Innocence

Par de longues descriptions d’endroit, tenues, couleurs… l’auteure nous immerge dans la vision de l’enfant qu’elle était entre 4 et 10 ans. Une enfant utilisée, manipulée, objetisée, érotisée, pornographiée par sa mère. Salement malsain.

Innocence de Eva Ionesco
Innocence de Eva Ionesco

Entre séances photos, et voyages, Eva cherche son père. Un père trouble, tenu à l’écart par sa mère jalouse et abusive.

Parfois longuet, souvent même un peu chiant, le témoignage touchant d’une enfance bien salopée.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Elle s'appelle Eva, elle est adorable avec ses boucles blondes et ses bras potelés. Une enfant des années 70. Ses parents se séparent très vite. Dès lors, sa mère l'enferme dans un quotidien pervers et éloigne le père par tous les moyens en le traitant de nazi. Photographe, elle prend Eva comme modèle érotique dès l'âge de quatre ans, l'oblige à des postures toujours plus suggestives, vend son image à la presse magazine.

Emportée dans un monde de fêtes, de déguisements et d'expériences limites, entre féerie et cauchemar, la petite fille ne cesse d'espérer et de réclamer l'absent qui seul pourrait la sauver de son calvaire. Mais sa mère, elle-même fruit d'un inceste, maintient l'enfant-objet sous emprise et attendra deux ans avant de lui annoncer la disparition de son père.

Comment survivre parmi les mensonges, aux prises avec une telle mère, dans une société qui tolère le pire ? Une seule voie, pour Eva devenue adulte mais restée une petite fille en manque d'amour : mener l'enquête sur son père, tenter de reconstruire ce qui a été détruit. Une expérience vertigineuse

Sa mère

C’est très beau cette histoire. Celle d’une naissance sous X et d’une fille en colère.

Sa mère de Saphia Azzeddine
Sa mère de Saphia Azzeddine

Oui, c’est peut-être un peu longuet au début et mélo à la fin, ma foi…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Marie-Adélaïde, née sous X, a la rage au ventre ; elle a un destin, mais ne sait pas encore lequel. Pas celui de caissière à La Miche Dorée. Pas non plus celui de ses rares copines, certaines connues en prison, d'autres camarades de galère et d'errance. Serait-ce celui de nounou des enfants impeccables de la Sublime ? Ou celui de retrouver sa mère coûte que coûte ? Son destin, elle va le chercher avec les moyens dont elle dispose : le culot, la parole qui frappe, l'humour cinglant, l'insoumission à son milieu, la révolte contre toutes les conventions. C'est une héroïne de notre temps.

« Ma situation est transitoire. Transitoire, c'est un mot qu'utilise mon assistante sociale. Moi, je disais pourrie, elle m'a reprise et a dit : « Non, transitoire, Marie-Adélaïde. » Depuis je le dis aussi, mais ça ne m'empêche pas de penser pourrie. »

Frappe-toi le cœur

Elle est bien foutue cette histoire de manque, de jalousie et de déficience d’amour maternel. Des mères extrêmes, des pères absents, et les filles qui payent.

Mais comme à son habitude, Amélie Nothomb reste en surface, creuse un peu, ausculte le cœur, éventuellement un ventricule…

Frappe-toi le cœur de Amélie Nothomb
Frappe-toi le cœur de Amélie Nothomb

Et zou, trop rapidement… c’est fini et me voilà frustré. Encore faim et c’est déjà l’heure de l’au revoir.

Zut !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie. »
Alfred de Musset

Mauvaise fille

Les relations mères-filles au moment ou la mère s’en va et la femme va devenir mère.

