Publié la première fois en 1947, ce livre commence par cette phrase incroyable et puissante :
« Je crois que je n’aime plus mon mari. »
Nul besoin de dire qu’à l’époque (avant même Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir), il dû surprendre !
Et malgré quelques longueurs (trouvais-je), voilà un génialissime explicatif des injonctions faites aux femmes, inégalités, épuisements… (et encore, passe-t-on ici l’épisode de la maternité)
Et alors ? septante-cinq ans plus tard… on fait le bilan ?
Je crois que je n'aime plus mon mari.
Et dire que toute ma famille s'imagine que c'est l'homme de ma vie parce que pendant longtemps j'ai beaucoup peiné, travaillé pour lui, à cause de lui. Mais est-ce à cela que se mesure l'amour? Je ne le pense pas. Ce qui se mesure là, ce qui porte témoignage, n'est-ce pas plutôt une certaine obéissance à une destinée?
« Je crois que je n'aime pius mon mari. » Ainsi s'ouvre le Journal dans lequel Jeanne raconte les désillusions de sa vie avec Philippe. Au fil des pages, elle observe ses congénères masculins, époux en tête ; note les conversations qu'elle tient avec collègues et amie au sujet de l'amour ; et livre une réflexion sans dogmatisme ni discours idéologique sur la condition des femmes et leurs relations aux hommes, « dans un mélange d'acuité impitoyable et d'espoir obstiné »
(Mona Chollet)