Le ciel volé : dossier Renoir

En français, Andrea Camilleri n’a pas toujours bénéficié des meilleures traductions possibles – faute probablement à la difficulté de traduire de l’italiano-sicilien. Mais ses productions hors inspecteur Montalbano ont bénéficié d’un traitement moins caricatural. Et c’est, à mon avis, là que toute la qualité de ses ouvrages peut le mieux s’apprécier en français. La pension Eva, Le neveu du Négus ou Le grand cirque Taddei en sont des forts bons exemples.

Veuillez en revanche agréer, très chère amie, mes plus vifs compliments. Et conservez-vous comme un objet du plus grand prix : une personne belle, intelligente et passionnée d'art est rarissime dans le panorama affligeant de notre époque.
Je m'incline encore une fois devant votre beauté. 
Votre
Michele Riotta

P.-S. Je rouvre mon enveloppe pour ajouter ces lignes. Vous ne me le pardonnerez sans doute pas, mais je viens de brûler votre photo. Si je l'avais gardée, je n'aurais pas résisté à la tentation de la contempler tous les jours et je me serais senti aussi triste et ridicule que les vieillards épiant Suzanne.
Pardonnez-moi, si vous le pouvez.
M.R.
Le ciel volé : dossier Renoir de Andrea Camilleri

Et ce ciel volé fait partie de ceux-ci. Une intrigue bien amenée, une première partie épistolaire fort amusante, une seconde qui ne l’est pas moins et un sujet auquel on aimerait veut croire !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pierre-Auguste Renoir a-t-il bien séjourné en 1882 dans la ville sicilienne de Girgenti (aujourd'hui Agrigente), comme l'affirme son fils Jean dans la biographie qu'il lui a consacrée ? Si oui, pourquoi n'existe-t-il aucune trace de ce voyage dans les toiles du maître de l'impressionnisme ? À travers l'échange épistolaire qu'entretient le vieux notaire Michele Riotta avec la belle et mystérieuse Alma Corradi, Andrea Camilleri propose un scénario adroit et mordant, où la passion brouille les cartes jusqu'à l'ultime rebondissement

Cher connard

Au travers d’un roman épistolaire, Virginie Despentes propose un recueil de pensées sur la société, les drogues et autres addictions, la masculinité toxique, #metoo, les réseaux sociaux et leurs shitstorms.

Et ça ne servirait à rien.
Qu'est-ce qu'on peut faire pour l'ami qui veut retomber? Exiger qu'il se reprenne en main ? Qu'est- ce qu'on peut faire pour l'amie qui rencontre la mau- vaise personne et ça se voit qu'elle va prendre une trempe carabinée et on sait qu'elle n'en sortira pas indemne mais elle est possédée, aimantée, et n'a que faire de notre mise en garde.
Cher connard de Virginie Despentes

Des pensées à plusieurs strates qui s’approfondissent, se répondent, se démasquent et évoluent au fil des échanges.

Rebecca
Je me suis déjà fait la réflexion qu'il y avait beaucoup de gars dans les réunions qui parlaient de leur viol. Ou d'inceste. Ou de pédophilie. Je ne comprends pas qu'on ne les ait pas plus entendus, pendant MeToo. Ça m'étonnerait beaucoup que ce soit par décence, pour laisser la parole aux femmes. Je crois plutôt qu'ils ont compris que ça coûtait trop cher, de parler. Je ne m'explique pas la honte de la victime. J'y crois - mais je ne comprends pas. On dit que la honte va avec la colère. C'est faux. Je n'ai jamais eu honte. J'ai envie de tuer les gens. C'est différent.

Un œil vif, un verbe tranchant et pourtant une parole qui ne cesse de s’interroger

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
OSCAR
Chroniques du désastre
Croisé Rebecca Latté, dans Paris. Sont remontés à ma mémoire les personnages extraordinaires qu'elle a interprétés, femme tour à tour dangereuse, vénéneuse, vulnérable, touchante ou héroïque combien de fois je suis tombé amoureux d'elle, combien de photos d'elle, dans combien d'appartements, au-dessus de combien de lits j'ai pu accrocher et qui m'ont fait rêver.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Roman épistolaire entre Rebecca, une actrice quinquagénaire séduisante, Oscar, un écrivain trentenaire peu connu victime du syndrome de la page blanche et Zoé, une jeune féministe accro aux réseaux sociaux. Ces trois individus à la personnalité abrupte, tourmentés par leurs angoisses, leurs névroses et leurs addictions, sont amenés à baisser les armes quand l'amitié leur tombe dessus

