Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Une histoire de vampire à la sauce post-apocalyptique un peu dans la veine de Vuzz.Nosferatu de Philippe DruilletUne sorte d’anti-héros violent, cynique et névrosé perdu dans un monde violent et dans lequel quelques traits d’humours violents viennent égayer toute cette violence.
Un album au rendu noir-blanc-argent des plus réussi
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Dehors tout est noir... Tout est gris, il est 5h45 à ma montre, je ne sais plus s'il s'agit du jour ou de la nuit.. Tout est gris..
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Les temps ont changé. Comment était-ce, autrefois ? Comment était-ce, la vie ? Nous avons dû changer, nous, ceux de la surface. Mutation, nourriture... C'est peut-être pour cela que nous sommes devenus des vampires...
Ce récit post apocalyptique contient un petit avertissement concernant des scènes de violence explicite… Alors : ouais !Les indignes de Agustina BazterricaBienvenue à la Maison de la Sororité Sacrée, une secte de femmes où la Sœur supérieure (et …?) règne avec sadisme sur les différentes castes asservies.
Ici, tout semble invraisemblablement extrême, abject, arbitraire et cruel. Et la soumission de ces femmes en devient incompréhensible.
Incompréhensible, vraiment ? Pures inventions ou simple inspiration des dérives religieuses passées (passées, vraiment ?)
Un choc écœurant, peut-être pour y voir plus clair. Brillant !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Quelqu'un crie dans l'obscurité. J'espère que c'est Lourdes.
J'ai mis des cafards dans son oreiller et j'ai cousu la taie pour qu'ils aient du mal à en sortir, pour qu'ils grouillent sous sa tête ou sur son visage (pourvu qu'ils rentrent dans ses oreilles et fassent leur nid dans ses tympans, qu'elle sente leurs larves lui grignoter le cerveau).
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Au sein de la Maison de la Sororité Sacrée, les coups de fouet de la redoutable Soeur Supérieure rythment le quotidien strictement réglé des « indignes ». Pétries de jalousie, elles se tendent des pièges cruels dans l'attente de savoir qui sera la prochaine heureuse élue à rejoindre les « Illuminées ». C'est le voeu le plus cher de la jeune femme qui raconte cette histoire, au fil d'un journal dans lequel elle s'épanche nuit après nuit, au péril de sa vie. Peu à peu lui reviennent en mémoire les souvenirs d'avant l'effondrement du monde, avant que la Maison de la Sororité Sacrée ne s'impose comme l'ultime refuge.
Un jour, elle découvre une errante aux abois et l'aide à intégrer la communauté. Alors qu'un lien étroit se noue entre elles, il apparaît vite que Lucía est spéciale. Et que son arrivée apporte enfin une lueur d'espoir dans un monde de ténèbres.
À travers cette nouvelle dystopie aussi envoûtante que glaçante, Agustina Bazterrica nous interroge sur les croyances, les règles et les hiérarchies que nous mettons en place pour faire société, et offre une vision vertigineuse de notre humanité.
Gueule de Truie, un inquisiteur post-apocalyptique chargé par les prêtres d’éliminer les derniers survivants du Flache afin que le nouveau règne puisse voir le jour. Un exécuteur zélé.
Jusqu’à sa rencontre avec une fille qui porte une boite. Gueule de Truie de Justine Niogret
Une fable violente sur la quête de soi. Le road-trip de deux êtres liés par une chimère. Faut-il perdre nos derniers déguisements, se retrouver nu et s’affranchir de toutes nos dernières croyances et illusions ? Pourquoi ? Pour se retrouver face aux cendres de notre vie et naître enfin, dévasté ?
Un livre sombre aux multiples messages, cryptiques
Déroutant
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le fond véritable du tableau ; le sable, l'ocre, le vert-de-gris et l'ivoire de la masse des corps. Au loin, la mer d'un turquoise éteint ; prologue.
« Lumière ».
« Lumière ».
L'enfant ferme les paupières, assez fort pour voir cramoisi. Il connaît les lumières, mais celle-ci lui blesse les rétines, même cachées derrière sa peau. Il pose les mains sur ses yeux et serre jusqu’à en avoir mal. Les lumières, oui, il en a l’habitude, mais celle-ci est une lumière, la lumière, un mot de la langue ancienne, compliqué dans la bouche. Elle brûle.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Gueule de Truie, voilà un nom qu'on gagne. »
L'Apocalypse a eu lieu.
