Je vais rester

Stupéfiant ! Après un début qui m’a laissé abasourdi et avoir revu plusieurs fois la même case pour être sûr d’avoir bien compris, je me suis retrouvé dans la même sidération que Fabienne.

Je vais rester de Lewis Trondheim et Hubert Chevillard

Et c’est tout le génie de cet album que de nous plonger immédiatement dans le sujet, de nous permettre cette identification surréaliste à cet événement invraisemblable

C’est à Palavas, au bord de mer, Fabienne et Roland qui désirent un enfant vont passer une semaine de vacances bien organisée et…

Une magnifique bande dessinée, un chef d’oeuvre de sensibilité, un scénario millimétré avec un dessin poétique au cordeau !

Splendide !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Non, dans les papiers ils disent bien : "Pas d'accès à la location avant 14h".


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Fabienne et Roland débarquent à Palavas pour passer la semaine. Roland a tout payé, tout organisé et scrupuleusement consigné chaque étape du séjour dans un carnet.
Ils s'apprêtent à déposer leurs bagages à l'appartement.

Soudain, elle se retrouve seule.
Stupeur, déni...
Contre toute attente, elle décide de rester

Senso

Franchement, Germano, c’est pas sa journée.

Grève des transports en Italie, une chaleur accablante, une réservation perdue à l’hôtel, la valise aussi (perdue)… les petites emmerdes s’additionnent…

Senso de Alfred

Et dans tout ça, une rencontre, Elena, un sourire charmant, plein d’humour et quelques étincelles dans les yeux…

Sera-ce suffisant pour renverser le sort ? Serait-ce aussi facile ?

Alfred à plus d’un tour à jouer encore à ce pauvre Germano avec lequel il semble bien s’amuser pour mon plus grand plaisir

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
... vous prions de bien vouloir nous excuser pour ce retard dû à la chaleur...
Pour toute réclamation, des enveloppes sont à votre disposition...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est l'histoire de deux inconnus qu'un malentendu met face à face, au beau milieu d'une fête de mariage qui ne les concerne pas. Dans ce vieil hôtel du sud de l'Italie entouré par ce parc immense écrasé de chaleur, et qui semble ne jamais finir, Germano et Elena, un peu à la dérive, s'accrochent l'un à l'autre.

Et lentement, se laissent guider par leur désir mutuel de donner, le temps d'une nuit, un sens à leur vie. L'histoire d'une fugue immobile

L’obsolescence programmée de nos sentiments

Une bande dessinée qui aurait pu s’intituler l’obsolescence de la vie, car c’est bien ce dont il s’agit ici… plus la vie a été longue et plus elle sera courte

L’obsolescence programmée de nos sentiments de Zidrou et Aimée de Jongh

Pour autant, il est encore plus important de réussir à en profiter… Une rencontre ? Mais si la tête est restée jeune, le corps, lui affiche clairement ses années

Un album poétique et délicat autour de la possibilité d’une seconde jeunesse

Le corps se résigne plus vite que l’âme.
Le temps ride, l’injurie, l’humilie.
Il fait avec, le corps, beau joueur.

L’esprit, Lui, est mauvais perdant.
Il ne conçoit que par à-coups,
Par révélations douloureuses,
Par effrois successifs.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
9 mois.
Il aura fallu 9 mois à la Mort avant de se décider à la prendre.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lui, il s'appelle Ulysse. Il est veuf depuis plusieurs années et lorsqu'il perd son travail de déménageur, à 59 ans, une grande solitude s'empare de lui. Impossible même de s'entourer de ses enfants : sa fille est morte dans un accident à l'âge de 16 ans et son fils est très pris par son travail.

Elle, c'est Mme Solenza. Méditerranée de son prénom, 62 ans au compteur. Ancien modèle (elle a fait la couverture de Lui dans sa jeunesse !), elle ne s'est jamais mariée et tient la fromagerie de sa mère qui vient de décéder après une longue maladie.

Si leurs jours s'écoulent tristement et leurs occupations ne suffisent pas à masquer l'isolement qui est le leur, c'était sans compter un miracle émotionnel. Car entre cette femme et cet homme va se tisser une histoire d'amour d'autant plus belle qu'elle est tardive, et merveilleusement porteuse d'avenir...

La nouvelle éducation sentimentale

Il semblerait que Guillaume ait eu le souhait de parler vrai avec ce livre. Dire qui oui ! Sur Tinder on choisit l’autre avec des critères physiques, on écarte les moches et qu’il y a forcément du déchet.

Avec les apps de rencontres, les codes ont changés, il faudra bien s’y faire et peste de l’hypocrisie !

