta-t-il l'enquête ? La douceur du soleil de juin, la perspective d'un week-end au bord de l'eau ?...
Et voilà, c’était le dernier roman de Maigret que je n’avais pas encore lu. Et, bonheur, c’en était un très bon ! Restent encore quelques nouvelles mais celles-ci m’ont généralement semblé moins bonnes. J’avais commencé ces lectures suite à la découverte d’un Maigret dans la cave de mes parents. Puis, j’avais été motivé par la lecture d’un article dans le Temps où Nicolas Dufour racontait son été durant lequel « J’ai lu les 75 romans de Maigret (et j’ai déjà envie de les relire) »
L’inspecteur Cadavre de Georges Simenon
Et je termine ces Maigret avec bonheur par cette dernière enquête qui est celle de l’injustice ! Et, par chance, c’est peut-être une des plus emblématique. Ici, les salauds, les malins et malfaisants restent impunis.
Fataliste, Maigret s’en accommode tant bien que mal.
Car c’est sûrement là que réside une des originalités de Maigret. Si le commissaire cherche toujours à comprendre (avec succès, d’ailleurs (et souvent un peu miraculeusement)), les coupables ne sont pas toujours condamnés et parfois, nulle morale, aucun Karma ni justice. Le commissaire hausse les épaules et s’en va. Oui, les assassins, comme dans la vraie vie, restent libres… Parfois.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le petit train du soir
Maigret regardait le monde avec de gros yeux maussades, donnant sans le vouloir à sa personne cette fausse dignité, cette importance qu'on affecte après les heures vides passées dans un compartiment de chemin de fer. Alors, bien avant que le train ralentisse pour entrer en gare, on voit des hommes gonflés dans d'énormes pardessus sortir de chaque alvéole, une serviette de cuir ou une valise à la main, et, avec l'air de ne pas se préoccuper les uns des autres, rester debout dans le couloir, une main négligemment accrochée à la tringle de cuivre qui barre la vitre.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Suicide? Meurtre? Un froid matin de janvier, un jeune homme est retrouvé mort sur la voie ferrée près de Saint-Aubin-les-Marais, en Vendée. Pour rendre service à un ami, le commissaire Maigret accepte de quitter Paris pour essayer d'y voir plus clair.
Mais il n'est pas le seul à mener l'enquête : un ancien policier devenu détective privé, l'inspecteur Cadavre, s'intéresse lui aussi de très près à cette affaire...
Ce livre regroupe 9 nouvelles (dont deux minuscules avec le commissaire):
Les petits cochons sans queue
L’histoire de la fille d’un receleur dont le mari disparaitLes petits cochons sans queue de Georges Simenon Sous peine de mort
Une histoire de vengeance (ou d’escroquerie) entre un unijambiste et un borgne au bord de merSous peine de mort de Georges Simenon Le petit tailleur et le chapelier
Un serial killer et une récompense de 20’000 francs dans une ville où tout le monde à peurLe petit tailleur et le chapelier de Georges Simenon Un certain Monsieur Berquin
Une micro-nouvelle sur un accident
L’escale de Buenaventura
Encore une micro-nouvelle, coloniale, celle-ci.
L’homme dans la rue
Maigret traque un homme dans la rue, de bars en cinéma, un tour de ParisL’homme dans la rue de Georges SimenonUne nouvelle dispensable, éventuellement pour les collectionneurs et les aficionados du commissaire Maigret 60/103
Vente à la bougie
Appelé pour un meurtre, Maigret tente de reconstituer le meurtre en huis-clos.Vente à la bougie de Georges SimenonUne nouvelle comme un brouillon inabouti Maigret 61/103
Le deuil de Fonsine
Deux soeurs liées par une haine tenace
Madame Quatre et ses enfants
Madame quatre habite au quatre et elle est la femme de… ?
En bref, 9 nouvelles, dont deux minuscules avec le commissaire Maigret. Et en dehors des deux-trois premières qui sont un peu plus développées, voici un recueil bien fastidieux. Comme des fonds de tiroirs assemblés de bric et de broc à postériori…
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Les petits cochons sans queue
Les jeunes mariées aiment recoudre les boutons.
Pour le coup de téléphone de sept heures, il n'y avait pas de doute : Marcel l'avait bien donné de son journal. Germaine venait à peine d'arriver au restaurant Franco-Italien, boulevard de Clichy, où ils avaient l'habitude de dîner et où ils se retrouvaient automatiquement quand ils ne s'étaient pas donné rendez-vous ailleurs. Ils y avaient leur table réservée, près de la fenêtre. Cela faisait partie de leur home.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Pour le coup de téléphone de sept heures, il n'y avait pas de doute : Marcel l'avait bien donné de son journal. Germaine venait à peine d'arriver au restaurant Franco-Italien, boulevard de Clichy, où ils avaient l'habitude de dîner et où ils se retrouvaient automatiquement quand ils ne s'étaient pas donné rendez-vous ailleurs.
