Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Il n’est pas vraiment vieux mais au top de sa célébrité. Il n’est pas vraiment malade, mais son médecin vient de lui dire que la machine est irrémédiablement usée. C’est un bourreau de travail mais franchement alcoolique. Homme à femmes, tyran à l’âme vide.
C’est le bout du chemin. Et maintenant ?Les volets verts de Georges SimenonLa star se met à douter, à regretter, à chercher un sens et à prendre peur. Seul devant sa fin.
Mais la sauce ne prend pas vraiment, tout semble là, les anecdotes sonnent juste, mais ces volets verts peinent à s’ouvrir
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) C'était curieux : l'obscurité qui l'entourait n'était pas l'obscurité immobile, immatérielle, négative, à laquelle on est habitué. Elle lui rappelait plutôt l'obscurité presque palpable de certains de ses cauchemars d'enfant, une obscurité méchante qui, certaines nuits, l'attaquait par vagues ou essayait de l'étouffer.
- Vous pouvez vous détendre.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un fâcheux manque de discernement
Emile Maugin apprend du médecin qui l'examine qu'il n'a plus une longue espérance de vie devant lui. Il fait alors un retour sur lui-même : acteur comblé, il règne de manière tyrannique sur son entourage qui vit à ses dépens. Parvenu au faîte de la gloire, il aime à rappeler son enfance misérable dans le Marais vendéen...
Après avoir trouvé le dessin un peu approximatif malgré des planches aux aquarelles très réussies, j’ai fini par me laisser emporter par cette bande dessinée très touchante. Histoires de vies qui se sont manquées, de secrets de famille un peu pourris, de la violence des hommes et de la force des femmes.La montagne entre nous de Marcel Shorjian, dessins de Jeanne SterkersUne histoire – parfois un peu cliché – qui se passe au rythme des villages qui vieillissent, à l’heure où les morts qui s’en vont révèlent des secrets bien enfouis
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Dans quelques minutes, le train entrera en gare d'Entre-les-Monts.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) N’est-il jamais trop tard pour s’aimer ?
De leur village d’enfance niché dans la montagne, Marcia s’est échappée pour la grande ville. Pour une autre vie. Florence, elle, est restée, s’est mariée et a repris la boucherie familiale comme son père l’avait toujours espéré. Pourtant, à l’adolescence, lors leurs escapades secrètes dans la forêt loin des regards inquisiteurs des villageois, c’était Florence qui brillait par son désir d’évasion.
Pourquoi Marcia a laissé Florence derrière elle ? Pourquoi Florence ne l’a pas suivie ? Quand Marcia rentre dans son village natal après trente ans d’absence et de silence, les retrouvailles entre les deux femmes sont assombries par les non-dits et les regrets. Entre rapprochements timides et tension latente, les vraies raisons de leur séparation refont surface…
En pleine crise du Covid, Dominique, 81 ans, apprend qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle qui avait toujours été dans le rang, conformiste, elle décide de se suicider dans les trois jours.
Flamboyant crépuscule d’une vieille conformiste de Emmanuelle Pirotte
Trois jours pour livrer ses regrets et ses bonheurs. Un regard acéré sur une vie pas si flamboyante.
Mais aussi, derrière beaucoup d’humour (et c’est vraiment très drôle), des réflexions sur la vieillesse et le droit de mourir dignement, sur « qu’ai-je fait de ma vie », et sur notre société de manière plus générale.
Un tout gros coup de cœur pour Dominique qui aurait peut-être pu mieux réussir sa vie, mais qui ne loupe pas ses adieux
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Mon nom est Dominique Biron, et je n'ai jamais réussi à m'y faire. Depuis près de quatre-vingt-deux ans, je hais de toute mon âme ce que ces cinq syllabes expriment d'invisibilité, de tiédeur insipide, de discrétion bigote.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Je m'appelle Dominique Biron
et j'ai décidé de mourir dans trois jours.
C'est le temps qu'il a fallu au Christ
pour revenir d'entre les morts,
ça me suffira bien pour faire mon petit ménage. »
Quand Alzheimer frappe à sa porte, Dominique, 81 ans, préfère ne pas s'attarder. Elle se prépare à dire adieu à sa petite vie, ses enfants, ses bibelots... Lorsqu'elle fait le tri dans ses souvenirs, c'est avec une réjouissante férocité. Car l'ennui bourgeois n'a pas réussi à priver Dominique d'une certaine hauteur de vue sur l'Existence.
Le plus difficile est de prendre congé de sa petite-fille adorée, Victoire, 20 ans. Que lui dire ? Que lui écrire ? Comment lui faire comprendre que le choix de sa grand- mère est celui de la liberté et, paradoxalement, de la vie ?
Dans un texte qui claque comme un uppercut, Emmanuelle Pirotte fait du lecteur le dépositaire d'une singulière confession, implacable, drôle et tendre. Travaillé par les problématiques qui hantent nos sociétés modernes, le roman interroge sans concession notre rapport à la mort et au libre arbitre.
Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste est le portrait d'une femme qui se lance, avec panache, dans un ultime face-à-face avec elle-même.
Edouard Louis semble avoir un inépuisable besoin de réparer. De se réparer, réparer ses amitiés perdues, réparer ses regrets, ses erreurs…
Changer : méthode de Édouard Louis
Un livre qui tente de revenir aux sources pour expliquer ses fuites, défendre ses choix, prouver son honnêteté, dissiper les malentendus et justifier ses maladresses.
Une biographie de ses choix de vie et de ses motivations. Mais aussi un témoignage duquel semble affleurer une constante culpabilité.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «Une question s'est imposée au centre de ma vie, elle a concentré toutes mes réflexions, occupé tous les moments où j'étais seul avec moi-même : comment est-ce que je pouvais prendre ma revanche sur mon passé, par quels moyens ? J'essayais tout»
Une histoire dans laquelle je suis entré à reculons, porté par les éloges et freiné par crainte de voyeurisme. Les éloges sont méritées et de voyeurisme, heureusement, pour une histoire aussi sordide, on en trouve pas ici.
Chavirer par de Lafon
L’histoire d’une fondation bidon recrutant de jeunes danseuses pré-pubères pour satisfaire les appétits de gros porcs infects.
Un livre sur les regrets, la volonté d’oublier, la résilience et la culpabilité tenace.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) 1984. Cléo, treize ans, qui vit entre ses parents une existence modeste en banlieue parisienne, se voit un jour proposer d'obtenir une bourse, délivrée par une mystérieuse Fondation, pour réaliser son rêve : devenir danseuse de modern jazz. Mais c'est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va entraîner d'autres collégiennes.
2019. Un fichier de photos est retrouvé sur le net, la police lance un appel à témoins à celles qui ont été victimes de la Fondation.
Devenue danseuse, notamment sur les plateaux de Drucker dans les années 1990, Cléo comprend qu'un passé qui ne passe pas est revenu la chercher, et qu'il est temps d'affronter son double fardeau de victime et de coupable.
Chavirer suit les diverses étapes du destin de Cléo à travers le regard de ceux qui l'ont connue tandis que son personnage se diffracte et se recompose à l'envi, à l'image de nos identités mutantes et des mystères qui les gouvernent.
Revisitant les systèmes de prédation à l'aune de la fracture sociale et raciale, Lola Lafon propose ici une ardente méditation sur les impasses du pardon, tout en rendant hommage au monde de la variété populaire où le sourire est contractuel et les faux cils obligatoires, entre corps érotisé et corps souffrant, magie de la scène et coulisses des douleurs
Une rencontre, des années plus tard, un rendez-vous dans un restaurant. L’occasion de solder les passifs, les regrets, les nostalgies, les non-dits, les envies, les inassouvis et les bonheurs
Dîner à Montréal de Philippe Besson
Un livre d’une sensibilité hors du commun, d’une honnêteté de chaque mot
J’en reste le coeur éclaté
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je vous ai parlé de Paul Darrigrand.
Je vous ai parlé de ce jeune homme aux yeux noirs, qui venait jadis me retrouver dans ma chambre d'étudiant à Bordeaux ; c'était en 1989. Je vous ai parlé de notre amour clandestin, vécu dans le plus bel âge, tandis que je valsais dangereusement avec la mort; amour inabouti, finalement renvoyé au néant, à la fin d'un été.
Je vous ai avoué également que j'avais fini revoir Paul. Longtemps après.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Ils se sont aimés, à l'âge des possibles, puis quittés, sans réelle explication. Dix-huit ans plus tard, ils se croisent, presque par hasard, à Montréal. Qui sont-ils devenus ? Qu'ont-ils fait de leur jeunesse et de leurs promesses ? Sont-ils heureux, aujourd'hui, avec la personne qui partage désormais leur vie ?
Le temps d'un dîner de retrouvailles - à quatre - chaque mot, chaque regard, chaque geste est scruté, pesé, interprété. Tout remonte à la surface : les non-dits, les regrets, la course du temps, mais aussi l'espérance et les fantômes du désir.
Deux jeunes en été, un enfant que Lyla décide d’accoucher sous X sur une méprise et…
Coeur-Naufrage de Delphine Bertholon
… et dix-sept ans plus tard, Joris la retrouve ! Et vient le temps de la prise de conscience, des regrets, des envies et de la fin du déni.
Un roman en deux époques et à deux voix, doux et vivant, au plus proche de l’épiderme et soutenu par une écriture pleine de sentiments.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) À bientôt trente-quatre ans, Lyla est tenaillée par le sentiment de passer à côté de l'existence. Elle enchaîne les fiascos amoureux, accumule les névroses et attend, sans trop savoir quoi. Jusqu'au jour où un étrange message la ramène dix-sept ans en arrière. Cet été-là, sur la côte landaise, tout allait basculer...