La nouvelle éducation sentimentale de Guillaume Devaux

Un livre un peu inégal avec des pages vraiment bonnes (j’ai beaucoup aimé l’allégorie de la boxe anglaise !) mais une fin manquant un peu de tonus

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« De trop aimer les femmes, la peur de devenir un pervers s'était logée en moi. »

L’autre part

Une BD sans texte magnifique et tellement évocatrice.

L’autre part de Créons

Difficile de donner une explication trop carrée et c’est toute la beauté de ce livre qui parle de la force du dessin, de la couleur et de la musique pour nous permettre de nous trouver et nous retrouver.

L’histoire d’un crayon rouge de toutes les couleurs, d’un troubadour qui ne refuse jamais un petit coup sur le pouce et une petite fille escargot qui vont enchanter une forêt

Splendide !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un album de bandes dessinée dans la collection 7|107 qui nous raconte les aventures d'un personnage connu sous le nom de Crayon. Le contenu Familier des Bruxellois depuis des années, on retrouve le personnage street art en forme de crayon dans les endroits les plus improbables de la ville. Crayon est décliné et coloré, mis en scène il anime les rues de la capitale, invitant les passants à s'exprimer et à investir la ville comme un vaste espace de création, à la fois poétique et tendrement critique.
L'auteur de ces crayons est lui-même connu sous ce pseudonyme (Crayon ou Créons). Peut-être même que ces crayons sont en fait les créations d'un collectif... En tout cas, de la rue, le personnage, Crayon, passe au récit graphique, sans bulles ni textes. Aucun. Et ce pour élargir les horizons du possible. Mêlant et explorant une diversité de techniques ? dessin, aquarelle, peinture à l'huile... ? notre familier crayon nous plonge dans une histoire peuplée de références populaires, de clins d'oeil aux cartoons de Disney, parmi d'autres nostalgies vivifiées par un regard bien ancré dans les questionnements de nos contemporains.
Bref un album pour les petits comme pour les grands

Federica Ber

Une histoire dans les hauteurs mais qui en manque pourtant.

Le hall d'entrée était mal éclairé. Il n'y avait pas d'ascenseur. En y repensant (à cette montée, dans la cage d'escalier, jusqu'au dernier étage), l'élément le plus curieux, celui qui me frappe aujourd'hui, c'était l'absence, chez moi, d'intention sexuelle. Je ne veux pas dire que l'idée du sexe avait subitement déserté mon esprit, ou que je ne désirais pas du tout Federica. Mais c'était une affaire, pour ainsi dire, réglée. J'avais compris cela, assis à la terrasse du café de la rue Saint-Fiacre. Elle me l'avait fait comprendre. Le sexe était derrière nous, pas devant. Nous étions d'accord.
Federica Ber de Mark Greene

Un homme part à la recherche de ses souvenirs, sur la piste d’une disparue.

Il m’a perdu en chemin

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'était lundi dernier. J'étais allé chercher le journal et, en revenant, je suis entré dans une boulangerie et j'ai pris des croissants.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un matin, dans le journal, un homme lit le récit d'un fait divers survenu en Italie. Un couple a été découvert mort, au pied d'une muraille rocheuse des Dolomites. Les corps, dit la rumeur, étaient attachés l'un à l'autre. Suicide, assassinat ? Les carabinieri suspectent une randonneuse : Federica Bersaglieri.

Ce nom, il croit le reconnaître. S'agirait-il de la jeune femme rencontrée vingt ans auparavant, durant une semaine féerique, au coeur d'un été parisien ? Elle l'avait arraché à ses habitudes, lui avait appris la légèreté. Ensemble, ils avaient bu du vin frais, mimé les passants dans les jardins publics, dormi à la belle étoile sur les toits de la ville... Puis elle avait disparu, brusquement.

Aujourd'hui, à mille kilomètres de distance, il cherche à comprendre.

Deux histoires d'amour envoûtantes, sous les auspices de l'imaginaire et de la liberté, des sommets des Alpes à ceux de Paris

La coureuse

A considérer la drague comme une activité économique – avec ses investissements, le capital risque, les gains, les capitaux propres et la tentative d’OPA finale – on pourrait tomber sur un livre pareil.

La coureuse de Maïa Mazaurette
La coureuse de Maïa Mazaurette

Et Maïa tombe amoureuse de Morten

Un bouquin qui ne concède pas aux mesquins mensonges, une auto-analyse plutôt rude menée lors de la conquête du beau danois.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Portrait d'une femme qui doute, qui aime. Chronique d'une sexualité qui se veut sans attache, La coureuse est le livre de notre époque.