Ils y avaient leur table réservée, près de la fenêtre. Cela faisait partie de leur home. Elle avait eu juste le temps de s'asseoir et de constater qu'il était sept heures moins trois minutes quand Lisette, la petite du vestiaire, qui la regardait d'un air si curieusement ému depuis qu'elle était mariée et qui avait tant de plaisir à l'appeler madame, s'était approchée.
- Madame Blanc... c'est Monsieur qui vous demande au téléphone...Elle ne disait pas M. Blanc. Elle disait monsieur, et elle prenait un air si complice que c'était un peu comme si ce monsieur eût été leur monsieur à elles deux
Surmené, il est temps pour le commissaire de prendre un peu de repos ! Poussé par son ami Pardon, il se décide à prendre du repos… juste au moment où une affaire éclate à Paris. Saura-t-il laisser Janvier s’en charger, quitter Paris et profiter de ses vacances avec Madame Maigret ?
Maigret s’amuse de Georges Simenon
Un Maigret où ça bouffe et picole pas mal avec, en toile de fond, les impatiences d’un commissaire qui peine à lâcher prise
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le commissaire à la fenêtre
Le petit vieux à barbichette sortait à nouveau de l'ombre de l'entrepôt, à reculons, regardait à gauche et à droite, avec un geste des deux mains comme pour attirer vers lui le lourd camion dont il dirigeait la manœuvre. Ses mains disaient :
- Un peu à droite... Là... Tout droit... Tout droit... Doucement... A gauche... maintenant... Braquez...
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une cardiaque nymphomane et croqueuse de diamants.
Maigret s'est juré cette fois, pour des raisons de santé, de prendre de vraies vacances. Il donne à la PJ son adresse aux Sables-d'Olonne, mais reste à Paris où il compte flâner en compagnie de Mme Maigret. Il apprend, en lisant les journaux, que l'on a découvert boulevard Haussmann, dans un placard du laboratoire du docteur Jave, le corps dénudé d’Eveline, l’épouse du médecin. Maigret est passionné par l'enquête que mène en son absence l'inspecteur Janvier et qu’il suit en lisant les journaux, tout en se promenant dans Paris avec son épouse. Il envoie de temps en temps à Janvier des billets anonymes susceptibles de l'orienter dans ses recherches…
Les meilleurs Maigret – à mon goût – sont ceux où Simenon s’attache à une personne, une famille ou un groupe (par exemple les habitants d’un immeuble, les client d’un bistrot…). À sa manière, il tente de les comprendre et de saisir leurs personnalités, les failles et les tensions. Et avec ce corps sans tête, il le fait très bien.
Maigret et le corps sans tête de Georges Simenon
Un Maigret ou apprend qu’il existerait des étages de prostituées et que ce sont celles du bas qu’on retrouve démembrées dans les canaux. Si la formulation est fort maladroite et datée, reste un fait bien sordide qui démontre (s’il était besoin) la considération (nulle) qui leur était est apportée.
Un Maigret ou l’on apprend aussi qu’un verre de blanc toutes les heures ou toutes les demi-heures, ce n’est pas de l’alcoolisme. Rions !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La trouvaille des frères Naud
Le ciel commençait seulement à pâlir quand Jules, l'aîné des deux frères Naud, apparut sur le pont de la péniche, sa tête d'abord, puis ses épaules, puis son grand corps dégingandé. Frottant ses cheveux couleur de lin qui n'étaient pas encore peignés, il regarda l'écluse, le quai de Jemmapes à gauche, le quai de Valmy à droite, et il s'écoula quelques minutes, le temps de rouler une cigarette et de la fumer dans la fraîcheur du petit matin, avant qu'une lampe s'allumât dans le petit bar du coin de la rue des Récollets.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L'un après l'autre, les morceaux d'un cadavre, découverts par des mariniers, sortent des eaux du canal Saint-Martin, au-dessus de l'écluse des Récollets. Seule la tête demeure introuvable.
