Le projet : se retrouver dans un lieu de son enfance. Mazarine M. Pingeot retourne quai Branly.L’occasion de quelques pensées et de pas mal de stress aussi.
Un livre qui n’apprend pas grand chose – tant a déjà été dit et écrit – mais certainement une possibilité de se réapproprier son histoire, sa jeunesse
J'ai vécu quai Branly de neuf à seize ans. Ce qui correspond à ce qu'on appelle une adolescence. Ça n'en était pas seulement le décor, mais également le tombeau.
« J'ai vécu avec mes parents quai Branly de neuf à seize ans. Ce qui correspond à ce qu'on appelle une adolescence. Ça n'en était pas seulement le décor, mais également le tombeau.
L'appartement de fonction était vide, et rien ne parvenait à le remplir. Surtout pas moi. Un fantôme. Dont nul ne pouvait connaître la présence en ce lieu qui n'était ni chez elle, ni chez lui, ni chez eux.
J'ai vécu mon adolescence dans un logement de passage où personne ne passait. Chez moi, c'était chez personne. »
En revenant à « l'Alma », Mazarine M. Pingeot revisite une page de sa vie personnelle qui est devenue collective quand d'autres ont raconté à sa place cette jeunesse secrète et « dorée ». Le temps a passé, l'enfance s'est éloignée mais l'autrice peut aujourd'hui la raviver en faisant l'expérience du retour. Est-il possible, bien des années après, de repenser plus justement son enfance et de s'en émanciper ?