Un écrivain de 70 ans raconte ses deuils et, malgré tout, ses espoirs. Son enfance et ses parents, et un peu tout ce qui lui passe par la tête, finalement.
Oui, c’est bien écrit. Un livre à la musique austerienne, comme une balade douce dans les pensées d’un écrivain vieillissant, résigné…
Un livre qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler du Modiano. C’est sympa, mais quand même un peu neurasthénique
Baumgartner est assis à son bureau dans la pièce du premier étage qu'il désigne parfois comme son bureau, son cogitorium ou son trou.
Sy Baumgartner, professeur de philosophie à Princeton, veuf solitaire de soixante-dix ans, entame un voyage dans le grand palais de la mémoire. Ses pensées lentement partent à la dérive « vers le passé, le passé distant que l'on distingue à peine, vacillant à l'extrémité la plus lointaine de la mémoire, et par fragments lilliputiens, tout lui revient ».
Se déploient, en spirales de souvenirs et de réminiscences, sa jeunesse à Newark, la vie de son père, révolutionnaire fantôme d'origine polonaise, sa rencontre foudroyante, à vingt et un ans, avec Anna, poétesse en herbe, puis leur amour fou quarante années durant. Jusqu'à sa disparition, qui laisse Sy comme amputé de celle qu'il appelait sa moitié. Se dessine alors une étude sensible, profonde et fouillée sur l'attachement et les méandres du deuil de l'être aimé.
Un roman traversé par les forces de l'amour et de la perte, étonnamment lumineux.