C'est dans un bistro voisin, sur le quai de Valmy, que Maigret va entreprendre de humer les mystères du quartier. Le patron du café, Omer Callas, est absent : au dire de sa femme Aline, il s'approvisionne en vins dans la région de Poitiers. Le policier a tôt fait de repérer les amants - l'un régulier, l'autre occasionnel - de cette femme évasive et sèche, adonnée à la boisson. Peu à peu l'étau se resserre autour d'elle. Mais quel intérêt pouvait-elle avoir à faire disparaître un mari aussi peu gênant ? La vérité surgira, étonnante, liée à ces paradoxes du cœur humain, à ces énigmes de la personnalité et du destin que Georges Simenon excelle à débusquer dans les existences les plus ordinaires
Un opus qui aurait pu aussi s’intituler Chasse à l’homme à Montmartre ou Maigret au striptease. Hélas, il aurait pu tout aussi bien titrer Sale époque pour les homos ou Ici, on aime pas les toxicos. Oui, pas terrible ! Alors que d’habitude Maigret ne juge pas avec une écoute généralement bienveillante, ici, c’est pas vraiment ça. Et c’est désagréable !
Maigret au Picratt’s de Georges Simenon
Un tome malheureux qui ne passera pas aux filtres du wokisme. Témoignage d’une époque
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Pour l'agent Jussiaume, que son service de nuit conduisait quotidiennement, à quelques minutes près, aux mêmes endroits, des allées et venues comme celle-là s'intégraient tellement à la routine qu'il les enregistrait machinalement, un peu comme les voisins d'une gare enregistrent les départs et les arrivées des trains.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Personne, à la PJ, n'a pris au sérieux l'avertissement d'Arlette, une strip-teaseuse de Pigalle, ivre de surcroît : un nommé Oscar se dispose à assassiner une comtesse - dont le nom demeure inconnu. Pas pour longtemps... On la retrouve morte étranglée... et Arlette a subi le même sort. Installé au Picratt's, l'établissement montmartrois où travaillait la jeune femme, Maigret n'a plus qu'à observer et à questionner, dans ce milieu interlope où se côtoient filles faciles et mauvais garçons. Dans l'espoir de reconstituer la personnalité et les liens qui unissent trois personnages dont deux sont morts, et le troisième - le mystérieux Oscar - introuvable... Et nous découvrirons, de la Côte d'Azur à paris, l'inéluctable déchéance d'une femme fortunée, qui a peu à peu basculé dans un univers sordide
Lorsqu’on lui pose la question de savoir s’il pense que… ? Maigret à l’habitude de répondre qu’il ne pense pas ! Dès lors, comment pourrait-il se tromper ?
Maigret se trompe de Georges Simenon
Et ici, comme à son habitude, Maigret questionne, tourne autour de son sujet, tâtonne, s’imprègne et évite une confrontation trop rapide et brutale.
Un opus avec de délicieuses descriptions de femmes, épouses, assistantes, bibliothécaires, bonnes, concierges qui gravitent toutes autour du mâle. Médecin brillant et homme à femmes.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il était huit heures vingt-cinq du matin et Maigret se levait de table tout en finissant sa dernière tasse de café. On n'était qu'en novembre et pourtant la lampe était allumée. A la fenêtre, Mme Maigret s'efforçait de distinguer, à travers le brouillard, les passants qui, les mains dans les poches, le dos courbé, se hâtaient vers leur travail.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Qui a tué Louise Filon, alias Lulu, ancienne prostituée du quartier de La Chapelle, alors qu'elle était enceinte ? Et qui payait son appartement cossu, dans le quartier des Ternes ? En cherchant la réponse à ces questions, Maigret va découvrir deux hommes dans la vie de la victime : Pierrot, le musicien de musette, et le professeur Etienne Gouin, une sommité du monde médical. Il va aussi plonger dans deux Paris on ne peut plus dissemblables : celui des pauvres et des mauvais garçons, celui - feutré, silencieux, orgueilleux aussi - d'une bourgeoisie opulente...Reste à découvrir le coupable. Et son mobile. Et pour cela, à affronter la personnalité imposante du médecin, que Maigret semble redouter...
Une histoire un peu alambiquée (et alcoolisée, comme d’hab) avec un mort qui sort de chez le juge. Un juge avec une fille un peu… spéciale.
La maison du juge de Georges Simenon
Un polar en Vendée et qui sent l’Atlantique, la pêche et les moules sur les bouchots à marée basse. Avec un Maigret qui picole pas mal et qui finit par se fâcher lors d’une longue chansonnette !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La femme du douanier
- Cinquante-six, cinquante-sept, cinquante- huit... comptait Maigret.
Et il ne voulait pas compter. C'était machinal. Il avait la tête vide, les paupières lourdes.
- Soixante et un, soixante-deux...
Il jetait un petit coup d'œil dehors. Les vitres du Café Français étaient dépolies jusqu'à mi-hauteur. Au-dessus du dépoli, on n'apercevait que les arbres dénudés de la place et la pluie, toujours la pluie.
- Quatre-vingt-trois, quatre-vingt-quatre...
