Un livre sur les puants, les grosses merdes, les pédophiles, les abuseurs, les pères incestueux… Tous ces hommes qui, forts de leurs muscles, fric, statut ou pouvoir en profitent pour avilir, salir, déchirer et assassiner l’enfance et l’innocence pour leurs visqueuses jouissances.
C’est rude, pas toujours facile à lire, les phrases peuvent être aussi tortueuses que les hommes qu’elles décrivent, les consolations sont rares et les victimes trop souvent isolées dans leur douleur.
Un témoignage, un roman, un reportage ou une enquête, finalement, qu’importe…
« Je suis là pour nager, pour couler, pour sortir de l'eau casquée et en colère. Je suis venue empêcher que des enfants soient inhumés avec les faits sans clairons. On leur doit bien une oraison funèbre. Je suis venue porter plainte. Je suis venue réveiller les petits cadavres, leur prêter ma voix de stentor, faire une chaîne avec eux et nous allonger sur les places, sur les routes, nous suspendre aux nuages, nous jeter avec la pluie, menacer enfin, troubler l'ordre public en étant simples et laids, pitoyables et repoussants, prêts à horrifier. »
C'est une histoire d'enfants, dont elle fut, qui ne grandiront jamais comme les autres, prisonniers à perpétuité de ces années où ils ont été les jouets de prédateurs, pédophiles ou parents incestueux. Pour les raconter tous, Sophie Blandinières livre un roman aussi brûlant qu'une déposition collective