Le goût du baiser

Sans être forcément dans le public cible, voici une romance érotique et féministe bien sympathique !
Certes, les clichés s’y déroulent comme les blés devant la moissonneuse, mais le tout reste plutôt bien tourné.

Quand il s'arrête devant chez moi et que je descends de sa Vespa, je me sens légèrement tremblante pendant quelques secondes. C'est très étrange, c'est presque la même sensation que lorsque... je viens de me caresser ! Je fais attention à ne pas avoir le même sourire béat, déjà que, après avoir enlevé le casque, je dois avoir une coupe de cheveux de folle. Il descend et enlève son casque. Ses cheveux à lui n'ont pas bougé : merci la gomina.
Je le remercie de m'avoir ramenée. Nous restons l'un face à l'autre, sans dire un mot. Il est vraiment grand, je dois lever mon visage pour le regarder dans les yeux. Ce regard si noir, fascinant, troublant...
 - Bon, on se voit au prochain cours. Enfin si je n'ai plus mal au pied, et si je ne suis pas démoralisée.
 - Tu sais, même après des années de pratique, y a des fois où on n'y arrive pas.
Le goût du baiser de Camille Emmanuelle
Véritable guide pratique pour jeunes filles (et pour les mecs aussi, il y a encore bien du boulot !), ce goût du baiser démontre que les emmerdes, les conneries que l’on peut faire et tous les connards malveillants peuvent être surpassés. Enfin, tous… n’exagérons pas !
Un vrai bol d’air frais bouillant qui sent bon (enfin… façon de parler) la vie.

Et pis c’est trop chou, et ça fait du bien

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
L'odeur du pain grillé. Je ne sens pas l'odeur du pain grillé. J'ai pourtant bien entendu le bruit du pain qui saute du grille-pain, dans la cuisine. C'est samedi matin. Je suis dans ma chambre, dans mon lit, encore allongée. Je suis réveillée depuis plusieurs minutes. Le matin, le week-end, ma mère fait griller du pain. Tous les samedis et tous les dimanches, depuis que je suis petite, je me réveille avec cette odeur familièrement délicieuse.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cette année de première s'annonce particulière pour Aurore : à la suite d'un accident de vélo, elle vient de perdre le goût et l'odorat.

Au lycée, elle fait tout pour cacher ce handicap, invisible aux yeux des autres. Mais en réalité, ce trouble s'avère plus envahissant que prévu, surtout quand Antoine, un garçon sur lequel elle fantasme depuis des mois, semble enfin s'intéresser à elle.

Privée de deux sens sur cinq, Aurore a soudain le sentiment que son propre corps lui est étranger. Comment poursuivre une vie sexuelle à peine amorcée quand on ne sent rien, pas même sa propre odeur ?

Une histoire d'amitié, de plaisir, de désir, de colère transformée en force et de réappropriation du corps. Celle d'une jeune femme portée par une joie de vivre farouche et communicative.

Sexy summer

Juliette à 14 ans – l’âge des premiers émois – et est électrosensible. Suite à l’installation d’une antenne relais, ses parents décident de quitte Bruxelles pour un trou perdu durant l’été, un village dans une zone blanche.

La journée du 15 août débute sous le soleil habituel, encore plus brûlant que les jours d'avant. Les routes se sont mises à fondre. Bientôt les gens s'enliseront. Juliette lisait gamine l'histoire d'un cochon jaune qui aimait plus que tout s'enfoncer dans la boue. Un jour il s'échappait en ville et prenait pour de la boue du béton fraîchement coulé sur un trottoir. Il s'enfonçait et se retrouvait prisonnier du béton séché. Juliette tâte du bout de sa chaussure les flaques fondues devant la fermette. Elle imagine les habitants de Varqueville pris par les pieds dans la route. Un premier prisonnier, un autre voulant le secourir à son tour figé, et ainsi de suite jusqu'au dernier. Dans le livre, les pompiers libéraient le cochon jaune au marteau-piqueur. Un dépôt grumeleux s'accroche au bout de la chaussure. Ça luit. On dirait le mazout qui englue les oiseaux dans la mer. Le début d'une marée noire.
Sexy summer de Mathilde Alet

Une histoire sans vraiment de fil et qui part dans tous les sens, premiers baisers, bande de jeunes, électrosensibilité, surpoids, agression sexuelle, tensions des parents, chaleur de l’été, amitié… difficile d’accrocher

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Quitter Bruxelles. Quitter Bruxelles, changer de boulot, se désabonner de la télé, quitter Bruxelles, partir au vert, prendre le vélo, manger bio, quitter Bruxelles...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Elle n'a pas vraiment peur, de quoi aurait-elle peur ? Des chiens de garde assoupis, des curieux mal planqués, du mouvement d'un voilage ? Ce ne sont pas les inconnus qui l'effraient, ce sont ceux qui savent. Ici en un sens elle est sauve. Personne ne connaît le poids de l'amour dans son ventre. »

Juliette souffre de la « maladie des ondes ». Raison de son déménagement au coeur d'une zone blanche loin de Bruxelles. Fille de la ville, que va-t-il lui arriver dans ces paysages plats et mornes où la violence couve autant que l'humanité ?