Il était là, debout, sa queue de billard à la main, et il se voyait dans toutes les glaces qui entouraient le café.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Tombé en disgrâce sans trop savoir pourquoi, Maigret a été nommé en Vendée où il s'ennuie. Un jour pourtant, un douanier qu'il connaît lui envoie sa femme pour signaler la présence d'un cadavre dans la maison de leur voisin, un ancien juge en retraite. Maigret arrive dans un village de pêcheurs méfiants, obéissant à ses propres règles et faisant front devant l'étranger. Ce que Maigret va découvrir à force de patience dépasse le simple fait divers. Le juge ne nie pas. Il y avait bien un mort chez lui dont il a voulu se débarrasser à la faveur de la marée. S'il n'avait jamais vu la victime et ne sait pas comment ni pourquoi l'inconnu est venu se faire tuer chez lui, le petit homme, remarquable de calme et de distinction, a bien d'autres choses à raconter...
C’est clair, des fois, Maigret se plante. Mais en même temps, pour ne pas trop égratigner la légende, Simenon lui trouve bien des excuses, rend la victime détestable, les coupables presque légitimes ou alors même… innocents voir inexistants ?
Un échec de Maigret de Georges Simenon
Alors… échec ou demi-échec ?
L’histoire du meurtre d’un odieux personnage qui serait certainement étiqueté aujourd’hui « pervers narcissique » et paranoïaque. Un ancien camarade d’école de Maigret, ami de ministre et sujet de lettres anonymes lui prédisant sa mort toute prochaine.
Un livre avec une toute-fin un peu trop morale pour être honnête
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La vieille dame de Kilburn Lane et le boucher du parc Monceau.
C'est à peine si Joseph, le garçon de bureau, fit, en grattant la porte, le bruit léger d'une souris qui trottine. Il entrouvrit l'huis sans un craquement, surgit si silencieusement dans le bureau de Maigret qu'avec son crâne chauve auréolé de cheveux blancs presque immatériels, il aurait pu jouer les fantômes.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Le commissaire reçoit la visite de Fumal, homme d'affaires de grande envergure qui se plaint d'être l'objet de lettres anonymes menaçantes et demande à être protégé en raison de son importance financière et politique.
Maigret, qui l'a connu dans son enfance, le trouve toujours aussi antipathique et s'occupe de lui à contrecœur.
Bien que sa maison ait été surveillée, Fumal est découvert assassiné le lendemain matin.
Cette première enquête ressemble fort à une présentation (à postériori, écrite en 1949 alors que les premiers datent de 1931) des personnages. Et même si Maigret n’a pas toujours été vieux, Madame était déjà une « bonne grosse mémère ».
La première enquête de Maigret de Georges Simenon
Une enquête dans laquelle Jules (tout jeune et pas encore commissaire (juste secrétaire)), va s’en prendre plein la figure. Une sorte de clé pour la compréhension de son fatalisme ultérieur.
Une enquête où les coupables resteront possiblement impunis… Mais comment le prouver ? Et ils sont si riches et si bien vus en société…
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La déposition du flûtiste
Une balustrade noire partageait la pièce en deux. Du côté réservé au public, il n'y avait qu'un banc sans dossier, peint en noir lui aussi, contre le mur blanchi à la chaux et couvert d'affiches administratives. De l'autre côté, il y avait des pupitres, des encriers, des casiers remplis de registres énormes, noirs encore, de sorte que tout était noir et blanc. Il y avait surtout, debout sur une plaque de tôle, un poêle en fonte comme on n'en voit plus aujourd'hui que dans des gares de petites villes, avec son tuyau qui montait d'abord vers le plafond, puis se coudait, traversant tout l'espace avant d'aller se perdre dans le mur. L'agent au visage poupin, qui avait déboutonné son uniforme et qui essayait de dormir, s'appelait Lecœur.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Qui a tiré un coup de revolver, en pleine nuit, dans l'hôtel particulier de la puissante famille Gendreau-Balthazar, rue Chaptal ? Tout jeune secrétaire du commissariat du quartier Saint-Georges, Jules Maigret se voit confier une enquête officieuse - car on n'attaque pas de front ces gens de la haute société, aux relations influentes. Maigret va habilement débrouiller l'écheveau des secrets de la famille Gendreau. En particulier les ambitions d'Hector, fondateur de la dynastie : assurer à sa descendance un nom à particule. Comment la vanité mêlée aux intérêts d'argent peut déboucher sur le meurtre, c'est ce que nous découvrirons au terme de l'enquête. Enquête inutile. Maigret apprendra que les riches méritent des égards auxquels d'autres classes sociales n'ont pas droit...