«Copenhague m'attend, et dans le miroir avant de partir, une inconnue plus jolie que moi pose la dernière touche de mensonge sur son visage. Rouge. Sur les lèvres. Les fards absurdes cachent des tatouages de guerre, des agressions publicitaires, des stratégies marketing. Il m'aimera. Je l'aurai.

Cette inconnue a des cheveux blond foncé, nouvelle couleur pour une nouvelle aventure, toute une vie à reconstruire. C'est pour mieux devenir une femme, mon enfant. C'est pour mieux laisser pousser les dents sous la poudre.»

Maïa vit une passion ravageuse avec un jeune et (très) beau Danois. Parce que c'est difficile, elle va s'accrocher et aller jusqu'au bout des compromissions possibles. Parce qu'elle se sert de la féminité comme une arme, le couple devient le lieu de toutes les manipulations. Que fait-on quand on a le prince charmant dans son lit ? Que se passe-t-il après le conte de fées ?

Être en vie

Une quête d’identité en attendant la fin de l’autopsie de sa mère, retrouvée suicidée dans un hôtel en Grèce au côté de son compagnon.

Être en vie de Cristina Comencini
Être en vie de Cristina Comencini

Plusieurs thèmes sont abordés, plutôt finement, c’est délicat.

Il m’a manqué des émotions, du ressenti. Il y étaient sûrement, mais je suis resté en surface.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Qu'est-ce que ça veut dire être en vie ?

- Pour moi, c'est comme une chanson, vous la savez par coeur, elle vous semble stupide, toujours la même, tout le monde la connaît, mais quand il vous arrive de la chanter à nouveau, elle vous donne le frisson... »

Caterina vit à Rome, a un travail qu'elle aime, un mari et deux enfants. Un destin inespéré pour la petite orpheline de Campanie.

Quand les corps sans vie de sa mère adoptive et de son compagnon, Sebastiano, sont retrouvés dans une chambre d'hôtel à Athènes, Caterina décide de s'y rendre, seule. À son arrivée, elle est rejointe par le fils de Sebastiano. Ils ont le même âge, sont liés par la même douleur. Pourtant, tout en lui l'irrite, la dérange, et l'attire.

Au cours de ces quelques jours intenses, ils vont revisiter leur enfance et faire ressurgir un passé au goût d'interdit et de liberté. Et se sentir, enfin, vivants

Enfance de terre

C’est un tout joli livre, avec trop.

Trop de jolis mots, de belles émotions, d’élans d’espoirs et de candide naïveté. Beaucoup trop pour un ex président et ministre des affaires étrangères.

Enfance de terre de Didier Burkhalter
Enfance de terre de Didier Burkhalter

On ressort avec la vague impression que tout est beau et pur dans un monde de monstres, d’horreur et d’inhumanité.

Mais c’est joli

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une année est une petite vie. Quatre saisons qui passent et s'en vont, qui partent pour repartir, apparemment sans fin. Ici, ce sont quatre années et quatre saisons qui filent, font défiler leurs histoires et les mêlent parfois. D'un printemps d'une année à un hiver d'une autre année. De l'Amérique à l'Océanie, en passant par l'Europe, l'Afrique et l'Asie. D'Angelica à Victor Preciado, d'Ahmed à Imane, de Merveille à Destin et à bien d'autres encore. Au fil de ce temps, autour du monde, des enfances sortent de terre, affirmant toujours plus fort-comme si elles en doutaient toujours davantage-qu'elles ne veulent pas être l'ultime génération ; se battant avec leurs énormes petits coeurs pour faire triompher le moteur tournant de la planète et de la condition humaine : l'espoir

Pactum salis

Un deuxième livre un peu désarçonnant d’Olivier Bourdeaut. Pas dénué d’un charme un peu étrange que lui donne cette petite touche de sel de Guerande.

Après un début aux trop nombreux adjectifs qui empâtent d’un style pédant son écriture, le récit prend du corps et de l’envergure. Michel et Jean se retrouvent sur les marais salants et s’affrontent dans un combat de coqs, à celui qui aura la plus grosse, le dernier mot, la plus cinglante répartie, à qui mettra la plus belle paire de baffes.

Pactum salis de Olivier Bourdeaut
Pactum salis de Olivier Bourdeaut

Avec beaucoup d’alcool aux ivresses calamiteuses

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Très improbable, cette amitié entre un paludier misanthrope, ex-Parisien installé près de Guérande, et un agent immobilier ambitieux, prêt à tout pour « réussir ». Le premier mène une vie quasi monacale, déconnecté avec bonheur de toute technologie, tandis que le second gare avec fierté sa Porsche devant les boîtes de nuit.

Liés à la fois par une promesse absurde et par une fascination réciproque, ils vont passer une semaine à tenter de s'apprivoiser, au coeur des marais salants