Pour les Pères de l'Église, elle a été causée par Dieu lui-même. Comme la Terre est morte, ils n'ont plus qu'un seul but : détruire le peu qui reste, afin de tourner une bonne fois pour toutes la page de l'humanité.
À leur service, Gueule de Truie, inquisiteur. Dès le plus jeune âge, on lui a enseigné toutes les façons de prendre la vie. Caché derrière le masque qui lui vaut son nom, il trouve les poches de résistance et les extermine les unes après les autres.
Un jour, pourtant, il croise la route d'une fille qui porte une boîte étrange, pleine de... pleine de quoi, d'abord ? Et pourquoi parle-t-elle si peu ? Où va-t-elle, et pourquoi prend-elle le risque de parcourir ce monde ravagé ? En lui faisant subir la question, Gueule de Truie finit par se demander si elle n'est pas liée à son propre destin, et si son rôle à lui, sa véritable mission, n'est pas de l'aider à atteindre l'objectif qu'elle s'est fixé, et peut-être même d'apprendre à vivre.
Ils sont deux, l’homme et l’enfant. Ils marchent vers le Sud, vers la mer. Au milieu d’un monde post-apocalyptique et des hordes cannibales. Charognards opportunistes, survivants dans un monde déjà mort.
La route de Cormac McCarthy
Lu juste après la fidèle adaptation de Larcenet, le roman n’en est pas moins impressionnant.
Une père qui veille sur son fils. Ils avancent. Pourquoi ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Quand il se réveillait dans les bois dans l'obscurité et le froid de la nuit il tendait la main pour toucher l'enfant qui dormait à son côté.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur voyage ?
La route de Manu Larcenet, d’après le roman de Cormac McCarthy
Manu Larcenet retourne dans les ténèbres. Il sombre dans la route de McCarthy. Une histoire sans espoir, une marche pour la vie… mais quelle vie ? Un père et son fils au milieu des cendres, du froid et des hordes cannibales.
Un chef d’oeuvre oppressant et hypnotique !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) ...
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et sa fille errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites, censés les aider dans leur voyage. Sous la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur périple ?
Il faut lire Antoine Jaquier ! C’est important. Tout d’abord parce qu’il écrit bien, et c’est pas désagréable. Ensuite parce qu’il écrit avec ses tripes, avec la viande et des idées ! C’est rude, souvent trash, merdique, angoissant, violent (parfois très ! (Avec les chiens m’avait franchement dérangé)), inspiré, et souvent avec une vision très noire de l’avenir (mais franchement, vous y croyez encore aux lendemains radieux ?).
Simili Love de Antoine Jaquier
Un livre en plusieurs parties sur notre abrutissement généralisé et la fin de la société suite à la Grande Lumière (la mise en libre accès de toutes la informations personnelles par Foogle) et la prise en main de l’avenir de la planète par l’intelligence artificielle.
Un livre lumineux, sombre et magnifique ! Un livre qui gratte là où ça démange
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Pas que j'avais manqué d'amour, non, on ne pouvait pas dire ça. Sans doute même un privilégié. Le fils chéri de maman. L'adolescent que les filles se disputaient. De solides amitiés forgées à la vingtaine. Des copines et une épouse formidables. Pas de quoi me plaindre.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) 2040. Dans un monde socialement fracturé, Foogle décrète la Grande lumière et rend publiques les données personnelles. Une épidémie mortelle prolifère, les pauvres sont chassés des centres, les autres s'isolent et vivent avec des androïdes facilitateurs de vie.
Déprimé et solitaire, un écrivain tombe fou amoureux de son androïde et rompt avec son statut protégé...
Épidémie - Surveillance - Transparence : Bienvenue en 2040...
Journal d’une rupture et de la fin du monde dans le jura. Douches froides, conserves et coupe de bois au programme.
Survivante de Julie Guinand
C’est tendre et doux, tout Doubs dans un récit plein d’autodérision. Mais d’ailleurs, de qui se moquer d’autre que soi-même quand on est seule au monde ?