L'étrangeté des campagnes belges forme le décor de ce roman âpre, l'histoire d'une jeune fille dont les rêves enfantins se heurtent à la difficulté de grandir.

C’est aujourd’hui que je vous aime

Le livre de François Morel était déjà assez léger, mais sa poésie lui insufflait une âme et permettait d’oublier facilement son manque de consistance.

C’est aujourd’hui que je vous aime de François Morel et Pascal Rabaté

Hélas, avec cette BD, le dessin très simple (qui colle bien à cette historiette) et le pauvre contenu peinent à en faire un ouvrage convainquant.

Reste des très bonnes idées de Rabaté, et les décompositions de couleurs du personnage m’ont bien fait sourire !

Et bravo pour cette 4e de couv. qui m’a immédiatement renvoyé 40 ans en arrière
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Isabelle Samain, Isabelle Samain, Isabelle Samain,.. Son nom c'est déjà une chanson d'amour avec une métrique parfaite...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Isabelle Samain, Isabelle Samain, Isabelle Samain, Isabelle Samain...
De tout temps et dans tous les pays, les hommes ont rougi devant Isabelle Samain, ont été impressionnés par son charme absolu, son maintien tout en distinction, tout en élégance.
De tout temps et dans tous les pays, devant Isabelle Samain, les hommes se sont sentis sommaires.
À travers le récit des premiers émois amoureux de François Morel, une peinture de l'adolescence tendre et pleine d'humour

Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil

Une histoire de vie, celle de Hajime, ses rencontres, son mariage et la survenue d’un amour d’enfance alors qu’il est établi, marié avec deux enfants

Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil de Haruki Murakami

Le cadre pour poser des questions sur la culpabilité et l’inexorable cours de la vie, sur les regrets, les fantasmes et l’impossibilité de « dé-casser » ce qui a été brisé.

Un magnifique livre, à la lente poésie nostalgique un peu pâteuse dans laquelle le protagoniste semble avoir bien de la peine à surnager…

Toutes les casseroles de la vie ne se recollent pas au fil d’or à la manière du Kintsugi

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Hajime, après avoir été correcteur chez un éditeur, a épousé Yukiko, dont le père, homme d'affaire véreux, lui offre d'ouvrir un club de jazz. Tout dans sa vie lui réussit. Un soir il retrouve Shimamoto-san, une femme qui a été sa voisine et son amie dans son enfance. Ils deviennent amants, mais elle disparaît. Yukiko donne à son mari le temps de réfléchir. Hajime décide de rester avec sa famille

Une soeur

C’est un peu court, un peu survolé, un peu léger et… en même temps, tout y est. Les premiers émois et les premières caresses en vacances, au bord de la plage avec des cigarettes, une bougie et une bouteille volée.

Une soeur de Bastien Vivès

Et c’est délicieux de tension érotique et sensuelle.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"- Y a beau avoir plein de monde, j'ai toujours l'impression d'être toute seule.
- Même quand t'es avec nous ?
- Non, avec vous c'est chouette."

C’est aujourd’hui que je vous aime

C’est très chou et on y croit. C’est le premier amour, pur et inaccessible, unique, bouleversant, obsessionnel. Le fantasme absolu, idéal. A remplir des pages de son nom et de je t’aime.

C'est aujourd'hui que je vous aime de François Morel
C’est aujourd’hui que je vous aime de François Morel

C’est aussi la période de la grande confusion, des hormones, du désir, de la faim qui dévore, de l’aveuglement et de la perte de contrôle.

Et, ma foi, c’est assez bien raconté ! A conseiller à tous les cœurs d’artichaut nostalgiques de l’époque bénie des premiers émois.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
On n'est pas sérieux quand on a douze ans. On tombe amoureux. Furieusement amoureux. Isabelle Samain, Isabelle Samain, Isabelle Samain. Son nom est un refrain, sa beauté, une chanson d'amour. On la guette, on se pâme, on fantasme, on la désire. Qui ça, on ? Ici, pas de nous (trop banal), encore moins de je (trop pédant). Le confident de C'est aujourd'hui que je vous aime, par pudeur, par plaisir, se nomme « les hommes », alias tous les garçons, alias François Morel.

