Terres promises

L’histoire de l’humanité. Désastre à chaque fois répété. Des hommes et des femmes qui partent pour tout recommencer, faire table rase et repartir du bon pied… Et finir par tout saloper !

La noce avait un goût de terre. Le matin de la cérémonie, sa mère lui donna quelques instructions sur la conduite à tenir lors de la première nuit : elle se devait d'être forte, courageuse. Elle ne devait ni pleurer ni faire de manières lorsque son mari viendrait l'honorer. Elle devait serrer les dents et passer sous silence ce qu'elle pourrait ressentir. Rebecca avait vu bien des animaux s'accoupler sans sembler en souffrir, et nombre de femelles - des lapines ou des louves réclamer des mâles paresseux, en leur tendant la croupe. Cela ne lui semblait pas si terrible. De quoi fallait-il donc se méfier, pour que sa mère la mette ainsi en garde ? Si le danger était si grand, pourquoi ses parents la poussaient-ils dans la voie du mariage, au lieu de l'en éloigner ? La mère ne répondit aux questions de Rebecca qu'en une phrase laconique : Dieu voit tout, Dieu entend tout.
Terres promises de Bénédicte Dupré la Tour
Le Far-West violent, avide, sexiste, raciste et colonisateur. La ruée vers cet or qui fait briller les rêves et cache la misère, la prostitution, l’avilissement et la destruction.

Un livre impressionnant et magnifique où les vies désabusées se répondent dans une écœurante misère. Des vies où les dents, les ongles, l’âme et les rêves finissent sales et puants

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'était jour de paie pour les vachers des plaines. Au bord du lit, Eleanor Dwight remontait son bas le long d'une jambe brune. La chambre sentait encore le mauvais tabac que l'homme de la veille n'avait pas cessé de chiquer. Il n'avait pas cessé, hormis pour cracher un jet noir dans le bassin avant de se vider plus bas, les yeux écarquillés de stupeur.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Entendez dans ce roman choral les voix oubliées de la conquête de l’Ouest : Eleanor, la prostituée qui attend l’heure de se faire justice ; Kinta, l’indigène qui s’émancipe de sa tribu ; Morgan, l’orpailleur fou défendant sa concession au péril de sa vie.
Par delà les montagnes, arpentez les champs de bataille avec Mary ; suivez la traque de Bloody Horse, et rêvez de la liberté sauvage avec Rebecca.
Parmi les colons et les exilés, vous croiserez sûrement la route du Déserteur, et une fois imprégnés de la véritable histoire de l’Ouest, le Bonimenteur vous apportera votre consolation contre quelques pièces.
À travers une fresque puissante et tragique, Bénédicte Dupré la Tour nous offre un premier roman où s’entrechoquent des vies minuscules emportées par le mouvement furieux des ruées vers l’or.

Tour à tour, les histoires se croisent, s’enchâssent et se démultiplient en constituant une mosaïque brillamment construite et dévoilant par couches successives la part de mystère et d’ombre en chacun des personnages. Avec Terres Promises, Bénédicte Dupré la Tour nous montre la cicatrice que portent encore les corps, l’Histoire et la face du monde.

Construire un feu

Une fois n’est pas coutume, Chabouté a mis de la couleur pour cette histoire qui se passe dans le blanc glacial de l’hiver en Alaska.

Construire un feu de Chabouté, d’après la nouvelle de Jack London

En reprenant la nouvelle de Jack London (dont je ne me souvenais pas de la fin), Chabouté nous raconte un homme et un chien durant la ruée vers l’or dans le Klondike, par moins trente degrés Celsius… ou plutôt moins quarante… ou pire encore.

Une nouvelle qui célèbre la beauté des extrêmes. Un homme face à une nature impitoyable

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
... Pas de soleil...
... Des jours que tu n'as pas vu le soleil, mon ami...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un homme en quête de fortune ou d’aventure, perdu en plein milieu du grand nord, tente de rejoindre ses compagnons. Dans ce désert de neige et de glace, rien d’autre que lui et un chien... Confronté aux forces de la nature, au froid mordant, sa vie ne dépend que de quelques allumettes avec lesquelles il pourrait se faire un feu... Une histoire à l’intrigue très dépouillée et terrible, transcendée par un dessin qui nous fait ressentir le froid comme on ne l'avait encore jamais éprouvé en bande dessinée.
Christophe Chabouté nous livre ici, avec talent une adaptation libre d'une des plus terribles nouvelles de l’auteur de « Croc Blanc » et de « L’appel de la forêt ». Une histoire à l’intrigue très dépouillée, mais dont le moindre geste, simple et banal prend une dimension inquiétante et fantastique.
Un récit où chaque situation devient démesurément oppressante.
« Construire un feu », nous présente un homme livré à lui-même, face à un univers hostile et luttant jusqu'au bout de ses limites physiques et mentales !

L’appel de la forêt

Magnifique et rude histoire d’un chien – racontée par le chien – dans le Grand Nord de la ruée vers l’or.

L'appel de la forêt de Jack London
L’appel de la forêt de Jack London

Non, non, pas que pour les enfants.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'Appel de la forêt est un roman de formation. Ou plutôt de dé-formation : la métamorphose d'un étrange chien des terres du Sud en un loup affrontant les déserts blancs du Grand Nord. C'est l'histoire d'un retour aux origines primitives, du réveil des instincts sauvages trop longtemps anesthésiés par la domestication. En s'identifiant au chien-loup, le lecteur éprouve toutes les passions qui se bousculent dans une vie et un coeur d'homme au hasard des rencontres. Au-delà d'un grand récit sur la conquête de la liberté individuelle et sur l'amour qui transcende l'hostilité d'un monde cruel, London défend ici l'idée d'une intelligence animale : pour lui, elle se manifeste par des sensations, des émotions et une forme de conscience et de raison rudimentaires. Ce chien sent, aime, comprend, souffre : il est notre frère. En donnant à son héros la dignité d'un membre de la famille « différent », London anticipe nos débats contemporains sur la place de l'animal dans la société et sur l'acceptation de la différence. Buck, le chien-loup qui voulait vivre parmi les hommes, est à jamais une figure de notre humanité, et l'un des plus grands personnages de notre littérature