Mauvaise fille de Justine Lévy
Mauvaise fille de Justine Lévy

Le second roman que je lis de Justine Lévy (après La gaieté) et pourtant la sensation de le relire à l’identique avec les mêmes peurs, culpabilités et dysfonctionnements.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Maman est morte, je suis maman, voilà, c'est simple, c'est aussi simple que ça, c'est notre histoire à toutes les trois. Tu en mets du temps à raconter les histoires, je me disais quand elle me racontait une histoire dans mon lit. Là c'est allé vite, si vite, le regard de maman dans le regard de ma fille, c'est là qu'elle est, c'est là que je la retrouve, et dans ses gestes aussi, dans les gestes impatients, un peu brusques, de ma petite fille doublement aimée. Maman vit en Angèle qui court sur une pelouse interdite. Maman me parle et me sourit quand Angèle lance son regard de défi aux adultes qui la rattrapent et la grondent. Maman est là quand Angèle tombe et se relève aussitôt, les dents serrées, pour ne pas pleurer. Elle est dans le cri qu'elle ne pousse pas, dans sa petite grimace d'enfant crâne qui ne compose pas. Partout, dans mon enfant, ma mère a laissé son empreinte. »

Camille, mon envolée

Quel malheur de trouver ce livre si beau lorsque ce que l’on y découvre est si douloureux.

Camille, mon envolée de Sophie Daull
Camille, mon envolée de Sophie Daull

Le cri primal, le deuil d’une mère.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa fille Camille, 16 ans, emportée une veille de Noël après quatre jours d'une fièvre sidérante, Sophie Daull a commencé à écrire.

Écrire pour ne pas oublier Camille, son regard «franc, droit, lumineux», les moments de complicité, les engueulades, les fous rires ; l'après, le vide, l'organisation des adieux, les ados qu'il faut consoler, les autres dont les gestes apaisent... Écrire pour rester debout, pour vivre quelques heures chaque jour en compagnie de l'enfant disparue, pour endiguer le raz de marée des pensées menaçantes.

Loin d'être l'épanchement d'une mère endeuillée ou un mausolée - puisque l'humour n'y perd pas ses droits -, ce texte est le roman d'une résistance à l'insupportable, où l'agencement des mots tient lieu de programme de survie : «la fabrication d'un belvédère d'où Camille et moi pouvons encore, radieuses, contempler le monde»

Eva

Un livre voyeur qui voudrait dénoncer le voyeurisme? Voilà que je reste perplexe, voir mal à l’aise. C’est comme si il fallait déshabiller et dénuder encore Eva, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien que la bave des concupiscents sous les projecteurs.

Eva de Simon Liberati
Eva de Simon Liberati

Et surtout: encore un auteur qui parle de lui, lui et elle et, parfois, elle et sa mère. Pourquoi tant d’égo dans une bio?
Finalement, merde aux références et citations élitistes et prétentieuses!

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un soir de l'hiver 1979, quelque part dans Paris, j'ai croisé une femme de treize ans dont la réputation était alors «terrible».

Vingt-cinq ans plus tard, elle m'inspira mon premier roman sans que je ne sache plus rien d'elle qu'une photo de paparazzi. Bien plus tard encore, c'est elle qui me retrouva à un détour de ma vie où je m'étais égaré.

C'est elle la petite fée surgie de l'arrière monde qui m'a sauvé du labyrinthe et redonné une dernière fois l'élan d'aimer.

Par extraordinaire elle s'appelle Eva, ce livre est son éloge

Un amour impossible

Gênant.
A proposer trop d’intimité crue, l’autobiographie impudique (ou autofiction? je ne sais pas très bien) me pose en voyeur. Je n’aime pas trop ça.

Un amour impossible de Christine Angot
Un amour impossible de Christine Angot

En plus, quand le mot de l’éditeur me résume le livre en une page et demi, ça me la met mauvaise

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« - Les gens veulent l'amour conjugal, Rachel, parce qu'il leur apporte un bien-être, une certaine paix. C'est un amour prévisible puisqu'ils l'attendent, qu'ils l'attendent pour des raisons précises. Un peu ennuyeux, comme tout ce qui est prévisible. La passion amoureuse, elle, est liée au surgissement. Elle brouille l'ordre, elle surprend. Il y a une troisième catégorie. Moins connue, que j'appellerai... la rencontre inévitable.
- Pour toi, notre rencontre, elle appartient à quelle catégorie ? »