Lettre d’amour sans le dire

Une passion tardive, inavouée, ou juste un peu trop tard, mais peut-être pas vraiment trop trop tard…

Lettre d’amour sans le dire de Amanda Sthers

Un petit bijou (peut-être un peu cucul) délicieux de délicatesse tendrement nostalgique d’un amour qui n’a pas eu le courage de naître… encore

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Cher monsieur,
Je vous écris cette lettre car nous n'avons jamais pu nous dire les choses avec des mots. Je ne parlais pas votre langue et maintenant que j'en ai appris les rudiments, vous avez quitté la ville. J'ai commencé les leçons de japonais après notre septième rencontre. C'était en hiver, les feuilles prenaient la couleur que je prêtais à votre pays. Je voulais vous demander de le décrire afin de vous comprendre avec lui.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« On m'a dit qu'au Japon, les gens qui s'aimaient ne se le déclaraient pas. Qu'on évoquait l'état amoureux comme une chose qui dépasse les êtres, les enveloppe, les révèle ou les broie.

On ne dit pas "je t'aime" mais "il y a de l'amour", comme il y a du soleil.

Je ne sais pas si vous aimeriez me revoir ou m'écrire. Il y a mon nom et mon adresse au dos de cette enveloppe et toute ma vie à l'intérieur. Je suis prête à ce que vous ne vouliez rien en faire.

J'espère pourtant que vous comprendrez ce que je ne vous dis pas. »

Alice est une femme empêchée, prisonnière de ses peurs et de ses souvenirs. Jusqu'au jour où un masseur japonais, d'une délicatesse absolue, la réconcilie avec son corps, avec elle-même.

Et avec l'amour, peut-être

Un garçon qui court

Un petit livre sombre et lumineux. Une longue lettre portée par une voix sobre et sans pathos inutile.

Un garçon qui court de Mélanie Richoz

Mais aussi un livre qui parle de la relation difficile d’un fils avec une mère abusive et inadéquate… et tout au long de cette lettre, on découvre un autre personnage, un gourou, médium un peu devin, trouble et omniprésent.

Une lecture qui retourne

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Le raconter à qui,
et comment,
et pourquoi ?
Qui peut entendre ? »

Frédéric adresse une dernière lettre à son ami Roger S., incarcéré depuis plusieurs mois

84, Charing Cross Road

Mais quelle merveille de petit livre de rien du tout tellement beau !

84, Charing Cross Road de Helene Hanff

Aucune emphase, prétention ou effet de style ! Rien de tout ça, juste une simple correspondance entre une New-yorkaise amoureuse des beaux livres un peu fantasque et un libraire londonien.

Il parait qu’il y a un film… je ne sais pas si ça me fait envie. C’était trop tendrement joli.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un beau jour d'octobre 1949, la new-yorkaise Helene Hanff écrit à la librairie Marks et Co., au 84, Charing Cross Road à Londres. Passionnée, un peu fauchée, extravagante, Miss Hanff réclame au libraire Frank Doel des livres pour assouvir son insatiable soif de découvertes. Très vite, leurs échanges laissent place aux confidences et à une relation unique...

L'histoire vraie, émouvante et inoubliable de deux êtres que rapproche l'amour des lettres.

« Je ne savais pas que toucher un livre pouvait donner tant de joie. »
Helene Hanff

Cannibales

Une histoire où les folies se disputent l’envie du corps du fils et de l’ex amant.

Cannibales
Cannibales

Une écriture effilée comme un rasoir au service d’un humour dévorant.

Zut, la fin me laisse sur ma faim.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Noémie est une artiste peintre de vingt-quatre ans. Elle vient de rompre avec Geoffrey, un architecte de près de trente ans son aîné avec qui elle a eu une liaison de quelques mois. Le roman débute par un courrier d'elle adressé à la mère de cet homme pour la prier de l'excuser d'avoir rompu. Un courrier postal plutôt qu'un courrier numérique qu'elle craindrait de voir piraté. Une correspondance se développe entre les deux femmes qui finissent par nouer des liens diaboliques et projeter de dévorer Geoffrey.

Les deux femmes sont des amoureuses passionnées. La vieille dame a donné à son fils le prénom du seul homme qu'elle ait jamais aimé, mort accidentellement avant son mariage. Noémie est une « collectionneuse d'histoires d'amour », toujours à la recherche de l'idéal tandis que Geoffrey s'efforce sans succès d'oublier cette amante qu'il a adorée.

Un sauvage roman d'amour