Elle est noire, à Oakland, elle a 17 ans et se retrouve seule à faire face aux les merdes qui s’accumulent. Et tout va aller très vite.
Une dénonciation des abus policiers, du pouvoir des grosses merdes qui abusent de leurs insignes, de la violence de la pauvreté, du sexisme et du racisme systémique d’une société qui échoue à protéger les plus vulnérables.
Avec une voix claire et un style froid, Arpenter la nuit est un excellent roman qui malheureusement ne doit pas être très fictionnel tant de telles histoires semblent se répéter sans fin
La piscine est pleine de merdes de chien et les ricanements de Dee nous narguent dans le petit matin. Ça fait une semaine que je lui répète qu'elle ressemble vraiment à une toxico, ce qu'elle est bel et bien, à se marrer toujours pour la même blague comme si la chute pouvait changer. On dirait qu'elle s'en fiche que son mec l'ait quittée, qu'elle n'en avait même carrément rien à foutre quand il s'est pointé près de la piscine mardi dernier après avoir fait toutes les poubelles du quartier à la recherche de crottes emballées dans des sacs en plastique.
En Californie, une adolescente noire est décidée à survivre, coûte que coûte, dans un monde qui se refuse à la protéger. Un premier roman coup de poing.
Kiara, dix-sept ans, et son frère aîné Marcus vivotent dans un immeuble d'East Oakland. Livrés à eux-mêmes, ils ont vu leur famille fracturée par la mort et la prison. Si Marcus rêve de faire carrière dans le rap, sa soeur se démène pour trouver du travail et payer le loyer. Mais les dettes s'accumulent et l'expulsion approche.
Un soir, ce qui commence comme un malentendu avec un inconnu devient aux yeux de Kiara le seul moyen de s'en sortir. Elle décide de vendre son corps, d'arpenter la nuit. Rien ne l'a préparée à la violence de cet univers, et surtout pas la banale arrestation qui va la précipiter dans un enfer qu'elle n'aurait jamais imaginé.
Un roman à la beauté brute, porté par la langue à fleur de peau de Leila Mottley