Pierre et Rachel vivent une liaison courte mais intense à Châteauroux à la fin des années 1950. Pierre, érudit, issu d'une famille bourgeoise, fascine Rachel, employée à la Sécurité sociale. Il refuse de l'épouser, mais ils font un enfant. L'amour maternel devient pour Rachel et Christine le socle d'une vie heureuse. Pierre voit sa fille épisodiquement. Des années plus tard, Rachel apprend qu'il la viole. Le choc est immense. Un sentiment de culpabilité s'immisce progressivement entre la mère et la fille.

Christine Angot entreprend ici de mettre à nu une relation des plus complexes, entre amour inconditionnel pour la mère et ressentiment, dépeignant sans concession une guerre sociale amoureuse et le parcours d'une femme, détruite par son péché originel : la passion vouée à l'homme qui aura finalement anéanti tous les repères qu'elle s'était construits

Reflex

Deux histoires en parallèle, une mère qui hait la sienne et qui a perdu son fils. Un fils qui perd sa mère avec laquelle il avait une relation fusionnelle. Des profils psy qui vont très bien pour un thriller pas trop mal torché.

Reflex de Maud Mayeras
Reflex de Maud Mayeras

Un livre qui s’offre une play-list, sympa!

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Photographe de l'identité judiciaire, Iris Baudry est discrète, obsessionnelle, déterminée. Disponible nuit et jour, elle shoote en rafales des cadavres pour oublier celui de son fils, sauvagement assassiné onze ans auparavant.

Mais une nouvelle affaire va la ramener au coeur de son cauchemar : dans la ville maudite où son enfant a disparu, un tueur en série s'est mis à sévir. Et sa façon d'écorcher ses victimes en rappelle une autre...

La canicule assèche la ville, détrempe les corps et échauffe les esprits, les monstres se révèlent et le brasier qu'Iris croyait éteint va s'enflammer à nouveau dans l'objectif de son reflex

Les invasions quotidiennes

Et voilà plusieurs jours que je me sens envahi par les invasions quotidiennes de Mazarine Pingeot.

Les invasions quotidiennes de Mazarine Pingeot
Les invasions quotidiennes de Mazarine Pingeot
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis quelque temps, rien ne tourne plus rond dans la vie de Joséphine. D'abord, c'est son ex-mari, père de ses deux garçons, qui ne semble pas vraiment d'accord sur le sens à donner au mot «séparation». Ensuite, c'est l'inspiration qui lui fait faux bond, au moment même où son nouvel éditeur s'impatiente de lire son prochain livre pour enfants, peuplé comme toujours d'animaux malades. Et puis, ce matin-là, choisissant l'instant où son banquier l'appelle (pour lui parler de son découvert), c'est son lave-vaisselle qui la lâche. Le début de la fin ? Ou bien... le début d'une nouvelle vie ?

Rompant sans crier gare avec la gravité de ses précédents ouvrages, Mazarine Pingeot dévoile un surprenant talent pour la comédie. Au fil de mésaventures désopilantes, son personnage, gaffeuse et borderline, incarne cette génération de mères célibataires, croulant sous les contraintes du quotidien, mais toujours en quête d'amour

La petite Malika

Hébençaalors… J’ai encore des étoiles dans les yeux avec la petite Malika de Habiba Mahany et Mabrouck Rachedi.

La petite Malika de Habiba Mahany et Mabrouck Rachedi
La petite Malika de Habiba Mahany et Mabrouck Rachedi
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Voici la chronique de la vie aventureuse de Malika, jeune surdouée dans une cité de banlieue. Trop mature pour ses copines, trop singulière pour les adultes, Malika cultive sa différence.

Écrit à deux voix et composé en vingt-deux tableaux, La Petite Malika est un roman plein de fraîcheur et de drôlerie qui évoque avec délicatesse la difficulté de grandir.