Malicieux et tendre comme à son habitude, l'artiste raconte les amours débutantes, balbutiantes et gauches, désespérées et hilarantes. Il raconte les premiers émois (de véritables tortures), les illusions perdues (et retrouvées), les désordres (amoureux) et le corps qui bouillonne (tout feu tout flamme).

À personne, les hommes ne laisseront dire que l'adolescence est le plus bel âge de la vie. Oui, mais voilà, la vie va les surprendre...

Venise n’est pas en Italie

C’est plus vraiment ma tasse de thé, mais j’aurais adoré lire ce livre plus jeune. Des punchlines bien senties, un humour plein d’autodérision et de sensibilité. Une famille décalée, avec ses petits soucis… et des plus gros.

Venise n'est pas en Italie de Ivan Calbérac
Venise n’est pas en Italie de Ivan Calbérac

Mais bon, un peu snobinard, je n’ai pas osé aimer ce livre pour ce qu’il est, un moment très sympa, tendre et léger comme les premiers émois.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Émile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui lui plaît plus que tout l'invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie. Seul problème, ses parents décident de l'accompagner...

C'est l'histoire d'une famille inclassable, l'histoire d'un premier amour, miraculeux et fragile, d'un voyage initiatique et rocambolesque où la vie prend souvent au dépourvu, mais où Venise, elle, sera au rendez-vous.

Un roman dans la lignée de La Vie devant soi, du film Little Miss Sunshine, où l'humour se mêle à l'émotion

Place Colette

Premier émoi d’une jeune fille de 13 ans éprise d’un homme de 43 ans. Plutôt juste mais pas grand chose de plus.

Place Colette de Nathalie Rheims
Place Colette de Nathalie Rheims

Bof, bof… J’ai préféré « La Boum ».

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À l'âge de 9 ans, la narratrice de Place Colette est victime d'une erreur de diagnostic qui la cloue sur un lit d'hôpital, le corps prisonnier d'une coquille de plâtre. Au terme de trois années de calvaire, un professeur finit par découvrir la véritable maladie ; il l'opère et la sauve.

La jeune fille a passé ce temps immobile à découvrir la littérature et les textes classiques. Elle voue une passion sans limite au théâtre. Revenue à la vie, elle tourne autour de la Comédie-Française et de la place Colette. Le jour de ses 13 ans, elle entre dans la loge d'un comédien dont elle est tombée amoureuse. Bien qu'il ait trente ans de plus qu'elle, elle lui propose de devenir son cadeau d'anniversaire.

Ce roman, qui aurait pu s'intituler Détournement de majeur, est l'histoire d'une double initiation, à l'amour charnel et à la passion du théâtre. Écrit à la première personne, il est pourtant aux antipodes de ce que l'on qualifie d'autofiction : le mensonge enveloppé dans une rhétorique de vérité. C'est un « roman-vrai », où l'auteur se cherche et finit par faire tomber le masque

L’empreinte amoureuse

Et voilà, le cancer arrive. Lutter ou laisser tomber? Pour Bruno, c’est le moment du bilan.

Hélas, le roman de Mélanie Chappuis ne fonctionne pas. Il reste sur une quête autocentrée, pleurnicharde et timidement prétentieuse. Etais-je un bon amant, m’ont elles aimé, se souviennent-elles encore de moi?

Miroir, miroir, dis moi qui est le plus beau!

Reste quelques drôleries…

L'empreinte amoureuse de Mélanie Chappuis
L’empreinte amoureuse de Mélanie Chappuis

Peut-être me suis-je trop identifié à ce Bruno que je n’aime pas ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Bruno souffre d'un mal dont il ne peut identifier l'origine et qui prend la forme d'un cancer. Se pensant condamné, il décide que la mort est une belle façon de s'inscrire durablement dans les coeurs de celles qu'il a aimées. Il part à leur recherche, désireux de connaître son empreinte sur ces femmes, les leurs sur lui. Bruno voyage d'un amour à l'autre, d'un pays à l'autre également. Il se souvient des lieux de son enfance nomade, douloureusement quittés une fois adoptés, de ces années passées à recommencer jusqu'à ce que l'ailleurs devienne foyer. Bien plus que vers la mort, ses cheminements à travers le passé vont le mener à un soudain sursaut de vie, ses errances citoyennes et amoureuses lui fournissant enfin les clés de sa guérison, et la possibilité de son enracinement.

L'écriture de L'Empreinte amoureuse est tantôt fébrile, intense, symbolisant ces instants d'absolu que recherche et vit le narrateur, tantôt apaisée, ralentie par la nostalgie qui parcourt ce roman