Vraiment seule ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) jour 1
La lumière s'éteint d'un coup. Sans grésillement ni aucune sorte d'hésitation, le salon passe du jaune au noir. Je pose mon livre, puis étends le bras. Par réflexe plus que par optimisme, j'appuie sur le bouton de la lampe de chevet, clic-clic-clic. Rien. L'ampoule semble déjà froide sous la pulpe de mes doigts.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) J'ai parfois imaginé des scénarios de fin du monde, en me demandant comment je réagirais, quelles forces nouvelles je me découvrirais, à quelles actions mon instinct de survie me pousserait. Je m'attendais à beaucoup de choses : l'état de choc et l'hébétude qui s'ensuit, le froid, le silence, la peur, le manque. Je m'attendais à beaucoup de choses, mais pas à ça : j'ai dans le ventre les mêmes papillons que lors de mon premier coup de foudre amoureux.
Dans ce roman, un journal de fin du monde sur les bords du Doubs, Julie Guinand transpose en toute sobriété le thème universel de la reconstruction de soi après une rupture, avec une belle inventivité et un humour salvateur
Après avoir découvert Antoine Jaquier avec le sombre Ils sont tous morts, je continue avec cette exploration post-apocalyptique gore et hallucinée.
Tous les arbres au-dessous de Antoine Jaquier
Suite à un grand effondrement des sociétés, Salvatore se réfugie dans son abri survivaliste au milieu d’une forêt dans les Vosges. Mais peut-on rester seul au monde ? Arrivent alors Mira et Alix et…
Un récit à la recherche de soi et des autres dans un monde ultraviolent et dévasté
Heureusement, il y a des drogues ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Dix bornes me séparaient de la première habitation. Hurler au ciel m'avait bien éclaté, surtout la nuit, puis je m'étais habitué.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Récit survivaliste digne des grandes heures de l'anticipation française, un Robinson Crusoé post apocalyptique qui nous invite à repenser la nature.
Retranché dans une ferme isolée du massif vosgien, Salvatore a parfaitement anticipé la fin inéluctable de notre civilisation.
Il s'est minutieusement préparé à la survie en autarcie. Mais après trois ans de solitude, son chemin croise celui d'autres survivants...
Si on commence par ce qui est très bon dans cette bande dessinée, on peut parler du dessin, de la créativité du contexte, du développement, du scénario, des points de vue politiques, sociaux et économiques, de la construction des métaphores et… Oui ! Il y a vraiment plein de trucs géniaux dans Shangri-La
Shangri-La de Mathieu Bablet
Mais si certaines planches sont magnifiques, d’autres m’ont laissé froid et fatalement, au fil de la lecture, je me suis éloigné.
Reste un space opera graphique impressionnant au service d’une critique sociale très contemporaine de nos compulsions acheteuses abruties par un pouvoir économique omnipotent. Portrait d’une société lobotomisée qui court à sa perte en croyant à un paradis promis lui permettant d’oublier les oeillères qu’elle s’est mise elle-même.
Un album au flashback éblouissant
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L'espace infini. L'Homme et Tianzhu Enterprises.
« Le coup de sang » est le nom du dérèglement climatique brutal et généralisé qui s’est abattu sur la Terre.
Animal’z de Enki Bilal
Une terre post-apocalyptique robotisée et trans-espèces où les ressources (eau et nourriture) sont devenues quasi introuvables et où les rares survivants tentent de trouver refuge dans quelques eldorados.
Julia et Roem de Enki Bilal
Un chaos planétaire qui semble causé par la terre elle-même. Théâtre d’une humanité individualiste luttant pour sa survie.
La couleur de l’air de Enki Bilal
Une trilogie mer-terre-air étouffante aux sombres (et splendides) dessins, une narration déroutante à l’imaginaire débridé qui m’a bien souvent laissé hésitant
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La couleur de l'air
Droit devant, nouvelle masse nuageuse, bien dense, bien pleine...
Julia et Roem
Ca tangue sous les roues.
Animal'z
Je confirme. Le sel de l'eau de mer brûle tout sur son passage.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans ce monde dont on ne sait trop s'il est l'émanation d'une histoire parallèle ou simplement le récit de notre futur, le dérèglement climatique s'est brutalement généralisé. La catastrophe porte un nom : le Coup de Sang. Sur la planète dévastée, martyrisée, l'eau potable est soudain devenue un trésor, et la survie individuelle l'obsession de chacun. Désormais, les transports sont rares et dangereux, les communications aléatoires. Seuls quelques Eldorados très isolés, refuges protégés par leur situation géographique particulière, ont réussi à préserver un semblant d'ordre social